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Critiques de Ingrid Desjours (1087)
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Faits divers



Chers auditeurs, bonjour.

Vous êtes bien avec Antyryia sur Babelio FM. Voici de nouveau un point sur les différentes actualités.



- Vol de diamants à Paris. Il semblerait qu'on ait retrouvé la trace du principal suspect, n'est-ce pas Ingrid ?

- Oui je confirme Antyryia. Je suis actuellement gare de Lyon où on a retrouvé la trace de Mathis, le voleur présumé d'une bijouterie dans le douzième arrondissement. Il semblerait qu'il ait changé d'apparence avant de prendre un TER pour Orange.

- Des policiers sont déjà sur place pour l'accueillir comme il se doit j'imagine ?

- Oui tout à fait, mais ici à Paris. le train effectue un demi-tour en ce moment même. Et croyez-moi, vu ses fréquentations, il sera beaucoup plus en sécurité derrière les barreaux !

- Excusez-moi Ingrid de vous interrompre mais il semblerait qu'il y ait du nouveau dans l'affaire de l'adolescente disparue. Rejoignons tout de suite Danielle, notre envoyée spéciale. Danielle, vous êtes à l'antenne.

- Oui, bonjour à tous. Effectivement, le corps de Lily, seize ans, vient à l'instant d'être retrouvé par le commandant Loïc Petit. Il semblerait que la jeune fille ait été violée puis étranglée hier entre 20h00 et 21h00 et que son corps ait été déplacé dans un terrain vague.

- C'est vraiment horrible. Et est-ce qu'il y a des suspects ?

- Personne n'a encore été officiellement arrêté mais la police va évidemment interroger les membres de la famille et le petit ami de la victime. Notre confrère Gloria enquête également de son côté.

- Ah oui, elle est toujours à la recherche d'un scoop celle-là ... Elle finira peut-être par l'obtenir.



Babelio FM revient juste après une petite page de publicité.



* * *



Pouckette : Dites-nous ce que vous avez lu, on vous dira si vous aviez bien choisi.

Actuellement en librairies : Deux photophores offerts pour deux pouckettes achetés.



* * *



- Un incroyable fait divers en Loire Atlantique. Un cadavre a en effet été retrouvé dans les marais. Elsa, notre correspondante, est sur place. Elsa, vous pouvez nous en dire davantage sur cette tragédie ?

- Pas grand chose de plus hélas Antyryia, sinon ça gâcherait le plaisir de mes futurs lecteurs. Je dirais simplement que le corps a été identifié et que la victime se prénommait Luce. Un couteau était planté jusqu'à la garde dans sa poitrine. Elle semblait par ailleurs entretenir une liaison avec le médecin du village voisin, Aurélien, qui pour l'instant fait figure de principal suspect. Je vous recontacte dès que j'en sais plus !

- Merci Elsa. Retour à Paris maintenant où les nouvelles ne sont pas plus réjouissantes. J'apprends à l'instant qu'un meurtre a eu lieu dans le 18ème arrondissement. Sylvie ? Vous êtes sur place je crois, a-t-on pu intercepter le coupable avant sa fuite ?

- Oui tout à fait ! Il s'agit d'une coupable en réalité, une femme d'origine algérienne du nom d'Aïcha Milliez qui n'a d'ailleurs pas cherché à s'enfuir et qui est actuellement entendue par son avocate, maître Martine Faure. Et vu le nombre de témoins, sa culpabilité ne fait aucun doute.

- Et la victime, a-t-elle été identifiée ?

- Oui, il s'agit de Fred Milliez, un délinquant et toxicomane notoire déjà bien connu des forces de police. Mais c'est surtout le propre fils de la meurtrière.

- Comment ? Une sordide histoire de famille probablement donc ?

- Rien n'est moins sûr. A l'inverse de ses quatre fils, qu'elle a élevés seule, madame Milliez n'a aucun antécédant judiciaire. Pour l'instant, absolument rien n'explique son geste. Aux yeux de tous, cette technicienne de surface était une mère aimante que rien ne semblait prédisposer à l'infanticide.

- N'hésitez pas à m'interrompre dès que vous aurez de nouveaux éléments. Place maintenant à la météo.



* * *



Bon, je ne suis pas devin mais je ne crois pas me tromper en disant que demain encore le temps sera pourri. Pluie, vent, grêle, neige, cyclones, inondations : Il y aura toujours de quoi alimenter la rubrique faits divers.



* * *



- On me prévient d'un très grave accident de la route à l'instant. Dominique, vous m'entendez ?

- Je vous entends Antyryia. Un grave accident en effet dans lequel le jeune Christophe, dix-neuf ans, a perdu la vie. La conductrice, ivre, a été arrêtée et devrait purger une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison ferme.

- Autre chose ?

- Oui, à Los Angeles les forces de l'ordre ont du abattre un sans abri qui tentait de s'emparer de l'arme de service d'un policier. Mais le véritable fait divers se situant à la fin de mon texte ne gâchons pas trop non plus le plaisir des futurs lecteurs ...

- Mais c'est quoi ce fait divers alors ? Un meurtre ? Un suicide ? Un accident ? ... Dominique ?

- ...

- Désolé tout le monde, la communication a été interrompue. Bon, je crois qu'on a fait le tour des tristes nouvelles et qu'il est temps de passer aux résultats sportifs.

- Vous arrivez à m'entendre ?

- Sandrine ? Oui, mais pourquoi parlez vous si bas ? Et où etes vous ?

- Je suis devant la maison d'une grosse sorcière, à l'extrémité d'un village. Mais je ne comprends pas, il ne figure sur aucune carte !

- Il s'est passé quelque chose de grave ?

- De grave je ne sais pas, mais d'étrange ça oui. Le corps de la vieille dame a été retrouvé devant chez elle ce matin par les éboueurs. Elle trainait dehors avec les ordures en attendant qu'on la ramasse. Si j'ai bien compris, c'est sa fille qui l'a mis là.

- Vous voulez dire que c'est un meurtre ?

- Non, je ne crois pas. Elle est morte de maladie d'après les premiers examens post-mortem. J'ai surtout cru comprendre que sa fille n'avait pas toutes les cases à l'endroit, si vous voyez ce que je veux dire. Le maire ne devrait pas tarder à intervenir pour lui expliquer que le cadavre doit être enterré.

- D'accord, c'est noté. Mais pourquoi ces murmures ?

- C'est à dire qu'il y a de drôles de rumeurs ici. On se croirait dans le conte revisité d'Hansel et Gretel. Je ne crois pas que la maison soit en pain d'épice mais les enfants ont interdiction de s'approcher d'ici en tout cas.

- Merci Sandrine, et bon courage !



* * *



Avant de nous quitter, nous avons la chance d'accueillir une invitée prestigieuse pour notre dernière rubrique culturelle.

- Sophie, vous souhaitiez je crois nous parler du recueil d'inédits sorti récemment chez Pocket intitulé Faits divers ?

- Tout à fait Antyryia. Un bien joli recueil que j'ai d'ailleurs préfacé et qui met les femmes à l'honneur puisqu'on y retrouve des textes de Sandrine Collette, Ingrid Desjours, Sylvie Granotier, Elsa Marpeau, Dominique Sylvain et Danielle Thiery.

- Vous me disiez en off qu'il ne s'agissait pas de nouvelles à proprement parler ?

- Les histoires se lisent comme des nouvelles mais on est en réalité plus proche du théâtre puisqu'elles ont été écrites en premier lieu pour etre lues à la radio, sur France culture. D'où les dialogues prépondérants.

- Vous avez une préférence ?

- Chaque histoire a sa propre originalité et apporte avec un style propre à chacune sa touche d'originalité, son humour ou ses réflexions de société.

