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Citations de James Lovegrove (147)


Un dernier rayon le sépare du coeur du bâtiment : la Confiserie, paradis des enfants aux dents gâtées, enfer des dentistes honnêtes. Des sucres d'orge s'y élèvent jusqu'au plafond, des bocaux géants de bonbons et de caramels y sont alignés contre les murs, des pyramides de truffes faites à la main attendent, sur des étagères réfrigérées, d'être choisies, emballées et pesées. Des poignées de sucettes trônent sur les comptoirs comme des bouquets de fleurs aux couleurs criardes, des cordes de réglisse tressée sont enroulées comme des câbles électriques, des rochers en chocolat - noir et blanc - sont enveloppés dans de la Cellophane. Des bonbons à la poire, des bonbons acidulés, des bonbons de toutes sortes vendus au kilo. Des étalages de gelée polychrome à faire mourir d'infarctus un caméléon. Des rectangles de caramel au beurre, des triangles de nougat, des briques de pâte d'amande. Des pastilles à sucer, des gommes à mâcher, petites ou géantes. Et puis il y a le chocolat. Du chocolat noir comme la nuit ou blanc comme le lait, avec toutes les nuances de marron existantes. Amer, sucré, doux-amer, criblé d'éclats de noisettes, de raisins secs, d'éclats de noisettes ET de raisins secs. Des carrés de chocolat petits comme des dés, ou gros comme des pierres tombales... L'air est tellement saturé de sucre que le simple fait de le respirer peut vous faire tomber dans un coma diabétique.
Au delà de la Confiserie, Frank arrive à destination, atteint le but de ce périple en direction sud-est du gigastore : l'esplanade en forme de cerceau qui entoure la Ménagerie.
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Un livre n'est pas vendu avec un mode d'emploi. Un livre n'à pas constamment besoin de mise à jour. Un livre n'est pas dépassé après quelques années d'utilisation. Un livre ne "plante" pas et ne demande pas à être "redémarré". Un livre ne peut pas être accidentellement effacé si l'on appuie sur une touche interdite, ou parce qu'il se trouve trop près d'un champ magnétique.
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"Certes, on peut choisir d'ignorer un témoignage, voire deux, sur des manifestations spectrales... mais une demi-douzaine ? Dont un témoignage visuel venant d'une source aussi inattaquable , qui plus est ? Il se passe forcément quelque chose. C'est pourquoi le lendemain soir j'ai pris sur moi d'aller mener mon enquête.
- Vous êtes courageux, commentai-je.
Shadrach fit peu de cas de mon compliment.
- Vous savez désormais que les mystères m'intriguent. C'en était un, et dans ma propre maison. Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir.
- Et avez-vous aussi rencontré le fantôme ? demanda Holmes.
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Holmes, Gregson et moi fîmes involontairement un pas en arrière.
Les yeux exorbités, dans une gerbe de postillons, Stamford répéta son exclamation incompréhensible :
- Fhtagn ! Ebumna fhtagn ! Hafh' drn wgah'n n'gha n'ghft !
- Qu'est-ce donc ? Fis-je dans un souffle. S'agit-il seulement d'une vraie langue ?
- Aucune idée, répondit Gregson. Il a passé la matinée à débiter le même charabia. Quelqu'un pensait que c'était peut-être un dialecte de Cornouaille, ou du gaélique. Quelqu'un d'autre a pensé au gallois, mais j'ai fait venir notre résident réfugié du Pays de Galles, l'inspecteur Athelney Jones, pour qu'il écoute ça, et il dit que ce n'en était pas.
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Junior Brenneman poussa plusieurs jurons, et son père se signa et but une rasade à sa flasque, mais il y avait sur leurs visages, et, à un moindre degré, sur celui de Charley, une stupéfaction qui paraissait l'emporter sur toutes les autres considérations.
- Mon Dieu, fit le commandant en se grattant derrière la tête. M. Whateley, il y a longtemps d'ça, quand vous m'avez dit que vous comptiez ram'ner des curiosités biologiques, ben, je r'connais que je n'étais pas convaincu. J'croyais qu'c'était qu'des âneries, mais bon, vous m'avez bien payé, alors quelle importance ? Mais là, maint'nant que j'vois c'que j'vois d'mes propres yeux... Cette chose, Barnum vendrait sa mère pour l'avoir.
