AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.25/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Maurice
Né(e) à : Rose-Hill , le 06/05/1932
Mort(e) à : Paris , le 29/03/1992
Biographie :

Jean Fanchette est un poète, psychanalyste et éditeur mauricien.
À dix-neuf ans, doté de la bourse d’Angleterre, il obtient une dérogation pour suivre des études de médecine à Paris, où il vécut jusqu’à la fin de sa vie. Parallèlement, il publie des poèmes qui lui vaudront les prix Paul Valéry en 1956 et Fénéon en 1958.
Il fonde avec Anaïs Nin au cours de cette période, une revue bilingue, Two Cities, qui publie d’avril 1959 à juillet 1964 les textes d’écrivains majeurs de langues française et anglaise, dont Henry Miller, Yves Bonnefoy, William Burroughs, André Pieyre de Mandiargues, Loys Masson, William Golding, Lawrence Durrell.
Devenu neuro-psychiatre et psychanalyste, Jean Fanchette publie en 1971 un essai, Psychodrame et théâtre moderne ( prix des Mascareignes 1972). En 1976, son roman Alpha du Centaure se voit attribuer par l’Académie française le prix de la Langue française.
Maintenant jusqu’à la fin son lien avec la poésie, il relance en 1977 les éditions Two Cities pour publier ses recueils Je m’appelle sommeil, puis La visitation de l’oiseau pluvier. Il accueille d’autres poètes, telles Fanny Ventadour ou Claude Kosman, avant de s’ouvrir dès 1984 à d’autres genres littéraires. Parmi ces ouvrages : Frère (Danièle Saint-Bois), Letters to Jean Fanchette (Lawrence Durrell) ou L’Humour dans l’œuvre de Freud (collectif de la Société psychanalytique de Paris dont il est membre).
Jean Fanchette préparait un livre sur le fétichisme ainsi qu’un roman, L’Effacement, au moment de sa mort.



+ Voir plus
Source : Wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Jean Fanchette   (7)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Lecture par Anna d'Annunzio Entretien avec Philippe Rey & J.M.G. le Clézio (en duplex des Etats-Unis) Entretien animé par Julien Viteau « La poésie de Jean Fanchette est exigeante, elle est authentique dans chacune de ses paroles, dans la richesse de son rythme, la valeur de ses mots. Il n'est pas indifférent que dans le monde moderne, imbu de théorie et assourdi de certitudes, ce soit cette voix très ancienne, qui charrie toute la complexité et l'originalité de la culture mauricienne, il n'est pas indifférent que ce soit cette voix-là qui nous donne foi dans la poésie. » J. M. G. Le Clézio L'Île Équinoxe, anthologie poétique de Jean Fanchette, (Île Maurice 1932 – Paris 1992) poète, éditeur et neuro-psychanalyste rassemble, selon le plan laissé par avant sa mort, les différents recueils composant son oeuvre poétique. Empreints de rigueur formelle, ces écrits disent la nostalgie de l'île d'origine, abandonnée très tôt pour la patrie d'exil : « Je ne suis pas d'ici. Je ne suis plus d'ailleurs. » Cet arrachement ne laisse plus au poète qu'une « identité provisoire ». L'Île Équinoxe est traversée par la voix vibrante d'un homme qui, grâce à l'aventure du poème, peut se réapproprier un monde perdu. « Je suis debout dans la trouble lumière Arrimé à de petites choses, une odeur, une couleur L'odeur du vent traverse l'espace salé de la lagune qui habite en moi, Qui bat dans mon sang vagabond d'hémisphères » L'Ile Equinoxe : Poèmes 1954-1991, Jean Fanchette À lire – Jean Fanchette, L'Île Equinoxe, (préface de J.M.G. le Clézio, postface de Michel Deguy), réédition chez Philippe Rey, 2023.

