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Critiques de Jean-Luc Fromental (356)
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Simenon : La neige était sale (BD)

Club N°56 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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Alors, je n'ai pas lu le roman de Simenon, mais cet album me réconcilie avec le dessin que j'aimais tant de Yslaire.



Le récit est froid et noir et dur, la voix off est inscrite dans une typo mécanique un peu douteuse qui ne facilite pas la plongée dans l'histoire.



Globalement, un bon moment de lecture mais il faut s'accrocher car c'est bien Sambre, sombre je voulais dire...



Benoit

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L'histoire est assez classique même si prenante de bout en bout, Simenon oblige.



Le dessin est plutôt sympathique notamment cette approche presque monochrome qui renforce la tristesse de la période et de nos personnages, mais le format de la mise en page avec la voie du narrateur dans des rectangles et une typo laide dessert un peu.





C'est prenant, ça se lit d'un retrait, mais sans y revenir.



Greg

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Les personnages attachants de ce "feel good book" solaire et lumin...



Non je rigole, les éditeurs devraient ajouter un bandeau : "Vous qui ouvrez ce livre abandonnez tout espoir".



Clément

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Un autre regard sur Blake & Mortimer : L'Ar..

J’ai retrouvé sans mal le plaisir des albums de mon enfance. La nouvelle équipe reprend le flambeau brillamment et reste très fidèle au dessin et à l’esprit des meilleurs Blake et Mortimer d’Edgar P. Jacobs (le Mystère de la grande Pyramide était de loin mon préféré alors que d’autres comme le rayon U, m’avaient bien déçu).



Il s’agit d’une BD de qualité qui se passe à New York, c’est plein de rebondissements et une fois qu’on a commencé, c’est difficile de s’arrêter malgré la quantité (plus grande que pour les albums d’autrefois).

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Simenon : La neige était sale (BD)

Alien.

Au bar-restaurant Timo, les gouapes s'épatent, entre bastringue et alcools forts, femmes dénudées et affaires louches. C'est là que fermente Frank Friedmaier, voyou de 18 ans désœuvré, prompt à s'adonner au crime pour secouer son ennui de vivre. Fred Kromer, molle gouape de bas étage, fanfaronne à propos de meurtres qu'il commet avec désinvolture. Frank lui emprunte son couteau et décide de planter un sergent de l'armée d'occupation, visqueux vicelard qui fréquente le rade de Timo et tripote sans vergogne la gueuse alanguie. Par son acte criminel, Frank s'est "dépucelé" selon son expression mais la spirale mortifère est enclenchée. Un vol de montres de collection et l'élimination d'un témoin gênant, la défloration de sa fiancée Sissy Holst par Fred Kromer aspirerait inexorablement le jeune homme dans la bassesse et le sordide si la police ne venait le cueillir pour l'interroger brutalement. Son chemin de croix peut alors commencer.

L'œuvre littéraire de Georges Simenon (1903-1989) a été prolongée et vivifiée par de multiples adaptations télévisuelles et cinématographiques. Elle perdure dans l'imaginaire collectif avec notamment son indéboulonnable commissaire Maigret interprété par vingt-six acteurs différents depuis Pierre Renoir avec "La nuit du carrefour" (1932) jusqu'à Gérard Depardieu dans "Maigret" (2022). Les romans noirs de l'auteur belge possèdent eux aussi une indéniable force visuelle et une ambiance atemporelle. Intitulé initialement "Monsieur Holst", (1948), le roman est adapté au théâtre par Simenon et Frédéric Dard sous le titre "La neige était sale" (1950) et se décline aujourd'hui en une bande dessinée réussie. Jean-Luc Fromental a repris tous les moments-clés de l'œuvre littéraire pour les transposer avec brio en bédé. Sur ce scénario solide, Yslaire a composé une œuvre graphique puissante, aux partis pris pertinents comme la mise en couleur lumineuse à dominante grise, en phase avec le propos et la symbolique du récit. Auteur lui aussi fasciné par "Les fleurs du mal" qu'il a magnifiquement illustrées et surtout à travers son chef-d'œuvre "Mademoiselle Baudelaire" (2021), il ne pouvait que rehausser splendidement les turpitudes de Frank Friedmaier et avec la boue en faire de l'or.
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Les Aventures d'Hergé

Exercice difficile que de mettre en dessins la vie d’Hergé. Comment exposer ce qui est la part de l’intime dans chaque existence, ses faiblesses, ses doutes… Le doit-on, le peut-on ?

