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Critiques de Jack Olsen (6)
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Quatre hommes sur l'Eiger

L'Eiger, sommet suisse de 3 970 mètres d'altitude. Une peccadille, pensez-vous peut-être.

Moins haut que le mont Blanc, et deux fois moins haut que l'Everest et ses 8 848 mètres.

Alors, qu'a-t-il donc cet Eiger ?

Une face nord, voilà ce qu'il a. La face nord la plus redoutable qui puisse exister. Parce qu'en matière d'alpinisme, la hauteur ne fait pas tout, loin de là.

Ici, la géométrie de la paroi, les avalanches et les chutes de pierres quasi permanentes, la météo imprévisible qui peut faire en un clin d'œil du beau temps le plus sublime une tempête cauchemardesque font de cette face la plus meurtrière et la plus redoutée des alpinistes.

Voilà qui explique que : "Pendant des siècles, personne ne s'attaqua à la face nord de l'Eiger ; c'était un projet insensé.", comme l'écrit l'auteur. Ou bien selon le journal zurichois Sport : "L'ascension de la face nord de l'Eiger est interdite. Ce n'est pas une interdiction des autorités de Berne. C'est un véto de l'Eiger lui-même, véto muet, mais que tous se doivent de comprendre. Si quelqu'un ne le comprend pas, c'est qu'il est sourd, et mérite d'être entraîné hors de la zone de danger exactement comme on éloigne un aveugle des rails du tramway vers le trottoir."

Cet "ogre dévoreur d'alpiniste", comme l'appelle José Giovanni dans son excellente préface, ne donne pas vraiment envie, non ?

L'auteur a choisi de nous raconter une incroyable histoire qui s'y est déroulée en 1957. Deux cordées en difficulté, et un extraordinaire sauvetage.

Plus de cinquante bénévoles, des Français, des Italiens, des Allemands, des Polonais, dont les grands alpinistes Lionel Terray et Ricardo Cassin. Une magnifique chaîne de solidarité.

Jack Olsen a fait un immense travail de documentation. Son livre est très complet, et l'on y trouve de nombreux éléments très intéressants de l'histoire de l'Eiger.

Mais ce qui fait, à mon avis, la grande force de l'ouvrage, c'est la construction du récit de l'accident et du sauvetage de 1957. Elle est remarquable, et l'on avance comme dans un roman policier. Car il y a eu des attaques, des critiques, des accusations, adressés aussi bien aux alpinistes qu'aux sauveteurs. L'auteur a très bien su démêler le vrai du faux pour nous conduire vers la vérité.

Lisez ce livre pour comprendre toute l'affaire. Laissez-vous emporter sans risque (un luxe) dans cette paroi infernale, et vous pourrez juger par vous-même. En ce qui me concerne, je partage l'avis de Lionel Terray : "Le sauvetage sur l'Eiger est un merveilleux exemple de ce que le courage, l'enthousiasme et la volonté peuvent faire. Ce fut également un grand succès pour la technique et une réussite sur le plan humain. Tout le reste n'est que commérage malveillant."
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Prédateur : L'affaire McDonald Smith

Un témoignage qui fait froid dans le dos...

On dévore cet ouvrage comme un excellent polar, en se rappelant à chaque ligne que c'est une histoire vraie.

Au delà des faits, c'est le talent d'écriture de l'auteur qui nous entraîne au bout de l'horrible vérité.
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Quatre hommes sur l'Eiger

L’Eiger est une montagne de sinistre réputation en raison des nombreux alpinistes morts en tentant sa célèbre face Nord. De fait, la rumeur populaire traduit son nom par « ogre », mais il signifie en fait plus probablement « grand épieu ». Longtemps réputé parmi les sommets les plus imprenables, il ne culmine en fait qu’à 3970 mètres dans les alpes suisses.



Sa face nord est celle qui aura donné le plus de sueurs froides aux alpinistes qui osèrent s’aventurer dans l’Oberland.



