Depuis le fond des temps, sa race s’était prémunie contre toutes les calamités que le bon Dieu envoie au pauvre monde. Un rayon de l’armoire était rempli de remèdes éprouvés : queues de cerise pour distendre la vessie ; herbe de millepertuis contre les ballonnements ; romarin contre la faiblesse cardiaque ; fleurs de sureau et de camomille contre les coliques ; fleurs de foin à prendre en bains de pieds contre les maux de dents ; pétales de lys conservés dans l’huile pour les blessures… Un brin de bruit bénit au-dessous du crucifix protégeait la maison des incendies et de la foudre ; en cas d’orage, on en faisait brûler une ramille. – p.16