Quoi qu’il en soit c’est fait avec humour et tact ici. sans tomber dans l’hagiographie car Hergé ne fut pas forcément très facile à vivre.

On peut d’ailleurs recouper ce travail avec celui fait sur Edgar Jacobs : "Jacobs, le rêveur d’Apocalypse" de François Rivière.

Le dessin est amusant et farci de personnages que les tintinophiles reconnaîtront sans peine. L’atmosphère et le phrasé si particulier des belges s’entend presque aussi.

Une lecture nostalgique et assez triste au fond.
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Simenon : La neige était sale (BD)

Je n’ai pas lu « la neige était sale » de Simenon et j’avoue que l’histoire est tellement glauque, à vomir que je n’ai guère envie de le faire.

Frank Friedmaier vit dans un monde en guerre, il est totalement désabusé, c’est une petite crapule mauvaise jusqu’à l’os, quasi étranger aux autres et à lui-même. Je n’ai même pas réussi à lui trouver d’excuses face à son comportement dénué de toute humanité. Un véritable psychopathe.

Violent, violeur, meurtrier, il condense les tares de l’humanité. Il a pourtant une « jolie gueule » cet enfant pourri/gâté, mais aucune rédemption dans le personnage.

Les dessins d’Yslaire sont, comme d’habitude, magnifiques dans les tons rose, gris, noir, sépia et leurs déclinaisons. Ces couleurs font ressortir le côté sombre et la gravité du texte.

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Simenon : La neige était sale (BD)

Etonnement, les adaptations BD de l'œuvre de Georges Simenon sont plutôt rares si l'on fait exception de Loustal, étroitement associé au célèbre auteur belge, qui a illustré plusieurs de ses romans et notamment l'ensemble des dix couvertures composant l'intégrale des enquêtes du commissaire Maigret publié aux éditions Omnibus pour nous proposer, en collaboration avec les scénaristes Jean-Luc Fromental et José-Louis Bocquet, Simenon, L'Ostrogoth (Dargaud 2023), un roman graphique se penchant sur la période où ce romancier déjà prolifique s'apprête à se lancer dans l'écriture des premiers ouvrages mettant en scène le célébrissime policier. Mais à l'occasion des 120 ans de la naissance de Georges Simenon, les éditions Dargaud publient deux adaptations de ses fameux romans "durs" désignant les 117 récits dans lesquels le commissaire Maigret n'apparaît pas. Ainsi, on retrouve une nouvelle fois le scénariste José-Louis Bocquet s'associant au dessinateur Christian Cailleaux pour mettre en image Le Passager Du Polarlys qui n'est pas le plus connu des romans de l'auteur belge et dont l'intrigue prend l'allure d'un thriller maritime tout en tension nous entrainant le long des côtes norvégiennes jusqu'au cercle arctique. De son côté, Jean-Luc Fromental s'est tourné vers Bernard Yslaire pour adapter La Neige Était Sale, le fameux roman existentialiste de Simenon qui fait partie des ouvrages emblématiques de son œuvre pour ce qui donne lieu à une rencontre au sommet entre deux grandes figures de la BD et l'un des maîtres de la littérature noire. Pour ceux qui ne sont guère familier avec l'univers du 9ème art, on présentera Jean-Luc Fromental, outre son travail de scénariste collaborant avec des dessinateurs renommés à l'instar de Floc'h, comme un éditeur dirigeant notamment la collection Denoël Graphic recelant quelques œuvres singulières telles que celles de Posy Simmonds et de Joann Sfar. A une époque où les lecteurs du journal Spirou sont plus coutumier de séries dynamiques comme Jess Long, Yoko Tsuno, Tif et Tondu ou les Tuniques Bleues, il faut bien admettre que Bidouille et Violette a de quoi surprendre avec cette histoire d'amour entre deux adolescents inaugurant pourtant l'incontestable talent de Bernard Yslaire qui va se lancer dans la fameuse série Sambre dont la dimension intergénérationnelle s'étalant entre 1768 et 1847 va également se décliner autour de la série La Guerre Des Sambres. Avec un style extrêmement affirmé au caractère à la fois sombre et intense, le choix de Bernard Yslaire apparaît comme une évidence pour cette somptueuse adaptation graphique de La Neige Était Sale qui fait figure d'événement autour de cette conjonction de talents à l'état pur.