En 1957, Claudio Corti rêve d’être le premier italien à vaincre la très verticale paroi de l’Eiger. L’homme traîne derrière lui une réputation de danger à la hauteur de celle de la montagne dont il s’apprête à entreprendre l’assaut. Seul survivant de quatre de ses dernières expéditions (un de ses compagnons ayant même été foudroyé alors qu’ils étaient encordés ensemble), il peine à trouver des équipiers pour son projet. Mais sa quête prend fin avec la rencontre de Stefano Longhi.



Les deux hommes se mettent en route vers le canton bernois, où l’accueil des guides suisses n’est pas toujours des plus courtois. En effet, pour ces professionnels de la montagne, les risques pris sont trop élevés au regard des chances de succès, et pour décourager les amateurs de dangers, ils ont pour politique officielle de ne pas entreprendre d’expéditions de sauvetage en cas de cordées en difficultés. Difficultés pourtant repérables au moyen des télescopes qui équipent les terrasses des hôtels qui jalonnent les pieds de la montagne, et qui attirent bon nombre de touristes en quête d’émotions.



C’est au moyen de ces télescopes que l’on va s’apercevoir que les italiens ne sont plus seuls sur la face nord ce jour-là, ils sont rejoins par un duo allemand, composé de deux hommes que l’on sait talentueux alpinistes, Gunther Nothdurft et Franz Mayer.



Très vite, les observateurs sont étonnés. Pour des hommes de cette trempe, la cordée avance lentement, péniblement, et à une telle altitude, le temps tourne très vite. Une journée qui était favorable à l’ascension peut devenir un cauchemar si l’équipe prend du retard sur son timing.



Alors qu’ils sont déclarés en péril, et disparaissent dans la brume de la tempête qui se lève, les guides suisses demeurent fidèles à leur politique de découragement des téméraires ; ils refusent de monter une expédition de secours. Une équipe internationale se met en place à la hâte, composés de quelques hommes parmi les plus célèbres grimpeurs européens, comme Lionel Terray, qui avait déjà vaincu l’Eiger en 1947, avec son ami Louis Lachenal.



Mais sur la paroi abrupte, les sauveteurs ne trouvent qu’un seul homme, celui que l’on dit porter malheur à ses coéquipiers : Claudio Corti. L’alpiniste italien est ficelé à une corniche, en proie au délire qui allait ne plus le quitter pour de nombreuses années. Son récit incohérent, mégalomaniaque et obsessionnel (il réclame le titre de premier italien à avoir fait la face Nord alors que les sauveteurs lui répètent qu’il a finit l’ascension à « dos d’hommes »). Dès lors les neuf jours d’enfer sur la montagne des quatre hommes deviennent un mystère. Que c’est-il passé durant ces bivouacs forcés dans le dénuement le plus complet face aux éléments déchaînés ?



Il faudra cinq années pour connaître la vérité et retrouver les corps des deux allemands, et un an pour « décrocher » le corps de Stefano Longhi de la paroi sur laquelle il était harnaché, « battu à mort par la tempête », « se balançant au bout de sa corde l’été, incrusté dans la paroi l’hiver ».



Le discours fou de Corti commence à engendrer les pires rumeurs, celles d’une homme pris d’une démence meurtrière, qui aurait abandonné son compatriote plus faible, ou pire, qui se serait livré à des actes de violences sur les allemands, par rivalité ou folie…



Intrigué par cette histoire incroyable de défis, d’obsessions, d’alpinisme, mais aussi de relations humaines, le journaliste Jack Olsen a retracé pas à pas l’ascension des quatre hommes, véritable enquête à haute altitude, qui met à jour la vérité sur leur aventure.



