Un jour de pluie, une jeune fille se réfugie à la bibliothèque. Elle y remarque un homme qui est présent à chaque fois qu’elle revient, et qui écrit. Elle interroge l’inconnu qui lui dit que « tout pouvait être le début d’une histoire. » (p. 13) Au détour des rayonnages de la bibliothèque, elle observe à la dérobée cet homme solitaire. La jeune fille cherche un livre qui n’est jamais disponible. Son titre ? Pages intérieures. Il paraît que c’est un livre que tout homme devrait offrir à la femme qu’il aime.
Mais il existe une autre histoire, celle qui est vue par les yeux de l’homme. Pas tout à fait la même que celle de la jeune fille. « Ils devaient à un livre, à l’origine de leur rencontre d’avoir pu vivre deux fois ces instants passés l’un avec l’autre, avant que tout ne s’efface. » (p. 62)
On comprend que l’intrigue se passe dans le futur : les stylos sont devenus obsolètes et on utilise des objets électroniques qui traduisent directement la pensée. Un soir, un nuage toxique se répand sur la ville. La jeune fille et l’homme décident de rester à l’abri dans la bibliothèque. La rencontre se concrétise cette nuit. On attend l’histoire d’amour, elle est inéluctable. Mais ce qui compte, et c’est bien que montre superbement les auteurs, c’est la rencontre et tous les possibles qu’elle porte.
Entre gris et sépia, les images, sous forme de vignette, se présentent comme un puzzle ou un album photo. Le texte est rare, mais il ne manque pas. Les visages en disent long. Et c’est avec un plaisir intense que je suis entrée dans l’atmosphère feutrée de cette bibliothèque du futur, survivance de la littérature dans un monde brûlé par les gaz et dévasté par les cataclysmes. À tous mes amis qui croient aux secrets et aux miracles de bibliothèques, je conseille la lecture de ce bouleversant roman graphique.
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Une histoire un peu loufoque de l’ange Gabriel.
Beaucoup de références, à l’histoire, la mythologie, la culture, on y rencontre des personnages réels, légendaires ou mythologiques, d’un peu tous les horizons, Grèce antique, chrétienté, Inde, Islam, littérature classique, peinture, science, cinéma, chanson de variété… Les incursions des ces différents univers est volontairement iconoclaste.
Gabriel est assez irrespectueux, insolent, il est chargé d’annoncer à la Vierge Marie sa maternité prochaine, il va se perdre en route, se disperser dans l’espace, dans le temps.
Le graphisme s’inspire de tout un panel de références, allant de la peinture renaissance à Van Gogh, entre autres. Il y a une effervescence de couleurs, de traitements, avec toutes les références incluses dans le graphisme, cela donne un patchwork hétéroclite, foisonnant et baroque.
C’est cultivé, les références s’accumulent dans un récit qui malheureusement tient plus de l’inventaire. Je n’ai pas vraiment compris où les auteurs voulaient nous mener. Si dans les illustrations les références sont subtiles et bienvenues, dans les dialogues, je n’ai pas saisi si c’était une volonté humoristique ou iconoclaste, on passe du trivial, avec un vocabulaire de rue (“l’Olympe, une super boite, il y a de la musique de ouf”) à la poésie la plus élégante, le passage est violent, mais parfois assez indigeste. Les dialogues, les comportement des personnages m’ont agacé et je n’ai pas compris l’objectif des auteurs et l’histoire m’est passée au-dessus.
Le graphisme est intéressant, mais le scénario m’a presque rebuté.
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Un homme et une femme se rencontrent dans une bibliothèque, l’ambiance est étrange, on a un sentiment de malaise. La narration se fait en voix off nous maintenant à distance du récit. Le graphisme aussi renforce cette bizarrerie, images floues, grises, graphisme réaliste, tout en lavis et crayonné noir et blanc, comme de vieilles photographies usées, le fond des vignettes est légèrement jauni, comme si ces images étaient restées longtemps au fond d‘un tiroir, le choix d’un papier épais, texturé et pas parfaitement blanc accentue encore tous ces effets. Ce monde paraît pourtant totalement réaliste dans les premières pages et on découvre au fur et à mesure des aspects de plus en plus futuristes, post apocalyptique, ça va crescendo pour devenir totalement fantastique, lyrique, paradoxal, onirique, une lecture vraiment surprenante, déconcertante, j’ai adoré.
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Le divin scénario démarre avec Gabriel en route vers Marie....seulement voilà, notre Archange/personnage principal ne prend pas sa mission très au sérieux et ça se voit. De panthéon en panthéon, de légendes en légendes, de romans en romans, il promène ses ailes auprès des plus célèbres damoiselles de l'histoire humaine, sans jamais trouver la bonne. Cela se lit avec beaucoup de plaisir, il faut bien le dire, surtout que le dessin est réellement épatant, un trait très expressif sans être trop chargé, de toute beauté.
Ensuite, il faut bien avouer l'histoire finit par tourner un peu en rond, faute d'une chute possible: le défaut du divin scénario est que dès le début, il garde le décorum de l'Annonciation, mais oublie complètement l'idée derrière, alors évidemment, ça sonne un peu creux.
Un agréable moment de lecture ceci dit, et vraiment un beau graphisme.