Au temps d'une guerre indéterminée, à une époque sans date, dans une ville occupée sans nom, Frank Friedmaier, à peine âgé de 18 ans, profite de l'oisiveté que lui procure son statut d'enfant gâté par sa mère Lotte, tenancière d'une maison close locale et fort rentable lui permettant également d'assouvir ses désirs en côtoyant les pensionnaires du bordel. De plus, il se rend bien compte que Sissy Holst, sa charmante petite voisine, est follement amoureuse de lui. Franck a également ses habitudes au bar-restaurant de Timo où il fraie avec quelques personnages louches comme Fred Kromer, crapule de bas étage se vantant régulièrement de ses crimes odieux. Par défi comme par jeu, au détour d'une ruelle sombre, Frank va égorger un officier de l'armée d'occupation et lui voler son revolver. Un acte gratuit qui sera suivi d'autres forfaits tout aussi abjects qu'immoraux. Frank se lance donc volontairement dans une longue descente aux enfers qu'il assume avec un redoutable cynisme. Dans une telle optique peut-on trouver la rédemption ?



C'est cette simplicité narrative qui caractérise les récits de Georges Simenon où rejaillit ainsi la quintessence des thèmes qu'il aborde avec une acuité redoutable se déclinant autour de la personnalité complexe de ses personnages. Rédigé en 1948 alors que l'auteur séjourne à Tucson en Arizona, La Neige Était Sale prend une forme singulière avec ces lieux et cette époque complètement désincarnés comme pour mieux saisir l'universalité de cette atmosphère à la fois poisseuse et lourde nous rappelant paradoxalement la période trouble de l'Occupation durant la seconde guerre mondiale. Tout cela, Jean-Luc Fromental le restitue parfaitement dans une mise en scène soignée où les dialogues résonnent avec justesse tandis que les scènes cruciales du récit se déclinent au gré des réflexions de Frank Friedmaier en adoptant une narration à la deuxième personne avec cette sensation de malaise tandis que l'on observe ce personnage sombrer dans l'abjection la plus totale avec ce côté impavide saisissant, ceci tout en prenant soin de respecter la structure du roman se déclinant en trois parties comme autant de phases ponctuant sa destinée en passant de l'acte primaire odieux qu'il commet pour l'entraîner dans une escalade de crimes ignominieux s'achevant sur une ultime résurgence prenant la forme d'une rédemption le laissant en paix avec lui-même. Et puis il y a la richesse de la mise en image de Bernard Yslaire, ses cadrages élaborés ainsi que la nuance des couleurs restituant cette ambiance à la fois pesante et malsaine qui émane de l'intrigue tout en rendant hommage à Georges Simenon que l'on croise d'ailleurs au début du récit parmi la clientèle du bar-restaurant de Timo. On apprécie notamment ce soin que le dessinateur apporte à chaque détail que ce soit par exemple le papier peint des intérieurs, les éclairages des rues enneigées de cette ville sans nom ainsi que les costumes de cette galerie de personnages tourmentés aux traits si savamment travaillés. On en prend la pleine mesure en observant plus particulièrement les contours angéliques du visage de Frank Friedmaier nous permettant de saisir le contraste encore plus marqué de son avilissement lors de son parcours meurtrier avant qu'il n'aborde les stigmates des coups des passages à tabac successifs, incarnations de ce long chemin douloureux vers la rédemption au gré d'une espèce d'amour ultime que la neige recouvrira de son linceul immaculé. Une belle convergence de talents pour un album aux allures de roman noir aussi remarquable que saisissant.