Nous serons tout d’abord passionnés nous aussi, lecteurs confortablement installés au chaud, par l’endurance, l’entêtement, la volonté et la force, des hommes qui entreprennent une telle ascension (illustré notamment dans le film « The Eiger Sanction » avec Clint Eastwood). L’Eiger a en effet tout du monstre légendaire, et « Ogre » fut un nom qu’il aurait bien porté. Olsen nous le rend épidermiquement effrayant. Il décrit parfaitement sa paroi friable, « pourrie », dans laquelle les pitons s’enfoncent parfois « comme dans du beurre », mais peuvent tout aussi bien précipiter les grimpeurs dans le vide. Ses passages étroits ont été baptisés avec des noms à la hauteur de leur légende, « l’araignée blanche » ou encore « la traversée des dieux ». Sur la face Nord, abrupte et raide, comme dans les supplices infernaux imaginés par les grecs anciens, le repos n’est pas permis. On y dort attachés quelques heures à une corde, où la position assise est déjà un confort. La faim et la soif deviennent vite un calvaire. La neige, que l’on croit une alliée pour étancher la soif dans ce genre de circonstances désespérées, rend malade l’estomac et détraque les boyaux de tous ceux qui la mangent sans la faire fondre.



Particulièrement représentative de cet enfer, la scène où Corti est retrouvé par ses sauveteurs ; l’homme pend au bout de sa corde, les dents cassés à force d’avoir mangé la neige à même la roche, et alors qu’il est hissé par un système de poulie, il continue à happer frénétiquement la moindre neige qui passe à portée de ses mâchoires, se rendant paradoxalement malade pour les deux prochains bivouacs qui allaient lui être imposés.



Et que dire du calvaire de Stefano Longhi, dont le corps sans vie balancera pendant toute une année, sous le regard funeste des touristes en quête de sensations fortes, parcourant avidement des yeux armés de leurs télescopes la paroi de ce véritable pic de Sisyphe moderne.



De cette histoire, nous retenons la démesure, au sens de l’ubris grecque qui animait ces alpinistes intrépides, mais qui ne pouvait être punie que par des supplices mythiques, à moins que ce ne soit les anciens, qui pour éloigner les esprits les plus aventureux et les plus idéalistes, n’aient inventé ces ombres, pour décourager les plus raisonnables. Quant aux autres…ceux-là ne semblent se rendre à personne, pas même à l’évidence.



Il est touchant de relire aujourd’hui dans les pages d’Olsen quelques mots d’une interview de Lionel Terray, notamment célèbre depuis sa célèbre cordée sur l’Annapurna avec Maurice Herzog en 1950. Il déclare qu’il est temps pour lui, qui avance en âge et en responsabilités, de devenir plus prudent et de prendre moins de risques…il mourra en 1965 sur les arrêtes du Gerbier, soit un peu plus de cinq ans après son entretien avec Jack Olsen.



Corti, qui aurait dû trembler à l’évocation du nom de l’Eiger, ne rêve que de faire face à nouveau à son démon, tel Don Quichotte luttant contre des moulins…



Délire d’un fou ? Caprice infantile ? Loin de juger cette attitude, Olsen écrit « nous sommes tous quelque part des enfants, mais nous ne sommes pas tous courageux. »
Lien : http://madamedub.com/WordPre..
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Quatre hommes sur l'Eiger

un livre/reportage sur la plus grande opération de sauvetage en montagne. une course contre le froid, la faim et la fatigue dans des conditions apocalyptiques. c'est hyper documenté, c'est bien écrit et c'est fascinant ! une histoire qui a fortement inspiré le livre "La sanction " de Trevanian, et que l'on retrouve évoquée dans la biographie de Lionel Terray.
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Le fils illégitime : L'affaire Arthur J. Shaw..

Très long, pour pas grand chose, un peu déçue
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Le fils illégitime : L'affaire Arthur J. Shaw..

The Misbegotten Son


Traduction : Edith Magyar





Le cas d'Arthur Shawcross est d'autant plus intéressant que ce tueur en série présente une anomalie génétique reconnue : il possède un chromosome Y de plus que la normale. Or :


"... les symptômes majeurs de cette affection sont de graves problèmes de comportement. Les individus ne peuvent plus contrôler leur fureur, ont des sautes d'humeur, ne supportent pas le bruit, sont hypersensibles à la lumière et ont tendance à vivre la nuit ..."