- Eh bien moi je vais répondre sans langue de bois que Sandrine Collette a de nouveau écrit un texte fort qui a lui seul vaut le détour et j'ai beaucoup aimé également la pièce radiophonique de Sylvie Granotier, ou la conclusion inattendue de celle d'Elsa Marpeau. Les autres histoires sont un peu plus convenues, on voit les chutes arriver de beaucoup plus loin, pour autant j'avoue qu'elles ont toutes leur petite particularité qui fait qu'elles demeurent uniques. Par ailleurs, vous avez écrit, je vous cite, "Le polar, pour ceux qui en douteraient encore, est une affaire de femme." N'enterrez-vous pas rapidement Franck Thilliez, Bernard Minier, Michel Bussi ou Maxime Chattam, pour ne citer qu'eux ?

- Non, bien évidemment. Mais il faut bien avouer qu'on a assisté ces dernières années d'abord à davantage de mixité dans le polar et désormais la tendance s'est vraiment inversée. Les noms qui se révèlent au public sont aujourd'hui majoritairement féminins. Ma remarque faisait en outre référence au grand nombre de lectrices et d'ailleurs, statistiquement, vous ne devriez pas avoir lu ce recueil.

- Merci Sophie. J'ai une dernière question avant de conclure. Est-ce que vous savez ce qu'est un photophore ?

- Bien sûr, c'est un élément de décoration d'intérieur destiné à accueillir des bougies.

- Merci Sophie, et merci à tous d'être resté jusqu'au terme de l'émission. Je vous souhaite une excellente journée et vous dis à demain, même heure, sur Babelio FM !



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La prunelle de ses yeux

Voici typiquement le roman qui vous colle une claque.







Une histoire qu'il faut découvrir à l'aveugle, pardon pour le jeu de mots douteux, mais il faut lire ce livre en en sachant le moins possible.



C'est ce que j'ai fait, je n'ai donc pas lu la quatrième de couverture, et je me suis juste fiée aux retours des lecteurs, ce livre semblait bon aux avis de chacun, je me suis donc lancée.



J'ai découvert page après page cette histoire géniale dans laquelle nous embarque l'auteure. Ingrid Desjours donne des carapaces à ses personnages, elle leur construit des façades, elle les dissimule à notre regard pour petit à petit nous les dévoiler et à partir de là, notre cerveau de lecteur est totalement submergé par cette déferlante de sentiments, de douleurs, d'amour et de regrets.



Un roman incroyable que j'ai adoré et que je ne peux que vous encourager à découvrir très vite.




Lien : https://livresque78.wordpres..
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La prunelle de ses yeux

De plus en plus de lecteurs ont Ingrid Desjours à l’œil, et encore d’avantage depuis son précédent roman, Les fauves. Il faut avoir une poutre dans l’œil pour ne pas remarquer qu’elle est une voix unique dans le domaine du thriller.



La prunelle de ses yeux ne déroge à la règle, bien au contraire. Je trouve que l’auteure a vraiment passé un cap depuis son précédent livre, avec des histoires davantage connectées à notre société d’aujourd’hui. Ça crève les yeux.



Une fois de plus, elle propose un récit qui en met plein la vue en matière de sentiments.



Une fois encore, elle pose un regard aiguisé sur notre société malade.



Cette fois-ci, elle nous fait regarder dans le blanc des yeux cette élite et ces castes à courte vue.



Sentiments exacerbés et point de vue acerbe sur notre société, Ingrid Desjours nous met le nez en plein dedans. Avec une intrigue et des personnages à ne pas fermer l’œil de la nuit, elle ne fait pas dans la demi-mesure quand elle tisse des relations interpersonnelles.



Une intrigue psychologiquement et physiquement violente ; œil pour œil, dent pour dent. Récit fort, tension extrême qui monte crescendo. Pas de la poudre aux yeux, mais un sujet original et un traitement qui l’est tout autant. On est loin des sempiternelles histoires qu’on retrouve dans le monde du thriller. De quoi faire les yeux ronds parfois, tant l’histoire prend des directions inattendues. Il ne faut pas toujours se fier aux apparences.



Des personnages d’une grande puissance émotionnelle, qui n’ont pas froid aux yeux. Ambivalents, comme souvent dans les romans de l’auteure, au point qu’on ne les comprend vraiment qu’en ayant une vue d’ensemble.



Et puis ce supplément d’âme au travers d’un sujet qui laisse des traces, du genre à s’imprimer sur nos rétines. Ingrid Desjours nous ouvre les yeux sur ces boites à élites qui forment les puissants de demain. Elle n’a pas ses yeux dans la poche lorsqu’elle donne vie à des personnages de « bien-pensants ». J’y ai même cru reconnaître un petit Zemmour (pléonasme ?).



Tout juste aurais-je aimé une fin un peu moins abrupte, mais elle est cohérente et ça prouve bien que je ne voulais vraiment pas perdre de vue cette galerie de personnages et d’émotions extrêmes (la patte Desjours). Ce n’est pas une simple vue de l’esprit, croyez-moi, la scène qui est la pierre angulaire du récit m’a littéralement tiré les larmes.



La prunelle de ses yeux est un thriller à part, il serait dommage de fermer les yeux et de passer à coté. Ingrid Desjours a du nez pour concocter des histoires qui ne laissent pas indifférent, le bouche-à-oreille devrait faire le reste. Avec cette nouvelle réussite, je la garde à vue jusqu’à la prochaine fois.
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Kaleb

J'attendais beaucoup de ce livre et je n'y ai rien trouvé en l'ouvrant.

L'histoire traîne en longueur ou se perd dans l'ultra violence. Les personnages sont soit détestables, soit incroyablement creux. Les relations entre eux sont irréelles. Et l'écriture est d'une lenteur incroyable entrecoupée de fulgurances. Et ce sont ces fulgurances qui m'ont poussée toujours plus loin dans ce livre malgré tout...

Mais à la fin, je me dis que je n'ai pas passé un bon moment et que je n'ai pas envie de retenter l'expérience avec le 2e tome.

Hop, une série de moins dans ma PAL.
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Les Fauves

Haiko, jeune femme moderne, fonde N.e.r.F, une organisation qui tente de déradicaliser de jeunes adolescents qui veulent partir combattre avec Daesh. Mais voilà, on se doute bien qu'elle ne fait pas l'unanimité chez les intégristes et une fatwa est donc annoncée contre elle : torturez-la, violez-la, tuez-la... Pour la protéger, sa mère décide d'engager Lars, ancien légionnaire, revenu du combat marqué dans l'âme, atteint d'un SSPT... Il devra assurer sa protection... Mais comment peut-on protéger quelqu'un alors qu'on est soi-même fragile, instable, accro et souffrant ? Une rencontre improbable, donc.... L'intrigue est plus qu'intéressante... entre maladie psychologique, intégrisme, prise de position politique, convictions, débats sociétaux... Mais, quelques instants dans ce livre sont un peu trop tirés par les cheveux pour en faire un coup de coeur. Et puis, la souffrance des personnages principaux, m'a touché, surtout celui de Lars et ses histoires d'horreur de guerre... Bref, un bon livre, qui traite d'un vrai sujet de notre société contemporaine et qui soulève bon nombre de questions de fond...
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Kaleb, tome 2 : Abigail

Encore une fois, j'ai été totalement surprise par l'univers et les personnages créés par Myra Eljundir. L'histoire me semblait toute tracée à la fin du premier tome. Et pourtant... et pourtant j'ai été bluffée plus d'une fois.



