Holly Martin

Parfois on attend que les rêves deviennent réalité, mais le plus souvent ils doivent rester des fantasmes. Dans le monde réel, il y a des choses ou des gens qui peuvent vous rendre plus heureux que n'importe lesquels de vos rêves, même les plus fous...

- Tu es sûr que tu ne veux pas passer une soirée cent pour cent testostérone ? A mater des femmes à moitiés nues dans un vieux film porno avec des vampires ? A boire des bières en parlant de grosses poitrines ?
- Waouh.... Ta définition d'une soirée entre mecs est on ne peut plus stéréotypée, ma chère, et je suis presque offensé que tu imagines ça comme ça. Sache pour ta gouverne que primo Badger et moi ne regardons que la crème de la crème des films porno, et deuxio que Badger n'est pas du tout branché poitrine mais plutôt fesses rebondies et jambes interminables.

- Je t'aime bien, Suzie, et je ne veux pas te voir souffrir. Seulement... essaie de ne pas confondre compassion et gentillesse avec amour, parce que ça n'a rien à voir.

dites à la femme que vous aimez que vous l'aimez.
Chaque jour, jusqu'à ce qu'elle le sache et qu'elle le croie. Et après cela, continuez à le lui dire chaque jour.
Si vous êtes incroyablement chanceux, elle vous aimera aussi.
Je souhaite à chacun d'entre vous, mes chers lecteurs, de vivre heureux avec votre compagne jusqu'à la fin de vous jours.
Et si toutefois les mots ne suffisaient pas, eh bien, vous savez où nous trouver...

P. 91

- Qu'est-ce qu'il dit d'autre ?
- Tiens, lui dis-je en me rapprochant de lui afin qu'il puisse lire la suite de la lettre en même temps que moi.

Il y a encore une chose que je voudrais que tu fasses pour moi, ma dernière volonté en quelque sorte. Et Suzie, tu sais que tu ne peux pas refuser à un homme sa dernière volonté, hein ? Je voudrais que tu dises à Harry que tu l'aimes, que tu l'as toujours aimé et que tu seras toujours amoureuse de lui.

Saisie d'horreur, j'arrachai la lettre hors de la vue de Harry.
- Mais qu'est-ce qu'il te prend ? me demanda-t-il en me regardant comme si j'étais devenue folle.
- Jusqu'où tu l'as lue ?
- Euh,jusqu'au truc avec les ongles de pied, pourquoi ? Allez, laisse-moi lire la suite, me dit-il en essayant d'attraper le courrier.
- Non ! Impossible, c'est trop intime.
Je reculai hors de sa portée.
- Suzie, nous n'avons pas de secret l'un pour l'autre, nous nous disons tout, me susurra-t-il en se levant lentement, les yeux brillants de malice. Ne m'oblige pas à venir la chercher.
- Ce n'est rien, c'est juste... quelque chose de vraiment personnel.

Chaque fois qu'il m'avait demandée en mariage, j'avais senti que mon cœur se brisait un petit peu plus face à a la vacuité de ses gestes - mais chaque fois il avait espéré que je lui répondrais oui et chaque fois il avait été déçu.

Il avait pourtant recommencé encore et encore, ne récoltant que du chagrin et de la douleur. J'avais envie de pleurer pour lui.

P. 265

- Je t'ai offert le soleil, la lune et les étoiles, et maintenant je voudrais t'offrir mon coeur, me répondit-il le plus sérieusement du monde.
Il posa un genou à terre et me tendit sa main. Quand il l'ouvrit, je découvris dans sa paume un petit coeur en cristal rose. Je le saisis et effleurai du bout des doigts sa surface lisse et froide.
- Veux-tu m'épouser, Suzie ?
Je baissai les yeux sur lui et pris son visage dans ma main.
- Qu'est-ce que tu ferais si je te répondais oui ?
Mon coeur tambourinait dans ma poitrine à présent. Mais qu'est-ce que je venais de dire ? Ses yeux s'agrandirent un instant puis il éclata de rire.
- Je trouverais une église ou une mairie qui pourrait sceller notre union dès ce soir et nous serions mari et femme avant minuit.
Il me souriait et rien dans ses yeux ne suggérait qu'il prenait tout ça au sérieux.

