Inès Léraud

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée : Algues vertes : L'histoire interdite.

Depuis la fin des années 1980, au moins quarante animaux et trois hommes se sont aventurés sur une plage bretonne, ont foulé l'estran et y ont trouvé la mort.

L'identité du tueur en série est un secret de polichinelle. Son odeur d’œuf pourri le trahit. L'hydrogène sulfuré (H2S) émanant des algues vertes arrive en tête de la liste des suspects.

De nombreux citoyennes et citoyens ont lancé l'alerte à de multiples reprises, sans réussir à empêcher la répétition des accidents.

Thierry Morfoisse est ainsi décédé en 2009, après avoir charrié une benne d'algues en décomposition de trop. C'est seulement en juin 2018, neuf ans après son décès, que sa mort a été reconnue en accident de travail.

Algues vertes : L'histoire interdite est une bande dessinée documentaire qui revient sur le scandale de ces algues, sur la coté bretonne.

Ce qui est troublant, c'est le manque de réactivité du gouvernement ! Il y a eu de nombreux lanceurs d'alerte mais malgré ça, rien n'a bougé.

Un homme meurt en 2009 après avoir été en contact, dans le cadre de son travail, avec des algues vertes en décomposition. Il faudra attendre 2018, soit neuf ans plus tard, pour que son décès soit enfin considéré comme un accident de travail et reconnu comme imputable aux algues ! C'est aberrant surtout qu'un de ces collègues a du changer sa version, suite à des menaces ! On se croirait dans une bande dessinée d'espionnage mais non, c'est bien une histoire verte ce qui est dérangeant.

J'ai été mal à l'aise face au comportement de certains protagonistes.

Nous avons là une enquête rondement mené, et j'ai été captivé par ma lecture.

Surtout que je ne pensais pas que ces algues vertes étaient dangereuses à ce point. Je le savais mais dans une moindre mesure.

Là, vraiment, cette BD fait prendre conscience du danger et de l'inactivité de certaines personnes pendant des années.

J'ai beaucoup apprécié ma lecture même si j'ai moyennement accroché au premier abord avec le graphisme, pas assez soigné à mon goût. Mais je m'y suis fait, et c'est un détail :)

Bravo pour tout le travail d'enquête. J'ai aimé comment les auteurs font intervenir lanceurs d'alerte, scientifiques, agriculteurs et politiques. C'est rondement mené.

Algues vertes : histoire interdite est une bande dessinée que je vous invite à découvrir, elle est très bien conçue et je la note quatre étoiles et demie.

Remarquable enquête par sa précision et sa profondeur d'analyse. Inès Léraud remonte jusqu'aux racines du mal en décrivant parfaitement l'oligarchie qui s'engraisse sur le productivisme agro-alimentaire. En provoquant morts par asphyxie et suicides de paysans.

J'attends les réactions de la FNSEA, de ses lobbys et de ses relais jusqu'aux plus hauts niveaux, notamment Jean-Yves Le Drian ou Richard Ferrand, tous ces pollueurs menteurs qui détruisent la Bretagne.



A LIRE ABSOLUMENT !

Quand on pense à la Bretagne on revoit ses côtes découpées, l'air iodé voire un petit crachin breton. Bref des choses qui sentent la mer et les vacances. Mais depuis quelques temps les senteurs marines se sont fait remplacées par une odeur nauséabonde d'algues en putréfaction et les criques de sables sont devenues des marées vertes et gluantes.

Cette bande dessinée est un documentaire issue d'une enquête courageuse sur le phénomène des algues vertes. C'est surtout un dossier à charge contre les mensonges des politiques et l'inertie des administrations.

On ressort particulièrement écœuré de cette lecture et ce n'est pas des dossiers comme celui-ci qui vont redonner foi dans les politiques. Entre déni, mensonges et inactions pour préserver le tourisme et les grands groupes agro-alimentaires qui misent sur les élevages de masse, il n'y en a quasiment pas un pour rattraper l'autre.

Au final le dossier est très intéressant et met en avant les manquements terribles et les œillères qui ne font que retarder les changements nécessaires des mentalités.

J'aurai tout de même aimé que le côté scientifique soit un peu plus développé, en apprendre plus sur les algues en elles-même également. Il y a quelques pages sur leurs effets et le pourquoi de ce développement fulgurant mais elles sont un peu noyées sous les accusations politiques.

