Jean-Baptiste Rendu

En réalité, l'exemple de cette reine au comportement libre, dans une société où les femmes bénéficient d'un statut beaucoup plus enviable que dans le monde romain, apparaît comme une incitation au désordre. En outre, Cléopâtre incarne pour ses détracteurs l'Orient mystérieux, antithèse de la raison et des vertus romaines. Un siècle, voire deux, après la mort de Cléopâtre, il n'en faudra pas davantage à un Plutarque ou à un Dion Cassius pour colporter des ragots et des légendes que plus personne ne peut vérifier.

[p87]

L'UNIVERS MONASTIQUE

Évoquer les abbayes et les monastères, c'est se rapprocher d'un univers de contemplation, de recueillement, de méditation, dont le rythme immuable, contrastant avec celui du monde contemporain, fébrile et bruyant, est celui de la longue durée et de l'espace clos. Un univers réglé par la prière, la liturgie et l'étude mais aussi par le travail, qui procure aux habitants de ces lieux d'où tout superflu est banni les ressources qui leur sont nécessaires. Un univers à l'esthétique dépouillée dont le pouvoir d'attraction ne se dément pas, comme en témoigne la fréquentation des hôtelleries accueillant tous ceux venus, le temps d'une retraite ou d'un simple séjour au calme, partager la vie des moines et moniales qui ont choisi de se regrouper en communauté pour se consacrer à Dieu.
Ce volume de la collection «Les essentiels du patrimoine» nous invite à pénétrer dans ce monde par le biais de l'architecture et de l'histoire qui témoignent de son importance et nous en fournissent quelques clés de compréhension. De Cluny et Cîteaux, chefs d'ordre qui essaimèrent dans toute l'Europe, jusqu'au monde monastique tel qu'on le connaît aujourd'hui, toute une histoire se dévoile, avec, pour origine, ces moines bâtisseurs, qui se firent aménageurs du territoire, diffuseurs du savoir et de la culture, pionniers de la foi, marquant profondément la civilisation de l'Occident médiéval. Parfois moins glorieux, ou plus troublés, les temps qui suivirent furent ponctués de phases de renaissance qui nous ont laissé des ensembles harmonieux, où, comme au Grand Siècle, le désir d'élégance, de faste parfois, l'emporte sur le souci d'austérité des origines. La rupture révolutionnaire, fatale à certains monuments, sera suivie au XIXe siècle d'une nouvelle impulsion. La volonté d'effacer les déprédations du passé se conjuguera parfois avec une grande économie de moyens. Dans d'autres cas, à Solesmes, par exemple, le réveil de l'ordre bénédictin se matérialise par la construction de nouveaux et massifs bâtiments qui portent l'ambition d'une forme de revanche sur l'adversité.

