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Citation de ThibaultMarconnet


J’étais revenu en gondole, au lent murmure scandé de l’aviron dans les eaux noires des étroits canaux, et maintenant, la seule idée qui me sollicitait vaguement était qu’il serait bien agréable de s’étendre de tout son long sur un banc du jardin, dans l’obscurité embaumée. C’était sans doute l’odeur des canaux qui m’y avait fait aspirer, et le souffle du jardin, lorsque j’y pénétrai, confirma mes espoirs. C’était délicieux – c’était le même air qui avait dû frémir des déclarations de Roméo debout parmi les fleurs et tendant les bras vers le balcon de sa maîtresse. Je jetai un regard aux fenêtres du palais, pour voir si, par hasard, l’exemple de la proche Vérone avait été suivi ; mais tout était sombre, comme d’habitude, et tout était silencieux. Juliana, lors des nuits d’été de sa jeunesse, s’était peut-être mise à sa fenêtre pour murmurer des réponses à Jeffrey Aspern, mais miss Tita n’était pas plus la maîtresse d’un poète que je n’étais moi-même poète.

(p. 82) / traduction de Jean Pavans
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