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Citations de James Dickey (69)


Bobby versa à tout le monde un bourbon bien tassé. Pendant que nous buvions, Lewis alluma du feu à l’abri d’un tas de pierres qu’il avait déterrées sur place ou ramassées autour des tentes. Il avait apporté des steaks. Il fit une flambée, la laissa retomber un peu, puis y posa la viande dans une poêle beurrée.
Le fumet était exquis. Tout le monde se resservit à boire et s’assit sur la rive en regardant briller sur l’eau le feu incertain et têtu. La peur, le parfum d’aventure et la perspective du repas se confondaient en moi. Nous ressentions une sorte de bien-être à savoir que là où nous étions – quoi qu’il se passât ailleurs – personne ne pourrait nous trouver, que la nuit nous entourait et que nous ne pouvions rien y faire.
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Je m’allongeai et me laissai porter par la rivière, vers les cauchemars et les sueurs nocturnes qui viendraient plus tard, pas ici, pas encore.
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Il existe, à la base de la vie humaine, un principe d'insuffisance.

Georges Bataille
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C'est le genre de fantaisie qui prend les pères de famille de temps à autre. Mais la plupart se croisent les bras en attendant simplement que ça leur passe.
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La chute faisait facilement deux mètres de haut et le seul endroit par où un canoë pouvait se faufiler était un entonnoir dans lequel la rivière entière venait se comprimer puis duquel elle jaillissait comme un geyser, propulsée contre les rochers, cognant, fumant, tel un monstre phénoménal enchainé à un roc.
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Je touchai la garde du coutelas que je portais à ma ceinture et me souvins que tous les hommes avaient d'abord été des petits garçons et que les petits garçons avaient toujours exploré toutes sortes de chemins pour devenir des hommes.
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De toute façon, la sodomie est punie de la peine de mort dans cet État. Et sous la menace d'un fusil...
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Quand j'avais fais le chargement, je n'avais pas prêté attention à l'eau de la rivière, mais maintenant j'en avais conscience ; elle donnait la sensation de la profondeur, son mouvement était le résultat des millénaires et de la composition des sols sur des centaines de kilomètres, en amont comme en aval. Il était si bon de se tenir debout au milieu du courant, de le sentir si frais, si divers, si continu, si vital et si libre autour de mon sexe, que je ne pouvais plus m'en arracher.
- Prenons une bière, dis-je.
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Ce sont des braves gens, Ed. Mais ils ont un esprit de clan très prononcé, ils ne connaissent que leurs traditions. Ils n’en font qu’à leur tête, n’importe quoi. Pas une famille qui n’ait un parent en prison : certains pour distillation ou trafic d’alcool, la plupart pour meurtre. Ça ne leur coûte pas grand-chose de tuer. Ça non.
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La nature se dépliait dans le silence. Je me dis que c’était le moment d’avoir peur, et la peur vint aussitôt. Ce qui me saisit le plus, ce fut la magnifique impersonnalité du paysage ; je n’aurais pas cru qu’elle pouvait me frapper ainsi tout d’un coup, ni avec une telle force. Ce silence et ce bruit du silence n’avaient rien à voir avec nous. Ils n’avaient rien de commun avec la petite ville où nous venions de passer, avec son pauvre éclairage dans la nuit de la montagne, ses cafés, ses visages de paysans dans la lueur lasse des fils électriques bricolés sur la place, son unique cinéma où l’on projetait un vieux film qui passait en émission de nuit sur les écrans de télévision de la grande ville.
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La rivière était très froide ; on eût dit qu’elle charriait encore de la neige et des glaçons. Mais c’était une eau merveilleusement limpide et vivante ; elle se brisait autour de vous comme du verre et se ressoudait intacte. Je nageai un peu dans le sens du courant ; j’aurais volontiers renoncé à tout effort humain – j’étais las de tous les efforts surtout les miens – et continué à descendre mort ou vif au fil de l’eau.
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- Pourquoi ça ne se passerait pas bien ?
