Jackie Lynn Neely

Il dégage une forte confiance en lui. Forte, oui, mais pas affichée. Ce n’est vraiment pas le genre à se la raconter. Il possède un charisme qui me charme. Il s’exprime avec intelligence et décontraction. Il a un sens de l’humour un peu ironique.

Nos regards se croisent. Se retiennent. Ce petit jeu m’émoustille. Terriblement. J’éprouve un sentiment d’ivresse. Jamais encore, je n’avais flirté ainsi. De façon si explicite. De fait, je n’ai jamais excellé dans cet art. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en trois ans de fiançailles, je n’ai pas vraiment eu l’occasion de m’exercer. Mais j’ai bien l’intention de me rattraper. Et de me perfectionner.

Si tant est que je l’aie réellement aimée un jour.
Après avoir admis cette évidence, je m’étais secouée. Était sortie de ma léthargie. Et je m’étais lancé ce défi pour démontrer que je n’avais rien à voir avec celle qu’il avait décrite. Si je parviens à le relever, ça sera une de mes expériences les plus émoustillantes jusqu’à maintenant. Et pour être tout à fait honnête, à cet instant, ce n’est plus vraiment de l’appréhension qui me noue le ventre. En fait, l’excitation et l’impatience se disputent incontestablement la place.

Que m’arrive-t-il ?
Ce n’est évidemment pas la première fois qu’un type me fait de l’effet. Mais là, c’est puissance dix. J’ai l’impression qu’un courant électrique passe sous ma peau. C’est aussi délicieux que déstabilisant.
J’ai bien du mal à m’arracher au magnétisme de ses yeux en passant devant lui. Même après l’avoir dépassé, je les sens encore peser dans mon dos. La tentation est forte de vérifier la justesse de cette sensation. Je cède finalement et constate que mes sens ne m’ont pas joué de tour. Je croise à nouveau son regard. Cette fois, c’est mon ventre qui se met à grésiller. J’en ai le souffle coupé.

Cassandra doit penser à Vassili. Ils sont carrément mordus l’un de l’autre. C’est en tout cas la sensation qu’ils donnent lorsqu’on les voit ensemble. Sans doute est-elle un peu déçue qu’il n’ait pas pu dîner avec nous. Il est souvent accaparé par ses affaires ces temps-ci. Mais il doit certainement déjà nous attendre au The Lab.

Lorsqu’elle me prend entièrement dans sa bouche, le plaisir me cingle les reins. Mes muscles se tendent brutalement. Quand l’instant d’après, la pointe de sa langue caresse mes bourses, j’ai littéralement l’impression de me prendre une décharge de cinq cents volts.

J’effleure doucement ses lèvres des miennes avant de m’en emparer sauvagement. Je plonge dans sa bouche dès qu’elle m’en autorise l’accès. Nos langues se caressent, s’enroulent, se taquinent. Je me délecte de sa saveur. Je m’en enivre. Cela fait des semaines que je rêve de cet instant. La réalité surpasse de loin mes fantasmes.

Les femmes étaient bien trop ambivalentes et contradictoires pour essayer de les comprendre.

Ce n’est pas du cynisme. C’est juste que je suis réaliste et que je déteste passer par quatre chemins pour dire ce que je pense.

Élancée. Un corps magnifiquement féminin. Une peau couleur caramel bruni. Un visage aux traits fins et délicats. D’immenses yeux chocolat. Et une bouche… Hum… Un délice. Et que dire de ses jambes interminables ? Mais Marian n’est pas seulement belle. Elle a du chien, comme on dit. Il se dégage quelque chose de spécial d’elle.

Nos regards s’accrochent, se retiennent. Quelque chose de fort et de brûlant passe entre nous. Comme aimanté, mes yeux glissent vers ses lèvres. Elles sont pleines et d’un joli rouge cerise. Sont-elles aussi douces et sucrées qu’elles paraissent ? Je n’ai qu’une envie : celle d’y goûter pour vérifier.

Dès le départ, il avait eu de l’affection pour elle. Et au fil des années, il était devenu comme une sorte de protecteur pour elle. Pas vraiment un grand frère, il ne s’était jamais vraiment considéré comme cela. Il avait vu la petite fille aux genoux cagneux se transformer, à chacune de ses visites, pour finalement devenir la véritable beauté qui était assise là, en ce moment, devant lui...
Et ce soir, il devait admettre qu’elle était particulièrement en beauté. Femme, elle était devenue. Cela ne faisait aucun doute. Et avec un corps magnifique, qui plus est…

Rien ne servait de se torturer le cerveau avec le passé. Ce qui était fait était fait !

Que lui arrivait-il ? Ne s’était-il pas promis de ne jamais plus se laisser aller à penser à Julia ainsi ? Elle avait été la belle-fille de celui qu’il avait considéré comme son père d’adoption. Il l’avait connue alors qu’elle n’était qu’une adolescente. Et pendant de nombreuses années, il l’avait uniquement vue que comme une petite cousine…
Mais rien ne servait à repenser à cela maintenant, s’adjura-t-il. L’essentiel étant de ne plus commettre les mêmes erreurs que par le passé.

« Rien ne fait plus souffrir que d'aimer. Rien. Il faudrait ne pas aimer pour ne pas souffrir. »
 
Yasmina Reza

La foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit.

La fatalité frappe toujours deux fois.

Mais, ce que je veux dire, c’est que tu es obligé d’être en capacité d’affronter chaque situation, quelle qu’elle soit. Tu ne peux pas juste te contenter d’essayer de contourner le problème, et encore moins de l’ignorer ou de lui tourner le dos.

En France, du temps des balbutiements de la république, la guillotine n’a jamais autant marché soi-disant au nom de la démocratie. Est-ce qu’on a pour autant arrêté d’employer le mot démocratie ? Ou même de la rechercher ?

Les noirs étaient considérés par les nazis et leurs sympathisants comme « les sous-hommes des sous-hommes ». Les juifs étaient exterminés pour leur appartenance à une ethnie et leur foi ; les noirs, eux, l’étaient pour la couleur de leur peau.