Nationalité : Belgique
Né(e) à : Liège , le 27/4/1970
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Né(e) à : Liège , le 27/4/1970
Biographie :
Isabelle Wéry est une actrice, dramaturge et romancière belge.
Elle étudie le théâtre à l'INSAS dont elle sort en 1991. Ses capacités s'étendent au chant et à la danse, et elle combine ces trois talents dans des comédies musicales.
Son parcours est d'abord lié au Théâtre de la Vie. Sa carrière s'épanouit ensuite entre sa Belgique natale et la France, mais elle a l'occasion de jouer ailleurs à l'étranger, notamment en Italie et au Royaume-Uni.
Son interprétation des "Monologues du vagin" d'Eve Ensler sur une mise en scène de Tilly la fait éclater au grand jour et lui fait gagner la notoriété dans son pays.
Parallèlement à son travail de comédienne avec divers metteurs en scène, elle écrit et crée ses propres pièces de théâtre. Nommée trois fois aux Prix de la Critique de Théâtre belge (dans la catégorie Seul en Scène), elle reçoit le prix en 2008 pour sa création "La Tranche", de Jean-Daniel Magnin.
Isabelle Wéry débute dans l'écriture avec "La Mort du cochon", une pièce de music-hall, qui lui vaut sa première nomination au Prix du Théâtre. En 2006, elle publie son premier roman "Monsieur René".
Elle a également écrit "Le Bazar des organes" pour la Compagnie SKBL, qui a tournée en France. Elle est aussi l’auteure de "Saisons culottes amis" (Yvette’s Poems), publié in 2010. 2013 voit la parution de sa nouvelle "Skaï" dans un recueil d’auteurs belges, "Feuilleton".
Son second roman "Marilyn Désossée", édité chez MaelstrÖm, a reçu le Prix de littérature de l'Union européenne 2013 et a été finaliste du Prix Victor Rossel en 2013. "Poney flottant", publié en 2018 chez Onlit, a également été finaliste du Prix Rossel en 2019.
+ Voir plusIsabelle Wéry est une actrice, dramaturge et romancière belge.
Elle étudie le théâtre à l'INSAS dont elle sort en 1991. Ses capacités s'étendent au chant et à la danse, et elle combine ces trois talents dans des comédies musicales.
Son parcours est d'abord lié au Théâtre de la Vie. Sa carrière s'épanouit ensuite entre sa Belgique natale et la France, mais elle a l'occasion de jouer ailleurs à l'étranger, notamment en Italie et au Royaume-Uni.
Son interprétation des "Monologues du vagin" d'Eve Ensler sur une mise en scène de Tilly la fait éclater au grand jour et lui fait gagner la notoriété dans son pays.
Parallèlement à son travail de comédienne avec divers metteurs en scène, elle écrit et crée ses propres pièces de théâtre. Nommée trois fois aux Prix de la Critique de Théâtre belge (dans la catégorie Seul en Scène), elle reçoit le prix en 2008 pour sa création "La Tranche", de Jean-Daniel Magnin.
Isabelle Wéry débute dans l'écriture avec "La Mort du cochon", une pièce de music-hall, qui lui vaut sa première nomination au Prix du Théâtre. En 2006, elle publie son premier roman "Monsieur René".
Elle a également écrit "Le Bazar des organes" pour la Compagnie SKBL, qui a tournée en France. Elle est aussi l’auteure de "Saisons culottes amis" (Yvette’s Poems), publié in 2010. 2013 voit la parution de sa nouvelle "Skaï" dans un recueil d’auteurs belges, "Feuilleton".
Son second roman "Marilyn Désossée", édité chez MaelstrÖm, a reçu le Prix de littérature de l'Union européenne 2013 et a été finaliste du Prix Victor Rossel en 2013. "Poney flottant", publié en 2018 chez Onlit, a également été finaliste du Prix Rossel en 2019.
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(Dans 15 minutes, montre en main, Lily-Jane explose)
En ce début de l'été 1955, moi, Lily-Jane, du haut de mes 12 années, je suis fort fort fort satisfaite de moi-même.