Au niveau du dessin c'est, à mon gout, pas très beau. C'est très statique mais j'avoue que pour ce genre de documentaire ce n'est pas facile de faire autrement. Je n'aime pas trop ce trait ni les couleurs. D'accord le ton verdâtre colle bien au dossier mais visuellement ce n'est pas forcément du plus bel effet.

Il y a des lectures, comme celles-ci, qui donnent mal au coeur et serrent les tripes.

Quel gâchis!

Bon sang, on a envie de prendre tous ces politiciens et tous ces hommes d'affaires par le col et de les plonger la tête la première dans les algues et voir ce qu'ils auront encore à dire et où seront leurs 'le lien n'est pas parfaitement établi'.

Une lecture édifiante et nécessaire, qui donne la nausée et qui devrait être lue par tous.

Un graphique retraçant l'enquête menée par les auteurs, un médecin et des scientifiques sur les causes et les effets des marées vertes en Bretagne.

Conçu comme un documentaire, cette bande dessinée fait froid dans le dos.

Les auteurs accusent les pouvoirs publics de se réfugier dans le déni plutôt que dans l'action au regard des enjeux agro-économiques de la région.

Je ne sais pas si tout est vrai et vérifiable, le trait est parfois volontairement caricatural et les services de l'Etat cantonnés dans le rôle d'idiots méchants mais le graphique offre une mise en garde alarmante.

Une lecture indispensable pour comprendre l'urgence de repenser nos modes de production.

C'est quoi cette verte prairie ? C'est une plage bretonne, couverte d'algues vertes. Rhôôô, les algues c'est naturel, où est le problème ?

Le problème, c'est la toxicité de ces algues lorsqu'elles se décomposent : le gaz qui s'en dégage est, tout bêtement, mortel.

Mais elles ne se développent que dans des eaux bien chargées en nitrates. Et d'où viennent ces nitrates ? Retenez votre souffle : des déjections de 12 millions de cochons, qui font de la Bretagne la première région d'élevage en Europe.

Ce livre est d'abord une enquête : sérieuse, documentée, sourcée. Du journalisme d'investigation très solide (des annexes se trouvent en fin de volume). Inès Léraud s'attaque vaillamment à de puissants lobbies : industries agro-alimentaires, syndicats agricoles... Et à un bon paquet de notables locaux. En face, elle trace les portraits poignants des personnes courageuses qui se sont opposées à ces groupes d'influence.

Mais cette œuvre est aussi une BD, magistralement illustrée par Pierre Van Hove avec un dessin parfois minimal, parfois au contraire fouillé jusqu'à de minuscules détails. Il a intelligemment tourné la nécessité d'inclure des documents, des organigrammes... dans une mise en page parfaitement claire.

"Mais ça sent l'hydrogène sulfuré..."

Étranges et soudaines morts par asphyxie sur la plage, patients aux symptomes inexpliqués, cadavres d’animaux envasés... Mais aussi lobbying, omerta, menaces et intimidations en baie de Saint-Michel-en-Grève.

Vous pensez que c’est le pitch d’un mauvais polar «terroir »?

Et bien non ! C’est la terrifiante investigation d’Ines Léraud sur l’invasion d’algues vertes qui touche la Bretagne depuis des années, et c’est malheureusement bien réel.

Une enquête fouillée qui montre les dessous de l’élevage porcin français, son impact écologique sur le littoral breton, les mensonges de l’industrie agroalimentaire et le silence des politiques, le tout mis en dessin par Pierre Van Hove;

Édifiant, consternant et proprement scandaleux.

Seulement c’est un peu trop pour moi, toute cette hypocrisie finie par être tellement révoltante que j’ai eu hâte de refermer le livre.



Une lecture intéressante donc, et surtout très courageuse, mais qui laisse un goût amer.

Un beau contraste entre les paysages idylliques de certaines plages bretonnes et l'odeur d'œuf pourri de l'hydrogène sulfuré qui s'y répand…



Aucune enquête n'a été menée pour percer le mystère qui planait autour de la mort de plusieurs animaux et hommes sur les plages bretonnes. Malgré de nombreuses alertes sur la toxicité des algues vertes, le lecteur est témoin d'un culte du silence. Il découle de différentes lobbys et de la place de l'agriculture intensive qui s'est doucement mise en place après la Seconde Guerre mondiale. Les agriculteurs, coincés dans l'engrenage du système, peinent à sortir de ce cercle vicieux, ce qui a augmenté les suicides et les dépressions dans le milieu.



