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3.96/5 (sur 52 notes)

Nationalité : Maroc
Né(e) à : Casablanca , 1987
Biographie :

Rim Battal est une artiste, poétesse et journaliste marocaine francophone.

Elle commence à se consacrer à la photographie artistique et à l’écriture après des études de journalisme à l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC) de Rabat.

En 2013, elle est artiste résidente à la Cité Internationale des Arts de Paris et du Studio IWA de Casablanca.

Elle publie son premier recueil de poésie en 2015, aux éditions LansKine : "Vingt poèmes et des poussières ". Son deuxième recueil, "Latex" (2017) ainsi que "Transport commun" (2019) paraissent également aux éditions LansKine. Ces recueils ont été écrits en français.

En mars 2019, elle est invitée à participer au Libé des écrivains. Elle écrit "Poème phatique" spécialement pour ce numéro-là. Les Inrocks la liste parmi 10 poètes nouvelle génération à suivre sur les réseaux sociaux.

Depuis 2016, elle pratique la lecture performée de ses textes au Bordel de la Poésie de Paris. Elle est régulièrement invitée à des festivals littéraires.

Désormais entre Paris et Marrakech, elle se consacre à l’écriture et à la photographie.

son site : https://rimbattal.tumblr.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/rimbattal/
Twitter : https://twitter.com/divisionrim
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Source : Wikipédia
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Appétit, sexualité, maternité : voilà quelques domaines où les femmes subissent encore des injonctions oppressantes, parfois contradictoires. Désir bridé, appétit réprimé ou corps bafoué, l'histoire est traversée par la volonté de contrôle et d'assignation du corps féminin à des fonctions déterminées par d'autres qu'elles. À travers l'échange entre deux autrices qui placent le corps de la femme au coeur de leur travail, cette rencontre évoquera la façon dont les mouvements féministes abordent le rapport à la nourriture et au corps, et comment l'écriture, la littérature et la poésie contribuent à renverser la donne en libérant le corps féminin de tous ces carcans. Rim Battal est artiste, poétesse et journaliste, autrice de plusieurs recueils de poésie parus chez LansKine, Supernova et au Castor Astral. Elle crée des performances qui associent poésie, écriture et arts visuels. Lauren Malka est autrice, journaliste et podcasteuse. Elle écrit notamment des chroniques pour le magazine Causette, a participé à plusieurs recueils féministes collectifs et a publié en 2023 un essai aux éditions Pérégrines Mangeuses. Histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l'excès. Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos et traduite en LSF. Retrouvez notre dossier "Effractions le podcast" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-le-podcast/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/ Suivre la bibliothèque : SITE http://www.bpi.fr/bpi BALISES http://balises.bpi.fr FACEBOOK https://www.facebook.com/bpi.pompidou TWITTER https://twitter.com/bpi_pompidou

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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
I
Qui du maître ou de l’esclave
vit plus longtemps
vit plus heureux
vit plus vaillant

l’esclave connaît mieux le repos
le soleil et le contentement
le maître
est un mystère

II
Le bronzage est-il beau parce qu’il
rappelle le travail dans le champ
le chant et le coude et le bois coupé
ou pour ce qu’il figure du repos sans fin
et de l’oisiveté du maître
ainsi qu’on l’imagine
[mon bronzage est ma levée de bouclier]

III
J’infuse dans l’eau
je bulle
mesure mon souffle
j’oublie
que pour quelques cocktails
j’accepte
un bracelet électronique
tout le séjour durant
là où mon pouls bat
le plus fort