Bernard Yslaire/Jean-Luc Fromental/Georges Simenon : La Neige Était Sale. Editions Dargaud 2024.



A lire en écoutant : La Neige de Claude Nougaro. Album : Sœur Âme. 1971 Mercury Music Group.
Lien : http://www.monromannoiretbie..
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Simenon, l'Ostrogoth

Loustal aime le Paris populaire, l'auteur et sa muse, et les méandres de l'inspiration et du couple. La vie de Simenon et son épouse à l'aube des années folles lui va comme un gant.



En 1920, Simenon n'est pas encore l'auteur que l'on sait ni l'inventeur de Maigret. Il quitte la Belgique et ses mornes plaines avec sa jeune épouse que sa famille est loin d'adopter. Leur pacte pour se marier et accéder à Paris et la liberté est clair : celui des deux qui réussira le premier à vivre de sa vie d'artiste le restera, l'autre reprendra une vie normale, c'est-à-dire une vie rangée. Twiggy peint, Georges écrit. Qui remportera le pari ? Est-ce une course de vitesse et où se puise l'inspiration ?



Pour son retour à la bd Loustal signe un vrai bijou de biographie, tout à la fois fidèle et personnelle. On y retrouve la vie d'artiste et de bohème que le dessinateur sait si bien illustrer et incarner, avec tendresse, profondeur et mélancolie. On y apprend aussi la genèse de Maigret au coeur de la France et du Paris des années 1920. Du grand art !
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Le coup de Prague

Après la vie secrète des écrivains (adapté de Musso) et une romance anglaise (scénario de Fromental) je continue d'explorer les séries que Miles Hyman a illustrées et faut avouer qu'il excelle dans les histoires d'espionnage. Son dessin correspond bien à ce récit d'espionnage mêlant ambiance d'après seconde guerre mondiale et de début de la guerre froide. Les illustrations sont magnifiques. 



Le scénario de Fromental est quant à lui inspiré de personnages ayant réellement existé selon le dossier de fin d'album. Un récit qui s'étale sur une nonantaine de pages dans lesquelles l'intrigue est consistante et s'avère passionnante ! 



Bref j'ai adoré !

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Simenon : La neige était sale (BD)

Adapté d'un roman de Simenon par Jean-Luc Fromental, "La Neige Était Sale" dépeint un monde sombre d'occupation et de décadence. L'histoire suit Frank Friedmaier, 17 ans, évoluant dans un pays occupé par des forces indéfinies. La narration de Simenon explore la vie de Frank, sa mère tenancière d'une maison de passe, et son immersion dans des activités louches. Le scénario de Fromental capture avec intensité le voyage existentiel de Frank, oscillant entre la collaboration et la déchéance personnelle. L'atmosphère glaciale et sale de l'Occupation est rendue de manière poignante, plongeant le lecteur dans les méandres de la noirceur humaine.



Bernard Yslaire, après le succès de "Sambre" apporte son talent à cette adaptation. Son style graphique, marqué par des nuances de bichromie rougeâtre et grise, retranscrit magistralement l'atmosphère kafkaïenne du récit. Les illustrations dévoilent la décadence du monde de Frank, avec des personnages cyniques et des scènes évoquant l'Occupation. Yslaire donne vie à l'hiver gris décrit par Simenon, ajoutant de la profondeur visuelle à cette histoire noire.



"La Neige Était Sale" offre une plongée réussie dans l'univers dur de Simenon. Jean-Luc Fromental et Bernard Yslaire relèvent avec brio le défi de l'adaptation, capturant l'essence du roman original. L'histoire, bien que sombre et dérangeante, est une exploration fascinante de la nature humaine en temps de conflit. Cette bande dessinée, deuxième de la Collection Simenon de Dargaud, confirme la qualité artistique et narrative de cette série. Une œuvre à la fois dérangeante et captivante qui mérite l'attention des amateurs de romans noirs.
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Simenon, l'Ostrogoth

Je l'avoue, je n'ai jamais lu Simenon.