Je suis stupéfaite de voir que le gouvernement a fermé les yeux sur une situation aussi grave qui endommage directement l'environnement et qui menace également l’Homme ! Ça en dit beaucoup sur nos politiques actuelles… Peu importe la vérité, ils se fondent sur les avis “scientifiques” qui les arrangent. Déprimant.



Ce livre est une vraie synthèse d'une enquête poussée et approfondie. Les nombreuses annexes donnent vraiment du poids aux explications et affirmations données. De même, il est enrichissant de découvrir les différents points de vue des agriculteurs, des lanceurs d'alertes, des scientifiques et des politiques.

Les dessins sont agréables à lire et la lecture est fluide, même si on se perd parfois dans la temporalité de l'histoire.

Depuis des décennies, on nous ment, on nous trompe, on nous cache la vérité et on entretient le flou sur le scandale des algues vertes en Bretagne !



Et pourtant ces végétaux mal odorants qui envahissent les plages au début de l'été et qui entrent rapidement en putréfaction ont tué !

3 hommes et une quarantaine d'animaux dont 1 cheval, plusieurs chiens et de nombreux marcassins, ragondins et blaireaux.



Cette "histoire interdite" nous est contée avec brio par la journaliste Inès Léraud et le dessinateur Pierre van Hove. le résultat est édifiant, didactique et très convaincant.



Étonnée de l'omerta et de l'inertie des pouvoirs publics, Inès Léraud s'est lancée dans une enquête journalistique approfondie réunissant témoignages, rapports médicaux, documents scientifiques, sanitaires et judiciaires. Elle est remontée très loin dans le temps pour expliquer le phénomène, jusqu'aux années 60 où à été mise en place la réforme de l'agriculture française puis l'élevage intensif. Tout au long de cette enquête de longue haleine, elle nous décrit inlassablement les efforts des médecins lanceurs d'alertes, les négligences sanitaires organisées et soutenues par les politiciens, les mensonges, les silences et les dénis, également bien sûr les conflits d'intérêts et les pressions exercées par les puissants lobbies..



Evidemment pourquoi créer un climat de panique et affoler les populations ? Mieux vaut rester silencieux et faire traîner les choses. La Bretagne doit rester belle et attractive. Ne mettons pas en danger l'industrie du tourisme, source de revenus indispensable à la région ! Telle a été hélas la politique pendant des décennies. La situation a lentement évolué heureusement et des mesures, bonnes ou mauvaises, ont été prises... mais que de temps perdu et d'énergie gâchée. Affaire à suivre !



Algues vertes : l'histoire interdite est une oeuvre graphique "coup de poing". Elle est didactique, parfaitement structurée et documentée par une multitude de documents qui appuient l'argumentaire. Les graphismes sont simples et agréables et les couleurs à dominantes vertes (comme les algues), et jaunes (peut-être comme le souffre contenu dans les émanations toxiques...) nous maintiennent en alerte.



C'est un énorme travail qu'a fourni Inès Léraud bien épaulée par Pierre van Hove. Leur "histoire interdite" fait peur mais je la recommande à tous.



#Challenge illimité des Départements français en lectures (22 - Côtes d'Armor)

Une BD très intéressante et instructive sur les marées vertes qui touchent la Bretagne depuis 20 ans à peu près.

C'est très documenté, très didactique. Ce qui est frappant, c'est la réaction des services publics et des hommes politiques locaux qui tentent d'étouffer de potentiels scandales.

Il s'agit d'une véritable enquête d'investigation, les auteurs remontent jusqu'aux politiques agricoles des années 1970 avec les remembrements et cultures intensives.

Enquête très complète. Edifiant ! A lire !

Une enquête rigoureuse, avec des références sérieuses. Un dessin simple au service d'un récit, glaçant, révoltant. Les algues vertes, la pollution de l'agro-industrie... dormez tranquilles on veille sur vous...

