Extrait du livre audio « Les Soeurs perdues » de Holly Black, traduit par Leslie Damant-Jeandel, lu par Zina Khakhoulia. Parution numérique le 19 juillet 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/les-soeurs-perdues-9791035413842/
Si je ne peux pas être meilleure qu'eux, alors je serai pire.
- Pendant une seconde, souffle-t-il, je me suis demandé si ce n'était pas toi qui m'avais tiré dessus.
Je le regarde avec une grimace.
- Et qu'est-ce qui te fait croire que ce n'était pas moi ?
Il me sourit.
- Le tireur m'a raté.
Il se penche et ferme les yeux.
- Avant tout, je te déteste parce que je pense à toi. Souvent. Ça me dégoûte, et je ne peux pas m’en empêcher.
Je suis si ébahie que j’en reste bouche bée.
- Tu devrais peut-être m’abattre, finalement, souffle-t-il en se cachant le visage de sa main aux doigts fuselés.
Il s'avère qu'après avoir embrassé quelqu'un, la possibilité d'un baiser plane en permanence, même si c'était une très mauvaise idée la première fois.
Embrasse-moi encore, marmonne-t-il, abêti par l'alcool. Embrasse-moi jusqu'à ce que j'en sois malade.
Parce que tu es comme une histoire qui n’a pas encore été écrite. Parce que j’ai envie de savoir ce que tu feras ensuite. Je veux faire partie de la suite du conte.
Tout le monde a une histoire [...]. On est tous le héros de notre propre vie.
Même sans menteurs, les mensonges existent, dis-je avec prudence.
- C'est toi, que j'aime, confesse-t-il. J'ai passé une grande partie de ma vie à préserver mon coeur. J'ai si bien réussi que je pouvais faire comme si je n'en avais pas. Aujourd'hui, ce n'est plus qu'un organe scabreux, abîmé et rongé par les vers. Mais il t'appartient.
Il se dirige vers la porte des appartements royaux, comme pour mettre un terme à cette conversation.
- J'imagine que tu t'en doutais, ajoute-t-il. Je tenais quand même à le preciser, au cas où.
𝑱𝒆 𝒕𝒆 𝒉𝒂𝒊𝒔. 𝑱𝒆 𝒕𝒆 𝒉𝒂𝒊𝒔 𝒕𝒂𝒏𝒕 𝒒𝒖𝒆, 𝒑𝒂𝒓𝒇𝒐𝒊𝒔, 𝒋𝒆 𝒏𝒆 𝒑𝒆𝒏𝒔𝒆 𝒂̀ 𝒓𝒊𝒆𝒏 𝒅'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆.