AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Louis Thiériot (6)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Stauffenberg

Claus von Stauffenberg est l'organisateur et l'auteur de l'attentat manqué contre Adolf Hitler, le 20 juillet 1944. Mis à l'écran par Hollywood sous les traits de l'acteur Tom Cruise, dans le film "Walkyrie" qui ne présente que le volet "action" de l'attentat, cette biographie de Jean-Louis Thiériot apporte un éclairage sur le personnage de Stauffenberg et sur sa démarche.

Bien au-delà, ce livre a le mérite de présenter l'état d'esprit de l'Allemagne, dans l'entre-deux-guerres, expliquant l'accession au pouvoir de Hitler mais également la conscience de certains membres de la société allemande sur la folie de leur chef qui ne pouvait mener leur pays qu'à la ruine et au déshonneur.

Stauffenberg est l'archétype d'une société aristocratique allemande, partagée, comme le soulignait Goethe, entre une aspiration artistique romantique et une rigueur nationaliste disciplinée.

Stauffenberg a été marquée par le diktat versaillais et les troubles qui ont suivi l'armistice. Fier de son pays, s'inscrivant dans la lignée des héros germaniques, il rêve au retour de la fierté allemande. Comme la majorité des allemands, il pense qu'Hitler sera celui qui relèvera l'Allemagne. Mais dès 1939, le doute s'installe. Les premiers massacres en Pologne sont connus même si beaucoup ont peine à le croire. Tant que les victoires sont là, le pouvoir reste à Hitler. Mais la campagne de Russie et l'irrationalité de créer un deuxième front excède Stauffenberg et nombre de militaires. Les massacres derrière la ligne du front de l'Est augmentent, Hitler et sa clique jettent l'opprobre sur l'armée allemande. La défaite approche et le risque d'une occupation bolchevique est probable. Il faut arrêter Hitler.

Stauffenberg rassemble tous ceux qui estiment qu'il faut stopper les nazis. Le plan est élaboré mais la lâcheté des uns et la malchance amèneront Stauffenberg à exécuter lui-même le tyrannicide, avec la suite que nous lui connaissons.

A la fin du livre, on est tenté de faire de la fiction en imaginant la mort d'Hitler et le devenir de la guerre, en figeant les lignes de fronts de juillet 1944.
Commenter  J’apprécie          92
François-Ferdinand d'Autriche : De Mayerling ..

Un destin passionnant, une écriture fluide grâce à l’équilibre entre les affaires de l’Empire et la vie privée. La fin du XIX c’était l’époque évoquée par Zweig dans Le Monde d’hier. Zweig s’attarde sur l’ouverture d’esprit et le cosmopolitisme. Cependant cette biographie, par les aspects crépusculaires qu’elle présente, explique en quelque sorte la proche fin d’une monarchie vieille de six siècles. D’ailleurs l’auteur ne fait jamais référence à Zweig, en revanche il évoque Robert Musil : dans L’Homme sans qualités, l’Empire était surnommé la Cacanie - tout un programme.



J’ai été étonnée par « l’indulgence » de l’auteur pour deux figures indignes : l’archiduc Rodolphe (le suicidé de Mayerling) et l’archiduc Otto, le frère cadet de F-F.

L’auteur semble plus à l’aise avec les portraits, les destinées des membres de la Maison Impériale et les rivalités qu’avec la politique interne. Sur ce versant-là, il lui manque un peu de « vision ».

Cette bio m’a donné une idée de lecture pour rester dans l’ambiance : La Dame Blanche de Habsbourg de Paul Morand.

Commenter  J’apprécie          80
Margaret Thatcher

« La Dame de Fer » ! Savez-vous que ce sont ses ennemis jurés qui l’ont baptisée ainsi ? Oui, sans doute, mais lesquels ? Les mineurs grévistes de 84-85 qui pensaient la renverser (tous ne l’étaient pas, et elle sut soutenir ceux qui voulaient travailler au péril de leur intégrité physique: « on les appelle les jaunes, ce sont des lions »), Non. Les militaires argentins qui prirent d’assaut les îles Falkland que nous appelons Malouines ? Non, ils y perdirent leur pouvoir dictatorial et n’eurent pas le loisir de lui trouver un surnom. Ses adversaires politiques travaillistes ou ceux qu’elle dérangeait dans son propre part conservateur ? Non plus. Les universitaires, les intellectuels ou les journalistes politisés de la BBC qu’elle n’aimait pas et qui le lui rendaient bien ? Non. Le cinéaste Ken Loach, le chanteur Renaud ou un autre des ces « artistes engagés » qui ne pouvaient la souffrir ? Non, manque d’imagination sans doute. Les activistes de l’IRA qui faillirent réussir à la tuer à Blackpool ? Non plus. Les inventeurs de cette insulte, c’en était une dans leur bouche, furent les rédacteurs du journal de l’Armée Rouge qui avaient ainsi désigné leur plus pugnace adversaire à l’heure où l’objectif de Moscou était de désarmer l’Europe de l’Ouest.