Selon les autorités médicales américaines, 2 000 hommes porteurs de cette aberration génétique naîtraient chaque année aux USA. Bien entendu, il n'est pas dit qu'ils deviennent tous des tueurs en série ...


L'analyse chromosomique avait été requise par la Défense, de même que tout un tas d'expertises psychiatriques. Mais bien qu'il présente des troubles graves du comportement et un Q.I. légèrement inférieur à la moyenne, Arthur Shawcross, là encore, est atypique. Bien que se comportant comme un parfait sociopathe, il a démontré qu'il était susceptible de honte et de souffrance lorsqu'il évoquait les actes dont ils s'étaient rendus coupables, en tous cas toutes les fois qu'une relation s'établissait entre ces actes et la figure maternelle. L'évocation de sa mère, Betsy, avec laquelle il entretient une frappante relation amour-haine, est la seule qui puisse le faire pleurer - en d'autres termes, qui déclenche chez lui une émotion réelle et aussi incontrôlable que ses pulsions meurtrières.


Bref, Arthur Shawcross est un tueur en série qui n'obéit pourtant pas aux règles établies pour les tueurs en série. Et c'est en cela qu'il constitue une énigme parmi tout un lot d'énigmes.


Il n'avait pas encore trente ans, à la fin des années 70, lorsqu'il tua deux enfants à quelques mois d'intervalle : Jack Blake et Karen Hill. Inculpé pour le meurtre et le viol de la fillette, il bénéficia d'un marché entre son avocat et le cabinet du D.A. qui lui permit de ne pas être impliqué dans la disparition du petit Jack. Condamné à 25 ans de prison, il fut libéré pour bonne conduite et la Commission de Réinsertion l'aida, après maints déboires, à s'installer à Rochester. C'est-à-dire que la Commission jugea prudent de ne pas prévenir les autorités de Rochester qu'un pédophile meurtrier avait trouvé refuge dans leur petite cité.


Comme il ne rechignait pas devant le travail, Shawcross, qui s'était marié pour la troisième fois avec une aide-soignante rencontrée alors qu'il était en prison, trouva vite un emploi. Il prit aussi une maîtresse et n'approcha, semble-t-il, plus aucun enfant. Il devait l'avouer lui-même par la suite : il redoutait de sombrer à nouveau et de compromettre ainsi définitivement sa liberté conditionnelle.


Fait unique à ce jour dans l'histoire des pédophiles coupables d'assassinats, Shawcross, pour assouvir sa soif de meurtre, se retourna contre les prostituées de l'endroit. Il devait frapper onze fois avant que la police, plus ou moins aidée par les circonstances, parvînt à le coincer.


Par la suite, on établit qu'il ne s'attaquait qu'à des femmes de petite taille (jamais plus d'1,55 m) et qui, toutes, pouvaient lui évoquer soit sa mère, soit sa soeur, Jeannie, avec laquelle il prétendit toujours avoir eu des relations incestueuses.


Shawcross quant à lui expliquait ses pulsions par les traumatismes subis lors de son engagement au Viêt-Nam. Mais lorsque ses défenseurs s'intéressèrent à cette période de sa vie, ils comprirent que leur client affabulait purement et simplement.


La qualité de ses rapports enfantins avec sa mère est la seule, avec l'aberration chromosomique, à représenter une piste valable. Mais un père faible et une mère trop sévère, même alliés à un chromosome superflu, sont-ils suffisants pour expliquer le comportement de Shawcross ? ...


Si cette question vous intéresse, lisez "Le Fils Illégitime" de Jack Olsen : vous ne le regretterez pascar il s'agit là de l'un des meilleurs volumes parus dans la collection "Crimes & Enquêtes." Ni voyeurisme, ni complaisance, un style dense, des faits précis et objectifs. ;o)
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