- Trois propositions..., dit Harry dans un soupir.
- Ouais, lui répondis-je, en scrutant les flots à la recherche du moindre signe de la présence d'une baleine : queue, aileron ou silhouette sombre.
- Nous allons devoir faire quelque chose de particulier pour la dernière demande, pour clore l'aventure en beauté. Je pense que les lecteurs s'attendent à une fin plutôt spectaculaire.
- Tu sais bien que les petites attentions me touchent autant que les grandes démonstrations. Est-ce que tu as déjà quelque chose en tête ?
- Et bien, je pense évidemment que le mariage serait la fin la plus parfaite... Tout le monde adorerait ça.
Je remarquai aussitôt l'étincelle de malice qui s'était allumée dans ses yeux.
- Je devrai donc t'épouser pour que nos lecteurs soient heureux ?
- Attends, imagine juste un instant... Tu remontes l'allée simplement éclairée par la douce lumière des bougies... Tu me retrouves devant l'autel, et je te demande une dernière fois "Suzie, est-ce que tu veux m'épouser ?"... Et tu réponds "Oui". Ça, je peux te dire que ça vaut de l'or un truc pareil, les lecteurs deviendraient totalement hystériques !
- Et après ? lui demandai-je, tout à fait consciente qu'il se moquait de moi.
- Eh bien, rien de plus simple : nous nous marions et nous partons pour une lune de miel sensuelle et torride.
Il haussa les sourcils avec un air espiègle et ajouta :
- C'est dans le contrat de mariage.
- Et évidemment, nous raconterons tout ça dans le blog, sans omettre les détails croustillants.
- Nous voulons que nos lecteurs soient comblés.
Je le poussai du coude et il éclata de rire.
- Burk... Nous ne sommes peut-être pas obligés d'aller aussi loin pour faire plaisir à nos lecteurs, dis-je.
- Oui, mais plus sérieusement, je crois que nous devons leur donner quelque chose. Cette dernière proposition ne peut pas se finir par un "Non" comme les autres.
- Je n'ai jamais dit "Non".
- Tu n'as jamais dit "Oui", fit-il en me regardant droit dans les yeux.
- Peut-être parce que tu n'as jamais posé la bonne question.
- Euh, Suzie, "veux-tu m'épouser ?" je crois quand même que c'est une question assez claire. Qui n'attend qu'une réponse : oui ou non.
- Ce qui est important, Harry, ce n'est pas comment tu le dis. C'est ce que tu dis.

Je fronçai les sourcils en le voyant s'installer dans un des deux hamacs. Même là, où de simples mortels avaient tant de fois échoué, il ne lui avait fallu que quelques secondes pour grimper avec grâce et aisance dans cette pièce de tissu.
Je jetai un regard sombre à cette toile machiavélique. Pas question de m'avouer vaincue. Si Harry en était capable, je ne voyais pas pourquoi je ne le serais pas non plus.
Je m'approchai du hamac comme s'il s'était agi d'un animal sauvage et le regardai se balancer doucement avec la brise. On aurait dit qu'il tentait de me séduire. J'entendis Harry essayer de dissimuler un petit rire en le faisant passer pour une quinte de toux. Il tapait sur le clavier de son ordinateur portable, répondant à des mails tout en se balançant d'un air décontracté.
Je me tournai et m'assis avec prudence au milieu de la chose. Mais, alors que je levai un pied, le hamac se dressa dans mon dos, et je me retrouvai assise sur le sol. Harry se plia en deux, incapable de retenir plus longtemps son rire.
Je me relevai. Je n'allais sûrement pas me laisser ridiculiser par ce vulgaire bout de ficelle.
J'enfourchai le hamac en passant une jambe de chaque côté et baissai mon postérieur pour m'asseoir. Jusqu'ici tout allait bien. Puis, très lentement, je levai les jambes et les posai à l'intérieur. La chose se mit aussitôt à se balancer et sentis mon équilibre devenir précaire. Je décidai de m'immobiliser en attendant que cela s'arrête. Enfin, quand ce fut le cas, je me laissai tomber en arrière lentement. D'abord mon dos, puis mes épaules, enfin ma nuque... Et soudain, sans prévenir - et surtout sans aucune provocation de ma part - le hamac se retourna et j’atterris de nouveau face contre terre.
Le rire de Harry monta d'une octave.
- Qu'est-ce que tu suggères, Monsieur Je-Sais-Tout ? lui demandai-je, exaspérée.
- Tu dois lui montrer qui est le patron. Tu es trop nonchalante. Monte dedans le plus simplement possible, comme si tu te mettais au lit.
Je me relevai de nouveau. Je saisis le hamac à deux mains, le tendis, m'enroulai dedans et... Bim ! Allongée sur le sol de la terrasse, je regardai fixement le toit de chaume qui bruissait doucement dans la brise.

J’étais en train de répondre à des messages quand Harry surgit dans le bureau avec deux hot-dogs à la main. Il s’était mis du ketchup partout autour de la bouche et se jeta sur moi pour me faire un long baiser à la saveur épicée.
— Tu n’es qu’un gros dégoûtant, lui dis-je en riant.
— Je sais, mais je m’en moque… Tu veux savoir pourquoi ?
J’essuyai le ketchup de mon visage.
— Eclaire-moi, je t’en prie.
— Parce que la plus belle femme du monde est amoureuse de moi. Elle m’aime comme je suis, tu vois ? Avec mes formidables qualités, mais aussi avec mes pires défauts. Alors je vais te dire, je ne vois vraiment pas pourquoi je devrais changer…
— Mon Dieu, mais qu’ai-je donc fait ?
— Oh ! tu as juste créé un monstre… Mais tu ne peux plus rien y faire.