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4/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Auteur de la saga des Chevaliers noirs, Hugues Delalande se présente sur son site: "Je suis un vrai geek (computer kid, si vous préférez), passionné d'histoire, et j'adore écrire.
Je n'ai même pas le temps d'avoir un chien ou un chat. Il faudrait s'en occuper.
J'ai grandi avec la littérature américaine. Parmi mes auteurs préférés : James Ellroy, Leigh Brackett, James Clavell. Je relis tous les deux ans les classiques que sont Dune et Shogun.
Je pourrais ajouter aussi Isaac Asimov, Alfred Bester, Philip K. Dick...
Parmi les français, j'ai un faible pour Victor Hugo, Baudelaire, Boris Vian.
Je pense, vis et dors dans le monde des Chevaliers Noirs depuis longtemps. C'est une création, qui m'a beaucoup absorbé. J'adore les personnages – quasiment tous – et suis obsédé par le fait de ne pas lâcher un texte, avant de leur avoir rendu justice.
Pour mon malheur, je pars d'une vision (de ce que je veux voir, de ce que je voudrais lire, des ressorts psychologiques des personnages, de ce qui serait plausible), et j'essaie de retranscrire au mieux cette vision. Elle ne me lâche pas. C'est au moins une démarche sincère.
Pour le civil, je suis chef de projet en informatique, spécialiste des technologies Java, architectures, bases de données et sécurité. J'ai travaillé pour Suns Microsystems, Oracle, indirectement pour Microsoft et IBM. (J’arrête là, même si Larry Ellison est mon boss préféré – il a dû lire Shogun).
J'ai toujours eu une passion pour l'histoire – ça ne vous surprendra qu'à moitié. Et je passe au moins autant de temps à lire des essais historiques purs et durs, qu'à lire des romans. Parmi mes auteurs préférés, j'aurais pu citer Ferdinand Lot, Marc Bloch, Georges Duby, Plutarque, Viollet-le-Duc...
En 1995, j'ai publié une étude historique sur l'évolution des « Armes, Armures, Vêtements, et Mobilier du 8ème au 13ème siècle ». Des évolutions sur six siècles, en partant des racines linguistiques et de la datation étymologique. Je pioche encore dans mes travaux pour écrire Chevaliers Noirs, tout en comparant soigneusement avec les sources actuelles, car l'archéologie ne m’a pas attendu pour faire des découvertes…
Je vous l'avoue aussi, je ne sais pas toujours comment résumer l’énorme univers de Chevaliers Noirs en une seule phrase, une seule idée. Il représente plusieurs choses pour moi – et je l’espère pour vous – un monde profond et riche, essentiellement vivant, avec plus d’un thème majeur et sous-jacent.
Finalement un jour, j'ai décidé de l'écri
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Source : http://www.huguesdelalande.com/
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Les tambours cessèrent de battre. Le héraut entonna :
– « Au nom du Duc Darius d’Olamus, seigneur de Vif-argent. Les bandits de grand chemin Denis et Almuric seront pendus demain, ici. Qu’on se le dise, qu’on se le dise ; venez nombreux. L’heure exacte de la pendaison sera annoncée ce soir. Que justice s’accomplisse, par la volonté du ciel éternel. »
Il enroulait l’acte, et repartait vers les marches, mais devant les visages des gens, leur attente silencieuse, pleine d’espoir et de trouble, il se ravisa. Il leur avoua, sur un ton qui n’avait rien d’officiel.
« En ce qui concerne Maximillien Werner, le Duc n’a pris aucune décision… »
Et il tourna les talons vers les marches. La foule mit quelques instants à assimiler ces propos. Ils furent plusieurs à rester graves et songeurs, dans un lourd silence. Le nom signifiait quelque chose pour eux. Puis comme le héraut descendait de l’estrade, la vie reprit ses droits et les gens sur la grand place vaquèrent comme s’ils ne voulaient plus y penser.
