Quel dieu créerait tant de pierre au-dessous, tant d'air au-dessus, pour ne placer qu'un misérable silo dans l'entre-deux?
Ce qui compte, c'est que chaque insurrection s'est produite à cause de ce doute, de ce sentiment, que nous sommes au mauvais endroit, ici. (...) Exprimer tout désir de s'en aller. Oui. L'infraction suprême. Tu ne comprends pas pourquoi? Pourquoi c'est interdit? Parce que toutes les insurrections sont parties de ce désir, voilà pourquoi.
Celui qui s'en va prodigue la subsistance, la vie à ceux qui restent. Il s'efface pour faire place à la génération suivante. Nous naissons, nous sommes ombres, nous modelons à notre tour des ombres, puis nous disparaissons. Tout ce que nous pouvons espérer, c'est de rester dans la mémoire de deux générations.
Marcher, marcher, marcher dans la même direction, sans fin.
Jimmy était habitué à monter ou descendre, au colimaçon de l'escalier.
Ca, c'était normal.
Le chemin qu'ils empruntaient, lui, ne l'était pas.
« Les mensonges […] étaient ce qu’ils entretenaient ici dans le silo 1, dans cet asile embrumé par les pilules curieusement en charge de la survie de l’humanité. » (p. 69)
« Il avait étudié en vue de diriger un silo, mais pas celui qui supervisait tous les autres. » (p. 45)
« Tu as certainement retenu le meilleur moyen de garder un secret. […] Le déni. » (p. 23)
« C’est ce qu’on appelle un bâtiment au-cas-où. » (p. 28)
Jahns était vieille, elle était maire depuis longtemps, en partie parce qu'elle faisait avancer les choses, en partie parce qu'elle en empêchait des pires d'advenir, mais surtout parce qu'elle faisait rarement du grabuge.