Citations de Ivy Clark (22)
Il y a trois siècles, les Misandres ont découvert les preuves génétiques de leur infériorité et les chamallos ont été déchus de leurs droits. Leur nature binaire et leur virilité ont été reconnus comme les symptômes d'une maladie qui a touché une frange importante de l'espèce humaine. Les Misandres se sont longuement questionnées sur l'utilité de ces êtres inférieurs et leur place dans la société. Ce sont les spécialistes technomagiques qui ont découvert l'intérêt de la force chamallienne en tant que biomasse. Leur corps est une source de matière première renouvelable. Elles ont donc développé la technologie pour l'exploiter. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, les mâles furent utiles.
On ne change pas ce qu'on est.
Même si, à mon image, on manque d'ouverture sociale, deux siècles d'errance en ce bas monde vous forcent à collaborer épisodiquement avec vos semblables.
Pour ma Bête, les humains incandescents se démarquaient tels des ballons de chair gorgés de vitalité.
Avec l'âge, ma patience à l'égard des humains s'amenuise. Si leur instinct de survie n'était pas défaillant, ils m'ignoreraient et j'éviterais de leur briser les cervicales. Malheureusement, l'alcool incite à l'interaction. J'avais l'habitude de lutter contre ce genre de mâles nocifs.
Karl est le genre de type que tout le monde aime et dont je me méfie d'instinct. Il aurait pu passer pour un protecteur, mais sa jalousie trahissait un intérêt plus poussé. Ce loup déguisé en agneau manquait d'assurance. Son corps effilé refusait de contenir à lui seul tant d'absurdités. Et dire que cette marionnette désarticulée se prenait pour un grand sage...
Les mâles sensuels à la beauté plastique évidente ne m'attiraient pas. Je préférais les géants poilus au charme discret qui parvenaient à me maîtriser en un tour de bras et que je quittais avant le lever du soleil. Mais, il y a toujours un cas particulier qui fait exception à la règle qu'on croyait immuable.
Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, les mâles furent utiles.
Le loup s’élance à travers la forêt. Ses lourdes pattes s’enfoncent dans la neige. De la fumée s’échappe de ses naseaux. Son pelage sombre contraste avec sa peau d’homme. Zac pense que sa forme lupine reflète mieux son âme. L’animal ne ment pas. Il est sans concession. Pas toujours cordial, mais entier.
Les vampires ont moins de pudeur que la bienséance ne l'exige et le concept d'intimité semble encore plus extravagant à leurs yeux.
L'élite recrute toutes sortes d'agents pour éliminer les dissidents et il s'avère que je possède les qualités pour exécuter avec hygiène et discrétion mes semblables. Je préférais toutefois m'envisager comme un agent darwiniste subordonné à la sélection naturelle plutôt que le bras armé d'un pouvoir oppressif. Simple question de point de vue.
« Tu es une oméga, c’est ça ? »
Elle acquiesce.
« Petite chose qui hume la mort ! Tu te rends compte de ce qui se passe ? Comment le pourrais-tu ? Tu n’en as absolument aucune idée ! Et tu oses fourrer ton nez ici ? »
Après avoir enfilé sa tenue, la nouvelle serveuse du Holly’s Diner est partagée entre un nouveau sentiment d’indépendance et la peur du ridicule. L’idée d’avoir un salaire à dépenser à la fin du mois ainsi qu’une excuse quotidienne pour quitter la maison suffit à convaincre Julia de se montrer dans un tablier rose bonbon et une chemise imprimée à larges rayures rouges. Les manches courtes et bouffantes couvrent en partie ses tatouages à l’épaule.
L’idée de servir des chasseurs toute la journée lui retourne l’estomac, mais il faut avouer que l’argument principal d’Annabelle se tient : les chasseurs ne s’imagineront jamais qu’une louve s’affiche ainsi sous leurs yeux. De plus, ils soupçonnent plus facilement les hommes que les femmes. Pour une fois, leur sexisme s’avère utile.
Julia Rebecca Thompson est née d’une mère mexicaine et d’un père blond à la mâchoire carrée qui lui a refilé la majeure partie de ses gènes. Il avait une position élevée dans sa meute. Une position qu’il maintenait par la force de ses poings. Comme beaucoup de lycanthropes, son père a tenté une carrière dans l’armée. Son investissement dans la meute et ses fréquents déplacements étaient salutaires pour sa femme. Moins il était à la maison, moins il avait l’occasion de la cogner. Sa mort fut une sorte de soulagement. Elle survint au moment où Julia entrait dans l’adolescence. Mais c’était sans compter l’implication de la meute dans son éducation. D’année en année, Julia a assisté à la déchéance de sa mère. La femme forte et indépendante qu’elle était se transforma en vipère opportuniste, prête à céder son corps pour une bouteille de gin.
Elle avance sur un fil doré où chaque émotion peut la faire chuter.
Grâce à lui, le casier d’Annabelle n’est plus vierge et elle en connaît plus sur le sadomasochisme qu’elle ne voudrait bien l'admettre.
Son visage se crispe. Ses entrailles se tordent. Tous ses muscles se contractent sous les élancements qui s’intensifient. Le mal gagne en force. Elle a la sensation d’exploser en un milliard de particules.
Nous étions tous deux acteurs et spectateurs, victimes et bourreaux, patients et docteurs. Sa force avide s'insinuait en moi pour exploser et se propager dans tous les coins. Il redéfinissait les contours, jouait avec tous les boutons et changeait les paramètres. J'étais un vaisseau en perdition. L'adversaire maintenait l'équilibre, domptant ma Bête ou la caressant dans le sens du poil, selon ses caprices.
Les dérapages n'existent pas dans le monde plat et pastel ...
La pleine lune déclenche les pires folies, paraît-il.