Le voile de réserve et de mystère encore attaché à Giogione est désormais levé, le fait humain abordé plus directement avec une lucidité psychologique plus fortement fondée sur l’expérience quotidienne que chez un autre artiste de son temps.
L’élève assimile intégralement le style spécifique de son maitre, et à la mort de Giorgone la personnalité artistique plus robuste de Titien lui confèrera l’envergure nécessaire pour lui succéder en qualité de capuscuola de la haute renaissance vénitienne et pour transmettre à la génération suivante le flambeau du luminisme et du collorisme vénitien.
Giovanni avait su unifier la puissance coloriste de bellini et le réalisme tonal élémentaire de Leonoard de Vinci, créant un monde évanescent, moins emprunt de statisme et plus vulnérable à la fugacité.
Le réalisme documentaire de Gentile avec ses panoramas détaillés de la vie vénitienne, aura sans doute permis a Titien d’acquérir les bases du portraits et à s'initier au travail à grande échelle.