L'histoire n'en finit plus de se complexifier : on ne sait plus à quel saint se vouer, ni vers quelle issue l'auteur veut nous emmener. On croit toujours tenir le bon bout et au dernier moment tout bascule, à croire que l'auteur prend un malin plaisir à nous balloter à droite à gauche. Les liens entre les personnages et les événements sont de plus en plus contradictoires. Du moins, c'est l'impression que j'ai eue. On plonge plus profondément avec les Enfants du Volcan, on en rencontre d'autres qui ont des "dons" plus ou moins surprenants..; et toujours, toujours cette quête du Bien et du Mal qui n'en finit plus et au cours de laquelle le Bien et le Mal sont plus ou moins confondus.



Moi qui pensait avoir cerné la suite de l'histoire et les personnages qu'on avait rencontré dans le premier tome, j'ai été plus d'une fois surprise. Bizarrement, il n'y a que Kaleb qui reste fidèle à lui-même. Il est toujours aussi violent que dans le premier tome, mais cette fois, ses crises de violences sont "justifiées", elles ne sont pas uniquement le fruit d'expérimentations. Abigaïl quant à elle est un mystère. Je ne sais toujours pas dans quel camp elle est... Avec ou contre Kaleb ? avec ou contre les EDV ? Avec ou contre SENTINEL ? Je ne pourrais pas prendre position. Les autres personnages finissent tous soit par nous décevoir soit par nous dégouter ou bien encore par nous dérouter.... Je n'ai pas encore été si mitigée ni perdue à propos des personnages d'un livre, surtout dans un tome 2 d'une trilogie !



Bref, vous l'aurez compris, on est plus d'une fois bousculé dans ses prévisions, dans nos croyances et nos doutes se renforcent. J'ai été étonnée en permanence en lisant ce tome : les personnages, l'action et le style de l'auteur se sont relayés afin de me maintenir dans un état d'hébétement perpétuel. A la fin, il est quasiment impossible de savoir ce qui va se passer dans le prochain tome. On ne sait plus qui manipule qui, qui est le pion de qui, qui veut faire faire quoi à qui. J'étais sans cesse en train de me demander ce qui allait bien pouvoir arriver à nos deux héros.



Tout ce que je retiens de ce tome, c'est que l'auteur m'a manipulée avec beaucoup de dextérité pour que je n'ai qu'une seule envie : poursuivre ma lecture avec le tome 3 !!!
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Kaleb

Rédiger cet avis m’est très difficile ; c’est sans doute l’une des chroniques les plus pénibles à écrire depuis quelques mois. Mais pourquoi ? Parce que je n’ai pas accroché à cette première saison de Kaleb, mais je n’ai pas non plus détesté. Si ça avait été le cas, la rédaction aurait été aisée… mais il faut malheureusement que je parvienne à mettre des mots sur un ressenti assez particulier. En tout cas, ce premier tome ne m’aura pas laissée indifférente !

Je conçois, objectivement, que cette histoire propose des choses intéressantes et originales, mais, de façon très personnelle, ça n’est pas passé et je ressors de ma lecture très mitigée.



Première raison de ma déception : les personnages, notamment le héros, Kaleb. Aucun d’eux n’a trouvé grâce à mes yeux à part l’assistante du colonel qui m’a semblé un peu plus complexe et intéressante que les autres. Et qui a su me surprendre à plusieurs reprises aussi bien par ses agissements que grâce à son « identité ». L’autre principale figure féminine de ce premier tome c’est Lucille, la jeune fille - l’objet qu’utilise Kaleb pour satisfaire ses besoins primaires. Je comprends la présence de ce personnage, nécessaire à la mise à l’épreuve du héros, mais je ne comprends pas la nécessité d’en avoir fait un être aussi soumis, rampant, pathétique… A mon goût, il n’était pas nécessaire d’accentuer autant le trait et j’ai été gênée/révoltée/hors de moi (rayez la mention inutile…) de lire les passages mettant en scène cette Lucille. Les autres personnages secondaires sont plutôt nombreux, plus ou moins esquissés mais souvent assez caricaturaux (le colonel, le père…), et c’est bien dommage !

Quant à Kaleb, le principal intéressé… il m’a déçue. En découvrant qu’on allait suivre les aventures d’un « méchant », j’étais assez impatiente parce que ça change des héros tout beaux tout proprets auxquels on est habitués. Mais mettre en scène un être mauvais n’est pas chose aisée et ne fonctionne pas à tous les coups. Et là, et bien, pour moi, ça ne fonctionne pas. L’exercice me semble concluant quand, grâce au talent de l’auteur, le lecteur parvient à s’attacher à un héros détestable, malgré toutes les horreurs qu’il peut commettre. La plus belle réussite du genre est, à mon sens, Humbert Humbert, le héros du Lolita de Vladimir Nabokov. Pour rappel, l’homme en question est un pédophile qui s’en prend à la jeune nymphette Lolita… difficile de faire héros plus détestable je pense, et pourtant… Tout le brio de l’auteur réside dans le changement de perspectives : au fil des pages on en vient à aimer et plaindre le bourreau alors qu’on déteste la victime ! Avec Kaleb, je m’attendais à ça. Mais non, le jeune homme de 19 ans est un méchant (d’ailleurs, je suis également déçue par son soi-disant « combat » intérieur… on ne croit jamais vraiment qu’il va être « bon ») qui fait des choses pas très catholiques, point. Dommage, dommage, il y avait sans doute du potentiel derrière cette belle gueule (mais je suis peut-être trop tentée par les « âmes torturées » qui hésitent entre le Bien et le Mal… Kaleb n’est pas assez torturé à mon goût et il choisit bien trop vite son camp !). Peut-être qu’un revirement de situation (pas trop exagéré quand même) sera de mise dans le tome suivant ? Mais je ne sais pas si je serai là pour le découvrir…



Autre élément qui a rendu ma lecture un peu difficile parfois : la plume de Myra Eljundir. J’ai eu beaucoup de mal à suivre les aventures du héros tant la narration m’a semblé régulièrement maladroite. Je note surtout un problème du côté des temps et j’ai buté un bon paquet de fois ! Je suis rarement fan des récits au présent (c’est bizarrement moins évident à maîtriser qu’au passé simple/imparfait) et là, le présent et le passé composé ne m'ont pas convaincue du tout… Je critique mais je suis bien incapable d’écrire le quart de ce qu’a rédigé Myra Eljundir ; voilà seulement ce que j’ai ressenti à la lecture. J’en profite pour souligner la présence de scènes assez crues et difficiles pour les jeunes lecteurs ou les plus sensibles ; l’avertissement aux moins de 15 ans n’est pas usurpé (je pense à des scènes de tortures, de punition… bref, pas très ragoutant !).

Cependant, j’ai apprécié suivre plusieurs personnages selon les chapitres, grâce aux points de vue externes et j’ai bien aimé découvrir l’histoire de la lignée islandaise grâce aux extraits de vieux journaux intimes éparpillés au fil du récit. Ces choix donnent un peu plus de relief à l’ensemble et ce n’est pas désagréable.



Si je n’ai pas apprécié le style, j’ai en revanche aimé le rythme de l’intrigue, l’originalité et la construction de celle-ci. C’est d’ailleurs ces aspects positifs qui m’ont permis de ne pas détester ma lecture et d’aller au bout sans problème.

Les chapitres sont courts et Myra Eljundir maîtrise bien la mise en place des questions/révélations de son histoire. On tourne donc assez vite les pages car on a envie de savoir d’où vient le pouvoir de Kaleb, ce qu’il compte en faire et qui sont Vulcan et cet homme noir qui apparaît dans les rêves du héros… Il y a quelques petites surprises que je n’avais pas vu venir et c’est plutôt agréable de se faire mener en bateau jusqu’au bout (ou presque).