Tout d'abord, il faut bien l'avouer, je porte le prénom le plus intéressant du monde, alliant la force tranquille et verdache du nénuphar, le Water-Lily, à celle de... Jane. Oui, Jane, LA Jane, celle de Tarzan, le ROI de la jungle, un gars gonflé, capable de t'énucléer n'importe quel gros gros gros félin en deux coups de talon. Et ça, être la femme d'un type comme ça, ça veut dire que t'es une nana bien trempée qui n’a pas peur des araignées. Oui, il n'y a aucun doute, mes parents m'ont ornée d'un prénom qui présage un avenir exceptionnel et palpitant. (Plus que 14 minutes et Lily-Jane explose.)
En ce début de l'été 1955, moi, Lily-Jane, du haut de mes 12 années, je suis fort fort fort satisfaite de moi-même.
Tout d'abord, il faut bien l'avouer, je porte le prénom le plus intéressant du monde, alliant la force tranquille et verdache du nénuphar, le Water-Lily, à celle de... Jane. Oui, Jane, LA Jane, celle de Tarzan, le ROI de la jungle, un gars gonflé, capable de t'énucléer n'importe quel gros gros gros félin en deux coups de talon. Et ça, être la femme d'un type comme ça, ça veut dire que t'es une nana bien trempée qui n’a pas peur des araignées. Oui, il n'y a aucun doute, mes parents m'ont ornée d'un prénom qui présage un avenir exceptionnel et palpitant. (Plus que 14 minutes et Lily-Jane explose.)
J’ai feuilleté un magazine dit “féminin” avec en cover un écrivain belge à la mode (oui, ça existe !!!) posant torse nu avec son roman à paraître à la rentrée … J’ai broyé du noir en me disant que si, même les bouquins, fallait maintenant se mettre semi-à-poil pour les vendre, comme pour les yaourts, on allait bientôt assister à un florilège d’horreurs si ils s’y mettaient tous, les Schmitt, Houellebecq, Bernard Werber, Amélie Nothomb. Société du spectacle, je dis !!! Préférerais plutôt crever que de voir ça !!!
Si la vie est un abîme sans fond, lorsque je sauterai, la chute sans fin sera aussi une manière de voler. (Ren Hang - photographe)
Quand Ayako parle, des tas de papillons sentant le cerise sortent de sa bouche et ses mots sont comme des dragées de baptême aux couleurs pastel, tout coule chez Ayako, tout se fait perles de rosée ou barbapapa, c’est selon. Tant de douceur chez une femme, je n’ai jamais connu.
Oui, si tu veux « sentir » une Chine dans ce qu’elle a de très intime et de très truculent, alors, tu dois aller dans les parcs publics. Imagine, c’est l’épicentre d’un rassemblement d’être et d’activités extraordinaires. En tant que non-Chinois.e, tu pénètres dans un espace résolument magique où un essaim de stimuli viennent piquer tous tes sens. Tu es dans un ailleurs hallucinant, environné.e de musiques nées d’instruments que tu vois pour la première fois de ta vie, tu entends des sonorités qui n’appartiennent qu’à la Chine et qui t’envoûtent, te font chavirer d’amour pour n’importe quel objet qui passe sous tes yeux : fleurs, théière, bonbon, tu deviens un être d’amour total, tu es arraché.e à toi-même et remplacé.e par un corps de guimauve rose à paillette, les parcs en Chine, c’est magnifique, que je crève dans un parc chinois, tiens !
Moi qui rêvais d’être un jour une très très très vieille dame et de pouvoir contempler en fumant le cigare l’éventail des événements qui ont marqué ma vie.
À mon réveil, la première image que je vois par la fenêtre, c’est un palmier. Comme d’habitude, je suis tentée de sauter sur mon téléphone portable pour y lire les news, d’éventuels messages et le nombre de « likes » sur mes différents comptes Instagram, Tiktok et WhatsApp mais je me ravise. Est-ce que la vue de ce palmier n’est pas plus importante ce matin ? Et ce bleu fulgurant du ciel, n’est-ce pas le plus doux des réveils ? Oui, je décide de rester là, otarie alanguie sur son rocher, et remercie encore une fois la vie d’être si confortable.