Que sommes nous, que valent nos vies face aux intérêts financiers de quelques uns... alliés à des politiques serviles et servis, à des fonctionnaires de haut rang eux aussi peu soucieux de l'intérêt commun ?

Merci à Inès Leraud pour son enquête de longue haleine - 3 ans dimmersion- aux lanceurs d'alertes, aux médecins, journalistes, élus et associatifs qui se bougent pour nous!

à la fin, un cahier de documents à l'appui du travail.

Merci à la Revue Dessinée pour son travail soutenu au journalisme d'investigation, au soutien apporté aux dessinateurs, graphistes.

Merci aussi de nous ouvrir les yeux, de nous garder vigilants.

Le parallèle avec d'autres affaires liées au climat, la pollution, l'accaparement des ressources universelles, voire avec toutes les affaires en cours... est tellement désespérant....

Alors que je viens de lire, il y a quelques semaines, un documentaire retraçant l'histoire sociologique économique et politique de l'usage du plomb dans la peinture et aux produit ("Blanc de plomb : Histoire d'un poison légal"), je lis un peu par hasard un article dans le journal local, interview de Inès Léraud parlant de son enquête sur la Algues vertes, et sur la même page un certain nombre de réactions dont certaines plutôt virulentes à propos de son livre.

Je ne sais pas pourquoi, mais dès qu'on commence à crier à la diffamation à propos d'une enquête journalistique, mon intérêt se réveil.

Alors quand j'ai trouvé la BD dans la nouveauté à la médiathèque, je n'ai pas résisté longtemps. Et je suis atterrée par ce que j'y ai découvert.... c'est très simple, l'argumentaire des lobbys agricoles à propos des algues vertes et exactement le même que celui des industriels du plomb il y a encore quelques dizaines d'années.. j'imagine que c'est aussi les mêmes que ceux des industriels de l'amiantes.

C'est triste. Ça me désole de voir que pour des intérêts particuliers, le collectif soit ainsi méprisé.... et que finalement rien ne change.

A lire ABSOLUMENT...

La Bretagne est submergée par les marées vertes, faites d'algues qui dégage du H2S (hydrogène sulfuré) en pourrissant, un gaz hautement toxique et mortel. Inès Léraud a enquêté sur ce phénomène, mais c'est confronté à l'omerta sur le sujet. Les autorités ont longtemps nié le problème, réfutant le liens entre les décès constatés, tant humains qu'animaux.

L'enquête est intéressante, poussée et détaillée, montrant autant le déni des autorités que les enjeux tant touristiques qu'économiques. Le procédé est cependant un peu redondant, surtout dans l'énumération des cas. Je me suis sentie décrocher de fil du récit, un peu par ennui.

L'idée de mettre en lumière ce genre d'affaires via un album BD est une excellente idée, plus didactique et plus grand public qu'un essai. On illustre les propos, c'est plus facile à lire. Je trouve d'ailleurs les dessins très bien réalisés. Oui, je sais, c'est un peu futile sur un tel sujet de s'intéresser aux dessins, mais je tiens à appuyer le travail de Pierre Van Hove au dessin et Mathilda à la couleur, qui ont mis en forme le visuel de cet album.

Un album enquête utile, clair sur un sujet d'actualité.

C'est un livre qui à ce jour, j'ai offert deux fois et je vais continuer à offrir.

Il est important car dans ce livre on comprend bien comment les réseaux peuvent faire en sorte de taire des scandales.

On découvre un monde sans piété au niveau des pratiques et surtout on découvre comment peu faire mourrir les gens de leur vivant.

Pour tout les amoureux de la Bretagne et de L'écologie c'est un livre à connaître.

Je remercie l'autrice pour ce magnifique travail.

Elle était à la fête de l 'humanité et je regrette de ne pas être fait dédicacé son excellente ouvrage.

La chance, que j'ai eu c'est de pourvoir échangé avec elle et de garder un excellent souvenir.

Lisez et partager le car il faut que la population connaissent cette vérité.

Un immense merci à Inès Léraud, à Peter Van Hove et à leur éditeur pour tout ce travail. Quel courage a-t-il fallu pour mettre à jour cette ignominie ?

Qu'ont-ils fait à notre chère Bretagne ?

Je susi allée à Saint-Michel-en-grève en 2009, j'ai vu toute cette immensité d'algues, et appris qu'un cheval était mort peu avant. J'avoue avoir eu du mal à y croire. Une enquête était en cours...

