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Citations de Ian McGuire (57)


Alors que le policier s'affaisse en gémissant sur le trottoir, Doyle appuie la gueule encore fumante du pistolet sur le front de O'Connor. Des ombres torsadées tournoient autour d'eux, guirlande de brouillard qui festonné l'air immobile de la nuit. Voilà la mort, songe t il.
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Malgré sa blessure, l’ours continue sa progression régulière, comme s’il parcourait un itinéraire fixé de longue date. Le ciel est plein d’étroits rouleaux de nuages, gris et brun au sommet, dorés en dessous par le soleil qui perce. Ils avancent toujours, l’homme et l’animal unis par une procession primitive, à travers un paysage si écrasé et si inégal qu’il pourrait avoir été construit par un idiot à partir des fragments brisés d’un monde auparavant intact.
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L’iceberg se déplace à la vitesse d’un homme qui marche d’un bon pas et, sur son passage, il racle la banquise et recrache des radeaux de glace de la taille d’une maison, comme des copeaux tombant des mâchoires d’un tour.
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La lune jaune est coincée comme un aliment trop gros dans la gorge rétrécie du ciel.
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L’argent fait ce qu’il veut. Il se fiche bien de ce qu’on préfère. Si tu lui barres la route d’un côté, il s’en ouvre une autre ailleurs. Je ne peux pas l’empêcher. Je ne peux pas dire à l’argent ce qu’il doit faire, ni où il doit aller.
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– D’ici Noël, les os de ce monstre puant seront cachés dans le corset joliment parfumé d’une poulette pas encore baisée qui danse la polka dans les salons du Strand. Voilà une idée qui suffit à vous faire tourner la tête, pas vrai, Mr Black ? suggère Cavendish.
– Derrière chacune des fragrantes beautés féminines se dissimule un monde de puanteur et de saloperie, acquiesce Black. Heureux celui qui peut l’oublier ou faire comme si ce n’était pas vrai.
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Un bon verre et une fille qui mouille bien, voilà ce qu’il faut à un homme avant qu’il se lance dans cette putain de pêche à la baleine.
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Sumner hausse les épaules et contemple la lune.
-Où sont passées tes jambes? demande t-il.
Le mendiant baisse les yeux et fronce les sourcils comme s’il était surpris qu’elles aient disparu.
-Pose la question au capitaine Brownlee. Dis-lui que c’est Ort Caper qui t’envoie. Dis-lui qu’un soir on a compté mes jambes ensemble et qu’on s’est aperçus qu’il en manquait quelques-unes. Tu verras ce qu’il te répondra.
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L’argent fait ce qu’il veut. Il se fiche bien de ce qu’on préfère. Si tu lui barres la route d’un côté, il s’en ouvre une autre ailleurs. Je ne peux pas l’empêcher. Je ne peux pas dire à l’argent ce qu’il doit faire, ni où il doit aller. Putain, j’aimerais bien, mais je ne peux pas.
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l a sous-entendu que le poste de médecin sur un baleinier était un point de détail, une exigence juridique à satisfaire, mais qu’en pratique il n’y a qu’à se tourner les pouces, d’où le salaire dérisoire, bien sûr. Donc oui, se dit-il, il pourra lire et écrire, il pourra dormir, faire la conversation avec le capitaine quand nécessaire. Dans l’ensemble, ce sera un moment paisible, peut-être légèrement ennuyeux, mais Dieu sait qu’il a besoin de ça après la folie de l’Inde : la chaleur à crever, la barbarie, la puanteur. Il ne sait pas à quoi ressemblera la pêche au Groenland, mais ce sera sûrement différent.
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Aux petites heures de la matinée, alors que les rafales de vent déferlent encore du nord, sous un ciel lumineux et sans étoiles, taché de mauve et de violet, un grand coin du quai se fracture sous la pression de la glace accumulée, et le segment brisé est précipité contre l'étambot du Volunteer, propulsant le navire en avant et sur le côté. La proue s'encastre dans l'autre extrémité du quai et, avec un gémissement terrible du bois qui ploie et se fend, le bateau se retrouve cruellement coincé entre la glace terrestre et la banquise en mouvement.
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- Les rêves ne sont qu'une façon de s'éclaircir l'esprit ; c'est une forme de purge. Ce que vous voyez en rêve, ce ne sont que des restes inutilisables. Un rêve n'est qu'un tas de détritus mentaux, un ramassis d'idées sans valeur. Il n'y a là-dedans aucune vérité, aucune prophétie.