Et je les entend hurler de rire ! On dirait que Maman lit un truc à Papa :
‘« Un courtisan, c’est un proche du roi, une courtisane, c’est une pute.
Un masseur, c’est un kiné, une masseuse, c’est une pute.
Un coureur, c’est un Joggeur, une coureuse, c’est une pute.
Un entraîneur, c’est un homme qui entraîne une équipe sportive, une entraîneuse, c’est une pute.
Un professionnel, c’est un sportif de haut niveau, une professionnelle, c’est une pute.
Un homme à femmes, c’est un Don Juan, une femme à hommes, c’est une pute.
Un maître… une maîtresse
(Leurs rires redoublent)
Un homme public, c’est un homme connu, une femme publique, c’est une pute
Un homme facile, c’est un homme agréable à vivre, une femme facile, c’est une pute.
Un poulet de luxe, c’est un commissaire de haut vol, une poule de luxe, c’est une pute.
Un homme qui vous escorte, c’est votre garde du corps, votre ange gardien, une femme qui vous escorte, c’est une pute
Un homme qui fait le trottoir, c’est un paveur, une femme qui fait le trottoir, c’est une pute.
Un homme qui aime faire l’amour, on dit de lui qu’il est sensuel, une femme qui aime faire l’amour, c’est une salope, voire une chienne.
Une péripatéticienne, c’est une pute, un péripatéticien, c’est un élève d’Aristote. »
‘« Un courtisan, c’est un proche du roi, une courtisane, c’est une pute.
Un masseur, c’est un kiné, une masseuse, c’est une pute.
Un coureur, c’est un Joggeur, une coureuse, c’est une pute.
Un entraîneur, c’est un homme qui entraîne une équipe sportive, une entraîneuse, c’est une pute.
Un professionnel, c’est un sportif de haut niveau, une professionnelle, c’est une pute.
Un homme à femmes, c’est un Don Juan, une femme à hommes, c’est une pute.
Un maître… une maîtresse
(Leurs rires redoublent)
Un homme public, c’est un homme connu, une femme publique, c’est une pute
Un homme facile, c’est un homme agréable à vivre, une femme facile, c’est une pute.
Un poulet de luxe, c’est un commissaire de haut vol, une poule de luxe, c’est une pute.
Un homme qui vous escorte, c’est votre garde du corps, votre ange gardien, une femme qui vous escorte, c’est une pute
Un homme qui fait le trottoir, c’est un paveur, une femme qui fait le trottoir, c’est une pute.
Un homme qui aime faire l’amour, on dit de lui qu’il est sensuel, une femme qui aime faire l’amour, c’est une salope, voire une chienne.
Une péripatéticienne, c’est une pute, un péripatéticien, c’est un élève d’Aristote. »
C’est que, pour le dire platement, je suis chaude de chez chaude, pfffffffff c’est l’été et j’ai des hormones supratoniques qui me font faire des rêves complètement dingues. D’ailleurs, je mijote un super plan pour cette semaine… C’est d’inviter Vanina, ma belle Vanina, dont je suis éperdue depuis treize mois et qui ne se décide pas à le plaquer son bâtard de mari pour enfin faire un truc avec moi.
Les petits malades promenés en chaise roulante n’ont vraiment pas l’air dans leur assiette et leur teint de foie de génisse avarié me glace d’effroi. Un petit gars a l’arrêt dans le couloir me regarde. Il doit avoir mon âge… Difficile à dire car il n’a ni cheveux, ni sourcils et sa carnation est toute grise ; on dirait qu’il est déjà très âgé, sa petite bouche semble toute fripée comme celle de la Vieille. Ses joues sont complètement creusées et décharnées comme les enfants affamés d’Afrikaa.
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