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Critiques de Hervé Magnin (11)
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J'veux qu'on m'aime

Je remercie Hervé Magnin pour sa confiance quand il me confie son livre, J’veux qu’on m’aime, pour lecture et avis.

Hervé Magnin est déjà l’auteur d’une vingtaine de livres, surtout des essais dans les domaines de la psychologie et des relations humaines. Il est aussi romancier, nouvelliste, sculpteur, musicien, cinéaste et scénariste. Personnellement je n’avais rien lu de lui avant de le rencontrer sur SimplementPro.

Ce roman est présenté comme une confrontation de points de vues, comme le récit d’une rupture entre deux amis fusionnels : Lakhdar, « un intello désincarné et froid », met à mal Benjamin, un « ’idéaliste sensible et émotif »…



Quand la couverture, toute en cri et en tension, en noir et blanc, très belle, véhicule une urgence à laquelle on ne peut rester insensible…

Quand l’affirmation du titre est aussi la première phrase du roman… dans un langage familier, presqu’enfantin…

Quand manifestement, l’auteur n’a pas peur de manier la répétition : « le monsieur en question semble satisfait de sa question. Il ne remet pas en question sa manie de poser des questions. Il n’est pas loin de vouer un culte au vocable ‘’ question ‘’ », « les sentiments du sentimental »…

Quand, dès les premières pages, il manie un langage soutenu, des dialogues percutants…

Quand je mesure la vastitude des sujets traités, existentiels ou de société… : l’amour, l’amitié, le besoin d’amour, l’intelligence, la communication, la responsabilité et la culpabilité, le respect, la gestion du stress, l’écologie, le refoulement, les neurosciences, les hypers, hypos et tabous, l’utopie, le rapport au corps et à la sexualité, le désir…

Quand les niveaux narratifs empruntent des styles différents : conversation à bâtons rompus, échanges de mails, narration omnisciente, messages à l’absent, cours magistral, débats d’idées, brainstorming…

Quand, enfin, le narrateur me prévient gentiment : « Aïe, aïe, aïe ! On n’est pas couché... », ma curiosité est aiguisée et je signe le pacte de lecture !



Seulement, voilà… En effet, cela s’annonce long à ce train-là : 293 pages au format PDF, plus de 550 mots par page, et du lourd, du réfléchi, du pesé, de l’argumenté, du controversé, de l’intellectualisé… Le roman devient essai sur l’amitié, sur l’amour ; il faudrait prendre des notes pendant les débats, pas pour les départager les personnages, mais pour les suivre !

Les discussions sont émaillées de jurons, la narration est souvent métaphorique. Hervé Magnin veut capter l’attention de ses lecteurs… Il faut rester vigilant quand la métaphore qui clôt un chapitre annonce la scène réelle par laquelle commence le suivant…, ne pas se perdre en route, accepter de ne pas tout retenir.

C’est dense, lourd de sens. Il y a de la gravité, une forme de tragique dans l’échange entre les personnages.



Heureusement, au bout d’une quinzaine de pages, le dépaysement est au rendez-vous, quand l’art de la métaphore sépare moralement et physiquement les personnages. Et puis, j’ai un faible pour le parler québécois !

Au moment où je risquais peut-être de m’assoupir, « l’exil amer et désespéré » de Benjamin au Québec me surprend. Je reprends goût au récit qui se subdivise en chassés croisés, en péripéties disposées en miroir, les deux amis vivant des évènements semblables à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. J’ai fini par m’approprier cette rythmique originale qui fait qu’une situation vécue par l’un des deux jeunes hommes à la fin d’un chapitre est reprise au début du suivant pour l’autre qui vit un évènement similaire : ambiance, rencontres, anecdotes, détails, questionnement…

Tant pour Lakhdar resté en France que pour Benjamin qui taille la route au Québec, la suite du roman poursuit les questionnements. Lakhdar cherche à comprendre l’absent et reprend ses longues discussions avec ses proches et l’un de ses professeurs tandis que Benjamin va de rencontre en rencontre et semble semer son chemin de thèmes de réflexion dans l’esprit de ceux et de celles qu’il croise.

Arrivée seulement au tiers du livre, je comprends que Benjamin va vivre une expérience communautaire « empirique et pragmatique », idéale et utopiste aussi ; Lakhdar, de son côté, va opter pour une approche universitaire plus abstraite et scientifique dans l’étude des sciences humaines… Ainsi que le narrateur me prévenait au tout début, cette histoire va être longue et mon intérêt primordial s’émousse un peu : la tentation de sauter quelques paragraphes, une ou deux pages de temps en temps me vient à l’esprit… Toujours très sérieuse avec les services de presse, je laisse reposer un temps, pour reprendre ma lecture à tête reposée ; mais, prise par le temps pour rendre ma chronique, j’avoue avoir rapidement parcouru certains chapitres à partir de la moitié du livre.