Introduction

Les origines : au temps des pères du désert

Pour expliquer ce que sont un monastère et une abbaye, pour comprendre la structure des bâtiments qui les composent, l'histoire à laquelle ils se rattachent, un bref retour aux origines du monachisme s'impose. Le monachisme (du grec monos, «solitaire» et plus particulièrement «célibataire») a pris dans l'histoire des formes très variées et existe dans de nombreuses religions, à commencer par le bouddhisme. Selon certains historiens, le monachisme occidental plongerait ses racines dans le courant ascétique et mystique du judaïsme tardif, et particulièrement chez les Esséniens, «secte» dont les membres mettaient leurs biens en commun selon les besoins de chacun, ne pratiquaient aucun commerce et consommaient, ensemble et en silence, un repas de pain et de vin, après un bain rituel. Jésus vécut lui-même une forme de vie communautaire avec ses disciples, proche de cette tradition, définissant à son tour le modèle d'un ascétisme radical reposant sur trois piliers : renoncement total, pauvreté et célibat. Cependant, il faut attendre le IIIe siècle de notre ère pour voir apparaître dans l'Orient chrétien les premiers essais de vie monastique, caractérisés par une prise de distance vis-à-vis de la civilisation et de l'Église séculière, essentiellement urbaine. À cette première époque du monachisme, on associe surtout le nom d'Antoine (v. 251-v. 356), fils d'une riche famille de paysans égyptiens qui, vers l'âge de vingt ans, distribua ses biens aux pauvres, et partit vivre en ermite dans le désert. Selon les périodes, il groupa autour de lui des disciples ou choisit la solitude, en anachorète (du grec anakhôrein, «se retirer»), s'infligeant d'innombrables privations pour échapper aux tentations qui s'offrent à lui. Un peu plus tard, Pacôme (292-346), païen converti au christianisme, se retire lui aussi dans le désert, non loin du Nil, et fonde avec trois compagnons plusieurs couvents, tandis que sa soeur, sur l'autre rive du fleuve, prend la tête d'une communauté de femmes. On voit là l'acte de naissance du cénobitisme (du grec koinos, «en commun», et bios, «vie»), mode de vie religieuse régi par une règle qui impose notamment une période de probation, le noviciat, et l'obéissance au supérieur du couvent, le «père» (en araméen abba, à l'origine du mot «abbé»). Autre «père fondateur» du monachisme oriental, Théodose le Cénobiarque (v. 424-529) crée, en 476, dans le désert de Juda (actuelle Cisjordanie), une laure (monastère chez les catholiques de rite oriental et les orthodoxes) suivant la règle de saint Basile de Césarée (329-379), lui-même fondateur d'un monastère dans la région du Pont, sur le bord de la mer Noire, et du plus ancien des ordres monastiques, celui des Basiliens, dont la règle, toujours en vigueur dans certains monastères d'Orient, aura une grande influence en Occident. Récusant une ascèse trop rigoureuse, il prône l'implantation des monastères au voisinage des villes, pour que leurs membres puissent donner à tous l'exemple d'une vie chrétienne, et des couvents de taille raisonnable, afin de garantir que le supérieur puisse être en contact régulier avec chacun des frères.

Tous, même ses plus féroces détracteurs, reconnaissent le grand savoir de Cléopâtre. Éloquente, cultivée et polyglotte, elle est à la fois une Ptolémée, issue d'une dynastie aussi brillante que décadente, et la souveraine d'un pays où la femme jouit d'un statut privilégié, comparé au reste du monde antique.

[p21]

Investie de pouvoirs considérables, Cléopâtre règne sur un pays où, à la différence de beaucoup d'autres nations du monde antique, les femmes disposent d'une assez large autonomie. Selon le droit égyptien, plus en avance sur ce point que le droit hellénistique, elles peuvent se marier à leur convenance, hériter à égalité avec les hommes et ont la capacité de demander le divorce. Dans l’Égypte ptolémaïque, au grand étonnement des Romains, une femme peut conduire un bateau, officier comme prêtresse, posséder des esclaves, des maisons, des chameaux, des terres agricoles.

[p75]

En fait, c'est avec Cléopâtre, digne continuatrice de la politique de tolérance des Ptolémées, que les Juifs vécurent leurs derniers moments de liberté. La reine disparue, l’Égypte devint une province romaine, où les Juifs, autrefois admis parmi les notables locaux, furent considérés comme des sujets de seconde zone et se retrouvèrent dans la même situation que les indigènes égyptiens. Une marginalisation brutale qui conduisit aux révoltes des années 115 et 117, avec pour conséquence l'anéantissement du judaïsme hellénisé en Égypte.

[p73]

Le seppuku (ou hara-kiri) est un suicide pratiqué par les samouraïs conformément à leur code de l’honneur. Il n’est pas un aveu de faiblesse, mais au contraire un acte de courage et de volonté pratiqué par le guerrier lorsqu’il ne peut exécuter un ordre de son maître - par exemple, s’il le trouve immoral - ou pour se repentir d’une faute, qu’il en soit directement responsable ou qu’elle soit la conséquence d’un accident.

En 496, il [Clovis] va repousser les Alamans du côté de Tolbiac en Allemagne. C'est là qu'il aurait juré de se convertir au christianisme.

Aujourd’hui, plus de 40 000 documents sur l’assassinat du président Kennedy sont conservés dans les archives et, pour l’essentiel, encore tenus secrets. Seront-ils un jour dévoilés ? Et connaîtra-t-on alors la vérité sur l’affaire Kennedy ?

C'est sous l'impulsion de l'évêque de Paris, Maurice de Sully, que la cathédrale Notre-Dame commence à sortir de terre en 1163.

De la préhistoire aux années 1970, seize récits vivants explorent les méandres de ces enquêtes hors du commun.