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Citations de Jean-Claude Ameisen (116)


Parce qu'il y a une infinité de manières de lire une partition génétique, parce qu'aucune cellule-fille ne sera une copie exacte de sa mère et qu'aucune cellule-mère n'est une copie exacte de la cellule qui lui a donné nais­sance, notre corps fait scintiller la palette des interpréta­tions possibles et leur laisse la possibilité provisoire de s'incarner. Seule survivra la cellule capable de percevoir et de répondre au mieux, à un moment donné, au signal de survie. Seule survivra la cellule capable de s'intégrer au mieux, à un moment donné, à la société qui l'entoure. Tout au long de notre existence, comme pendant la période de développement embryonnaire, notre corps se construit, s'auto-organise et se renouvelle en explorant la gamme des possibles. Il emprunte un parcours sinueux laissant à la puissance et à la richesse du hasard la possi­bilité de s'exprimer.
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Au début des années 1990, une nouvelle notion de la vie émergea : vivre, pour chaque cellule qui compose notre corps, c'est, à chaque instant, avoir réussi à réprimer le déclenchement de son suicide. La différenciation qui conduit, dans les différentes familles cellulaires, au ver­rouillage de la plupart des gènes — y compris, dans de nombreuses familles cellulaires, dont les neurones, au ver­rouillage des gènes qui permettent aux cellules de se dédou­bler — n'oblitère jamais, semble-t-il, dans aucune cellule tout au long de notre vie, certaines des informations génétiques permettant de déclencher l'exécution du suicide. Au cœur de chaque cellule, la mort est enfouie, tapie, prête à bondir.
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À l'âge adulte, nous sommes constitués de plusieurs dizaines de milliers de milliards de cellules, réparties en plus d'une centaine de familles différentes, formant plusieurs dizaines d'organes et de tissus. Chaque jour, probablement, plus de cent milliards de nos cellules se dédoublent, en moyenne plusieurs millions à chaque seconde. Chaque jour, probablement, plus de cent milliards de nos cellules s'autodétruisent — plusieurs millions par seconde. Elles fragmen­tent leur corps et leur noyau, effaçant la bibliothèque de leurs gènes, et disparaissent, englouties par les cellules environ­nantes. Leur mort, discrète, rapide, inapparente, ne cause aucune lésion.
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On ne le sait pas encore. Mais une nouvelle frontière, mouvante, vient d'apparaître entre le royaume de la vie et le royaume de la mort. Pour une cellule, basculer vers la mort, c'est peut-être tout simplement cesser, pour la première fois, d'affirmer son appartenance à la communauté des vivants.
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L'embryon est un univers en expansion, un univers à la fois merveilleux et inquiétant, qui grandit, se sculpte, se construit et se dévore. Les aliments qu'il faut aux cellules pour se dédoubler, pour devenir deux, puis quatre, puis huit, pour faire naître d'une cellule originelle unique des milliards de cellules, l'embryon les tire du sang de sa mère chez les mammifères. Mais il se nourrit aussi des cel­lules qu'il a fait naître à mesure qu'elles s'autodétruisent. Son corps est un univers en expansion, où s'engouffrent les cellules qui se suicident. L'embryon se dévore à mesure qu'il se construit, se nourrissant d'une partie des cellules qu'il fait naître et que le chant des signaux qui parcourent son corps a condamnées à disparaître.
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la déconstruction du corps, à mesure qu'il se construit, est une des composantes essentielles de l'élaboration de la complexité.
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Des modifications brutales de l'environnement ont le pouvoir de révéler dans un corps en train de se construire une source — une potentialité — préexistante de nouveauté, qui s'est progressivement accumulée au cours du temps et qui, jusque-là continuellement réprimée, peut soudain, pour la première fois, se manifester. Ainsi, l'environnement extérieur a le pouvoir de sculpter le vivant.
[page 409 de l'édition poche 2003]
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"Chaque jour, plusieurs dizaines de milliards de nos cellules s' autodétruisent, et sont remplacées par des cellules nouvelles. Nous sommes, à tout moment, pour partie en train de mourir et pour partie en train de renaître. Et les territoires qui- un temps- persistent en nous sont aussi fragiles que ceux qui disparaissent et renaissent chaque jour".
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La vie, phénomène perçu jusque-là comme positif, semble résulter de la répression continuelle d'un phénomène négatif − l'autodestruction. Et phénomène perçu jusque-là comme individuel, la vie semble nécessiter la présence continuelle des autres − ne pouvoir être conçue que comme un évènement collectif. Nous sommes des sociétés cellulaires dont chacune des composantes vit "en sursis", et dont chacune ne peut vivre seule. Le destin de chaque cellule dépend en permanence de la nature des liens provisoires qu'elle a tissés avec son environnement. Et c'est de cette précarité même et de l'interdépendance absolue qu'elle fait naître que dépend notre existence en tant qu'individus.
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