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Holmes l'admettait : sa carrière de détective conseil n'avait pas pris un départ éblouissant. Jusque-là, il n'avait eu qu'une poignée de clients, qui lui avaient apporté quelques "jolis petits problèmes" comme les meurtres de Tarleton, l'affaire de Vamberry le marchand de vin, la singulière affaire de la béquille en aluminium, et Ricoletti au pied bot et son abominable épouse. Il y avait aussi eu l'énigme nettement plus fascinante impliquant Reginald Musgrave, ancien camarade d'université de Holmes, et concernant un étrange cérémonial connu sous le nom de Rituel des Musgrave. Et comment pourrait-il oublier l'insolite aventure de la main momifiée dans le grenier du Gloucestershire ? Ces affaires lui avaient apporté les revenus nécessaires à l'entretien du corps et de l'âme, et lui avaient donné à penser qu'il avait raison de poursuivre dans la carrière qu'il s'était choisie.
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"Je savais que j'avais raison, mais pour la police, et selon les apparences, je n'avais, comme vous le dites, qu'une théorie. Et une théorie sans preuves irréfutables pour la corroborer est aussi solide et crédible qu'une aile vaporeuse de fée."
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Mon regard fut attiré par une véritable aberration : une méduse dont l’épaisse enveloppe grisâtre était parsemée de globules saillants. Des organites ou des polypes, pensai-je en me penchant pour étudier la chose de plus près.
Tout à coup, la fissure qui fendait l’une des sphères s’ouvrit et révéla un œil.
Je fis un bond en arrière en poussant un cri d’effroi. Dans ma surprise, je percutai l’un des plus gros récipients, qui se balança sur son étagère, le formaldéhyde éclaboussant l’intérieur. Haletant, je le rattrapai et le remis d’aplomb.
Holmes ricana d’un air sombre.
— Qu’est-ce qui vous effraie tant ?
— Cette… cette espèce de méduse abjecte, expliquai-je. Elle a ouvert l’œil. Elle… elle m’a regardé.
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N'est pas mort ce qui à jamais dort,
Et au fil des âges peut mourir même la mort.
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Parce qu'ils se déroulent dans une machine, les loisirs numériques sont nécessairement froids et cliniques, car dépourvus de dimension tactile, d'humanité. Alors qu'un livre est un objet chaud et vibrant, qui ne peut dissimuler son âge, qui porte avec fierté les marques de son propriétaire - plis, empreintes digitales, pages cornées. Quel est, en plus d'un bon feu de cheminée et d'un verre de vin ou d'une tasse de chocolat chaud, cet accessoire indispensable à toute soirée d'hiver réussie ? Un ordinateur ou un livre ? Un assemblage de plastique, de silicone et de câbles qui nous montre des images et des textes formatés et prémâchés, ou la pensée patiemment construite d'un auteur, livrée directement, sans détour, au moyen de mots imprimés ?
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"Qui veut avoir sa réussite doit se montrer particulièrement prévoyant en toutes circonstances. On ne peut avoir sa réussite sans beaucoup prévoir le moindre de ses actes."
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"_C'est valable pour nous quatre. Pour le pire et pour le meilleur, nous sommes des conscrits dans une guerre qu'il va nous falloir mener en secret, sans que le public en entende jamais parler. Car le civilisation repose sur l'hypothèse que l'univers a de bonnes dispositions envers l'humanité, qu'il est créé dans le but de noua avantager. Imaginez le bouleversement que cela provoquerait si les gens apprenaient qu'il n'en est rien."
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Un bon homme d'affaires doit être dépourvu de conscience. Et Thurston est un excellent homme d'affaires.
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C'est....ainsi que la plupart des gens, et pas uniquement les Technoides, considèrent les livres : comme de simples articles faits de pâte de bois,obsolètes,redondants,morts. Du bois mort. De plus en plus,les gens font leur éducation via les médias électroniques ,les écrans et les moniteurs remplaçant le théâtre de l'esprit et l'arène de l'imagination.
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— Œil de triton et orteil de grenouille, hein ?
