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Citations de Jacques-Olivier Bosco (148)


Il avait l’habitude des filles de luxe mais aucune n’avait jamais eu la sensualité de cette « bomba ». Elle puait le sexe à fleur de peau. Cela provenait, sans doute, de son côté populace et sale. Ses cheveux étaient teints en blond à l’eau oxygénée et son maquillage bon marché s’étalait grossièrement sous ses yeux qu’elle avait grands et marron, semblables à ces personnages de mangas japonais. Mais plus que tout, sa poitrine obnubilait le regard. On avait envie de se saisir d’un de ses seins comme d’un levier de vitesse. Le levier de vitesse d’une Ferrari.
Il aurait pu la remonter dans son bureau mais cet idiot s’était laissé embobiner à la suivre dans un hôtel qu’elle connaissait. Tenu soi-disant par sa mère, le coup classique pour attendrir et rassurer le client.
Par un drôle de hasard, un taxi miteux avait surgi devant eux à la sortie du café, et la fille s’était laissée peloter les seins et le cul tout le long du trajet tout en lui tirant sur le sexe, Federico avait une barre à mine entre les jambes et transpirait du cerveau tant il était excité. La pute promettait.
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Elle fit semblant de tomber dans le panneau et de vouloir le frapper de son pied gauche entre les jambes, avant de pivoter à la vitesse d'une mangouste et d'envoyer son talon droit lui balayer la gueule et lui écraser le nez. Peine perdue, il l'avait déjà cassé. Elle aurait tapé un pylône, cela aurait été la même chose.
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Bien sûr, chaque rabatteur rêvait de prendre la place d’un guetteur, qui lui-même rêvait de faire sauter le revendeur et ainsi de suite. Mais les règles étaient strictes, celui qui voulait « faire le malin » avait droit à un tabassage à coups de batte de baseball ou à un « fumage en travers de la gueule » avec un calibre à grenaille. Les places étaient chères, et seuls ceux qui avaient été en cabane et n’avaient pas parlé avaient les meilleures. De fait, le passage en prison était prisé chez les jeunes de ces bandes, de plus, il leur permettait de se faire des relations. Provoquer la police, enfreindre volontairement la loi, se faire arrêter et prendre un plaisir fou à se foutre de la gueule des flics qui vous interrogent avant de passer en jugement et, en cas de multirécidives, plonger pour quelques mois, c’est ce à quoi aspirait chaque membre de ces organisations. Ils étaient ici chez eux, et savaient que, quoi qu’il advienne, ils y reviendraient.
Et les flics, de plus en plus désabusés, le savaient, eux aussi…
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Sans savoir ce qu’il faisait, il se dirigea droit vers le bureau de sa secrétaire et s’arrêta devant la femme.
— Laissez Carla, je vais la recevoir… lâcha-t-il.
Lise Duart croisa le regard du « commissaire » et sentit une décharge lui secouer le corps. Quelque chose dans les yeux de cet homme la ramenait à la violence, à la peur, mais aussi, à son fils, Louis. Proche de la dépression nerveuse, elle le mit cela sur le compte de son attente depuis trois jours. Mais, à partir de cet instant, un arrière goût d’inachevé, de déjà-vu, ne la quitterait plus.
— Mon… Monsieur… ? balbutia-t-elle, comme on respire après une longue apnée.
— Commissaire Gabriel. Je remplace le commissaire Dumont. Heu… venez avec moi.
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Quatre mois après s’en être évadé, Gosta Murneau garait sa Triumph Bonneville sur le trottoir en face du commissariat de Saint-Denis, « en France », comme disent les rappeurs du coin. Il resta un long moment, son casque vintage à la main, à observer les allées et venues de la flicaille. Son regard scrutait leurs flingues à travers les épaisses lunettes noires qui lui barraient le visage, ses nerfs se tendant par instants comme des élastiques. Il avait un plan, c’était vrai, mais il avait aussi une nouvelle gueule et n’en maîtrisait pas encore les avantages, bref, il avait tendance à l’oublier. Mais il fallait quand même qu’il accomplisse sa mission. Ses yeux se levèrent jusqu’à la fenêtre du deuxième étage, là où il avait vu Fabiani pour la dernière fois, mais là aussi, où se trouvait le rapport avec le nom du traître inscrit en bas de page. Sagement rangé dans un classeur métallique dans le bureau du commissaire…
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Et enfin, timide, attendant son tour… Lino. L’ami, le frère de sueur, de larmes et de sang. Aucun des deux ne savait lequel avait le plus de fois sauvé la mise à l’autre. Ils s’étaient connus à douze ans, au CR de Poissy. Lino arrivait de Corse, un petit village près de Ponte-Leccia où toute sa famille avait péri dans une succession de vendetta. Silencieux, costaud – bras comme des piliers, pas très grand mais massif, compact, au cou de taureau et aux oreilles décollées –, il ne souriait pas, sauf, parfois, avant de tuer quelqu’un. Ce qui lui était arrivé en prison. Ces gars étaient des pourritures qui infligeaient des sévices à des plus jeunes, c’est pour cela qu’il souriait.
