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Citations de Jean Fanchette (18)


L'aventure de la mémoire
à Édouard Besson

Je n'ai jamais voulu te rechercher ailleurs
Qu'aux créneaux de la nuit, Angoisse, ô ma mémoire
Je vivais avec toi l'enfance des fontaines
Pour toi j'ai dénoué l'aube du premier jour

J'ai caressé la terre avec des mains de cendre
Quand l'âme des forêts n'était pas encore née
J'ai vécu le destin exaltant de la pierre
Et cerné d'un regard le printemps des fossiles

Ainsi j'invente enfin cette Femme ancestrale
Qui palpite innombrable au coeur des millénaires
Puisque j'ai retrouvé l'espoir des résurgences
En des siècles portant la raison d'un seul jour

Pour peu que quelque saule
Allume ma mémoire
Mes pas iront d'eux-mêmes
Combattre les hasards
Et je dirai alors
À la nuit des faubourgs
Ce qui reste de jour
Dans les mains de l'enfance
Ce qui reste d'étoiles
Au matin exilées
La neige immémoriale
Qui tremble au coeur du monde...

Les enfants de la nuit meurent dans ma mémoire
L'âme des soleils noirs redevient impalpable.

Quel lasso de lumière a cerné l'implacable
Les cathédrales vertes dans la chevelure du vent
Les vagues vagabondes à la crinière cendreuse –

La forêt des oiseaux a fleuri dénouée
Sur le sang des minuits à l'horizon du jour.


Recueil : Les midis du sang, 1955.
pp. 45-6
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Il s’allonge sur la terre noire
  
  
  
  
Il s’allonge sur la terre noire
Et ce n’est pas mourir
Il reprend le dialogue avec la terre noire
Et la nuit des racines habituelles

Voici que des fleuves débouchent dans son sang
L’estuaire de nouveau promis.
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Jean Fanchette
Le poème de l’arbre enfant
à Yvonne et Robert Ganzo
  
  
  
  
Les pulsations d’un paysage
Vibrant dans les veines de l’arbre,
Le rocher frère et ses présages
Furent appris en ce matin
Porté vers moi du fond des âges.

Le même oiseau de rive en rive,
Rythme la saison des éclairs.
La même barque à la dérive
Rêve aux vertiges des déserts
Aux silences d’eau et de pierre.

L’orage éclate et l’arbre enfant,
Lové dans la paume du vent,
Comprend notre fraternité
Scellée dans le sang des étés.
Fus-je mélèze ? après ? avant ?

Dans les forêts de la mémoire,
L’homme plante ses territoires
Et l’arbre enfant, né des orages,
Découvre l’âme du feuillage
Blottie au cœur serré des soirs.

L’arbre se souvient de l’amande,
De la nuit lente des racines,
Des forêts d’ombre et de résine,
Jusqu’au cri du premier oiseau
Par-delà des siècles d’attente.

Et moi l’enfant d’une seconde,
Parmi l’or mouvant des genêts,
Je veille cet instant que fonde
L’angoisse de millions d’années
Dans le désordre clair du monde.

Tous ces oiseaux dans ma mémoire
Et tous ces mauves dans mes yeux.
Pour transmuer en feux et moire
Les paysages jamais mieux
Définis qu’en dehors du lieu.

L’arbre que j’appelle mélèze,
Se transforme en jacarandas,
Flamboyants, pourpres floraisons
Éclatant dans mon sang qui pèse
Le poids de toutes ces saisons.

Le loriot dans le cerisier,
Le colibri dans le manguier,
Moi écartelé par vos cris,
Moi soudain découvrant le prix
De vivre et d’accomplir deux vies.

Montagnes de quelle mémoire ?
Je vendange votre prescience.
J’atteins enfin aux transparences
Du minéral.
Brève lumière
Où je découvre cette main,
Tendue entre l’arbre et la pierre.

Et le sable redevient algue
L’âme innombrable du corail
Palpite, prise dans les mailles
De l’eau. Le charbon se souvient
Des forêts, de l’enfance du feu…
Tout dans l’éclair d’une seconde !
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Ma vigilance
  
  
  
  
Je t’aimais Tu étais le matin pris à nos vertiges
Et tu étais le soir aux dicibles promesses
La nuit bouclant les hautes forteresses du vent
Tu fus la terre brûlée où l’herbe renaissait.

Aucune vague n’effaça nos doubles feux sur la mer

Depuis je songe sans faiblir que toi et moi
nous mourrons loin l’un de l’autre.
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Je rêve de déserts
  
  
  
  
Je rêve de déserts lourds de bruissements d’ailes
Où la sève engourdie figée en son mystère
Se souvient encore des saisons d’autrefois
Des symphonies de joie dans l’air éparpillé
De miracles anciens que la pierre éternise
Et je vois dans mon ciel le vert étonnement
De la première aurore du monde
Jaillie au-delà des collines bleues du temps
Comme une fulgurante gerbe de lumière.