Le deuxième tome annonce une rencontre entre deux personnages de ce premier opus, dans un nouvel endroit, avec de nouvelles figures secondaires… Oserai-je me lancer lorsqu’il sortira ? A ce jour, je dirai non, mais j’ai le temps de voir venir et de changer d’avis…





Je regrette le traitement du personnage principal (sans parler des secondaires) et je n’ai pas accroché au style. Je garde tout de même en tête une intrigue originale qui amène le lecteur à tourner rapidement les pages malgré les défauts cités précédemment. Un pitch qui promettait de belles choses mais qui ne tient malheureusement pas toutes ses promesses…
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Echo

Si vous cherchez un bon polar, n'hésitez pas un seul instant, vous serez conquis par le style, les personnages, l'intrigue bien ficelée et qui sort des sentiers battus."Echo" nous permet une plongée dans les méandres du profilage criminel, dans le milieu des médias... L'auteur maîtise parfaitement son sujet.

Un excellent premier livre qui tient le lecteur en haleine jusqu'au bout, sans temps mort.

Une nouvelle école du polar français. A lire absolument !
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Les Fauves

Mais que suis-je allée faire dans cette galère ? Le moindre des défauts de ce bouquin est qu'il est très, mais alors très mal écrit. L'hyperbole est la figure de style préférée de madame Desjours qui méprise le point au profit de l'exclamation et qui gonfle systématiquement tout ce qu'elle écrit. Mais les rodomontades stylistiques cachent assez mal la pauvreté de l'intrigue. Le seul retournement de situation utilisé est repris du début à la fin : le personnage n'est pas ce qu'il paraît. Ah ben si. Ah ben non. Ah ben si. Ah ben non. Quant au thème qui m'avait tiré le coin de l'œil (la montée de l'islamisme radical), il sert vaguement de toile de fond et quelques citations tirées de journaux respectables sont censées servir de caution scientifique alors qu'on n'apprend rien de plus que ce que chacun sait. Cerise sur le gâteau, l'emploi systématique du discours indirect libre fait douter des convictions de la dame qui nous sert ce brouet. Malgré les scènes de cul ridicules de l'ouvrage, je ne serais pas étonnée d'apprendre qu'elle trouve la liberté sexuelle dégoûtante et l'avortement criminel.

Pire livre de l'année 2015 en ce qui me concerne.
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Echo

Ingrid Desjours, dont c’est le premier roman, revisite le mythe de Narcisse avec talent en disséquant les rapports gémellaires de deux présentateurs vedettes d’un show tv à succès, retrouvés massacrés et défigurés.



Garance Hermosa, psychologue à la personnalité complexe et torturée, est engagée en qualité de consultante sur l’affaire. Jalousie, drame familial…Autant de motifs et de suspects pour haïr les jumeaux, beaux comme des dieux et pervers à souhait.



L’auteur, avec son personnage central et récurrent Garance, a crée une (anti ?) héroïne « miroir ». Elle-même diplômée en sexo-criminologie, Ingrid connait son sujet et ça se voit. Sa crédibilité tient une place essentielle dans la qualité de ses romans même pour nous, pauvres profanes.



Malsain, pervers et choquant, plus intense que « Potens » à mon humble avis, « Echo », court roman de 300 pages avec, en filigrane, la maltraitance à l’enfant, tient son lecteur jusqu’à la fin grâce à un suspense distillé en touches subtiles.



Galop d’essai réussi et maitrisé, Ingrid Desjours nous assure bon nombre de nuits blanches. Une plume résolument intelligente et acérée.
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Kaleb

Avant de me plonger dans l'irrésistible premier tome qu'est Kaleb, j'ai lu beaucoup de Chroniques, toutes différentes avec un ressenti de tous les goûts! Dans les deux extrêmes: soit positives, soit négatives... Mais sans trouver réellement "d'entre deux". Le mystère de ce bouquin montait en flèche, d'un avis à l'autre: cette sensation était absolument incroyable, jusqu'au point de m'obséder! Il y a également une chose, qui ne m'a pas échappé, le fait que l'auteure ne veuille révéler son identité. Ceci accentuant encore plus l'effet du mystère planant sur le roman. Le but de ma lecture étant avant tout, de savoir dans quel avis j'allais me placer, pour ainsi avoir ma propre opinion et percer le secret de ce bouquin...



Kaleb, jeune homme âgé de 19 ans, vit sous le même toit que son père. D'apparence séduisante et attirante, désiré de toutes les filles, il découvrira bientôt son don. Empathe. Une façon de contrôler les émotions et sentiments des autres. Bientôt, il découvrira également qu'il est traqué et pour se délibérer de ses questions, devra affronter La réalité. Partir sur les traces de ses antécédents islandais, du côté maternel... Mais surtout savoir déjouer le Bien et le Mal.



Avant toute chose, je tiens à vous donner un petit conseil (même si je trouve cela fâcheux, de soi-disant en donner) entre lecteurs: prenez-vous la journée pour le dévorer le lire, car vous ne saurez le lâcher avant la dernière phrase, le dernier mot et le dernier symbole qui puisse nous contraindre à fermer un livre: Le Point.

Kaleb est un roman d'un délice addictif, une bombe prête à exploser d'un instant à l'autre. Un livre dangereusement intense, un flot de sentiments violents et déchaînés qui nous poursuit et colle à la peau pendant longtemps... C'est un feu ardent qui s'insinue en nous au fil des pages. On le sent enfler dans notre poitrine, grandir et s'élever de manière totalement incontrôlable. C'est une vague dévastatrice qui s'empare de nous, nous étouffe et nous ronge. Mais cette douleur se transforme en plaisir, et on veut toujours plus. Totalement assoiffés, avides d'émotions intenses, qui semblent tellement réalistes! Une drogue qui reste encore aujourd'hui inassouvie pour ma part, et qui chaque fois le mot Kaleb prononcé ou lu, une envie déchirante de tout casser s'éprend de moi involontairement. Ce grand besoin de sentir notre âme se fendre en deux et gagner ce côté obscur et malsain. Une sensation délicieuse qui ne vous quittera jamais, même une fois le livre fermé!



Myra Eljundir a une maîtrise des mots qui est tout à fait incroyable! Elle a su créer un univers prenant et haletant, débordant de sentiments à la fois explosifs et addictifs qui nous sautent à la figure nous arrachant une moue au passage et nous laissant un goût plein d'amertume dans la bouche. Mais là encore, le plaisir gagne du terrain et cette souffrance est rapidement épargnée.

Il semble que le plus incroyable de tout est la chose suivante -et là, ouvrez bien grand vos oreilles- : elle est parvenue à nous rendre empathe pour un grand nombre de passages de l'histoire! C'est mille sensations qui explosent en nous... Un feu d'artifice détonnant qui semble s'intensifier au cours de notre lecture et qui résonne encore et toujours aujourd'hui, tel un bourdonnement dans ma tête. Ce sont des sensations que je ne pourrais vous citer: elles s'entrechoquent formant un amalgame épais et condensé de sentiments déchainés et violents. Elle a su s'insinuer en nous de manière désobligeante, nous laissant à jamais marqués au fer rouge un aperçu -mais pas n'importe lequel: le sien- de la part ténébreuse de l'humanité. Et je trouve cela retranscrit de façon subtile et tellement juste, que l'on se prend vite dans son petit jeu, en total accord avec cette dernière. La prise de conscience peut être désagréable, mais moi j'étais simplement en admiration devant son travail.