Plus tard, il y était retourné, en Corse.
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Linda répond par un petit sourire moqueur avant de changer de sujet :
— Je suis curieuse de connaître ta maladie, t'as l'air... normale.
C'en est presque vexant. Anne-Lise rétorque :
— Et toi, c'est quoi ton problème ? T'as treize ans et tu veux te faire sauter ?
Linda découpe délicatement un radis en deux avant de le porter à sa bouche. Elle attend d'avoir avalé sa bouchée avant de répondre :
— On est toutes pareilles, on a toutes besoin d'amour. Mais on est différentes. Au début, quand t'arrives ici, tu te dis que non, c'est pas vrai, ce sont les autres qui sont différentes. Tu es là, tu essayes de te montrer, tu crois que tu vas plaire parce que t'es entourée de plus tarées que toi. Mais tu vas vite voir que c'est faux. On nous rejette, on nous déteste, et tu sais pourquoi ? Parce qu'on fait peur. Même toi, Snoopy, je suis sûre que tu leur fous une trouille terrible, aux gens du dehors. Pour l'instant, t'as pas envie de te faire vomir, ou de te scarifier, ou je ne sais pas ce que tu peux faire, mais ça va revenir. On est différentes, c'est la seule vérité, et on nous juge pour ça.
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— Jeanne, vous ne pourrez pas fuir éternellement.
— Si, ma petite Lise, je vais disparaître, et tu sais pourquoi ? Je ne t'ai pas dit en quoi Lucas était chef instructeur ? Cela va te plaire. Il est spécialiste en close-combat, tout comme toi. Maintenant, si tu le permets, j'ai un avion à prendre. Lucas, mon choupinet, tu me rejoins dès que tu as fini ?
La jeune brute se tourna vers sa mère, le regard empli de douceur.
— Oui, mamounette.
Puis il pivota vers Lise. Toute trace de tendresse avait fui ses traits. Il se tassa légèrement, sans quitter Lise des yeux, et de la main droite récupéra un couteau de commando dans une gaine glissée à l'intérieur de sa ranger.
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Lise aspire un grand coup et ouvre les yeux, juste au moment où le gros pousse un gémissement. Elle se prend une giclée chaude et gluante en plein visage. Mais elle sourit quand même. Elle a trouvé le morceau : « A Song for the Dead ». La rythmique lourde et frénétique de la guitare électrique s'accorde aux pulsations de ses artères.
Elle se redresse. Le vieux cesse de tirer sur ses bottes : il la regarde, les yeux déformés par la peur. Repliant les genoux, Lise lui balance ses deux pieds dans le visage. Elle se tourne vers le gros, le long et lourd solo de batterie qui lance la chanson déboulant dans son crâne. Il est en train de refermer son pantalon. De ses poignets attachés elle ramasse la barre de fer sur le sol et la lui enfonce dans l'œil gauche.
— Aaaaaaaaaaaaaaaaaah !
Le sang gicle de l'orbite percée. La voix du chanteur entonne son lugubre couplet : « That's a study of dying ».
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Il tendit le bras, appuya sur la touche haut-parleur en jetant un regard entendu à Lise, et approcha le combiné de son oreille.
— Pierre Boisfeuras à l'appareil.
Une voix traînante répondit :
— Je sais pour notre ami, mais cela ne change rien. Vous êtes toujours deux sur ma liste.
Boisfeuras devint livide. Sa main tremblait légèrement quand il raccrocha. Lise n'avait jamais vu son parrain aussi troublé.
— Qui c'était ? demanda-t-elle.
— Personne, sans doute un de ces hommes dont je t'ai parlé. Des menaces...
— Tu le connaissais.
— Non, je te dis.
Lise se remit à crier :
— Si, je l'ai vu à ton regard ! Dis-moi, parrain, je peux t'aider !
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Elle voyait l'homme chuter et s'écraser comme une merde. Qu'est-ce que ce serait bon !
— Lieutenant Lartéguy ! Bon Dieu !
Lise releva les yeux pour accrocher ceux, vibrants d'indignation, d'Antoine Martignon, substitut du procureur au pôle judiciaire de Paris. Il était planté dans les escaliers, accompagné de Paulette et de Brigitte : ses deux amies et partenaires étaient pétrifiées. Les flics, ses collègues de la Scientifique, les voisins, tous la fixaient du regard, épouvantés. Elle ne sentait même pas le poids de ce con de Georges au bout de ses bras.
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Lise avait appliqué la Méthode. Elle savait frapper sans tuer, faire souffrir. Des années que cela durait, mais elle ne le supportait plus. Même si ses victimes étaient des bourreaux et des pervers, elle se sentait sale, coupable, et elle ne voulait plus mentir.
Pas à Solveig.
La décision de ne plus employer la Méthode coïncidait avec leur rencontre, mais aussi avec ce qui était arrivé à sa nièce, Jade.