Cycles après cycles Vie et Mort de toujours
Je vous revois ce soir les yeux écartelés
Entre Hier et Demain trajectoires sans fin
Et je brasse moi ce témoin sans âge
De ma lucidité le mystère de vivre

Et je cerne en tremblant des printemps millénaires
Épars dans le silence où revient toute chose.
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Paroles pour demain
à Vincent Monteiro
  
  
  
  
J’ai parlé à la pierre
lovée en sa nuit millénaire
le langage de la lumière
J’ai parlé aux oiseaux
le langage mouvant des eaux

J’ai dit aux grands arbres figés
la lente aventure des nuages légers
et la fuite éperdue des ramiers
J’ai raconté aux coquillages
des histoires de naufrages
la nostalgie sans âge de la mer

J’ai chanté pour une fille étrange
la trouble poésie des corps
l’éternel retour des temps morts
J’ai dit à un enfant les légendes de la nuit
et j’aurais voulu croire comme lui
que l’aube toujours recommence…

et voici que la première étoile
n’est plus que le dernier lampadaire.
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à la mémoire de mon père
au professeur J. L. Moreno qui m'encouragea à mener ce travail à mon terme,
à Pierre Bour qui m'aida à explorer à mon tour les terres immergées du psychodrame.
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Dans mon cœur sans rumeur
  
  
  
  
Dans mon cœur sans rumeur
les automnes sommeillent
et seul je m’en vais vers les mêmes départs
traînant dans la poussière des jeunes rêves
mes pas sans âge, sans pays, sans saison.
Ainsi jusqu’au silence,
jusqu’au bout de la nuit
des soleils plein la mémoire…
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Terre de septembre
  
  
  
  
Plainte du violoncelle dans l’âtre de septembre
Que de sanglots en rire avons-nous transformés
Le temps martèle en vain cette aire de mémoire
Quand l’automne du monde éclaire ton visage

Automne partagé entre l’or et le feu
La rame de septembre éloigne encore l’île
Là-bas la mer dans le temps immobile
Éparpille le feu du soleil de mémoire

L’oubli l’absence ont morcelé le cœur
Terre d’ici terre de septembre
Mes pas confiants dans tes chemins secrets
Apprennent ton histoire.
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Fled is that music
  
  
  
  
Mon âme est ce ciel de novembre
Aux lianes-mains jointes des arbres
Levées en quel élan mystique ?
Mon âme est une douceur d’automne
Jaillie du flanc de ton amour
De mon enfance retrouvée
Endormie dans la rumeur
Lointaine de la mer absente

Mon âme est une immense aurore
Que la nuit a tenté en vain
Et qui entr’ouvre en souriant
Ma nostalgique douceur d’automne

Mais quel oiseau a pris l’essor
Là-bas sur les collines du temps
Quel vol harcelant de colombes
Dans le brouillard en filigrane ?
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Presto vivace
à Raymond Lafaye
  
  
  
  
Je cours depuis toujours sans jamais m’arrêter
Tout se fait en courant aimer naître et mourir
Je poursuis des soleils que je n’ai jamais vus
Je cours après des rêves que je ne ferai plus

Je cerne les saisons dans leur cycle sans fin
d’éblouissements verts et de métamorphoses
Le temps n’est pas pour moi Je guette les nuages
En flottant derrière eux vers des silences vagues

Météore sans nom dans le ciel des âges
Je ne sais même plus d’où je me suis enfui
et conduis dans l’espace une ronde infernale
De fantômes moqueurs qui ne sont jamais morts.
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Jean Fanchette
Souviens-toi de cette rue étonnée qui montait de la ville
Parmi la houle des herbes matinales
Jusqu'à ce champ griffu d'aloes au pied de la montagne
Où on brûlait les Hindous fatalistes
Dans l'odeur de mantègue et de filao vert
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Les fresques du brouillard
  
  
  
  
Les fresques du brouillard des cités grises
S’estompent dans la nuit qui n’est plus temps
Mystérieuse identité reconquise
Dans les dessins du sommeil transhumant
Et brise offerte au nom de haute mer
En syllabes d’une ancienne tendresse
Je vois bondir les enfants de lumière

L’océan bat et s’enroule à leurs tresses.
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Jean Fanchette
Et l'hiver qui ne veut pas mourir
Les corbeaux pèsent sur la terre vaine
J'entends comme d'une forge
Le halètement des bourgeons prisonniers
J'attends à l'orée
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Que l’exil est la dislocation entre le temps qui n’est plus temps
Et le lieu qui n’est plus lieu.
Je suis debout dans la trouble lumière
Arrimé à de petites choses, une odeur, une couleur
L’odeur du vent traverse l’espace salé de la lagune qui habite en moi,
Qui bat dans mon sang vagabond d’hémisphères
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La patiente écriture de l’ombre sur les stèles.
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Souviens toi de cette rue étonnée qui montée de la ville
Parmi la houle des herbes matinales
Jusqu'à ce champ griffu d'aloès au pied de la montagne
Où on brûlait les Hindous fatalistes
Dans l'odeur de mantègue et de filao vert
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Jean Fanchette
Cela se passe quelque part dans le monde qui nous appartient ,
Il suffit de renverser l’encensoir du souvenir et ses braises menacées
L’absence ne ferme aucun paysage.
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