Citations de J. P. Delaney (338)
«Je traduis les oeuvres des autres. Je suis un imitateur. Je peux me glisser dans le style de Baudelaire, ou de Proust, ou copier un roman de gare porno. Pour moi, c est pareil. A vrai dire, prendre une nouvelle identité, pénétrer dans l'esprit d'une autre personne me procure la moitié du plaisir. Cela ne veut pas dire que je suis réellement cette personne.
Chaque chose a une place définie et celles qui n’en trouvent pas sont certainement superflues et méritent donc d’être jetées.
La mère d’un enfant autiste sait que les sentiments qu’elle éprouve pour lui ne seront jamais réciproques. Son enfant ne lui dira jamais Je t’aime, jamais il ne lui fera un dessin pour la fête des Mères, jamais il ne rentrera à la maison pour lui présenter fièrement une maquette réalisée à l’école, une petite amie, une fiancée ou un nouveau-né. Jamais il ne te racontera sa journée ni ne te confiera ses plus grandes peurs.
Il aura toujours besoin de toi, plus que n’importe quel autre enfant, parce qu’il est incapable de livrer bataille seul. Il a besoin de toi pour ne pas être écrasé par le monde. Il a besoin que tu sois son interprète, sa protectrice, son garde du corps, son avocate. Il a besoin que tu y réfléchisses à deux fois avant de mettre en marche l’aspirateur, le micro-ondes, le sèche-cheveux ou tout ce qui peut le faire souffrir. Que tu te battes contre les médecins, les serveurs, les professeurs, les alarmes d’incendie, ces imbéciles du marketing qui changent l’emballage des Cheerios sur un coup de tête, sans penser que cela va le perturber pendant des jours.
Il se peut qu’il n’accepte jamais que tu le serres dans tes bras, et encore moins de te serrer contre lui. En revanche, tu peux te dresser face au monde entier, en faisant de ton corps un bouclier, afin de parer les coups.
Il aura besoin que tu lui enseignes, laborieusement, les bases de la vie quotidienne : imiter, réclamer à manger, choisir des vêtements. Comment faire la différence entre un sourire et un froncement de sourcils, savoir déchiffrer les étranges contorsions d’un visage humain.
C'est l'amour d'une guerrière prête à mourir plutôt que de céder du terrain.
RICK
Les affaires. Je suis avocat.
MOI
Je ne vous crois pas.
Perplexité de Rick.
RICK
Pourquoi ?
MOI
Tous les avocats que je rencontre sont laids et ennuyeux.
Il imite mon sourire.
J'ai pour règle de ne regarder qu'une seule chose quand je vais dans un musée, dit-il alors que nous rebroussons chemin. Sinon, on n'apprécie pas ce qu'on voit.
On dit à propos de l'alcoolisme que vient un moment où vous finissez par touché le fond. Personne ne peut vous dire quand il est temps d'arrêter, personne ne peut vous convaincre. Vous devez atteindre ce cul-de-sac par vous-même, en prendre conscience, et alors, alors seulement, vous avez une chance de pouvoir faire demi-tour.
Me voilà revenue au point de départ. Enceinte et sans homme. Mia ne fait pas remarquer : "Je te l'avais bien dit". Mais je sais qu'elle le pense.
Et j'applaudis moi aussi, plus fort que tout le monde, car cet homme, là-haut sur l'estrade, mon amant, se fiche pas mal qu'on se moque de lui.
- Ce n'est pas un peu obsessionnel ?
- Non, c'est le contraire du laisser-aller.
Carol m'a dit un jour que la plupart des gens consacrent toute leur énergie à essayer de changer les autres, alors que la seule personne que l'on peut vraiment changer, c'est soi-même.
Il m’embrasse sur la joue, et son baiser dure juste un peu plus longtemps que nécessaire. Il est attiré par moi, j’en suis quasiment certaine maintenant. (Page 369)
Et que se passe-t-il quand quelqu’un qui veut tout contrôler rencontre quelqu’un d’incontrôlable ? Le mélange peut se révéler explosif.
P426
Je lui raconterai encore une fois l'histoire de sa sœur, Isabel Margaret Cavendish, la fille d'avant.
P174
-Quels autres ? De quoi parlez vous ?
Il m'adresse un sourire emprunt de douceur presque enfantine. Oh il ne vous dit rien ? Celles d'avant. Aucune ne dure. Précisément.
Franck est un sentimental, comme tous les Américains. La fin hollywoodienne que je lui offre l'aidera à se sentir bien, comme une boîte de pop-corn au beurre.
Qui est la véritable Claire Wright ? La femme qui est assise là, devant sa précieuse carte verte, en train d'échanger des amabilités avec l'homme qui la lui a procurée ? Ou la femme attirée par les ténèbres qu’elle devine dans les profondeurs du seul homme qu’elle na jamais pu séduire ?
Qui joue la comédie : celle que j'étais alors ? Ou celle que je suis maintenant ?
Un mot mal choisi, penses-tu avec tristesse. Car c’est la seule chose que tu ne peux plus être, n’est-ce pas ? Vivante.
Quand vous travaillez dans la tech, utiliser Google ou Bing, ce serait un peu comme un brasseur de bières artisanales qui boirait de la Budweiser.
N'es tu que la version moderne de ces millions de femmes, ignorées, que depuis toujours on mutile enfin anéantir leir sexualité menaçante ? Afin de les humilier, de contrôler leurs désirs et de les empêcher d'être pleinement humaines.
On voyait le chemin lumineux et on savait qu'on avait besoin d'un prophète pour nous guider.