Tu déconnes ? Je viens de te dire que je vais te baiser avec régularité, tu es d’accord ?
— Hum…
— Putain, Line, réponds-moi avant que je m’énerve !
— Parce que là, tu es calme ?
— Caroline Duhamel, tu fais chier !
— Tu souhaites un jour fixe à la papa/maman, ou tu t’en fous ?
Comme seule réplique, ses lèvres se plaquent avec violence contre les miennes.
Tu déconnes ? Je viens de te dire que je vais te baiser avec régularité, tu es d’accord ?
— Hum…
— Putain, Line, réponds-moi avant que je m’énerve !
— Parce que là, tu es calme ?
— Caroline Duhamel, tu fais chier !
— Tu souhaites un jour fixe à la papa/maman, ou tu t’en fous ?
Comme seule réplique, ses lèvres se plaquent avec violence contre les miennes.
Donnons une chance à la vie.
— Dernière chose, j’interviens partout sauf dans un lit.
— Pourquoi ?
— Parce que je te baise. Par ici, nous sommes très conservateurs, seules nos épouses couchent dans nos lits et je ne compte pas me caser.
— Donc adieu confort, parce que tu veux prendre bobonne entre des draps et les traînées dans mon genre au milieu d’une cuisine en travaux.
— À prendre ou à laisser, j’ai pas l’intention d’avoir de relations sérieuses. Par conséquent, je partage mon pieu avec personne.
— En réalité, tu es un grand romantique Luke « Sky » Walker, pouffe-t-elle. Putain, je m’envoie en l’air avec un Jedi.
— Vas-y, marre-toi. Par contre, évite de rire devant Lib, elle le prendrait mal.
Le contact du métal contre le tissu de mon pantalon ne m’effraie pas. En fait, j’ai déjà remarqué cette absence de peur. L’instinct primaire de survie semble avoir disparu de tout mon être, me transformant aux yeux du monde en tête brûlée. Il souligne un peu plus à chaque fois la coquille vide que je suis. Exempte de notion du danger, emplie de colère, mon âme est une chimère. Je suis un fac-similé d’être humain.
Avec une délicatesse dont il n’a pas fait preuve auparavant, il souligne les traits de mon visage du bout des doigts, comme s’il tentait de s’en remémorer le moindre détail. Ses iris verts se parent de reflets dansants de la couleur du miel. Ils me paralysent tout en faisant naître en moi un sentiment de liberté. Face à lui, je me sens sereine, entière, et surtout femme… très femme. Cette sensation me valorise et me grise. Elle me permet d’oublier un instant, l’horreur de mon passé, l’absence de futur et le vide de mon présent.
Elle lève son beau visage vers moi. Je peux y lire sa souffrance. Immense, elle la consume, l’anéantit et me détruit par la même occasion. Sa douleur est plus pénible que toutes celles que j’ai dû subir. Si seulement je savais ce qui étiole sa joie de vivre, je pourrais agir.
— Tu es drôlement sexy quand tu es autoritaire, lui fais-je remarquer. Je me penche vers elle afin de savoir si je la trouble ; elle saisit ma pomme d’Adam entre son index et son pouce. Je ne peux plus avaler et ne m’avise pas de bouger, car j’ai bien trop mal. Putain ! Cette fille est loin d’être commune.
— Montgomery, je ne suis pas une de tes pétasses. Arrête ton baratin, réponds à ma question ou je t’assure que tu ne pourras plus épeler le mot couilles pendant un bon moment. Elle me relâche. Je tousse comme un mineur silicosé avant de brailler :
— Putain ! Qui es-tu ? Une dingue ? Bruce Lee ?
J’entre dans cette fac privée très exigeante parce que j’apprécie leur devise : VERITAS. Je compte y trouver ma vérité, celle qui me fera grandir et briser le carcan qui enserre mon âme.