On sait depuis longtemps que le fameux QI n'est pas un indicateur qui caractérise à la perfection l'intelligence. Depuis sa création en fait, puisque même Alfred Binet, son inventeur, aurait dit avec un peu d'ironie « Je nomme intelligence ce que mesurent mes tests ». On sait aussi qu'une bonne majorité de personne ne se préoccupent pas du tout de ces remises en cause et placent le QI sur un piédestal : les tests à effectuer se sont répandus comme une traînée de poudre jusque sur Internet (où vous n'avez jamais moins de 100, même si vous avez faux partout : on ne vexe pas le client).
L'autre propose une autre approche de l'intelligence, en le décrivant selon plusieurs facettes : l'intelligence logico-mathématique, musicale, kinesthésique, langagière, spatiale, interpersonnelle et intrapersonnelle. Il poursuit l'essai en présentant d'autres « intelligences candidates » qui pourraient intégrer la liste ou pourquoi, justement, elles ne peuvent pas être considérées comme intelligences.
Une première critique est qu'à aucun moment l'auteur ne décrit ce qu'est l'« intelligence », ce qui est pourtant la question centrale dans tout ce débat. Il n'y a pas non plus de preuves formelles d'indépendance entre les sept formes qu'il identifie. Il ne paraît d'ailleurs pas particulièrement fermé sur la liste, et reconnaît que certaines pourraient disparaître de la liste, et d'autres l'intégrer. J'ai été par contre intéressé par sa dénonciation de la prolifération des tests, vus comme buts et plus comme moyens de compréhension, et de la hiérarchisation à tout prix des individus.
Et pour terminer, un test de QI gratuit, conçu par les plus grands spécialistes, dont les résultats sont incontestables : http://www.desinformations.com/test-de-qi-gratuit.html
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J'ai lu ce livre très intéressant il y a quelques années déjà où Howard Gardner nous présente les différentes formes d'intelligence, il y en a 7 ou 8 (spatiale, kinesthésique, interpersonnelle, logique, musicale...) et le développement d'individus dits « normaux » ou d'enfants prodiges.
L'auteur nous expose ensuite les 4 biographies d'hommes et femmes célèbres qui ont marqué l'histoire par leur personnalité ou créativité exceptionnelle. Chaque biographie correspond à un exemple de personnalité créative selon l'auteur : Maître, Bâtisseur, Introspectif et Charismatique.
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Livre paru en 1999, ça se sent, il a été depuis poursuivi et sans doute submergé par la masse d'ouvrages touchant à l'intelligence, aux intelligences et tout ce qui touche à la réussite, au développement, etc etc.
En tant que psychologue, je trouve globalement l'ouvrage frustrant, plutôt faible, trop bref, trop lapidaire, brasse trop de thèmes, ou des thèmes trop vagues, trop grands ?, que sais-je... Je ne vois pas non plus ce que Gardner cherche, ni même qui est le public, le client d'un ouvrage pareil. Le titre est assez racoleur ceci dit.
Bon exposons un peu cet objet :
L'auteur présente d'abord le développement normale, "de type ordinaire", vite fait, relativement bien fait, dans l'objectif de montrer les différences qu'il identifie dans le "développement exceptionnel". Dans ces premières parties il place son idée d'intelligences multiples, il en définit 8. Soit, pourquoi pas.
Ensuite il va développer quatre biographies de quatre personnalités exceptionnelles qu'il considère comme archétypales de quatre formes d'exception(s) : Mozart, le Maître ; Freud, le Bâtisseur, Virginia Woolf, l'Introspective ; Gandhi, le Charismatique.
Sur ces quatre chapitres, je trouve que les deux premiers sont plutôt réussis, sont intéressants et tiennent la route. Les deux autres restent plus faibles, infiniment plus subjectifs, moins "scientifiques".
Les frontières entre ces formes n'est pas claires, est limite vaseuses. L'auteur en a conscience, et les relativise dans la suite du livre. De même pour beaucoup des limites de son texte et de ses prémices et réflexions, il est conscient de la modestie, notamment le biais de sélection, trop occidental, trop high-level (quid des intelligences dans des peuples primitifs, by the way...)
Enfin, Gardner essaie de se poser différentes questions et d'y répondre, concernant le développement possible pour chacun de ces caractères exceptionnels (peut-on tous être exceptionnels ?...), il redessine les traits, les terreaux propices ou peu propices ou les souffrances nécessaires ou pas pour devenir Exceptionnel. Il construit un concept de "fructueuse asynchronie" ou comment des déficits deviennent des avantages...
Il relativise enfin l'importance de quelques êtres exceptionnels, la personne en elle-seule, tenant aussi très fort à l'idée d'une culture, une société exceptionnelle, et que chacun peut progresser et doit progresser. A ce titre il imagine que les Bâtisseurs et les Charismatiques auront un poids plus importants à prendre au cours de l'avancée du temps... Et tout un tas de pensées et réflexions.
