AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Woland


[...] ... C'était une ville étrange qui, tel un être préhistorique, paraissait avoir surgi brusquement dans la vallée par une nuit d'hiver pour escalader péniblement le flanc de la montagne. Tout dans cette ville était ancien et de pierre, depuis les rues et les fontaines jusqu'aux toits des grandes maisons séculaires, couverts de plaques grises, semblables à de gigantesques écailles. On avait de la peine à croire que sous cette puissante carapace subsistait et se reproduisait la chair tendre de la vie.

Au voyageur qui la contemplait pour la première fois, la ville éveillait l'envie d'une comparaison, mais il s'apercevait aussitôt que c'était un piège, car elle les rejetait toutes : elle ne ressemblait en effet à rien. Elle ne supportait pas plus les comparaisons que les pluies, la grêle, les arcs-en-ciel et les drapeaux étrangers multicolores, qui quittaient ses toits comme ils y étaient venus, aussi passagers et irréels qu'elle était éternelle et concrète.

C'était une ville penchée, peut-être la plus penchée du monde, qui avait bravé toutes les lois de l'architecture et de l'urbanisme. Le faîte d'une maison y effleurait parfois les fondations d'une autre et c'était seulement le seul lieu au monde où, si l'on glissait sur le côté d'une rue, on risquait de se retrouver sur un toit. Et cela, les ivrognes, surtout, en faisaient parfois l'expérience. ... [...]
Commenter  J’apprécie          50





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}