AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Nastasia-B


— Alors, que faire ?
— Jé peux attondre la fin du déjeuner, dit Yankélé avec une aimable nonchalance. Jé né dors pas, moi.
Avant que le rabbin ait pu répondre, sa femme entra avec un rôti qu'elle déposa sur la table. Son mari lui lança un regard incendiaire mais, ponctuelle comme une horloge et tout aussi inconsciente, elle ajouta une bouteille noire, remplie de schnaps. C'était à son mari de se débarrasser de Yankélé ; son affaire à elle était d'apporter le repas. SI elle avait pris du retard, il lui en eût tenu rigueur. Non seulement elle était épouse mais aussi bonne à tout faire.
Devant l'état avancé des préparatifs, Manasseh da Costa s'installa pendant que Mme Hareng du Remords, sur un coup d'œil de son mari, s'asseyait en bout de table. Pour sa part, le rabbin s'octroya la place d'honneur, derrière le plat. C'était toujours lui qui servait, étant le seul à qui se fier pour jauger ses capacités. Yankélé était resté debout. Le fumet de la viande et des pommes de terre imprégnait l'atmosphère d'une poésie poignante. Soudain, le rabbin leva la tête et eut des intonations charmeuses pour s'adresser à lui :
— Voulez-vous imiter notre exemple ?
Le cœur du Schnorrer sursauta d'un bonheur insensé. Il posa la main sur l'unique chaise vacante et s'empressa, aimable :
— Ma foi, jé veux bien.
— Eh bien, rentrez déjeuner chez vous.

Chapitre 4.
Commenter  J’apprécie          180





Ont apprécié cette citation (16)voir plus




{* *}