Hervé Magnin a su anticiper les effets soporifiques de la longueur de son livre ; il sait ménager ses effets. Ainsi la régularité du chapitrage peut tout à coup être étrangement rompue quand chaque réplique d’un dialogue devient tout à coup un chapitre à part entière. Parfois, il nous gratifie d’un résumé fort bienvenu des discussions précédentes.



Le récit est étayé d’une intertextualité érudite et grand public à la fois ; Hervé Magnin convoque, par exemple, le mythe de Pygmalion ou de la boîte de Pandore, la référence à la pyramide de Maslow, la philosophie de Socrate et de Sartre et l’univers de Harry Potter ; parmi les écrivains cités, c’est avec plaisir que je retrouve des références connues qui me parlent particulièrement : Saint-Exupéry, García Márquez, Voltaire, Kipling, Thomas More, George Orwell, Daniel Pennac… Je reconnais également quelques paroles de chansons que je peux fredonner en lisant.

J’ai lu aussi dans ce roman une réflexion sur le langage, sur la communication, sur l’exaltation intellectuelle.



Essai romancé, roman initiatique, utopie, ce livre est assez inclassable. J’ai donc choisi de relever plusieurs citations pour essayer d’en donner l’ambiance et piquer la curiosité de celles et ceux qui les liront.

Par sa longueur et la densité du texte, J’veux qu’on m’aime s’adresse à des lecteurs avertis et courageux, prêts à se mettre au niveau des personnages qui rivalisent de précocité et d’intelligence, voire de mégalomanie pour certains, qui décortiquent tous les concepts, qui débattent de tout, cherchant à provoquer le fameux « flag ».

Je salue cependant un réel effort de vulgarisation didactique grâce à un certain art de la métaphore et de la répétition. Mais trop de métaphores nuit au charme de l’écriture, l’alourdit, la rend artificielle et c’est un peu dommage.



Je suis très impressionnée par ce roman, même si la constante mise sous forme de dialogues des pensées et des réflexions des personnages, posture maïeuticienne par excellence, n’était pas toujours aisée à suivre. Je salue la qualité de l’écriture, sa poésie, son humour parfois… Certains passages ou certaines situations dialoguées m’ont particulièrement plu, notamment dans le milieu universitaire ou à Topie.

J’aime assez les mise en miroirs en littérature et j’ai complètement adhéré au phénomène lourd de sens quand Lakhdar Ben Ahmi accepte de se faire appeler Ben par son Mentor car Ben qui signifie « fils de » est aussi le diminutif de Benjamin, son ami absent, ou encore quand Benjamin découvre le Lac d’Arts. Dans ce livre ou tout fait sens, chaque lecteur devra aussi trouver ses propres marques et s’y tenir pour éviter de se perdre ou d’abandonner sa lecture laborieuse.

J’ai apprécié la circularité de la narration, sur la durée d’une saison de printemps 2005, avec en filigrane, la même question sans cesse reformulée, quand le « besoin de recevoir écrase une authentique envie de donner ». C’est l’éternelle question du besoin d’amour et de reconnaissance : « pourquoi je veux qu’on m’aime ? », question maladroite, choquante, « foutument pertinente », … libératrice ? Il y a aussi la fuite comme réponse récurrente, une fuite à laquelle il faut donner un sens.

Les personnages sont attachants, travaillés, pas du tout stéréotypés ; malgré la longueur du récit, leur devenir importe et tient en haleine : rupture définitive, nouvelle fuite, retrouvailles, résilience ? Ne comptez pas sur moi pour divulgacher le dénouement !



Que dire en conclusion ? Ma critique est à la fois élogieuse et mitigée, argumentée mais beaucoup trop longue, à l’image de ma lecture…

Voilà un livre pour lecteur averti et courageux… C’est très intéressant, mais plutôt indigeste !

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Petit cahier d'exercices pour oser réaliser s..

Livre correct, sans doute utile pour ceux qui n'ont jamais ou si peu pensé à ce qu'ils veulent, comment ils vivent. Sans attendre d'aller mal, ils peuvent ici trouver de quoi avancer.

