Avec la transformation du médecin artisan exerçant son habileté sur des individus connus personnellement en médecin technicien appliquant des règles scientifiques à des catégories de malades, les malfaçons ont acquis un nouveau statut, anonyme et presque respectable.
Ce qui, jadis, était considéré comme un abus de confiance et une faute morale peut désormais être rationalisé sous la forme d’une panne occasionnelle de l’équipement ou de ses opérateurs.
Dans un hôpital où la technique est complexe, la négligence devient erreur humaine « aléatoire », l’insensibilité, « détachement scientifique » et l’incompétence, « manque d’équipements spécialisés ».
La dépersonnalisation du diagnostic et de la thérapeutique a fait passer les malfaçons du domaine éthique au rang de problème technique.