Citations de Jean-Christophe Chauzy (48)
Elle était chiante comme un dimanche après six heures du soir.
- Ils m'ont enlevé des bouts de cerveau, tu sais ? C'est pour ça que je suis mauvais. Il me manque des bouts de cerveau.
- Pas besoin d'avoir des bouts de cerveau en moins pour être mauvais, tu sais. Pas mal de gens sont salauds sans ça. Avec tout leur cerveau complet.
Y a des fois où les yeux parlent pour le reste, mon gars.
-Je m'ennuie, ce soir. Tu pourrais me trouver un pute pigallienne, slave, regard fiévreux, un peu maigre?
-Je ne garantis pas le regard fiévreux.
- Quant à Bo Diddley, des tas de groupes ont repris des morceaux. Les Stones ont enregistrés Road Runner ; Muddy Waters, I'm a Man, mais il a changé le titre. La plus connue c'est Who Do You Love ? par les Doors.
Tu connais les Doors quand même ?
- Ouais, le mec, là, Morisson est enterré au Père-Lachaise. Il y a toujours une bande de barjos avec des cheveux longs qui lui apportent des fleurs.
- On aurait dû être quatre enfants, si tu veux savoir. Une fille, née en 33, je crois bien. Diphtérie.
- Oh, c'est joli.
- Diphtérie, c'est de ça qu'elle est morte, pas son prénom.
Mais avec le tunnel, tout ça va changer !!!
La barrière montagneuse sera réduite à néant, touristes et devises afflueront de toutes parts. La vallée retrouvera sa splendeur passée. Elle enchantera l'Europe, le Monde, avec ses spécialités ovines si ...particulières !!!
p8
- Je suis tellement triste que c'est comme si j'étais mort.
L'œil de Fane brilla. Il avait quarante-sept ans et pour la première fois de sa vie l'occasion lui était donnée de promener dans sa voiture une fille comme Lilas. Rien à voir avec les pauvres lamentables qui avaient, ici et là, jalonné le parcours de son existence sentimentale et sexuelle. Elle avait vingt-deux ans, Lilas. Une jeunesse, propre, la peau lisse, pas de moustache ni de verrues, ni de bedaine croulante, ni de varices. Non. Au contraire. Une liane. Des seins épanouis qui dégageaient une odeur de poison délicieux, un cul bien rond, ferme, des jambes... Nom de Dieu, tout cela dans un petit tee-shirt de rien, un blue-jean dont la couture se perdait avec une précision spectaculaire dans la raie de ses fesses étroitement comprimées...
Mon refus d'en savoir plus est-il la poursuite du déni ou un abandon total à la méthode Coué ? Une fuite en avant assurément.
Dès lors, tout espoir évanoui, chacun n’a plus pensé que pour soi et les siens. Fini le respect de l’ordre, de la foi en la discipline, du glacis élémentaire d’humanité, du besoin de solidarité. Logique sauvage. Logique de meute.
Quand on marche, j'essaie de penser à des trucs sympas . Faire des dessins ou jouer avec mes legos, fabriquer des pod racers ou des vaisseaux.
Faire des trucs avec papa.
Mais faut toujours faire des choses pas drôles comme trouver un abri pour dormir ou chercher de quoi manger.
Je cours.
Je cours.
C'est mon calmant
Il est de petite nature que de s'épouvanter à la vue d'une simple araignée.
Le monde est grand, mais on y trouve peu de place.
Dans les couloirs de l'hôpital, mes jambes pèsent une tonne chacune. Un peu comme si un immeuble m'écrasait au ralenti. Encore vivant. Mais déjà un peu mort.
On n'est plus si loin de la côte, les garçons. ...et le ciel se dégage enfin
La direction était la bonne.
Ça veut dire qu'il y a un espoir.
- On doit bien pouvoir sortir de cette foutue vallée
- Le bordel, rien n'est prévu
- Quel cauchemar...
-Que foutent les secours?
- La caravane voisine...emportée en dix secondes...