+ Lire la suite

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
L'aventure de la mémoire
à Édouard Besson

Je n'ai jamais voulu te rechercher ailleurs
Qu'aux créneaux de la nuit, Angoisse, ô ma mémoire
Je vivais avec toi l'enfance des fontaines
Pour toi j'ai dénoué l'aube du premier jour

J'ai caressé la terre avec des mains de cendre
Quand l'âme des forêts n'était pas encore née
J'ai vécu le destin exaltant de la pierre
Et cerné d'un regard le printemps des fossiles

Ainsi j'invente enfin cette Femme ancestrale
Qui palpite innombrable au coeur des millénaires
Puisque j'ai retrouvé l'espoir des résurgences
En des siècles portant la raison d'un seul jour

Pour peu que quelque saule
Allume ma mémoire
Mes pas iront d'eux-mêmes
Combattre les hasards
Et je dirai alors
À la nuit des faubourgs
Ce qui reste de jour
Dans les mains de l'enfance
Ce qui reste d'étoiles
Au matin exilées
La neige immémoriale
Qui tremble au coeur du monde...

Les enfants de la nuit meurent dans ma mémoire
L'âme des soleils noirs redevient impalpable.

Quel lasso de lumière a cerné l'implacable
Les cathédrales vertes dans la chevelure du vent
Les vagues vagabondes à la crinière cendreuse –

La forêt des oiseaux a fleuri dénouée
Sur le sang des minuits à l'horizon du jour.


Recueil : Les midis du sang, 1955.
pp. 45-6
Commenter  J’apprécie          170
Il s’allonge sur la terre noire
  
  
  
  
Il s’allonge sur la terre noire
Et ce n’est pas mourir
Il reprend le dialogue avec la terre noire
Et la nuit des racines habituelles

Voici que des fleuves débouchent dans son sang
L’estuaire de nouveau promis.
Commenter  J’apprécie          90
Jean Fanchette
Le poème de l’arbre enfant
à Yvonne et Robert Ganzo
  
  
  
  
Les pulsations d’un paysage
Vibrant dans les veines de l’arbre,
Le rocher frère et ses présages
Furent appris en ce matin
Porté vers moi du fond des âges.

Le même oiseau de rive en rive,
Rythme la saison des éclairs.
La même barque à la dérive
Rêve aux vertiges des déserts
Aux silences d’eau et de pierre.

L’orage éclate et l’arbre enfant,
Lové dans la paume du vent,
Comprend notre fraternité
Scellée dans le sang des étés.
Fus-je mélèze ? après ? avant ?

Dans les forêts de la mémoire,
L’homme plante ses territoires
Et l’arbre enfant, né des orages,
Découvre l’âme du feuillage
Blottie au cœur serré des soirs.

L’arbre se souvient de l’amande,
De la nuit lente des racines,
Des forêts d’ombre et de résine,
Jusqu’au cri du premier oiseau
Par-delà des siècles d’attente.

Et moi l’enfant d’une seconde,
Parmi l’or mouvant des genêts,
Je veille cet instant que fonde
L’angoisse de millions d’années
Dans le désordre clair du monde.

Tous ces oiseaux dans ma mémoire
Et tous ces mauves dans mes yeux.
Pour transmuer en feux et moire
Les paysages jamais mieux
Définis qu’en dehors du lieu.

L’arbre que j’appelle mélèze,
Se transforme en jacarandas,
Flamboyants, pourpres floraisons
Éclatant dans mon sang qui pèse
Le poids de toutes ces saisons.

Le loriot dans le cerisier,
Le colibri dans le manguier,
Moi écartelé par vos cris,
Moi soudain découvrant le prix
De vivre et d’accomplir deux vies.

Montagnes de quelle mémoire ?
Je vendange votre prescience.
J’atteins enfin aux transparences
Du minéral.
Brève lumière
Où je découvre cette main,
Tendue entre l’arbre et la pierre.

Et le sable redevient algue
L’âme innombrable du corail
Palpite, prise dans les mailles
De l’eau. Le charbon se souvient
Des forêts, de l’enfance du feu…
Tout dans l’éclair d’une seconde !
Commenter  J’apprécie          71
Je rêve de déserts
  
  
  
  
Je rêve de déserts lourds de bruissements d’ailes
Où la sève engourdie figée en son mystère
Se souvient encore des saisons d’autrefois
Des symphonies de joie dans l’air éparpillé
De miracles anciens que la pierre éternise
Et je vois dans mon ciel le vert étonnement
De la première aurore du monde
Jaillie au-delà des collines bleues du temps
Comme une fulgurante gerbe de lumière.

