Le XXe siècle se caractérise par une multiplication des solutions chimiques à tous les problèmes humains même les plus anodins : le recours aux lingettes se banalise, les parfums d'ambiance sont utilisés dans tous nos environnements (y compris les voitures), les produits de décoration et les cosmétiques faisant appel à des adhésifs fluorés ou aux phtalates se multiplient, les produits de jardinage contiennent des préparations de pesticides multiples, l'efficacité des produits de nettoyage domestiques est portée à la puissance "industrielle" grâce à l'utilisation de détergents (...), les textiles deviennent intelligents grâce à l'utilisation d'hydrofuges, de substances déperlantes, de retardateurs de flammes et sont imprimés de décorations contenant des encres douteuses... Bref, les progrès de la chimie contribuent à rendre notre quotidien plus facile et agréable mais en contrepartie, nos milieux de vie sont de plus en plus saturés de nouvelles substances dont certains effets sont de plus en plus inquiétants.
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Entre d'un côté le "Circulez, il n'y a rien à voir !", de l'autre le "Rassurez-vous braves gens, on s'occupe du problème" ou encore le "C'est catastrophique, on nous cache tout, les experts sont des vendus", il y a la réalité des faits et des données scientifiques qu'il est important d'établir. Aujourd'hui, seules les associations oeuvrant dans la protection de l'environnement ont accès aux médias alors que les avis, rapports et messages - souvent détonants - délivrés par les agences sanitaires (...) ne font pas une ligne dans la presse. Pour un homme politique, il semble aujourd'hui plus rentable électoralement de s'aligner sur une position fantaisiste d'une ONG que de mettre en oeuvre les options de gestion des risques proposées par les agences sanitaires.
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