Je me demande si c'est pareil pour les autres femmes battues, quand elles parlent de ça avec leurs enfants. Si elles refusent le dialogue, et s'énervent. Peut-être que oui. Tout est une question d'humiliation, de peur et de choses non dites. Mais après tout, moi aussi je me suis tue. La perspective de parler à quelqu'un, à un adulte surtout, de ce qui se passait chez nous, était terrifiante. Les victimes ont honte et se terrent. C'est ainsi que les bourreaux prospèrent. (p.117)