Le peseur plaça le poids qui tinta sur le plateau de la balance. Les changeurs de monnaie traitèrent avec leurs clients, les exclamations du commerce reprirent entre les étals. Seules quelques personnes s’attardèrent avec des regards moroses devant le gibet. Sombrement, les deux serfs se penchèrent sur la pierre à blé. Ils soulevèrent la coulisse, et un flot mordoré se répandit par la gueule de la gargouille de bronze, remplissant le sac au-dessous.
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« Pourquoi les étrangers n’ont… pas le droit de voir le reste de la vallée ? »
Les beaux yeux se firent brumeux.
– « À cause de la rébellion… » répondit-elle sans détours.
Il la regarda, attendant qu’elle s’explique.
« Il y a une rébellion aux marges du royaume. Le Duc veut contrôler les voyageurs qui pourraient aider les rebelles… »
Il acquiesça.
– « Et les vassaux du Duc, les puissants, ils fréquentent des courtisanes ? »
Elle sourit.
– « L’étranger veut se renseigner. »
– « Étranger dans une ville étrange, j’essaie de comprendre. »
– « La plupart ont leurs maîtresses et servantes », remarqua-t-elle. « Tout ce qu’il leur faut dans leur entourage. »
Son pied caressait lascivement, tendrement, la jambe de l’étranger. Ses orteils passèrent derrière la jambière, remontant le long des braies de cuir. Il regardait calmement la porte, mais tendit la main gauche, étreignant doucement la peau de sa cheville.
– « Quand le beffroi sonne midi, vous avez un rite curieux », remarqua-t-il.
Elle l’étudia.
– « Nous sommes un peuple étrange. Nous avons nos propres coutumes. »
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Parfois elle lisait quelques lignes d’une colonne, formant des mots muets sur ses lèvres. De beaux bleus et rouges sombres en marges, parchemin blanc décoré d’entrelacs, lettrines d’or, têtes de chapitre onciales, et surtout des lignes de calligraphie soigneusement serrées, réparties en deux colonnes. Les miniatures étaient peintes en marge, parfois en pleine page. De temps à autre, elles reposaient dans de grandes initiales historiées, le corps de la lettre servant de cadre à une scène.
Miniatures aux couleurs vives, riches pigments, bleus superbes, verts d’eau, rouges éclatants. Et du noir.
Un personnage en armure noire, debout au pied de grands engins de siège. Au loin les murailles d’une cité. De rudes guerriers en cottes de mailles, tournés vers lui, guettant son expression, prêts à exécuter les ordres. Lui, le regard braqué sur la ville, concentration absolue, image du calme et de l’autorité. Le dessin, trop naïf pour deviner les traits du personnage. Tous les visages manquaient de détails, se ressemblaient par convention.
Elle tourna quelques pages.
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Les deux courtisanes poudrées de blanc s’ennuyaient sur leur pas de porte, lorsque l’une poussa l’autre du coude. L’étranger remontait calmement la ruelle. Son air songeur le mettait à part des autres, et pour une fois ce n’était pas l’armure noire.
Les deux filles se dépêchèrent de se mettre en valeur, la blonde faisant remonter ses seins dans son corset. Elles s’adossèrent au porche négligentes, soulevant un peu la poitrine, une jambe repliée.
Comme il passait, la blonde lança :
– « Éh, messire… »
Le chevalier se pétrifia net, regardant droit devant lui. Enhardies, les filles lui firent des sourires enjôleurs.
« Un peu de détente pour le voyageur harassé ? »
Lentement, il tourna la tête, une lueur d’amusement au fond des yeux.
« Un bain et un massage, par des mains expertes ? » continuait la blonde. « Veux-tu l’ivresse et l’ensorcellement des sens ? »
Il les regarda en coin, tête penchée. Il jeta un regard vers le bout de la ruelle, et prit rapidement une décision. Il s’approcha.
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Maximillien vit la lumière s’assombrir et sa perspective se réduire en un point : celui de l’extrémité de la rue qui aboutissait à la grand place. Les rares personnes hostiles jetaient maintenant des fruits blets sur les condamnés, et les gardes les laissaient faire. Il y avait un contraste énorme entre les quelques meneurs à l’avant-plan, et la dignité des citoyens sur les côtés et dans les étages, qui le suivaient avec des regards lugubres et intenses.
