Entre-temps, les journées d’été arrivèrent et se mirent à passer, et je me souviens d’elles comme étant presque les plus heureuses de ma vie. Je prenais de plus en plus soin d’être dans le jardin chaque fois qu’il ne faisait pas trop chaud. J’avais installé sous une tonnelle un fauteuil et une table basse ; et j’y apportais des livres et des sous-mains (j’avais toujours quelque chose à rédiger), et je travaillais et attendais et rêvais et espérais, tandis que les heures dorées s’écoulaient, et que les plantes buvaient la lumière, et que le vieux palais insondable pâlissait pour bientôt devenir rouge dans le jour mourant, et que mes papiers bruissaient sous la brise capricieuse de l’Adriatique.
(p. 75-76) / traduction de Jean Pavans