Proverbes yiddish.
Le maladroit tombe sur le dos et se casse le nez.
Tout Juif sait chanter les prières, mais il est souvent enroué.
Si un pauvre mange du poulet, l'un des deux est malade.
La joie d'un Juif ne va pas sans frayeur.
Le rabbi vide la bouteille et dit aux autres d'être gais.
Dieu aime les pauvres et aide les riches.
Si je vendais des bougies, le soleil ne se coucherait pas.
Dors plus vite, on a besoin des oreillers.
Un linceul n'a pas de poches.
Débarqués de l'entrepont de paquebots, en haillons, infestés de vermine et portant des noms imprononçables, les immigrants se transformèrent en créature du Nouveau Monde. La pauvreté était écrasante. Ils ne trouvèrent pas la mythique rue pavé d'or qui avait enflammé leur imagination. Mais ils fondèrent des familles, envoyèrent leurs enfants à l'école yankee, où certains se découvrirent bientôt une autre sorte d'or : l'éducation, avec sa capacité d'interpréter puis de changer la culture yankee. Vers le milieu des années 1920 New York était devenue une ville juive.
La communauté immigrante avait, sur la 2e Avenue son propre quartier des théâtres, bien plus audacieux que Brodway. Elle avait engendré son aristocratie du savoir. Presque 90 % des étudiants des meilleures universités de la ville étaient des fils et filles d'immigrants. Les professeurs juifs n'étant pas les bienvenus dans l'"Ivy League" - le gratin ds universités américaines -, ils allaient créer leur propre Ivy League à City College et produire autant de lauréats du prix Nobel que Harvard ou Princeton. Et l'enseignement y était gratuit.
Il y avait aussi des lauréats d'un autre style, bien sûr, des gangsters juifs comme Arnold Rothstein et Meyer Lansky qui, sans jamais avoir mis les pieds à City College, atteignirent une excellence bien à eux.