Quinze ans après sa mort, vingt-huit après son départ du 10 Downing Street, il est peut-être temps de s’instruire et d’échapper aux slogans ou aux anathèmes grâce à cette excellente biographie. Outre son parcours depuis l’épicerie familiale et l’église méthodiste de son enfance jusqu’au sommet, ses décisions politiques et ses convictions, vous découvrirez quantité de citations et d’anecdotes sur celle qui fut la première femme à diriger un pays européen. Vous comprendrez pourquoi tant d’honneurs se sont abattus depuis qu’elle a quitté la vie politique pour entrer dans l’Histoire. Citons en deux parmi d’autres.

D’abord, le 21 février 2007, elle assiste à l'installation de sa statue à la Chambre des communes, aux côtés des effigies de Winston Churchill. Premier chef de gouvernement britannique à avoir sa statue de son vivant, elle déclare à cette occasion : « J'aurais préféré une statue en fer, mais le bronze me convient. Au moins, elle ne rouillera pas. Et, cette fois, j'espère que la tête restera en place » (elle fait allusion à une précédente sculpture d'elle, en marbre, du sculpteur Neil Simmons, exposée à la Guildhall Art Gallery et décapitée en 2002 par l'artiste Paul Kelleher dans un geste de protestation symbolique).

Ensuite, pour son enterrement, la Reine en personne, qui n’assiste qu’aux enterrements des membres de la famille royale, était présente. En soixante-six ans de règne, elle fit deux exceptions, la première pour Winston Churchill, l’autre pour Margaret Thatcher.

Vous apprendrez pourquoi certains la surnommait aussi TINA, vous saurez si elle avait raison ou tort de réclamer à Bruxelles « I want my money back », comment elle, « la dame de fer », fut la première dirigeante étrangère à prendre la parole à la télévision soviétique ou par quel concours de circonstances elle échappa à la mort que lui avaient préparée les artificiers de l’IRA. Que pensait-elle de ses « collègues », Jimmy Carter, V Giscard d’Estaing ou H. Schmidt ? Pourquoi sut-elle repérer, avant tous les autres, un des membres du Politburo de l’ère Brejnev-Andropov qui se nommait Gorbatchev ? De l’épicerie familiale, des discussions du soir avec son père, de l’église méthodiste jusqu’à la trahison finale de ses lieutenants, plus « wets que dries » comme elle disait, en passant par la grève des mineurs et les bases de la paix en Irlande, vous approcherez un formidable personnage de roman, un étrange animal politique qui « pense que les promesses électorales sont faites pour être tenues » et dont les adversaires travaillistes eux-mêmes finirent par reconnaître, par la voix de leur porte-parole en 1997, que : « finalement, nous sommes tous devenus thatchériens.»

Commenter  J’apprécie          70
Margaret Thatcher

Une biographie utile, relativement limpide, fouillée et qui place bien la prespective.
Commenter  J’apprécie          30
Margaret Thatcher

J'ai lu cette biographie de Margaret Thatcher car c'est un personnage que je ne connaissais pas bien et j'étais curieux de voir pourquoi elle divise encore aujourd'hui l'opinion des uns et des autres.

Je crois, malgré ma maigre connaissance du personnage, que c'est une biographie plutôt correcte et relativement (j'insiste sur le mot) objective. J'ai trouvé l'ouvrage bien écrit et concis lorsqu'il le fallait.

Quant au personnage de Margaret Thatcher, et bien j'imagine que tout n'est jamais tout noir ou tout blanc!

En tout cas, je ressors content de cette lecture car j'ai appris beaucoup de choses sur une période que ma génération ne connaît pas forcément très bien.
Commenter  J’apprécie          20
Margaret Thatcher

Livre légèrement orienté par moments mais qui offre une très bonne biographie de cette icône qu'est Margaret Thatcher
Commenter  J’apprécie          20


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Louis Thiériot (60)Voir plus

Quiz Voir plus

Mémoire et souvenirs dans les titres

Complétez le titre du roman d'Edmonde Charles-Roux qui a obtenu le Prix Goncourt en 1966 : Oublier ...

Florence
Palerme
Venise
Naples

10 questions
278 lecteurs ont répondu
Thèmes : mémoire , souvenirs , oubliCréer un quiz sur cet auteur

{* *}