Le silence se fit pour Maximillien Werner. Il n’entendait plus que les battements de son cœur et sa lente respiration. Les quelques jeunes gens avides de cruautés semblaient se ralentir autour de lui. Leurs mains battaient mollement. Leurs bouches s’ouvraient sur des vociférations imperceptibles. Le vieux guerrier regardait droit devant lui, vers l’épreuve à endurer, s’apprêtant à ignorer douleur et faiblesse. Il aurait voulu que ce soit déjà fini. Il ne se sentait plus de ce monde, ni encore dans l’autre.
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Ils se précipitaient vers l’orée du bois. Gagnant du terrain, son poursuivant lança :
« Je vous tiens, ma Dame. »
Moqueuse, elle jeta par-dessus son épaule :
– « Pas encore ! »
Elle sortit du bois en riant, et faillit heurter de plein fouet le mur d’ébène devant elle. Il fit un écart, se dressa sur les postérieurs. Elle vit les muscles saillir sous le pelage velouté, tandis que le cheval noir se cabrait vers l’azur en hennissant furieusement. Reculant, elle aperçut les rênes de la bête nouées à une branche basse.
Les antérieurs retombèrent lourdement et le cheval noir s'ébroua.
Le garçon s’était arrêté derrière elle. Dans ce bref instant, ce fut plus fort qu’elle. Elle dit :
« Holà ; holà ! »
Et tendit sa main gantée vers la bride.
– « Non », fit la voix.
Elle l’aperçut alors. Il était assis sur une branche basse, revêtu d’une chape noire.
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– « Vos soldats ont exigé mes armes. Ils voulaient se battre ; j’ai dû attaquer. »
– « Tu t’es cru menacé ? »
– « J’ai survécu longtemps, en ne livrant pas mes armes au premier venu », remarqua l’homme en noir. « Au combat, il y a une mince frontière entre la vie et la mort. Il faut décider vite. À un contre trois, je n’avais pas le choix. »
– « Et tu as attaqué… »
– « Je n’ai tué personne. »
– « Mais tu as transgressé la coutume, résisté à l’arrestation et attaqué mes hommes d’armes ?... »
– « Je ne me suis pas enfui. Quand j’ai pu faire valoir mon point de vue, j’ai livré mes armes. Je suis ici de mon plein gré. »
Darius consulta son Bailli.
– « Et les gardes, dans quel état sont-ils ? »
– « Il y a des bras cassés, » dit Balder, « des dents et un nez brisés, des plaies mineures. Je ne sais pas pour celui qui a eu le bras transpercé. »
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Les hommes du guet firent écho à leur chef.
– « Rentrez chez vous ! Allez, rentrez chez vous ! »
Dans la chambre, les épaules maillées du chevalier se découpaient à contre-jour. Il glissa l’arc dans l’étui renflé à son dos. Les fer vêtus préféraient apparemment attendre dans le couloir, guère pressés de venir le chercher.
L’Homme Sombre regarda la courtisane brune. Elle n’avait pas touché aux cinq pièces d’or sur le lit. Triste et inquiète, elle semblait sur le point de dire quelque chose, hésitait.
Il passa une main à sa taille et l’attira contre lui. Il posa un baiser sur ses lèvres. Puis, lui attachant un dernier regard, il se dirigea à grands pas vers le palier.
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Ils tournèrent et retournèrent, deux fois, trois fois. À la quatrième, ils étaient de nouveau perdus. À chaque nouvelle bifurcation, c’était une nouvelle décision à prendre, un nouveau pari en aveugle, sans savoir où le chemin les mènerait, ce qu’il y aurait après hors de vue, ce qui pourrait surgir au prochain tournant. Les boyaux se réduisirent à la largeur des épaules, contournèrent des bâtisses irrégulières, virèrent dans des renfoncements, plongèrent brusquement derrière des murs craquelés pour repartir juste après en sens contraire. Un cauchemar d’urbaniste. Ils avancèrent plus vite, au bord de la course éperdue.
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