Eh oui, ça existe...

Par contre, je connais Maigret, via le cinéma et Jean Gabin.

Pas totalement inculte quand même.

J'ai donc découvert avec plaisir les débuts de cet auteur prolifique, son entourage familial, amical, professionnel et...amoureux.

Cela m'a intéressée. Mais ai-je envie de lire Simenon maintenant ?

Ben non, pas plus qu'avant.
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Un autre regard sur Blake & Mortimer : L'Ar..

L'art de la guerre est certainement le plus original des Blake et Mortimer past Edgar P. Jacobs. Floc'h, Fromental et Bocquet ont pris des libertés tant dans le format (122 pages) que dans le dessin, moins pointilleux qu'habituellement.

L'essentiel est pourtant là, dans le style de l'histoire, l'époque, le mythe.

Une réussite.
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Simenon : La neige était sale (BD)

Nouvelle rencontre avec Simenon dans le cadre de ses romans dits "durs". Ce sont ces romans que Simenon a écrit parfois avant Maigret et qui étaient dur à écrire pour lui.



J'ai était une fois fois attiré par la couverture où tout s'enchaîne. Deux personnages sous la neige qui tombe, dont un est en bras de chemise, une affiche avec un soldat dont le casque est orné d'un signe méconnu, un chat, un réverbère. Le nom de l'auteur, Simenon, le titre en caractères gras et penchés, le nom du scénariste et du dessinateur. On dirait une affiche ou un générique de film des années cinquante.



Nous sommes en hiver, dans un pays occupé sans savoir lequel ni par qui ? C'est la guerre mais laquelle ? Frank porte un signe mais que veut-il dire ?



Frank a dix-huit ans, sa mère est tenancière d'un bordel prisé des autorités d’occupation. Ce qui permet à Franck de faire son éducation et de satisfaire certains désirs, désirs qu'il peut aussi avoir pour sa voisine Sissi.



Franck fréquente le milieu de la nuit et des personnages pas toujours fréquentables quant au sens de la morale, personnages qui s'accommode de l'occupation et qui semblent intéressés par le commerce à faire avec les occupants. Franck aime les fréquenter comme pour être dans la cour des grands.



Franck cherche à obtenir des faveurs : faveurs des filles de sa mère, mais ça c'est facile. Il semble attirer par Sissi mais est-ce vraiment sincère ? Franck cherche à obtenir la carte verte qui lui donne une forme d'impunité.



Franck va basculer du côté obscur de la force. Il va commettre un assassinat gratuitement pour se prouver qu'il peut le faire. Il trahira aussi celle qui l'aime et ce sera l'erreur de trop.



Est-ce que Franck est un salaud, une ordure comme ceux qu'il fréquente ? Est-ce un profiteur, un être abject qui profite de la situation pour son bien-être personnel ? Va t'on assister à une descente aux enfers ou bien à une rédemption ? Mais que peut-être le destin de Franck ?



Simenon pousse sa réflexion et nous amène à accompagner Franck. Nous sommes dans un univers particulier, étrange. Les relations entre les personnages sont perverties. Certains semblent ne plus être en prise avec la réalité. Franck nous fait penser au héros d'Albert Camus dans l’Étranger, Meursault. Un être qui accepte son destin sans réellement lutter.



J'ai beaucoup aimé le graphisme de Islaire. Les expressions sur le visage de Franck sont extraordinaires de vérité, on voit toute la détresse de cet anti-héros, avec ces grands yeux dans le vide comme cherchant une vérité improbable. J'ai aimé ce vieillissement progressif comme l'arrivée à une certaine maturité comme la sortie du monde de l'enfance pour atteindre celui des adultes. Tous les personnages ont de vraies "gueules". J'ai aussi aimé le procédé de ne mettre que quelques touches de couleurs et le graphisme très classique mais très réalistes.