IV
J’ai gardé de l’enfance le goût
du poème
du dessin
et le pipi dans la piscine [sans scrupules]

voilà tout ce que j’ai du maître
tel que je l’imagine
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Non, il ne s’agit ni de perte
Ni de gain
Simplement des selfies
Qui se font
Et s’oublient soudain
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J'ai enlevé à la douceur sa robe
pour être moi-même douceur un instant
la douceur avait un goût d'usine
et sa robe plastique brillant
-----
Les écouteurs n'empêchent pas le monde
d'entrer par tous les trous
ni les glaces de bouillir autour
et il faut s'entraîner à l'oubli
et au pardon et réparer
pour triompher et survivre
-----
Il pleut enfin et nous
passons entre les gouttes et nous en dérangeons d'autres
à celles que j'écrase contre mon crâne je dis
P P P P P P P P
A A A AA A A A
R R R R R R R R
D D D D D D
O O O O O O O O O
N N N N N N N
Sans m'excuser vraiment puisque je continue de marcher
-----
Chaque goutte grossit d'un centimètre
de diamètre à mesure que j'avance
puis deux et trois puis dix désormais
qu'elles font de diamètre jusqu'
à ce qu'elles s'associent se serrent
les coudes - le monde est une
piscine totale
à présent - et surprise ! je
respire sous l'eau
- des corps flottent devant les pixels de mes yeux
les larmes ne m'auront plus
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La pierre blanche tremblait des lézards
et tous les reptiles lui faisaient
tourner de l'œil
ou comme on ne dit pas :
tomber dans les paumes
-----
Ceci n'est pas un désamour
les lenteurs de l'un se superposant aux
accélérations de l'autre
et vice versa - on parlerait de
désynchronisation
si l'on osait parler de ça
-----
Les jardins vont à la lumière
comme une épouse
ils sont peuplés de lauriers roses
et blancs
de pins parasols et de roses
de membres et d'autres arbres
et d'autres fleurs que je ne connais que
de visage
d'ombres
il n'y a pas d'oiseaux hormis
les hirondelles et j'observe avec joie
les geckos
traverser les allées de granit
brûlantes
-----
Les jeunes femmes n'ont d'autre artifice que leur jeunesse
celles qui ont mon âge ont des faux cils
celles qui ont le double abordent la piscine
parées de bijoux
et je n'ai que mes cernes et mon persil
depuis qu'il ne m'est plus possible
d'habiter le mythe
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Vernaculaire

Quatorze heures, Tzara

La nudité tranquille de son corps comme élément
de langage d’une certaine nécessité
écrire sa nudité le plus tard possible
son corps tranquille et nu sur les draps

Nous prenons le temps que nous n’avons pas
nous folâtrons sur le coton d’Égypte
légers et nus

Parler de sa nudité
de sa façon d’être nu
la façon qu’a son corps d’être nu
la tranquillité caniculaire de son corps nu
comme élément de langage
d’une nécessité certaine :
le fer est sans issue pour les étoiles

Son corps tranquillement nu
solide et sain métal de transition ; fer
malgré l’abandon malgré la forêt
emballage tranquille de la terrible marée qui afflue
vers ma main quand je le caresse

Ce n’est pas un cinq à sept : nous cueillons le temps
son corps nu, tranquille, nom vernaculaire du désastre
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Chaque note de musique allait se loger comme une balle
dans mes doigts mes orteils mes tempes mes flancs
et toutes mes extrémités je me suis crue
musicienne quand j'étais danseuse
-----
La guitare n'a pas voulu de moi
ni le piano
l'amour, lui, m'a offert pour demeure
ses palais
a fait sien mon corps
sans me poser de questions
sans me demander
mes diplômes
-----
Danser n'est pas sans douleur
et je ne parle pas uniquement du monstre
qui me ronge tous les mois
me plie en deux
m'isole
me prive de piscine
-----
La musique
je ne la goûte que seule
et ici
je suis trop entourée
de qui je suis la sœur
de qui je suis le frère
de qui je suis la moitié
ou carrément tout

et tous ceux qui veulent
l'ambre de ma peau
dans un système donné
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Les catins ne sont pas ici
ou alors mariées avec enfant(s)
ou alors
avec enfant(s)
les catins ici avec enfants et mariées
ou pas sont
ici avec ou sans
sont si peu catins ici qu'on
s'étonne de les voir avec enfants
sont ici et leur con
est là pour
pas grand-chose
-----
Moi la première
(l'All inclusive ménagère-moins-de-cinquante-ans-ise)
-----
Me suis toujours trompée sur tout
un poulpe ! et c'est une corde
un monstre ! et c'est une
ancre encore - un ventre
pour dormir et reposer
son fardeau et c'est une prison
sans faire exprès
voilà le secret de ma
longévité
-----
Ô catin tatouée !
Ô catin à la peau tannée
toi catin des hôtels
tant désirée
ton cocktail à la main
je me désire en toi
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Halal