La fin du livre : ... si la vie de Sigmund Freud, du Mahatma Gandhi, de Thomas Edison ou de Marie Curie est susceptible de nous inspirer, l'examen détaillé de leur destin nous incite à la prudence. Les hommes, même s'ils se rapprochent parfois des dieux, ne s'éloignent jamais beaucoup de l'animal, et à trop admirer les héros, l'idéaliste risque inévitablement d'être déçu. Mais nous ne pourrions même pas envisager d'autres formes plus humaines de créativité, de commandement ou de spiritualité si nous ne disposions pas de figures aussi exemplaires, même partielles, même entachées de défauts. Voilà pourquoi, même si mon objectif initial était de décrire et non de prescrire, je souhaite que cet ouvrage soit aussi une source d'inspiration.
Tout cela dans un peu plus de 200 pages, c'est forcément trop court, forcément frustrant, forcément décevant pour qui en attendait un peu trop.
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Dans cet ouvrage de vulgarisation, Howard Gardner revient sur sa théorie des Intelligences Multiples, vingt ans après le début de ses recherches. Au départ de l'observation de patients atteints de pathologies lourdes, incluant des lésions de zones cérébrales entières, l'équipe de Gardner a été frappée par le fait que, souvent, les malades conservaient des compétences importantes dans certains domaines alors que d'autres leur étaient désormais étrangers. on pense aux idiots savants, aux autistes doués d'un prodigieux talents mathématiques, aux aphasiques par ailleurs parfaitement intelligents.
La théorie de Gardner postule qu'il existe plusieurs intelligences, contrôlées par des zones du cerveau bien définies et qui sont relativement indépendantes. L'intelligence logico-mathématique et l'intelligence langagière n'étant que, celles que les sociétés occidentales considèrent comme l'intelligence en soi. Il décrit des intelligences musicale, spatiale, interpersonnelle et intrapersonnelle et enfin une intelligence kinesthésique, l'intelligence du corps. Il propose aussi une intéressante explication du rapport entre capacités innées et socialement acquises, postulant que nous avons tous des dispositions dans les sept intelligences, certaines étant développées dès le plus jeunes âge, d'autres devant être travaillées et ce d'autant plus facilement que nous y sommes prédisposés. Cette position tranche avec les théories peu nuancées qui voient l'intelligence comme génétique et celles pour lesquelles il n'y à de talents que socialement acquis. C'est cette mise en question radicale de la conception innéiste qui a conduit Gardner à critiquer avec virulence les tests institutionnalisés comme le QI et à envisager les implications de sa théorie sur l'éducation.
Le QI est une invention française, elle date des toutes premières années du XXe siècle. Alfred Binet avait imaginé pour le compte de la ville de Paris un système permettant de mesurer l'intelligence des élèves et, partant, de prédire leurs résultats scolaires. L'idée de base était que le QI est une espèce de patrimoine immuable, présent dès la naissance et qui évoluera très peu. Tombée aux mains de dangereux pédagogues, la méthode a été utilisée pour orienter les élèves. Elle avait sans doute le mérite de rassurer la petite bourgeoisie; si les fils d'ouvriers réussissaient moins bien que ceux des médecins et des avocats, ce n'était au fond que le reflet du capital génétique transmis. Or, pour Gardner, le QI ne mesure que les compétences langagières et logico-mathématiques à un moment donné. Ce que beaucoup de psychologues identifient comme l'intelligence générale, immuable et attachée définitivement à un individu, qui dès lors ne progressera ni ne régressera pas de manière significative. On a détruit des générations de gamins avec ce genre d'idioties.
Gardner a, depuis 1983 et le début de ses travaux, énormément investit le champ de la pédagogie, cherchant à proposer des méthodes qui tiennent compte des dispositions personnelles des élèves et investissent dans une approche individualisée, tant pour permettre l'épanouissement des intelligences pour lesquelles l'élève à des facilités que pour développer les autres.
En lisant le bouquin de Gardner, j'ai été, une nouvelle fois, frappé de constater que les logiques à l'oeuvre dans l'enseignement visent plus à reproduire un modèle et des rapports sociaux qu'à permettre l'épanouissement de tous. Nos écoles écrasent les enfants. Les pédagogues semblent croire que l'excellence d'une société s'obtient en éliminant ceux qui n'ont pas les compétences langagières et logico-mathématiques qu'ils peuvent mesurer. Dans une société juste, l'excellence résulterait de l'agrégation des compétences des uns et des autres. Et on n'éjecterait plus Louis Armstrong de l'école.
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pas accroché du tout ... trop descriptif, trop de statistiques...
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