Encore un roman graphique qui me donne envie de lire le roman original de Simenon, dans un autre registre que celui de Maigret.



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Simenon : La neige était sale (BD)

C’est le dessin reconnaissable entre mille de Bernard Yslaire (« Sambre », Glénat) qui nous a conduit à briser ce plafond de verre générationnel pour plonger dans cet album sombre et glauque.
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Simenon : La neige était sale (BD)

Pondre en BD cette adaptation grise d'un noir Simenon était une bonne idée, sûrement pas du temps perdu et d'ailleurs, la découverte de ce terrible "roman graphique"m'a donné envie de lire l'original, que je ne connais pas.

Yslaire, qui sait faire, a réussi son coup en adoptant un camaïeu gris/sépia un peu nuancé de roses ternes pour certaines pages. Bien vu.

Quant à caractériser les visages de ses personnages pour les rendre immédiatement reconnaissables, disons que le plus souvent il s'en sort. Il réussit même à créer des expressions ou des attitudes qui peuvent rendre presque poignante l'immonde crapule qui s'agite devant nous, ce Frank à qui le "costume" d'humain va si mal...

Le scénario, le dessin et l'agencement des cases rend, à mon sens, un peu difficile à comprendre d'emblée le vicieux subterfuge que Frank gamberge pour pimenter une soirée de Kromer, son copain de débauche... Personnellement j'ai d'abord presque confondu les personnages de Minna et Sissy. En tous cas j'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour bien appréhender l'agencement des cases/phases de l' arnaque au moment décisif. Disons que ma "lecture" a manqué un peu de spontanéité à cet endroit. Je me suis senti laborieux, ça m'a agacé...

Mais ne soyons pas mesquin. Globalement je crois que Fromental autant qu' Yslaire m'ont donné envie de découvrir un Simenon que je connais mal. Leur contrat est rempli, donc !

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Simenon : La neige était sale (BD)

Adaptation en BD d'un des "romans durs" (à écrire, mais pas que !) de Simenon, La neige était sale est un coup de maître(s), celui de deux auteurs respectés, Jean-Luc Fromental au scénario et Bernard Yslaire au dessin, qui ajoutent un bien bel ouvrage à leur riche carrière.
Lien : https://www.actuabd.com/La-N..
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Un autre regard sur Blake & Mortimer : L'Ar..

Je ne suis pas une adepte de Blake et Mortimer, mais un cadeau ne se refuse pas. Aussi, mon avis est à considérer avec beaucoup de distance.

J’ai lu la BD avec plaisir malgré un dessin épais que je n’affectionne pas particulièrement.

Un moment agréable, une histoire qui se lit facilement,

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Un autre regard sur Blake & Mortimer : L'Ar..

Pourquoi l'avoir dessiner ainsi ? je n’ai rien contre le scenario (attention contre Floc'h non plus, je ne me le permettrais pas) mais ce dessin (Grosse cases, traits gras, personnages statiques) affligeant, consternant donc, de ce fait, j’ai été rechercher le HS du dernier Pharaon qui était déjà particulier en lui-même et le classique 8h à Berlin et là, ça ne souffre d’aucune comparaison d'où ma note de 5 pour le scenario et 0.5 pour le dessin, l’encre le papier parce qu'il en a fallu du papier en pleine période de crise et le prix 23€
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Une romance anglaise

Aucune théorie du complot ne résiste au démontage d’un mécanisme si complexe.

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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre, revenant sur une histoire d’espionnage britannique ayant pris la forme d’un scandale politique au Royaume-Uni en 1963. Son édition originale date de 2022. Il a été réalisé par Jean-Luc Fromental pour le scénario et par Miles Hyman pour les dessins et les couleurs. Il compte quatre-vingt-dix-huit pages de bande dessinée. Il se termine avec un texte d’une page, rédigé par le scénariste en juillet 2022, intitulé L’écheveau de la reine. Dans cette postface, il évoque l’intérêt d’évoquer cette affaire à l’âge du conspirationnisme aigu, du fake et de la post-vérité, de la masse de documents de toute forme (un dédale d’où ne peut sortir aucune vérité incontestable), et du choix d’avoir écrit ce récit avec le point de vue de l’accusé.