- Ça se passera bien, mais on ne peut jamais savoir. Ecoute, si je pensais qu'il y avait le moindre danger, je n'irais pas. Crois-moi, je n'irais pas. C'est juste l'occasion de s'aérer un peu. Et il paraît que les montagnes sont vraiment splendides en cette saison.
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- Je crois juste, que tout ça finira par se jouer autour du corps humain, une fois pour toutes. Je veux être prêt.
- Tout ça quoi ?
- Toute cette histoire d'espèce humaine. Je crois que les machines finiront par tomber en rade, que le système politique finira par s'effondrer et que quelques hommes gagneront les montagnes pour repartir de zéro.
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Je veux bien descendre quelques rapides avec toi et boire un verre de whisky autour d’un feu de camp. Mais je me fous de ces montagnes comme de ma première culotte.
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Ici non plus il n’y aura pas de témoins ; personne ne le saura jamais ; tu peux lui faire ce que tu veux ; rien n’est trop terrible. Tu peux couper les organes génitaux dont il s’apprêtait à se servir sur toi. Tu peux lui trancher la tête en regardant droit dans ses yeux ouverts. Tu peux le manger. Tu peux satisfaire n’importe quelle envie – et je guettais attentivement cette envie ; j’étais prêt à la satisfaire quelle qu’elle fût.
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« À ce qu’il paraît, […], c’est le genre de fantaisie qui prend les pères de famille de temps à autre. Mais la plupart se croisent les bras en attendant simplement que ça leur passe. » (p. 9)
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- Tu es prêt, hein ?
- Oui, je crois. Psychologiquement, c'est certain. Parfois, j'ai l'impression d'avoir vraiment hâte. La vie qu'on a est si merdique et si compliquée que ça ne me dérangerait pas qu'elle se réduise très vite à la simple survie de ceux qui sont prêts à survivre. J'ai sans doute réellement chopé la folie de la survie, le vrai grain. Et pour tout te dire, je ne pense pas qu'on soit très nombreux comme moi. La plupart des autres pourront peut-être hurler et s'arracher les cheveux, ils sont éventuellement prêts pour telle ou telle forme de violence hystérique, mais je crois qu'ils ne seraient pas trop mécontents de laisser tomber et d'en finir.
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Je ne pourrais le tuer qu'à l'unique condition qu'il fasse le raisonnement que j'avais supposé qu'il ferait. Non pas à peu près : il fallait qu'il fasse exactement le même raisonnement. Il allait falloir que nos esprits fusionnent.
Avant qu'il y eût tout à faire il n'y eut plus rien à faire. Son cerveau et le mien se découplèrent et s'éloignèrent, et d'une certaine manière j'en éprouvai de la peine. Je ne m'étais jamais uni à l'esprit d'un autre homme pour penser ainsi à des questions de vie ou de mort, et cela ne m'arriverait plus.
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- (...)Je vis au jour le jour. J'ai toujours été comme ça, je crois. Je ne suis pas un grand directeur artistique. Je ne suis pas un grand archer. Ce que j'aime surtout, c'est glisser. Tu sais ce que ça signifie, glisser?
- Non, tu veux que je devine?
-Je vais te dire. Glisser, c'est éprouver l'antifriction vivante. Ou plutôt non, glisser, c'est vivre par antifriction. C'est trouver une chose modeste que tu peux faire, puis bien huiler cette chose. Des deux côtés. Glisser, c'est prendre un shoot de réconfort.
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La rivière et tous les souvenirs qui y étaient reliés en vinrent à m'appartenir en propre, comme jamais rien ne m'avait appartenu dans tout le reste de ma vie. Elle ne coulait désormais que dan ma tête, mais elle y coulait d'une manière qui semblait immortelle. Je la sentais - je la sens - en différents endroit de mon corps. D'une manière assez bizarre, cela me ravit qu'elle ait cessé d'exister et qu'elle soit mienne. En moi elle vit encore et elle continuera à vivre, verte, rocheuse, profonde, rapide, lente et d'une splendeur surpassant toute réalité, jusqu'à ce que je meure. J'y avais un ami. Il était mort pour moi, d'une certaine façon. J'y avais un ennemi.
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