Cycles après cycles Vie et Mort de toujours
Je vous revois ce soir les yeux écartelés
Entre Hier et Demain trajectoires sans fin
Et je brasse moi ce témoin sans âge
De ma lucidité le mystère de vivre

Et je cerne en tremblant des printemps millénaires
Épars dans le silence où revient toute chose.
Commenter  J’apprécie          30
Paroles pour demain
à Vincent Monteiro
  
  
  
  
J’ai parlé à la pierre
lovée en sa nuit millénaire
le langage de la lumière
J’ai parlé aux oiseaux
le langage mouvant des eaux

J’ai dit aux grands arbres figés
la lente aventure des nuages légers
et la fuite éperdue des ramiers
J’ai raconté aux coquillages
des histoires de naufrages
la nostalgie sans âge de la mer

J’ai chanté pour une fille étrange
la trouble poésie des corps
l’éternel retour des temps morts
J’ai dit à un enfant les légendes de la nuit
et j’aurais voulu croire comme lui
que l’aube toujours recommence…

et voici que la première étoile
n’est plus que le dernier lampadaire.
Commenter  J’apprécie          30
Ma vigilance
  
  
  
  
Je t’aimais Tu étais le matin pris à nos vertiges
Et tu étais le soir aux dicibles promesses
La nuit bouclant les hautes forteresses du vent
Tu fus la terre brûlée où l’herbe renaissait.

Aucune vague n’effaça nos doubles feux sur la mer

Depuis je songe sans faiblir que toi et moi
nous mourrons loin l’un de l’autre.
Commenter  J’apprécie          30
Presto vivace
à Raymond Lafaye
  
  
  
  
Je cours depuis toujours sans jamais m’arrêter
Tout se fait en courant aimer naître et mourir
Je poursuis des soleils que je n’ai jamais vus
Je cours après des rêves que je ne ferai plus

Je cerne les saisons dans leur cycle sans fin
d’éblouissements verts et de métamorphoses
Le temps n’est pas pour moi Je guette les nuages
En flottant derrière eux vers des silences vagues

Météore sans nom dans le ciel des âges
Je ne sais même plus d’où je me suis enfui
et conduis dans l’espace une ronde infernale
De fantômes moqueurs qui ne sont jamais morts.
Commenter  J’apprécie          20
Fled is that music
  
  
  
  
Mon âme est ce ciel de novembre
Aux lianes-mains jointes des arbres
Levées en quel élan mystique ?
Mon âme est une douceur d’automne
Jaillie du flanc de ton amour
De mon enfance retrouvée
Endormie dans la rumeur
Lointaine de la mer absente

Mon âme est une immense aurore
Que la nuit a tenté en vain
Et qui entr’ouvre en souriant
Ma nostalgique douceur d’automne

Mais quel oiseau a pris l’essor
Là-bas sur les collines du temps
Quel vol harcelant de colombes
Dans le brouillard en filigrane ?
Commenter  J’apprécie          20
Terre de septembre
  
  
  
  
Plainte du violoncelle dans l’âtre de septembre
Que de sanglots en rire avons-nous transformés
Le temps martèle en vain cette aire de mémoire
Quand l’automne du monde éclaire ton visage

Automne partagé entre l’or et le feu
La rame de septembre éloigne encore l’île
Là-bas la mer dans le temps immobile
Éparpille le feu du soleil de mémoire

L’oubli l’absence ont morcelé le cœur
Terre d’ici terre de septembre
Mes pas confiants dans tes chemins secrets
Apprennent ton histoire.
Commenter  J’apprécie          20
Dans mon cœur sans rumeur
  
  
  
  
Dans mon cœur sans rumeur
les automnes sommeillent
et seul je m’en vais vers les mêmes départs
traînant dans la poussière des jeunes rêves
mes pas sans âge, sans pays, sans saison.
Ainsi jusqu’au silence,
jusqu’au bout de la nuit
des soleils plein la mémoire…
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jean Fanchette (16)Voir plus

Quiz Voir plus

Jouons avec Barbra Streisand

William Wyler lui offre son premier rôle en 1968, dans un film basé sur la comédie musicale du même nom d'Isobel Lennart, Bob Merrill et Jule Styne créée à Broadway. Quel est le titre du film où elle partage l'affiche avec Omar Sharif?

My Fair Lady
Funny Girl
West Side Story

8 questions
15 lecteurs ont répondu
Thèmes : chanteuses , Actrices , réalisatrice , productrice , artiste , hollywood , littérature , théâtre , Music-halls , adapté au cinéma , adaptation , cinéma americainCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}