Old Bailey à Londres, le 30 juillet 1963. Stephen Ward sort de la Cour centrale de la Couronne britannique, où il vient d’être entendu en tant qu’accusé. Les policiers lui forment une haie qui lui permet de passer au milieu des photographes et des journalistes qui le bombardent de questions. Christine et Mandy sont-elles des prostituées ? Où sont ses amis célèbres ? Qui a payé sa caution ? Est-il un agent de l’Est ? Quel verdict espère-t-il ? En son for intérieur, il se dit que C’est le moment de vérité. Après ces mois de harcèlement, de déballages de caniveau, de mensonges plantés comme des banderilles, le monstre qu’ils ont créé attend l’estocade. Plus de sanctuaire. L’arène réclame la mise à mort. Où sont-ils les puissants, les profiteurs, les petites filles perdues qui lui mangeaient dans la main ? Plus d’ami, plus d’allié. On ne veut plus le connaître. Si on se souvient de lui, c’est seulement dans la lumière poisseuse du scandale. Maintenant la foule l’insulte : Ordure ! Pervers ! Traître ! Maquereau ! Sale rouge !



Stephen Ward monte dans la voiture qui l’attend et il regagne son dernier refuge, à Chelsea. Derrière les stores vénitiens, dans son salon, il s’assoit devant son enregistreur à bande Grundig TK-14 pour dire tout ce qu’il sait. Sa vérité est la vérité, mais il semble qu’il soit désormais le seul au monde à pouvoir l’entendre. Ce qu’il fera ensuite, dieu seul le sait. C’est son procès qu’il recommence. Il sera son juge le plus sévère. Et s’il s’avère qu’au bout du compte il est coupable… Il jette un coup d’œil à une affiche de tauromachie décorant son mur, où le torero a donné le coup de grâce à l’animal dans le dos duquel sont fichées plusieurs banderilles. Où commencent les histoires ? Il faudrait reprendre du début, mais le temps lui est compté, demain la justice aura parlé, ce sera fini. Il choisit comme point de départ de ce jeu de dupes une fin de matinée de janvier 1961, alors qu’il se trouve au volant de sa voiture, dans les rues de Londres et que la radio diffuse le hit de Julie London, puis de Cliff Richard. Il pleut sur Londres, ce crachin qui a fait la réputation de sa ville. Devant le Garrick Club, le voiturier prend sa Jaguar en charge. Il y retrouve Colin Coote, rédacteur en chef du très conservateur Telegraph, qui lui présente le capitaine Evgueni Ivanov, attaché naval de l’ambassade d’U.R.S.S.



En fonction de sa familiarité avec l’affaire relatée, le lecteur peut découvrir cette bande dessinée sans en avoir aucune connaissance, ou en avoir déjà entendu parler. Dans le premier cas, il fait connaissance avec Stephen Ward, ostéopathe de personnalités politiques et de riches citoyens, accusé par la vindicte populaire d’être une ordure, un pervers, un traître, un maquereau et un sale rouge. Il comprend que cette affaire est racontée avec le point de vue de cet homme, en toute subjectivité. Le personnage est présent dans la plupart des scènes à l’exception d’une vingtaine de pages consacrées à d’autres personnages, en particulier à Christine Keeler, et lorsqu’il se retrouve en prison. Dans la postface, le scénariste explique que : Le choix fait ici est de laisser la parole à celui qui tint le premier rôle dans un scandale entré dans les annales sous le nom d’un autre, le seul paradoxalement à ne pas avoir eu le temps de coucher par écrit sa version des faits. Il ajoute que : Stephen Ward fut la victime expiatoire, le bouc émissaire dont la fin opportune permit de cautériser dans l’urgence un certain nombre de plaies inquiétantes pour l’élite du Royaume. Le lecteur a bien conscience dès le début de lire la version des faits de Stephen Ward, avec ce qu’elle comporte de subjectif, et étant relatée à la première personne celui-ci se voit comme un être humain normal, pas comme un ignoble coupable.