Avant d'ouvrir ce livre, le devoir de savoir et connaître est devenu une obsession. Pendant ma lecture, ladite obsession s'est intensifiée de manière inévitable. J'étais en besoin constant d'émotions et de sensations que nous offre ce bouquin. Ces émotions contradictoires qui nous poussent à en découvrir de nouvelles au fil des pages... Mais surtout la recherche de sensations malsaines. Car oui, Kaleb nous rend malsains et en pleine lecture, on se surprend à inciter ce côté malsain à entrer dangereusement dans l'histoire. On veut sentir la saveur plaisante du Mal fondre de manière subtile sur notre langue et se délecter de son âcreté. C'est tout bonnement la particularité de ce roman. Ce qui le diffère de tous les autres romans. Il y a cette petite voix -qui ne ressort que durant notre lecture-, qui nous affecte et c'est seulement à cet instant que l'on ne se reconnaît pas. Myra Eljundir, en lisant son bouquin m'a tendu une clef. Moi j'ai ouvert la porte et je me suis découverte... Jamais je n'aurais pensé cela de moi. Qu'une part aussi obscure et mauvaise puisse faire surface même pendant un très court instant. Je baigne continuellement dans un monde rêveur et tente d'échapper à la réalité du monde. Et c'est à ce moment que je découvre une autre facette de ma personnalité. Mais j'ai également compris, que l'auteure jouait avec son lecteur, le titillant jusqu'à l'amener dans ses tréfonds les plus sombres. C'est totalement exaltant!



Les personnages peuvent s’avérer difficile à cerner par leur complexité, mais c'est ce qui fait du bouquin une perle. Je parle ici de complexité relative à l'être humain, qui en passant est fabuleusement bien retranscrit par Myra Eljundir. A commencer par Kaleb... Personnellement je n'ai eu aucun mal à le déceler. C'est un personnage d'une facilité évidente, mais sachez une chose, la simplicité n'a aucune place dans ce roman. Tout est fouillé, explorer et approndi de manière à ne pas en laisser filtrer. Pas même une miette. Cela pourrait s'expliquer par le fait, que cette simplicité n'existe tout simplement pas chez Myra Eljundir. Ou tout du moins, c'est ce qu'elle laisse paraître. J'en viens donc sur le fait, que rien n'est fait de façon simpliste, d'où -entre autre- le protagoniste de Kaleb. Le Mal semblerait lui coller à la peau sans qu'il ne puisse s'en détacher. Et de la manière la plus soudaine qu'il soit, on s'attache à cet être que l'on découvre, comme lui se découvre au fil des pages. On perçoit rapidement le fait, que l'apparence qu'il lui est attribué n'est en fait qu'une allure feintée et donc totalement fausse. Un aspect qu'il s'est assigné inconsciemment, laissant ressortir sa part sombre et obscure. Bien que je n'ose compter le nombre de fois, où l'envie me prenait de le secouer et de lui faire ouvrir les yeux, c'est un personnage que j'ai littéralement adoré! Mais cette envie ne s'est présentée qu'en début de lecture... Car une chose peut bien en cacher une autre!

Nous suivons également deux autres personnages, véritablement intéressants: le colonel et son assistante. Autant vous dire tout de suite, que jamais auparavant je ne me suis autant préoccupée des ennemis. Pour ne pas dire souciée. Comme je l'ai dit plus haut, rien n'est simple dans ce roman. Et là encore, Myra Eljundir a accentué cet effet de complexité sur ces protagonistes. J'ose avouer, sûrement plus que sur Kaleb! Cette doublette va vraiment jouer un rôle important dans l'histoire... On se remet maintes fois en question: "finalement ne sont-ils pas eux les personnages principaux?". A partir d'un certain temps, ils vont prendre carrément les rênes du récit et Kaleb sera entre guillemets "épargné" et mis de côté durant. C'est assez troublant au début, on ne s'attend pas vraiment à ça. Mais au bout du compte, cela devient plaisant car on comprend vite le lancement d'une nouvelle intrigue!



Je pense qu'il serait donc également intéressant de parler de cette intrigue dans l’histoire... Les retournements de situations sont nombreux, les rebondissements également, sans oublier bien sûr de l'action. En plus de ce qu'exploite Myra Eljundir -les sentiments et pensées malsaines, s'entend- elle ajoute à la recette d'innombrables éléments permettant aux lecteurs de baigner dans cette insatiabilité. Différente à chaque fois, mais bel et bien présente! Et je pense que c'est un excellent choix de sa part! Cela nous permet de rester toujours sur la même longueur d'onde... Overdose de sentiments et émotions, d'intrigues et j'en passe! C'est une façon à elle, de pouvoir mettre du beurre dans les épinards de manière immanquable. Bref, on va de surprises en surprises, ce qui n'est pas plus mal pour nous lecteur!



Je tenais également à parler de la place que tiens la femme dans ce bouquin. Sois on y va de main forte, sois c'est à prendre avec les pincettes... A voir. Et je pense passer par ces deux cas. Alors autant attaquer franco, on peut dire que les deux femmes dans ce bouquin sont tout simplement des "femmes-objets" et donc à titre voulu, des "moins que rien". J'ai trouvé cela d'abord révoltant -étant moi-même une femme-, mais cette humeur c'est très rapidement envolée d'un coup de baguette magique. Qui est la fée? Myra Eljundir, bien sûr! Cette auteure est incroyablement impressionnante, fabuleuse... Et vous en avez la preuve existante avec ceci!

En fait non, nous nous sommes juste mis à la place de Kaleb, avec cette idée de besoin de sécurité et de réconfort grâce à la gent féminine. Les dégâts par la suite après tout, qu'est-ce qu'on en a à fiche? Ainsi fonctionne Kaleb, de façon égoïste mais surtout indifférente. Il ne se met dans la tête que cette notion du présent et non du futur. Mais grâce aux rebondissements de l'histoire, il ouvrira les yeux par la suite sur son futur mais également sur son passé. C'est pathétique, je vous l'accorde. Bienvenue dans le monde de Kaleb! On comprend ce dernier par un certain nombre d'éléments que nous laisse l'auteure au gré des pages. Ici, par exemple, on contribue au fait, par un manque de présence féminine, sa mère étant morte à l'accouchement... Voici une manière plus délicate d'aborder sa relation, que l'on pourrait trouver étrange avec les femmes.



En résumé, ce premier opus de Kaleb est incroyablement génialissime! Il ne plaira certainement pas à tous lecteurs... Mais a sa part de dignité! Ce roman est une palette de sentiments dévastateurs à découvrir de toute urgence. Je n'ai pas adoré. Non. Je suis tombé amoureuse de ce bouquin. Une perle rare, qui sort des chemins battus et a su atteindre une surface inconnue dans mon coeur. Ancré en moi à jamais. Je ressens encore aujourd'hui la douleur assommante de la gifle. Car oui, ce livre est une claque. On en ressort coincés entre deux mondes... Mais de la manière la plus plaisante qu'il soit. Abreuvez-vous de cette bombe, jusqu'à en perdre la tête. C'est ici que toute la beauté de ce roman réside. A cet endroit exact.
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Crimes au musée

Un recueil de nouvelles intéressant et bien pensé.

L'idée de réunir des auteures francophones sur le thème du polar est excellente.

Et le résultat est convaincant, chaque nouvelle étant suivie d'un petit texte de présentation de l'auteure, bienvenu.

En ce qui concerne les nouvelles j'ai été globalement satisfaite de ma lecture, certaines étant originales d'autres plus classiques, certaines flirtant avec le fantastique alors que d'autres sont hyper-réalistes.

Une petite mention pour les nouvelles d'Ingrid Desjours, de Florence Meney, de Barbara Abel, de Geneviève Lefebvre, de Nathalie Hug et de Marie-Chantale Gariépy.

En revanche déception pour la nouvelle d'Andrée A. Michaud, peu convaincante, mais surtout pour celle d'Ariane Gélinas, dont la lecture m'a mise très mal à l'aise...

Une réussite tout de même, peut-être me laisserai-je tenter par les précédents recueils, "Crimes à la librairie" et "Crimes à la bibliothèque"...
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La prunelle de ses yeux

Chronique réalisée dans le cadre du THE WOMEN’S READING CLUB [WRC – Chronique d’une autopsie littéraire annoncée]



Description du sujet autopsié : Pas de résumé, moins on en sait et mieux on se porte dans cette histoire.



