Intervention de Henry de Lumley au 38ème Congrès de la Fédération des Promoteurs Constructeurs
David Lordkipanidze à propos d'Homo georgicus (env. 1,8 Ma): Nous avons vu leur capacité à courir, à trouver de la nourriture, penchons-nous maintenant sur des questions plus profondes. L'une des traces indirectes de ce comportement peut être lue dans le fossile [...] qui est morphologiquement assez semblables aux autres. Mais, et c'est remarquable, il n'a plus aucune dent, et on peut juger, par ses cavités osseuses, que la perte de ses dents a eu lieu au cours de sa vie. [...] Mais comment expliquer que l'individu ait survécu deux ans sans ses dents?
Amélie Vialet à propos des sépultures paléolithiques du Proche-Orient : Il faut évoquer le site de Tabun pour les sépultures néandertaliennes les plus anciennes, autour de 120 000 ans, puis Kebara et Amud, et enfin Qafzeh et Skhul pour celles attribuées à l'homme "moderne". Ainsi Homo sapiens et Néandertal, bien que différents morphologiquement et biologiquement, semblent donc partager le même besoin d'une pratique codifiée face à la mort en adoptant des réponses comportementales proches dans un contexte culturel commun, appelé le Moustérien.
Enfin, il y a quelques millénaires à peine, l'Homme rompt l'équilibre avec la nature. Il n'est plus alors un simple prédateur qui vit de cueillette, de chasse et de pêche. Il devient producteur de nourriture. Les civilisations des grands chasseurs des temps quaternaires vont rapidement disparaître, cédant la place aux peuples pasteurs et agriculteurs, constructions de villages et capitalisateurs de biens : stockage de viande sur pied grâce aux troupeaux, accumulation de céréales dans des silos en céramique.
Nouvelles acquisitions qui vont complètement transformer l'histoire de l'humanité permettant une extraordinaire explosion démographique et une plus grande spécialisation des Hommes dans les diverses sociétés.
L'espérance de vie des Hommes du Paléolithique était de l'ordre de vingt à vingt-cinq ans, un peu plus dans certaines cultures du Paléolithique supérieur; elle passe à quarante ans et parfois plus dans les populations néolithiques.
Le feu, depuis des temps immémoriaux, est présent dans l'imaginaire des hommes.
Cette histoire débute il y a près de 7 millions d'années lorsqu'un primate, qui acquiert la station verticale bipède, quitte la forêt pour s'aventurer dans la savane. Ses membres antérieurs, alors libérés des tâches de locomotion, s'associent au système cérébral. C'est de ce dialogue entre le cerveau qui ordonne et la main qui agit que va naître un jour la pensée réfléchie.
Grâce à ces deux acquisitions primordiales : la pensée conceptuelle et le langage articulé, une succession d'inventions et d'enrichissements culturels va ponctuer l'histoire de l'humanité (...)