Des citations parfois pertinentes, pas mal de clichés réutilisés, de vrais exercices à faire, relativement ludiques et qui peuvent avoir un impact si l'on s'y implique.

Rien de transcendant, rien d'unique véritablement dans ces pages, mais de quoi commencer quelque chose de constructif, bâtir une maison en Belgique ou un manoir en Ecosse, ou une paillotte en Corse... Comme vous en rêvez.
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Ces gens qui ont toujours raison : Ou comme..

Ce livre est vivant dans la mesure où il est émaillé d'humour et d'anecdotes qui le rendent très compréhensible au néophyte mais au dernier tiers, grosse lassitude...

Il m'a plus apporté de questions que de réponses!
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La positive solitude : Seul(e) et bien dans..

J'ai eu peur de tomber sur un livre médiocre, rempli de platitudes, et très énervant.

Bon, il est un peu énervant, mais les idées y sont claires, les citations plutôt bienvenues et les touches de textes-chansons personnelles ou non sont aussi un petit plus. Même si certaines me sont passées bien loin au-dessus.

Il y a sans doute moyen de mieux vivre sa solitude, d'en tirer quelque chose, et de ne plus la fuir, de ne plus se fuir.

Ce livre n'est pas à lire à tout prix, mais si vous tombez dessus, lisez-le.

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La positive solitude : Seul(e) et bien dans..

Il est malaisé de vivre sa solitude dans un monde où la communication est omniprésente. Pourtant, nous sommes de plus en plus seul et vivons à travers des réseaux sociaux virtuels.

Ce petit livre offre une image positive des personnes vivant leur citoyenneté d'une autre manière. La solitude n'est pas toujours synonyme d'isolement. Même si généralement notre première expérience de la solitude nous accable (abandon ou trahison), il est aussi le prémisse à une redécouverte de soi, de ses ressources. Une liberté se dessine qui nous permet de rebondir et d'approfondir nos relations entre soi et les autres. Ne plus avoir peur de la solitude nous rend plus fort.
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Moi, surdoué(e) ?!

Ce petit ouvrage, très facile d’accès, définit, explique et guide sur « qui sont les surdoués ».



En partant de la définition, l’auteur suit une ligne très cohérente en abordant, ensuite, l’histoire, le diagnostique, les particularités, les souffrances et difficultés des personnes surdouées.



J’ai particulièrement apprécié le fait que l’individualité de chacun soit relevée et prise en compte dans tout le livre. Souvent, les auteurs sur le sujet généralisent beaucoup trop et créent donc des frustrations et un sentiment d’injustice.



Les exemples sont concrets, beaucoup sont orientés vers l’enfant surdoué mais l’adulte y a aussi sa place.



Étant HPI, ce guide m’a beaucoup éclairée sur mon enfance et a complété mon bagage sur le thème. J’ai donc eu du plaisir dans ma lecture et je le recommande à quiconque souhaite se familiariser avec ce domaine.
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Moi, surdoué(e) ?!

court et drôle, parfait pour une première et rapide approche du sujet.
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Moi, surdoué(e) ?!

Excellent !!! D'ailleurs ce bouquin commence par une "mindmap" ( carte mentale) intitulée "Mensa disciplinae".

Simple, concis, clair ... intelligent et drôle !!! On y trouve même l'histoire de l’œuf et de l'ampoule et une chanson (sur un air de Georges Brassens), mais aussi quelques données scientifiques sur le cerveau (limbique, néo cortex, reptilien) pour en faire un bon usage.

Bref, tout ce que j'aime ! C'est l'indispensable, à mon humble avis...
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Moi, surdoué(e) ?!

Tout petit livre écrit par un psychothérapeute à l'attention des personnes intellectuellement précoces, qui le savent ou qui s'ignorent. Le but de cet ouvrage est d'expliquer pourquoi il est important de se connaître, de se reconnaître, pour s'accepter et s'épanouir. Pour que la précocité intellectuelle reste une richesse, mais ne soit plus une souffrance. Le ton clair et plein d'humour permet de dédramatiser certaines situations difficiles et d'avancer vers un futur positif. Une réussite, à proposer sans modération.
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Moi, surdoué(e) ?!

Un livre qui part d'une bonne intention mais n'apporte finalement pas grand chose par rapport à la littérature déjà existante sur le sujet, d'autant que le style et les jeux de mots incessants, même si certains sont drôles, rendent la lecture un peu perturbante.
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Susceptible et bien dans ma peau

Livre agréable à lire et très utile pour comprendre le susceptible qui dort au fond de nous ou celui qui est en ace.
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