— Plutôt salpêtre et teinture de myrrhe. Ce n’est pas de la magie, Watson, c’est de l’alchimie. Vous pouvez trouver la distinction ténue, mais elle est importante. L’alchimie est l’ancêtre de la chimie moderne, et les deux ont bien plus de points communs qu’on pourrait le croire.
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Dans un même mouvement à la fluidité redoutable, il dégaine son arme d'une main et de l'autre, extrait de son portefeuille l'étui en velours de son Iridium. Il sort la carte de son fourreau et l'insère dans le lecteur placé sous le canon. Une diode verte s'allume et le pistolet cesse d'être un simple assemblage de pièces métalliques inertes, pour devenir une machine à tuer prête à mordre dans la chair humaine. Franck la présence des treize balles qui, dans leur chargeur, sous son point serré, attendent impatiemment d'être enfin libérées. Il se rend alors compte qu'il tient la mort dans ses mains.. Qu'il détient un pouvoir insensé : celui de toucher cet homme à distance, de le changer, de lui faire abandonner son statut d'être humain pour celui d'amas de viande anonyme. C'est effrayant et c'est excitant à la fois. Excitant parce-qu'effrayant, effrayant parce-qu'excitant.
Il arme l'engin de mort – clanck ! - et tend le bras. L'arme et le membre ne font plus qu'un. Comme on le lui a enseigné. Le pistolet doit devenir une extension de son propre corps. Un nouvel organe. Un souvenir ou plutôt le souvenir d'une sensation revient alors à sa mémoire. Il se rappelle l'époque où son arme n'était qu'un poids mort sous son aisselle gauche. Un corps étranger qui, de temps à autre, pour se faire remarquer, cognait avec un bruit mat contre son Sphinx. Il se rappelle,comme il se rappellerait un nom depuis longtemps oublié. Voilà ce qu'il doit faire s'il veut conserver son style de vie Iridium. Le prix ultime à payer. Réveiller ces quelques hectogrammes d'acier huilé...
Sa main gauche se lève et vient assurer et affermir sa prise.
Il vise et met sa cible en joue. Ses jambes sont légèrement écartée pour plus de stabilité. Viser pour blesser, l'épaule ou la cuisse.
Il prononce la formule dictée par la loi :
- Arrêtez-vous où je serai dans l'obligation contractuelle de tirer.
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Harrowby semblait confiant quant à notre destination, mais tout de même ! Des cités perdues sous terre. Des livres sur des cultes religieux morts de longue date. Et par des auteurs allemands, par-dessus le marché !
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Je me grattai la tête.

— Je suis perdu.
— D’aucuns diraient que c’est l’état naturel du docteur John Watson.
— Vous êtes dur.
— C’est vrai. Je vous présente mes excuses, mon vieil ami.
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"_Mais le christianisme, au long de son histoire, a eu pour habitude de s'approprier des sites d'une grande importance préchrétienne, termina Holmes. Depuis toujours, et c'était particulièrement le cas dans ses débuts, l'Eglise rase des sanctuaires, des temples et d'autres lieux considérés comme sacrés par des cultures païennes, et construit ses propres édifices sur leurs ruines. De même, cette religion s'est approprié les fêtes païennes. Ainsi, les saturnales ont donné Noël, et Samhain, la veillée de la Toussaint. De cette façon, le christianisme naissant a affirmé sa domination en supplantant les traditions et lieux de culte de ses rivaux, si bien que leurs fidèles en étaient réduits à aller accomplir leurs rites ailleurs, ou à se convertir."
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Le plus ironique est qu'au moment où je commençai à travailler sur Une Etude en rouge, sept ans plus tard, sa conception du monde avait pour ainsi dire changé du tout au tout, si bien qu'il soumit à la publication un manifeste auquel il n'adhérait plus dans la vie. Il en va de même avec toutes les chroniques que j'ai publiées sur ses aventures. Ensemble, à travers cinquante-six nouvelles et quatre romans, Holmes et moi oeuvrâmes de conserve pour tisser une extravagante toile de mensonges visant à rassurer le grand public et à dissiper les soupçons concernant la nature authentique et dérangeante de ses affaires. Je ne me sens nullement coupable.C'était ce qu'il y avait de plus avisé à faire , une imposture pour le bien de la majorité.
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