Depuis, on a ouvet les yeux, alors que tout le monde voulait qu'on les ferme. Pourtant les conséquences humaines et écologiques sont catastrophiques.

Il n'y a pas de planète B. Même si je pense qu'il est bien trop tard, parce que peut-être que la situation aurait été réversible dans les années 80, je ne peux m'empêcher d'être encore révoltée et baisser les bras n'est pas une option acceptable.

Concernant la BD par elle-même, préférez la version brochée, parce que sur liseuse, c'est loin d'être l'idéal à lire.

Roman graphique à classer dans les documentaires car il retrace une enquête d'une journaliste, en Bretagne, auprès des agriculteurs, des politiques locaux et des lobbies industriels à propos de ces algues vertes qui pullulent sur les côtes bretonnes et sur leur dangerosité car c'est un fait établi, leur décomposition dégage un gaz toxique, proche du Cyanure, qui tue en quelques minutes animaux et humains qui s'en approchent.

L'enquête est très documentée, les originaux sont publiés en annexe.

C'est assez édifiant et terrifiant...

A lire, pour comprendre tous les enjeux qui ont fait que beaucoup de morts liées à ces algues ont été passées sous silence.

Nouvelle lecture d'une BD documentaire. Le sujet est ici celui d'une pollution , les algues vertes. L'enquête va chercher à comprendre l'origine de cette pollution mais va aussi montrer l'attitude des autorités et des politiques face à ce scandale.



Inès Léraud nous livre son enquête. Elle part de différents faits et des alertes données dans le temps mais n'ont pris en compte par les autorités sanitaires et les autorités politiques. Inès Léraud montre les atermoiements des politiques et la volonté d'étouffer une affaire pour préserver une économie liée à l'industrie agroalimentaire mais aussi à une économie touristique.



Inès Léraud va nous parler de l'agriculture, de l'usage d'engrais pour améliorer les rendements, de l'usage de produits dans le cadre de la culture intensive et de la mise en valeur des terres suite au remembrement. Elle parle aussi des élevages intensifs comme ceux des porcs en Bretagne. Elle remet en cause les politiques agricoles ayant contraint les éleveurs et les agriculteurs à faire évoluer leurs métiers et leurs pratiques souvent au détriment de la qualité des produits proposés.



Cette Bd est aussi un hommage aux lanceurs d'alerte qui souvent subissent les foudres soit des politiques soit des industriels. C'est une enquête choc sur les traces d'un tueur en série, caractéristique par son odeur de soufre, l'hydrogène sulfuré" (H2S) émanant des algues vertes.



Inès Léraud montre que ceux qui savent ne veulent pas communiquer afin de préserver leur business. Il faut donc du courage et de la persévérance pour les lanceurs d'alerte, pour les journalistes d'investigation mais aussi pour les représentants des autorités sanitaires et politiques.



Cette enquête m'a plongé dans un scandale pas si lointain et m'a rappelé certains épisodes comme la présence d'un premier ministre, François Fillon, sur une plage polluée, avec émission de belles promesses..



Cette Bd est très bien documentée. Elle n'est pas facile à lire car le texte est très important, le graphisme n’étant qu'une illustration. il faut prendre le temps pour lire cette BD documentaire. J'ai beaucoup aimé le choix des couleurs en accord avec le sujet traité.



Ce texte doit permettre une prise de conscience sur d'autres sujets afin que chacun change son comportement de consommateur ou de citoyen pour que des catastrophes n'arrivent pas.



Ouvrage de sensibilisation sur un sujet difficile.

Dans ce roman graphique dense, la journaliste Inès Léraud rend compte de ces trois ans passés au cœur de la Bretagne. Elle documente avec professionnalisme des faits qui remontent à 1971 lorsque la première marée verte est observée sur des côtes bretonnes. Composé de plusieurs grandes parties, son ouvrage rassemble des interviews, des propos d'hommes politiques, d'industriels agroalimentaires, des agriculteurs, des hommes de lois, des préfets, des politiques, des citoyens, des chasseurs, des proches de disparus... Des extraits de documents officiels, des articles de presse jalonnent l'investigation.