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— Celle-là, elle monte avec moi ! Roger, mets l'autre dans la salle de bains, elle est couverte de boue, faut qu'elle se lave. Et fais gaffe, c'est une fugueuse.
Linda tourne la tête vers Anne-Lise : celle-ci est horrifiée.
— Non, pas la salle de bains !
Mais Roger est un costaud, il la tracte brutalement et disparaît avec elle dans l'autre pièce. Linda entend son amie répéter : « Pas la salle de bains ! », et elle se met à grelotter, alors que l'homme la propulse dans les escaliers.
— Grimpe !
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Ahmed ne put s'empêcher de demander :
— Comme si on lui avait sucé le sang, c'est ça ?
Un vertige envahit Lise. Quels étaient ces monstres capables de revenir sur leurs pas pour abattre froidement un serviteur de l'État ? Et qui torturaient et assassinaient une jeune femme ?
Des hurlements de sirène et des gyrophares envahirent le petit coin de forêt humide. Ils se levèrent pour se diriger vers la cavalerie qui débarquait. Lise se tourna une dernière fois pour croiser le regard de la femme. Ses yeux au fond bleu clair terrifiés dans la main serrée de la mort.
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Un coup de feu claqua. Lise vit nettement la flaque de sang s'échapper du visage de son frère alors qu'il s'écroulait. Elle se mit à courir en arrachant le Sig Sauer de son holster, les gendarmes levèrent leurs armes. Tout doucement, la première voiture commença à s'éloigner.
La deuxième était déjà loin quand la troisième arriva dans leur dos.
La vitre arrière se baissa et le canon d'un fusil-mitrailleur apparut.
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Quelque chose continuait de la démanger, comme si des milliers de petits serpents couraient sous la peau. Elle mourrait d'envie de s'allonger et de faire une trentaine de pompes.
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CRITIQUE

Paris - Lise Lartéguy, lieutenante à la brigade criminelle, a été internée, adolescente, par son père suite à des troubles psychologiques.
Elle y a rencontré d'autres filles dans la même situation qu'elle dont une avec qui elle s'est liée d'amitié.
Quand elle est amenée à enquêter sur la mort de l'un de ses proches, les vieux démons ressurgissent......
J'ai retrouvé avec grand plaisir Lise, l'arme fatale de "Brutale".
En voyageant entre passé et présent, on en apprend plus sur ce qu'a vécu ce personnage hors-norme, à la fois bestiale et attachante, les questions restées sans réponses dans le premier tome ayant enfin une explication.
Je redoutais un peu que cette suite soit plus terne et que ça soit juste un bon filon trouvé par l'auteur, mais Jacques Olivier Bosco n'a pas encore mis la pédale douce dans cet opus et ne nous laisse aucun répit.
L'intrigue est intéressante et bien menée, mais ce qui fait tout le charme de cette lecture, c'est le personnage ambigu et fouillé de Lise, fille fragile mais qui vous démolit au moindre regard de travers.
Vous l'aurez compris, un polar noir à ne pas manquer!
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L'HÉROÏNE COULAIT À FLOTS SUR LA VILLE. En ce mois de novembre, on ne comptait plus les overdoses ; elles fauchaient aussi bien les jeunes du quartier de la Fourche que les fils de famille de Saint-Germain. On trouvait de la blanche thaïlandaise comme de la brune pakistanaise, et même une variété de rousse de Birmanie. La PJ avait dû créer un groupe spécial à la brigade des stupéfiants et renforcer les moyens. Le trafic tournait autour de Barbès, Pigalle, jusqu'à Belleville, en passant par les gares de l'Est et du Nord... rien de nouveau sous le ciel de Paname ; la moitié des gars qui y trempaient étaient originaires d'Afrique du Nord.
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Le message se résumait à une phrase, tapée à l'ordinateur en pleine page : « Puisqu'il faut choisir. »
Les mots firent à Lise l'effet d'une gifle. Elle se releva en se tenant au mur. Des images surgirent des tréfonds de sa mémoire. Des visages souriants et couverts de sang, d'autres tordus en masques de souffrance. Son regard tomba sur les corps mutilés. Ses yeux s'imprégnèrent des carotides béantes, se vautrèrent dedans. Elle tituba vers la porte.
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Le mal doit combattre le mal.
Certaines personnes ont perdu toute humanité, elles aiment faire le mal. Les plus abjectes sont celles qui s'en prennent à plus faibles, femmes de leur entourage, enfants proches, celles qui font souffrir par plaisir, qui brisent l'innocence. Les trafiquants de chair humaine, les violeurs, les pédophiles. Ce n'est pas à nous de faire justice. Mais tu es ma fille, et si je dois choisir entre ton bien et cette justice, je n'hésite pas. Comprends-tu ? Tu pourras, tu auras le droit de frapper, mais uniquement ce type d'ordures, pour te soigner, vider cette substance nauséabonde de toi. Cela devra rester un secret, mais si tu dois être mauvaise, au moins que cela rende service à quelqu'un.
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