Date du crime d’édition : 13 octobre 2016, cadavre récent.



Arme du crime : L’autorité ! Mais l’autorité agressive, celle qui fait peur, celle qui fait agir les gens comme des braves petits chienchiens à leur maîmaître.



Le respect de l’autre est bafoué, il n’existe pas, le droit à la différence non plus. Assassinés, tout simplement avec l’aide de l’indifférence et de l’envie d’appartenir à la Meute.



Nous sommes dans une Haute École, une boîte à élite, celle qui forme les dirigeants de demain et certains ne sont pas des Flamby ! Tous les moyens sont bons et la fin justifie les moyens. Que le meilleur gagne.



Suspects : Ingrid Desjours, serial auteur des plus prolifiques, dont je n’ai pas encore eu l’honneur et le plaisir d’autopsier tout les cadavres qu’elle a commis. Notre suspecte a un air angélique, mais il ne faut pas s’y fier, c’est psychocriminologue qui a exercé de nombreuses années auprès des criminels sexuels belges.



Autant dire que son casier judiciaire est chargé et qu’avec elle comme suspecte principale, on risque d’avoir du sang sur la planche et des trucs bien tordus (ça c’est pour Anne-Ju, les tordus).



Arme du crime probable : La vengeance, toujours cette bonne vieille vengeance comme mobile du crime.



Aidée par la haine de l’Autre, sous la complicité de la Haute École, des gens riches, et de ceux qui, pour s’intégrer, suivent la meute.



Batte de base-ball ou batte « je nique tes os ».



Modus operandi du crime : Une auteure qui joue avec les sentiments de ses lecteurs, qui souffle le chaud et le froid et qui nous présente un thriller psychologique.



Verdict du médecin légiste Jack ? La prunelle de ses yeux est un thriller habillement conçu dont il ne vaut mieux rien connaître de sa conception avant la lecture. Restez vierge de tout résumé car les 4ème de couvertures sont bavards et pourraient vous gâcher la lecture.



J’ai apprécié sa découpe, son récit sur le fil du scalpel, ses mystères dévoilés au fur et à mesure de mon examen post-mortem, ses personnages qui ne vous livrent pas tout dès la première entaille.



Victor est une énigme, son père est un macho man de première, Tancrède un petit salopiaud et Maya restera avec des zones d’ombres durant un certain temps.



Notre aveugle mystère est encore plus dans les zones d’ombre. Ses yeux fonctionnent, ses nerfs optiques sont intacts, ses neurones aussi, mais il ne voit pas. La cécité de conversion est une terrible pathologie… Et il n’y a de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir !



Maya et son aveugle sont des gens brisés par la vie, pour différentes raisons : l’un n’y voit goutte et ne rêve que de vengeance, l’autre a subit la vie et à cause des mensonges de certains, elle a dû fuir. Elle picole dur et se flagelle mentalement.



Qui manipule qui ? Qui détient la vérité ?



La tension psychologique est aussi serrée que le cul d’une nonne aux mains de pirates atteint de priapisme.



De plus, il y l’a aussi un réquisitoire contre l’imbécilité faite Homme, contre ces gens qui jugent les autres sur leurs origines, leur identité sexuelle, qui les rendent responsable de tous les maux du pays…



C’est brillant, bien torché, on commence à autopsier et on ne s’arrête qu’à la fin, lorsque le roman est en lambeaux et digéré après un bon rôt pour expulser toutes ces horribles pensées de certains personnages abjects.



Si le corps m’a intrigué et séduit dans ses débuts, il y a eu un relâchement des tissus sur la fin, une perte de tonicité, de tonus, de punch sur la dernière découpe. Comme si on découpait de la guimauve ! Mon seul bémol.



Verdict du détective Cannibal (Belette2911) ? Le détective en moi avait compris une chose, je le soupçonnais fortement et l’auteur a confirmé mes déductions, mais ensuite, elle m’a coupé l’herbe sous le pied avec le véritable récit de ce qu’il s’était passé et là, je ne peux dire que « au temps pour moi » parce que mon doigt est quand même allé un peu se foutre dans mon œil, mais pas jusqu’au coude, heureusement !



Tiens, ça me fait penser aussi qu’il faudrait diligenter une enquête dans ces écoles hautes et prestigieuses, ces boites qui forment nos dirigeants (enfin, les vôtres, messieurs dames les français), ces boites élitistes où l’on ne vous forme peut-être pas à être le meilleur mais à écraser mieux tout les autres.



Y’a pas à dire, madame Desjours est montée sur un ring et elle boxe beaucoup de choses dans son roman : des gens, mais aussi des institutions, des pensées uniques, des politiciens qui font leur beurre sur la misère des gens et la montée du chômage et qui promette qu’avec eux, ça va changer.



Si les 3 premières parties étaient diaboliquement mises en scène et en page, j’ai moins apprécié la dernière, la trouvant un peu trop mielleuse à mon goût.



De plus, à ce moment là, j’avais des envies de meurtres sur Maya que je trouvais un peu trop gnangnante (plus que d’habitude) et ses pensées amoureuses me pompaient un peu l’air.



Dommage parce que jusqu’à ce moment là, l’affaire était une réussite.



Je jure avoir rempli ma mission en honneur et conscience, avec exactitude et probité.



Jack The Reader, médecin légiste pour cette autopsie littéraire et Belette Cannibal Lecteur, consultant detective.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La prunelle de ses yeux

Le roman se partage sur deux époques : 2003 et 2016.

En 2003, Victor a 17 ans et intègre une école qui prépare l'élite de demain, son but est de dénoncer les actes racistes et de bizutage qui s'y déroulent. Pour cela, il va devenir ami avec Tancrède, Maya, Gaël et les autres, ceux qui font la loi dans ce lycée.

En 2016, Victor a été tué et Gabriel, son père, devenu aveugle, sans lésion physique des nerfs optiques, tente de comprendre ce qui est arrivé à son fils. Pour cela, il va se rapprocher de Maya en l'engageant comme guide. Peu à peu, il va éclaircir le mystère de la mort de son fils.



Sujet assez original pour ce thriller mais j'ai trouvé qu'il manquait de suspense.

J'ai appris beaucoup de choses sur la cécité de conversion.

J'ai aimé le point de vue de l'auteur, le message de tolérance qu'elle fait passer dans ce roman. J'ai moins aimé l'histoire d'amour pas très crédible et trop "fleur bleue" entre Gabriel et Maya.

Au final, une impression mitigée. C'est pas mal, sans plus.



Mais c'est juste mon avis !

