Born to Kill (1947), un film américain réalisé par Robert Wise, avec Claire Trevor, Lawrence Tierney. Extrait.
Du sang neuf en échange du vieux, pensa Pearce. L'argent peut tout acheter.
- Un peu plus vite dit-il.
L'infirmière desserra un peu le serrage inférieur. Dans le flacon de sang, le niveau de l'élixir de vie baissa plus rapidement.
La vie coulait. Donnant des forces vives à la vieillesse.
Le vieil homme respira profondément. Sa poitrine se souleva plus aisément.
Pearce scruta le vieux visage, le nez en bec d'aigle, les lèvres minces et livides, cruelles même dans leur pâleur. Une vie nouvelle, peut-être. Mais rien ne peut inverser la longue érosion du temps. Les corps vieillissent. Rien ne peut leur rendre la jeunesse.
Le corps de Cartwright fabrique des anticorps contre la mort elle même. Son système circulatoire est constamment rajeuni ; avec une nourriture abondante, ses cellules restantes ne meurent jamais.
[Tirée de "Le don"]
Réel, irréel. Les mots ont perdu leur sens. Dans l'univers de la magie, tout a une signification : tout joue le role de quelque chose d'autre.
- Les psychologues intuitifs comme le Sénateur étaient plus capables que les scientifiques. Mais il est toujours plus aisé de rendre les hommes fous que de leur faire entendre raison.
Tandis qu'il s'écartait du spectacle de meurtre gratuit et de destruction imbécile, le sentiment de son impuissance lui emplissait aigrement la gorge. Un adolescent, un écolier encore, le dépassa en courant. Il tenait un 22 long rifle.
- Est-ce que j'arrive trop tard? cria-t-il.
Il n'attendit pas de réponse. Voyant les bâtiments en feu et les silhouettes noires qui couraient entre eux, il épaula et tira.
- J'en ai eu un! exulta-t-il - J'ai eu une tête d'œuf!
John Wilson, tête d'œuf, s'éloigna
"Tout meurt", a poursuivi Pearce sans s'arrêter. "Des arbres, des planètes, des soleils. . . c'est naturel, inévitable. . . ."
[Tirée de "Le sang neuf"]