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Citation de nadejda


J’ai pris un livre que j’avais apporté de la bibliothèque la veille, et j’ai lu :


« D’aucuns l’appellent vie, mais est-ce un nom

Pour elle ? Elle est un songe et une veille,

Un entre-deux où la folie se fond
Dans une clairvoyance sans pareille.

L’homme, au sommet de ses moyens, se voit

Pris, vague à vague, sans savoir pourquoi,

De visions pressées, impérieuses
Qui l’assaillent sans cesse, il est rendu,

Pourrait-on croire, à sa tumultueuse

Naissance, au gouffre du tohu-bohu.

Mais quelquefois, dans un surcroît de flamme,

Il voit ce qui se cache aux autres âmes. »

(La Mort ultime, d’Evgueni Baratynski, trad, André Markowicz, Le Soleil d’Alexandre, p 269, Actes Sud, 2011.)


Ce poème-là ne racontait pas d’histoire. Et pourtant, ce soir-là, chaque mot m’était intelligible, je comprenais la musique envoûtante des mots et la musique envoûtante des pensées, et Dieu sait pourquoi, tout cela me causait une tristesse amère et de la souffrance.
Je me suis levé d’un bond, j’ai vérifié qu’il n’y avait personne derrière la porte, j’ai relu le poème encore une fois, et j’ai éclaté en sanglots, j’ai sangloté, sangloté à n’en plus finir…

Et comme ces larmes étaient douces, comme elles étaient grisantes !

Comme c’était bien, comme c’était lumineux de pleurer !
 Quel désespoir radieux, Seigneur !
Jamais plus de ma vie je n’ai pleuré comme ça.
p 105-106
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