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Après nous, tome 1

Bien que j’ai acheté ce roman il y a quelques mois, je n’avais pas osé le sortir de ma pile à lire à cause de nombreux avis négatifs sur la toile… L’avis mitigé de L_Bookine et quelques abandons m’avaient également influencée, si bien que j’ai retardé ma lecture… Apparemment, cet ouvrage plait autant qu’il rebute. C’était, en quelque sorte, quitte ou double ! Honnêtement, cela m’effrayait, car je craignais de regretter mon achat… J’ai finalement pris mon courage à deux mains et je ne le regrette pas ! En effet, je fais partie de ceux et celles qui se sont régalés ! Il faut dire qu’à un certain moment du récit, l’intrigue a pris un chemin ésotérique ! Or, appréciant tous les livres touchant la possession et la sorcellerie, j’ai immédiatement été conquise. Même si je ne me suis pas spécialement attachée aux personnages, les côté maléfiques de Jezebel m’a bien plu… J’étais vraiment curieuse de comprendre comment ses parents avaient perdu la vie et pourquoi elle se tenait pour responsable. J’ai vraiment adoré mener l’enquête aux côtés de ce petit quatuor. De plus, l’idée de voix envoûtante et de pouvoir de séduction m’ont tenue en haleine…



Malgré le fait qu’apprécie ma lecture, ce premier opus n’est pas exempt de défauts. En effet, j’ai parfois eu du mal avec le changement de narration au cours d’un même chapitre. De plus, bien que cela soit expliqué et compréhensible, je n’ai pas pu m’empêcher de hurler lorsque Jezebel a embrassé pour la première fois l’un des personnages à la soixantième page, pour ensuite coucher avec lui quelques chapitres plus loin. Ces pages correspondaient à moins de vingt-quatre heures dans l’histoire ! Je ne comprenais pas que l’on puisse déclarer son amour en une poignée d’heures. Cela sonnait vraiment peu crédible ! Et puis, j’ai progressé dans le scénario… J’ai vu que le jeune homme n’était pas le seul à chavirer pour l’orpheline ! Son pouvoir est, malheureusement pour elle, sans limite… Ainsi, les triangles amoureux (voire plus que des triangles) vont s’enchaîner vers la moitié du livre avant que l’on comprenne l’étendue de ce don. Cela m’a déstabilisée, voire parfois rebutée ! Je pense que ce manque d’attachement à l’héroïne est dû à ces relations étranges, malsaines et soudaines. Je n’y croyais pas et, comme Rowan, n’appréciais pas le fait que Jezebel soit la source de toutes les attentions. En soit, ce n’est pas plus mal : c’est la preuve que l’intrigue de Myra Eljundir ne m’a pas laissée de marbre !



Si cette anti-héroïne n’a pas su me conquérir, cela a, par contre, été le cas de Noé, le frère de Rowan. Noé est un personnage secondaire que l’on va creuser progressivement et que l’on va apprendre à aimer. C’est vraiment un garçon plein de secrets, avec une personnalité complexe et entière. De plus, j’ai adoré le fait que l’auteure intègre plusieurs croquis du jeune homme. Non seulement ils sont beaux mais, en plus, ils illustrent à merveille l’ouvrage. En tant qu’ancienne joueuse du jeu de cartes Magic, j’ai été très sensible à ces dessins. De son côté, Rowan est un personnage intéressant néanmoins, je n’ai pas forcément adhéré à certaines de ses actions, notamment celle où elle demande à sa rivale d’être son amie sur un claquement de doigts ou encore les nombreuses fois où elle a pardonné trop vite certaines trahisons. J’ai trouvé ça peu réaliste… J’ai par contre été agréablement surprise par le fait que Rowan et Noé soient les enfants adoptifs de deux femmes. C’est un fait très peu présent dans la littérature… Quant à Jarod, le voisin de Jezebel, il ne m’a pas forcément laissé un sentiment favorable à cause de son comportement. Cela dit, j’ai aimé le fait que Myra Eljundir emploie ce protagoniste pour aborder la lourde thématique de la maltraitance… Et pas n’importe laquelle ! (Mais je ne vous en dis pas plus…) D’ailleurs, j’ai été conquise par les nombreux sujets que l’auteure ose aborder : la scarification, la maltraitance, la maladie, la quête d’identité, l’amour sous toutes ses formes (amitié, couple, famille), l’adoption, le féminisme, l’homosexualité et bien d’autres sujets. Le tout passe à merveille et constitue une ambiance à la fois dérangeante et addictive.



Enfin, il est à noter que l’ouvrage peut surprendre, car l’illustration flamboyante et le résumé sont assez trompeurs. En effet, comme beaucoup avant de plonger dans le livre, j’étais persuadée que cette saga appartenait au genre Fantasy… Mais non : on est dans notre monde, à Paris, avec une ambiance scolaire et contemporaine. Les protagonistes vont en cours, sèchent le lycée et vivent encore chez leurs parents. À cela, s’ajoute une touche de magie que l’on va creuser progressivement. Cela peut vraiment surprendre ! Quoi qu’il en soit, j’ai trouvé ce récit bien écrit, prenant et avec une ambiance qui monte crescendo. On met un certain temps avant d’aborder certains mystères, car on prend le temps de planter le décor toutefois, j’ai trouvé que les rebondissements et les secrets arrivaient ponctuellement, sans laisser place à l’ennui. La tension est constante ! Je suis donc très satisfaite par cette lecture et attends la suite avec curiosité… Surtout après un tel prologue !
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Les Fauves

J'ai reçu ce livre par le biais de Masse Critique et je remercie Babelio et les Editions Robert Laffont pour me l'avoir confié.



Nous sommes dans l'actualité brûlante. L'action se déroule en 2015, après les attentats qui ont entre autre décimé la rédaction de Charlie Hebdo. Haiko, fille d'une célèbre journaliste, est la fondatrice d'une association qui tente d'empêcher de jeunes endoctrinés de partir faire la guerre pour DAESH. Son organisation s'appelle N.e.r.f. (Nos Enfants Reste en France). Elle n'hésite pas à employer des moyens à la limite de la légalité pour sauver ces jeunes d'un enrôlement, d'un endoctrinement et sans doute d'une mort certaine. C'est alors qu'une fatwa (Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la !) est lancée contre la jeune femme. Sa meilleure amie, Nadia, cofondatrice de N.e.r.f. est assassinée dans la rue juste après une violente dispute avec Haiko.



La mère d'Haiko, célèbre journaliste, oblige sa fille à se faire protéger. Pour cela, elle embauche un garde du corps : Lars. Lars est un vétéran de la guerre en Afghanistan. Il est revenu traumatiser par cette douloureuse expérience et cherche sa place dans la société. Il est accro à l'alcool, la drogue et aux combats de rue. Il accepte le poste et se voit confronté à un milieu qui n'est pas le sien. Il découvre en Haiko une jeune et belle femme déterminée, libre et indépendante, limite inconsciente. Elle est ambitieuse et aime être sous les feux de la rampe. La mission de protection s'avère dors et déjà difficile. Lars a sa part d'ombre, ses doutes, ses soupçons. Haiko aussi est ténébreuse et semble porter de lourds secrets, quant à sa vie privée et sa façon de diriger son association. Tout oppose nos deux personnages et en même temps, ils se fascinent l'un et l'autre. Suite à un houleux débat télévisé avec Xavier Leduc, fondateur de C.i.e.L. (Contre l'Islamisme : ensemble luttons), organisation catholique qui envoie des jeunes chrétiens en Syrie pour défendre les minorités chrétiennes d'Orient, débat qui tourne rapidement au désavantage d'Haiko, celle-ci devient victime d'un véritable lynchage médiatique. La police aussi soupçonne notre jeune héroïne d'être une manipulatrice et Lars commence alors de plus en plus à douter de la bonne foi et de la probité de sa cliente quant aux vrais buts de son association. ...



Ce roman est époustouflant. Ancré dans l'actualité brûlante, l'auteure fait référence en début de certains chapitres d'articles de presses, d'analyse de spécialistes et d'extraits encyclopédiques. Elle crée deux personnages principaux aux lourds traits psychologiques. Les personnages secondaires sont aussi merveilleusement bien dépeints. L'action rebondit sans cesse, à en perdre le souffle. On est maintenu dans un suspense oppressant. On partage la peur de Haiko, ses angoisses. Parfois, elle nous agace au même titre qu'elle se rend insupportable pour son garde du corps. On aurait envie de la corriger, de lui dire qu'elle n'est qu'une vaniteuse petite fille gâtée et ensuite, on a envie de la serrer dans ses bras pour la consoler et la rassurer. L'action vous angoisse, vous tord les tripes, vous met en apnée.