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Une BD pour le moins originale et TRES drôle ! J'ai même du mal à la raconter tellement elle est farfelue mais, sans rentrer dans les détails, elle nous explique comment Dieu a envoyé Gabriel pour faire de Marie la mère de son fils et on suit ce dernier dans son périple pour retrouver Marie au bon moment et au bon endroit.
Durant son voyage nous rencontrons des divinités, des personnages de contes ou encore des personnages historiques. L'Histoire se réécrie avec énormément de clins d'oeil à des références contemporaines.
Un peu dans l'esprit Astérix et Obélix mission Cléopâtre, vous voyez l'idée ?
Je recommande, elle détend beaucoup !
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Drôle !
Que j’ai ri durant la lecture de ce roman graphique des le début j’ai étais captivée.
nous suivons l’aventure de l’ange Gabriel, qui est maladroit, séducteur et persévérant.
plusieurs rappels sur les histoires/ comptes connus à de tout les horizons.
Tout ceci avec beaucoup de dérisions j’ai adoré.
Petite particularité sur le côté Erotique et Exotique que j’ai grandement appréciée ainsi que cette fin superbe qui se rapproche le plus à mon sens de la vision qu’à la sensualité, sexualité actuelle. ( et probablement celle de l’époque aussi )
le dessin son coloré tres agréable à regarder.
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L'espèce humaine n'étant que violence et haine, Dieu avec l'aide de Luc, décide de faire un enfant avec un humaine et d'écrire... le nouveau testament. Il appelle alors Gabriel qui aura pour mission de trouver la femme idéale.
Il va ainsi rencontrer moult demoiselles telles que Shéhérazade ou Cécile de Volange pour ne citer qu'elles. A qui il va enseigner... l'amour. Mais il y aura aussi des guest stars comme les frères Lehmann ou le Joker dans des situations plus cocasses les unes que les autres.
Religieusement incorrect et truffé de références, le rythme du livre permet de faire passer le fait que les histoires soient redondantes du fait même du scénario.
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Une bd que tout homme devrait offrir à la femme qu'il aime. Et vice versa.
Je serais étonnée que les auteurs ne se soient pas inspirés de "La Jetée" de Chris Marker, par le ton de la narration, la construction du récit, l'idée de destruction, et même le caractère photographique des dessins.
C'est d'ailleurs mon seul regret: le sentiment ici et là que les expressions des personnages sont des reproductions de poses photographiques. Cela m'avait beaucoup gênée chez Shaun Tan.
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J'avoue avoir choisi ce livre par sa seule couverture et son titre. Après l'avoir feuilleté quelque peu la découverte des splendides dessins et des couleurs à confirmé mon choix.
Cependant, dès les premières pages, l'histoire onirique et divine qu'elle laisse présager est remplie d'anachronisme, de second degré, d'autodérision, d'humour grinçant, bref ça décoiffe.
J'avais un peu peur du mélange et pourtant une fois commencé, je me suis laissé embarquer dans cette folle aventure à travers le monde et le temps, sans réussir à m'arrêter.
Dieu, lassé des hommes et de leur autodestruction décidé d'engendrer un fils comme dernier recours et surtout pour faire le boulot à sa place. Il décide donc d'envoyer sur terre l'ange Gabriel, aider d'un divin GPS et de l'esprit-saint, afin de trouver Marie, la compagne idéale, citée dans le Nouveau Testament, la nouvelle création des scénaristes divins.
Un périple riche en péripéties, ou Gabriel rencontrera en autre une sirène accro à Ulysse, Izzy-Djet le Djinn du transport, une Shéhérazade qui ne sais laisse pas marcher sur les pieds par son tyrannique mari, le temps d'une pause pizza en Italie d'y rencontre Dante le poète incomprise, la "jeune fille lisant" en chair et en os qui l'entraîne vers d'étranges "liaisons dangereuses", une "Emma Bovary dans l'âme", et encore d'autres peintres, écrivains, actrices...
Et Marie dans tout ça où se cache t'elle ?
Une route qui croisera également la route de Satan, mais l'âge Gabriel n'est jamais loin pour donner un coup de main. Mais Gabriel ne semble avoir besoin d'aucune aide pour succomber à toutes les tentations et péchés capitaux qui croiseront sa route.
Rousseau, Rimbaud, Gainsbourg, Baudelaire, Flaubert, Eddy Mitchell, Bob Kane, Marquis de Sade, Stromae, Fragonard...les références sont myriades et hétéroclites, autan que les détails apparents ou subtilement dissimulés.
Une étrange mais étonnante aventure !
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Un récit plein de bonne humeur, sourire assuré pour tous, peut-être rire pour certains ; j'ai trouvé cette lecture plutôt instructive, le ton bienveillant.
Le graphisme m'a beaucoup plu, en adéquation avec le scenario original, raffinement et délicatesse sont au rendez-vous.
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« Le divin scénario » n’a rien de divin ! Hélas, il est même plutôt médiocre ! Quand est-ce que l’on comprendra que le scénario c’est le nerf de la BD ? Il ne suffit pas de faire des dessins léchés pour qu’une BD soit réussie. Le dessinateur a réussi une belle prouesse graphique : 176 pages c’est un travail colossal, un joli travail sur le plan de la couleur, mais c’est fort dommage qu’il n’ait pas visé plus haut sur le plan du scénario.
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une mise en abime étourdissante
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