Pour certaines personnes, il y a ceux qui sont acteurs de leur vie, et il y a ceux qui la subissent.
Même parmi mes amis, j'entends parfois ce genre de raisonnement simpliste, que si vous subissez votre vie, c'est que vous êtes un faible, que vous manquez d'esprit d'initiative...
Pour ma part, je n'ai rien choisi. Les éléments les plus importants de ma vie sont les résultats de non-choix.
Les médias veulent éternellement nous faire croire que « si on veut, on peut ».
Personnellement, j’ai voulu, j’ai pas pu.
J’ai peur de moi, de la vie et des autres, même si je ne vis pas dans une tour d’ivoire.
Il est difficile, parfois, de trouver une définition satisfaisante de soi quand, pour la plupart des gens, vous êtes un « planqué », un « parasite », un « assisté » ... qu’on vous a mis sur la touche.
Mais moi, je me suis volontairement mis sur la touche.(...)
Suis-je pour autant un raté ?
Le sens de ce mot n’est plus négatif pour moi. Les médias veulent éternellement nous faire croire que « si on veut, on peut ».
Personnellement, j’ai voulu, j’ai pas pu.
Je parle d'une vraie sorcière qui vivait dans ma rue. Elle distribuait du nougat "avec-une-drôle-d'odeur"... Ma mère m'avait mis en garde contre cette femme, et du coup, elle me faisait peur.
Pourquoi une vieille dame donne-t-elle des friandises périmées aux enfants du quartier ?
Pourquoi associe-t-on toujours la laideur et la gratuité des actes à de la perversité et à de la méchanceté satanique ?
Eh oui, je suis "libre" depuis neuf ans, et je ne saurais dire encore aujourd'hui s'il était nécessaire que je sois interné en HP.
À vrai dire, mes états nécessitaient certainement une intervention médicale, mais était-elle appropriée ?
Ces camisoles chimiques sont elles indispensables ?
En quoi peut-on affirmer qu'un patient est soigné ou aidé ?
Doit-on toujours passer par l'oppression ou la violence ? N'y aurait il pas d'autres moyens de soigner un malade mental ?
Ce n'est pas un vide du même ordre que le désespoir ou l'épuisement, c'est un vide qui "accueille".
Le vide est une absence.
Le vide est un appel à la distanciation de soi, à l'accueil et à l'écoute de l'autre.
Être vide, c'est avoir fait de l'ordre. C'est avoir jeté le superflu pour se consacrer à l'essentiel. L'essentiel étant toujours concentré et dense, à la manière des trous noirs.
Aujourd'hui, je continue de chasser non pas mes démons mais ce qui m'est parfaitement inutile ou nuisible..Et Dieu sait si le monde nous inonde de toutes ces vanité, superflues par définition.
La maladie psy commence avec le manque de sommeil. C’est ma psy qui me l’a dit…
(p. 62)
J'ai grandi et passé toute mon enfance dans une petite bourgade lugubre de Lorraine, qui avait des relents de village sous l'inquisition.
Avec ses commérages, son église et ses gens qui vont à la messe chaque dimanche.
Avec ses enterrements réguliers auxquels mon père se rendait comme d'autres vont au théâtre.
Ces enterrements qui alimentaient encore les commérages :
Y avait-il du monde ?
Les enfants avaient-ils pleuré ?
Le mort avait-il des amis ?
Le cercueil était-il en chêne ou en vulgaire pin ?