Le texte est puissant, l'histoire haletante, les personnages complexes à souhait. Le style est limpide. Il n'écrase pas l'histoire et la rend fluide. C'est tout en émotion que j'ai lu ce roman fleuve. J'ai beaucoup aimé. Si ce n'est parfois quelques longueurs qui peuvent à certains moments de la lecture vous agacer, ce livre mérite vraiment un succès littéraire et je ne peux que vous en conseiller la lecture.

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Echo

Un bon polar, qui se lit facilement, rapidement, et qui est très distrayant.



Bien que l'histoire soit quelque peu banal, le sujet et le thème principal de l'enquête est bien trouvé et bien traité. Dès les premières lignes, le lecteur est plongé dans l'atmosphère monstrueux de la scène du crime et de l'horreur. Le suspense est tenu jusqu'à la fin, la véritable identité de l'assassin des deux jumeaux Vaillant est révélée dans les toutes dernières lignes, sans aucun doute concernant le rôle de ce même tueur dans l'affaire du meurtre.



Le journal intime tenu par une jeune fille en parallèle à l'histoire principale du meurtre montre les atrocités subies durant toute son enfance. A travers ses écrits, nous la voyons grandir et évoluer, pour finir par la retrouver bien des années plus tard, dans la réalité de la vie, coupable plongée au coeur de l'enquête.



J'ai beaucoup aimé la certaine perte de personnalité et d'identité des personnages, le fait qu'on ne sache pas (et eux même ne savent pas non plus) vraiment qui ils sont réellement. Ils sont hors normes, à part, un brin mystérieux et repoussants, mais très bon dans leurs métiers respectifs.

Les personnages ne sont pas très attachants, ils sont banals... sauf Garance, qui est une femme avec un fort caractère, déterminée, et forte dans son métier !



Ce livre m'a donc un peu laissé sur ma faim, les scènes d'actions ne sont pas très nombreuses ni très approfondies, mais le sujet de la perversité et du choc émotionnel causé durant l'enfance et bien développé et franchement abordable.
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Les Fauves

Un page turner plutôt prenant.

C'est très bien écrit, et la psychologie des personnages plutôt bien visée.

De nombreuses remarques justes sur notre société, parsèment le récit, souvent dans les pensées de Lars, qui souffre du syndrôme post-traumatique de guerre, et on va apprendre pourquoi au fil des pages.



Il y a cependant quelques incohérences dans le récit, dont je ne parlerai pas pour pas spoiler, mais disons que la cohérence a été sacrifiée au bénéfice de l'intensité dramatique et du doute qu'on conservera jusqu'aux dernières pages concernant Haiko, ce qui est un peu dommage...



Cela reste d'un très bon niveau d'écriture, avec quelques scènes insoutenables, totalement révoltantes, âmes sensibles s'abstenir, sisi... Je ne sais pas si l'histoire des "croisades" où certains envoient des jeunes se battre contre Daesh est vraie. Si ça l'est, il y a de quoi faire hérisser les cheveux sur la tête...
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La prunelle de ses yeux



Tout d'abord, pour évoquer le dernier roman d'Ingrid Desjours, il est légitime d'évoquer son nom et sa couverture.

Le titre initial était "Nul ne peut atteindre l'aube", très inspiré lui aussi, dont on comprend à la lecture qu'il fait référence à la traversée de la nuit.

Cette nuit qui peut être prise comme un long parcours de rédemption ou comme l'éternel paysage confrontant les aveugles.

"La prunelle de ses yeux" est probablement meilleur encore, tant pour son sens propre que figuré.

Quant à l'illustration, elle représente magnifiquement par ses deux paumes enserrées - celles d'un père et de son garçon - l'attachement de deux êtres.

Père dont on apprendra rapidement qu'il est atteint de cécité de conversion ( aux causes uniquement psychologiques ), d'où le titre également écrit en braille.



Ce père s'appelle Gabriel. C'est l'un des quatre narrateurs du roman qui se déroule sur deux époques : 2003 et 2016. Ambigu, relativement indépendant, il a enfin la possibilité de faire la lumière sur le traumatisme qui lui a arraché un être cher et lui aurait fait perdre la vue.

Les trois autres, plus jeunes ont pour point commun d'avoir fréquenté au cours de la tragique année 2003 la mal nommée école élitiste Mètis.

"Mètis et son système de caste. Cet établissement est censé tirer le meilleur de ses élèves, il en distille le pire."

"Je parle de l'ambiance qui régnait dans l'école. de cette façon de nous pousser dans nos retranchements, de nous mettre la pression, de nous laisser croire que nous étions l'élite, mais qu'il fallait encore que nous nous entre-dévorions..."

Tout d'abord nous avons Tancrède, aussi haineux que détestable, qui veut démolir tous ceux qui ne lui ressemblent pas ou qui l'effraient.

La copine de Tancrède se prénomme quant à elle Maya. Fragile, manipulée, elle se fera passer pour morte après le drame central de l'intrigue. 13 ans plus tard, Gabriel la retrouvera en Irlande et la choisira pour guide, travail grassement rémunéré qu'elle ne pourra refuser étant donné la fragilité de sa situation financière. L'aveugle et la fugitive feront un long voyage ensemble dans lequel manipulation et séduction seront au rendez-vous.

"On dirait parfois qu'il lit dans ses pensées comme si elles s'inscrivaient en braille sur ses doigts, à mesure qu'elles se forment dans son esprit."

Enfin Victor. Jeune homme en conflit avec son père, il intègre Mètis et la petite bande de Tancrède pour des raisons différentes, qui nous seront progressivement révélées.



Lu en 48h00, le roman joliment écrit se lit vite et plaisamment. Si les rebondissements et révélations jalonnant les pages se devinent, c'est souvent peu avant qu'ils ne se produisent, au fur et à mesure que l'auteur met à disposition les indices.

Certains moments sont forts en émotions et on vibre avec les protagonistes devant les injustices, les choix cornéliens et autres instants douloureux ou heureux.

Parce qu'il s'agit, pour reprendre les termes de l'auteur, d'une histoire en clair-obscur. La lumière et l'ombre, l'espoir et les regrets s'entremêlent dans cette histoire tragique. Tout n'est pas que noirceur. En tâtonnant, il est possible de sortir du tunnel. de lutter contre les ténèbres.

J'émets cependant une réserve concernant la cinquième et dernière partie, que j'ai trouvée plus faible que les autres.





Si la prunelle de ses yeux n'est pas exempt de tout défaut , le bilan demeure cependant largement positif.

Il s'agit d'un roman empreint de sensibilité à la lecture agréable, révoltante et bouleversante à la fois.

Et je poursuivrai avec intérêt ma découverte de la bibliographie d'Ingrid Desjours, délaissant la prunelle pour m'intéresser cette fois aux yeux ... d'une poupée.
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Sa vie dans les yeux d'une poupée

J'ai découvert Ingrid Des jours après aroir lu Kaleb. En effet, cette trilogie m'a tellement plus que j'ai cherché à tout prix à savoir qui se cachait derrière Myra Eljundir.

Finalement, le secret a été récemment levé et je me suis précipitée sur le premier roman d'Ingrid Desjours qui n'est tombé sous la main : sa vie dans les yeux d'une poupée.

Le style est cru, assez surprenant venant d'une femme (quoi ? un apriori !) mais très entrainant. L'auteur maitrise parfaitement la technique du thriller et nous entraine irrémédiablement dans sa ronde macabre.

Les personnages sont attachants et, malgré les horreurs perpétrées par Barbara, je n'ai jamais pu la détester.

Ce que je peux reprocher à ce roman, c'est son côté parfois trop prévisible. Cela ne m'empêchera pas de lire au moins un de ses autres lives dans l'espoir d'être aussi étonnée, voire déroutée, que dans Kaleb
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