Noiseuse notoire, Nezha au regard noir,
traverse la salle en babillant, sa voix
recouvre le bruit des seaux en caoutchouc
qui s’entrechoquent, le bris de l’eau et les
cris des petites aux peaux neuves
qui gigotent dans les bassines

Ici, on n’entend aucun téléphone sonner
Ici, il n’y as de réseau car on est au
hammam

Des mémés claudiquant comme des crabes
traînant leurs corps ankylosés par les ans
succèdent à des Vénus rasées à blan
aux fesses immenses écrasées sur le sol
Une madone au dos exsangue
dans la bleue lumière d’une vitre teinte
me guigne lorsque, molle,
allongée sur le ventre je regarde
une femme enceinte
elle qui ne peut pas faire comme moi
semble pourtant triomphante
de son enfant prochain j’imagine que
ce doit être
un mâle

Je tends la main et touche ma toison
Combien de femmes ont-elles
avant moi rêvé sur ce marbre
écru et chaud de sucer
ici-même un sexe aimé d’ouvrir
le leur à deux mains et dire
eat me I’m halal
leurs peaux mortes qui voyagent
vers le caniveau et s’y confondent
ont-elles reçu tous ces baisers
dont je me vante tant ont-elles
été aimées comme mes lambeaux et tous mes recoins

jusqu’à ce que le cœur batte dans le sexe
jusqu’à ce que le sexe devienne le centre de tout
écrin de l’âme si cela veut dire quelque chose à quelqu’un

La dame qui m’exfolie les fesses avec un gant de crin
m’explique lasse qu’elle ne rêve qu’à raccrocher ce dernier
me parle de cette femme violée par son mari policier
et son meilleur copain
me dit son bonheur de ne pas être à sa place
me dit son bonheur d’être dite vieille fille.

Ses yeux brillent avec lenteur et sa chair.
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Tentative de comprendre : de la mort comme expropriation. Comme arrachement au corps, habitat primaire de ce qui est communément admis comme l’âme. Le shopping comme palliatif. L’addiction de ma mère au shopping, par exemple, est l’espoir de conjurer sa mort – qu’elle estime – prochaine, imminente. Longtemps j’ai cru qu’il s’agissait de panser une misère sexuelle ou la séparation avec ses enfants. Moi d’abord. Mais il s’agit plutôt de s’attacher, bec et ongles, à des choses matérielles, s’accrocher à, planter des pics, mordre à pleine bouche la terre, sa surface pour esquiver le trou, se lester, jeter des ancres : les habits, les torchons, les éponges, les passoires, les casseroles, les vernis à ongles, les habits pour les bébés, les nouvelles lampes, le nouveau canapé, le nouveau tapis, le nouveau caftan. Elle ne se répare plus. Elle laisse son genou en vrac, ses dents en ruine, ses articulations rouiller, ferme les yeux sur son mal d’estomac. Elle achète. Elle ne consomme pas. Elle entasse ou offre : elle se dissémine ; se répand. (« L’eau du bain »)
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Dieu est gentille, il suffit de demander

Il devait être 3h20 quand le temps s’est endormi.
Clameurs des vents
éternels et des pluies
berceuses et voix amies

J’entendis la tienne, la sienne, la leur. Dieu était nue et marchait dans mon appartement. Elle me disait : « c’est maintenant, l’heure est venue
il n’y a plus de saisons… que veux-tu… »
« Rien, lui dis-je. Les jours vont et viennent toutes les nuits c’est l’été la fièvre et mes journées sont toutes hivers l’automne arrivera bien dans quelques années. Peut-être un printemps.
Je me languis du printemps.
C’est pour quand le printemps ? »

Près de la fenêtre, presqu’envolée
Elle me dit, sac de temps sur le dos :
« combien tu veux ? »
« Je veux un printemps et demi »
Cliquetis des clés dans sa poche.

Il devait être 13h10 quand le temps s’est arrêté.
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