L'histoire est savamment construite, à la façon d'une enquête, elle nous entraîne dans le travail de fourmi d'Inès Léraud. Courageusement, elle avance au milieu des mensonges et des petits arrangements entre amis d'hommes de pouvoir qui ont tout intérêt à ce qu'on ne sache pas la vérité : les algues vertes tuent, sont un danger pour l'environnement et ont pour origine l'agriculture intensive. L'ambiance est particulièrement pestilentielle : des émanations toxiques d'H2S aux non-dits, au refus d'autopsie des corps d'animaux ou d'humains morts sur des plages bretonnes, des échantillons qui disparaissent dans les laboratoires, des questions de médecins restées sans réponse, des pressions,, nous voici en présence de nombre d'éléments constitutifs d'un bon polar mais c'est malheureusement une vérité qui dérange.

Le propos pourrait être ennuyeux et pédant. Pas du tout. C'est une histoire qui se déroule et se lit sans difficulté. Les dessins aux traits précis rendent compte des nombreuses rencontres sur le terrain. On ressort plus savants de cette lecture et on se souvient de nos cours d'histoire : le plan Marshall pour la reconstruction de la France après 1945, l'introduction par les Américains de nitrates et de phosphates, le remembrement agricole pour avoir des terrains plus grands, sans haies gênant les engins agricoles, mais qui vont favoriser encore plus l'écoulement des eaux polluées vers la mer...

On ressort furieux et révolté de cette lecture : la "stratégie de l’incertitude" de la filière agroalimentaire (ne serait-ce pas plutôt les rejets de lessives par les particuliers qui sont à l'origine de la pollution des sols bretons ? ), l'inaction environnementale de l’État, les mensonges des préfets pour préserver les intérêts des lobbys industriels, le mutisme et les pressions pour préserver le tourisme... tout a de quoi dégoûter.

Heureusement, une lueur d'espoir subsiste avec des initiatives citoyennes pour une agriculture respectueuse de l'environnement. Et puis, il y a tous ces gens qui ont témoigné, qui ont parlé malgré les menaces. Tout n'est pas fichu..., certains ont encore du courage.

Un formidable livre qui retrace la mafia qui règne au plus haut niveau pour éviter de traiter ce fléau qui détruit l'environnement au nom du profit immédiat d'une poignée d'hommes et de dirigeants.



L'enquête présentée est solide, implacable et facile à lire avec cette présentation au format bande dessinée.



Elle nous montre les efforts incessants effectués par les représentants des états pour cacher la haute toxicité des algues.



À la manière des enquêtes sur le glyphosate c'est l'isolement et la suspicion qui est organisé autour des lanceurs d'alerte.



Alors que scientifiquement l'origine de ces algues due à la prolifération des nitrates au sein des élevages industriels ne fait plus aucun doute, aucun combat réel n'est engagé.



Pire, l'état et donc les citoyens subventionnent ces industriels qui en profitent pour s'agrandir.



Les paysans sont eux transformés en sous-traitant de grands groupes, pressurisés à coût de prêts et exploités.



Nous pouvons encore faire entendre notre voix en diffusant largement cet ouvrage et en continuant à rendre visible la réalité...

Inès Léraud a enquêté sur le phénomène des algues vertes. Ces plantes aquatiques envahissantes, problèmes de société majeurs, ont pourtant été longtemps reléguées comme un détail sans importance. Quand est-il vraiment ? Qu'est-ce qui provoque ces invasions ? Qui est responsable de la minimisation des conséquences ? L'auteur a décidé d'enquêter et de faire un point historique, politique, économique et sociologique sur tout ça. Son enquête est illustrée par Pierre Van Hove.



Je suis ressortie de cette lecture mieux informée mais aussi très énervée. Bien documenté, ce reportage remue ce qui doit être remué : les magouilles en tout genre, les conflits d'intérêts, les manquements au bien commun, etc. Bref, il illustre brillamment la bêtise et l'avidité de certains êtres humains.



Inlassablement, des professionnels et des riverains ont alerté les services qui devaient l'être, sans succès. Leur courage et leur persévérance sont remarquables. Malheureusement, elles se heurtent aux pressions multiples et à l'omerta impitoyable qui pèse sur le phénomène car il y a en jeu beaucoup d'argent, particulièrement dans le tourisme et l'agroalimentaire. C'est à vomir une partie de l'humanité.