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Le seul livre qu’ils ont est la bible d’Otto, que Sumner refuse de lire. Il ne peut en tolérer les certitudes, la rhétorique, l’espoir bien trop facile. Il préfère se réciter ‘L’Iliade’ en silence.
p. 235
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Des nuages de plomb et d'étain masquent la pleine lune, on entend le vacarme de roues cerclées de fer, le couinement puéril d'un chat en chaleur.
Drax accomplit les gestes : les actes s' enchainent,précis et sans passion,comme une machine,mais sans rien de mécanique. Il s'accroche au monde comme un chien mord dans un os : rien pour lui n'est obscur, rien 'est distinct de ses appétits voraces et moroses. Ce qu'était le petit Nègre a maintenant disparu. Il ne reste rien de lui, et autre chose est apparu à sa place, quelque chose d'entièrement différent. Cette cour est devenu le théâtre d'une magie abjecte,de métamorphoses sanglantes, dont Henry Drax est le chorégraphe fou et impie.
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Ils avancent toujours,l'homme et l'animal unis pour une procession primitive, à travers un paysage si écrasé et si inégal qu'il pourrait avoir été construit par un idiot à partir des fragments brisés d'un monde auparavant intact.
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-Pourquoi avez vous choisi de devenir chirurgien Mr Sumner ? Un irlandais comme vous. Ça m'intrigue.
- Parce que je voulais avancer. M'élever au dessus de mes origines.
- Vous vouliez avancer,mais maintenant vous êtes sur un baleinier du Yorkshire,à vous faire du tracas pour les mousses. Je me demande ce qu'est devenu toute votre belle ambition.
Sumner ferme la serrure du coffre à pharmacie il glisse la clef dans sa poche et se regarde rapidement dans le miroir. Il paraît beaucoup plus que ses 27 ans. Son front est creusé par les rides,il y a des poches sombres sous ses yeux.
- J'ai simplifié mes objectifs Mr Drax.
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Ce sont toujours les morts qui commandent. Chaque pas est un pas vers de plus vers eux, chaque courbe fait partie du même cercle, et ce que nous appelons amour ou espoir n'est qu'un interlude, un moyen d'oublier que nous ne sommes pas éternels.
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Doyle se rencogne dans l'angle du cab et ferme les yeux. Il ne craint pas ce qui risque d'arriver cette nuit. La guerre lui a appris qu'il est vain d'espérer ou de s'alarmer : le chaos est au coeur de toute chose, noir insondable, et le mieux que l'on puisse faire, c'est de lui donner forme humaine et de s'y tenir. Dans le feu de l'action, l'esprit se vide, on oublie qui ont est. Voilà la vraie raison, la raison profonde de son engagement : il ne se bat pas pour une cause, ni pour la gloire, mais pour ces instants, brefs ou interminables où, lui, Stephen Doyle, au mépris du danger, s'adapte à la mesure d'un monde cruel.
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C’est le jour de l’hommage des féniens à leurs martyrs : une semaine s’est écoulée depuis la pendaison.
À la mi-journée, trois mille Irlandais se rassemblent sur Stevenson Square : des hommes, des femmes, des enfants arborant cravates, rosettes et rubans verts. En tête, des fifres et des tambours jouent la Marche funèbrede Haendel ; trois prêtres tiennent à bout de bras les portraits encadrés des défunts. O’Connor attend dans une rue latérale que le convoi s’ébranle, puis rejoint la queue du cortège. Ils remontent Piccadilly, parapluies levés pour se protéger du crachin, pareils aux boucliers des légions romaines. Ils passent devant l’hôpital et l’asile et descendent London Road, sous le regard des badauds massés sur les trottoirs. Ils franchissent la rivière Medlock, près des ateliers d’impression textile, puis tournent à droite dans Grosvenor Street. Petit à petit, O’Connor remonte la foule, l’œil et l’oreille aux aguets. Hormis le bruit des semelles frottant le pavé et les bribes de musique qui parviennent de l’avant de la procession, il règne un silence quasi religieux. Les gens parlent peu, ou à voix basse, et quand un enfant rit et crie, tous se retournent.
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- C'est vraiment con comme façon de mourir, dit-il à Otto. Quand un type a un fusil chargé, on ne se jette pas dessus avec une douve à tonneau. C'est juste du bon sens.
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