Après la scène d’introduction, le récit reprend un déroulé chronologique, et le lecteur bénéficie de la présentation de Stephen Ward que fait Colin Coote au bénéfice de Evgueni Ivanov : l’ostéopathe d’hommes politiques, portraitiste d’une grande finesse, bridgeur décent, et peut-être entremetteur. Dans le même temps, il ouvre grand les yeux pour regarder autour de lui, pouvant se projeter dans chaque lieu, et ressentir l’ambiance de l’époque. L’artiste réalise un impressionnant travail descriptif. Il se nourrit de photographies d’archives pour donner à voir chaque environnement, les tenues vestimentaires de rigueur ou à la mode. Au fil des séquences, le lecteur se retrouve ainsi aux côtés des personnages dans les rues de Londres avec des voitures d’époque (dont la Jaguar de Ward), à attendre sur un banc dans Hyde Park, dans le village de Wraysbury dans le Berkshire, à circuler le long de la Tamise, dans les jardins d’un cottage luxueux proche du château de Cliveden à Taplow dans le comté de Buckinghamshire, et au bord de sa piscine, dans le quartier pas très bien fréquenté de Soho, à l’entrée du Marquee Club. Il les accompagne également dans les intérieurs : le douillet appartement de Ward au 17 Wimpole Mews, la salle à manger du luxueux Garrick Club, le Murray’s Cabaret Club et son spectacle de danseuses, différents pubs chics, un autre club de Soho avec des chanteurs noirs, un véritable manoir, une chambre miteuse de Brentford, une salle de cinéma, la salle de rédaction du Sunday Pictorial, une cellule de prison, la chambre des Communes, une salle d’audience au tribunal, une chambre d’hôpital. Pour chaque endroit, le dessinateur prend le temps de représenter les détails des murs, des décorations, des meubles, des aménagements, avec un investissement remarquable.



L’artiste fait preuve d’une aussi grande implication pour mettre en scène les différents individus : entre rendu parfois quasi photographique et simplification, sur la base d’une direction d’acteurs naturaliste. Le lecteur prend son temps pour savourer les robes de ces dames et les costumes de ces messieurs, y compris les uniformes des bobbies et la robe du juge. Il ressent pleinement la puissance de séduction de Christine Keeler, de son amie Mandy et d’une ou deux autres jeunes femmes. Il est sous le charme de la distinction des hommes, un peu distants, très chics sans ostentation. Il voit la différence de manière de se tenir entre les citoyens de la haute, et les gens du peuple, en particulier des clubs cosmopolites fréquentés par Christine. Sous le vernis de la bonne éducation, il peut ressentir l’intensité du désir des hommes, il succombe au charme de ces demoiselles qui savent très bien à quel jeu elles jouent. Sans en avoir conscience, le lecteur absorbe de nombreuses informations par les dessins : ce que font les personnages bien sûr, mais aussi le milieu dans lequel ils évoluent, les personnes qu’ils croisent et leur milieu social, leurs logements et leurs voitures qui sont révélateurs sur leurs revenus ou leurs richesses.



S’il ne connaît rien à l’affaire Profumo, le lecteur la découvre par les yeux de Stephen Ward, ne mesurant pas toujours le caractère polémique de telle rencontre, des enjeux politiques ou sociaux. Il note quelques repères historiques comme la mention du débarquement de la baie des Cochons en 1961, la crise des missiles de Cuba du 14 au 28 octobre 1962, ou des repères culturels comme le film Vie privée (1962) réalisé par Louis Malle, avec Brigitte Bardot. La scène du procès lui permet de comprendre la perception que le public a pu avoir de cette affaire, du mode de vie de Stephen Ward et de Christine Keeler. S’il connaît déjà l’affaire Profumo, il en mesure mieux les enjeux et les paramètres, et il peut comparer ce qu’il lit aux souvenirs qu’il en a. Dans sa postface, le scénariste indique que : Les fins connaisseurs du dossier ne manqueront pas de relever les libertés que s’accorde ce livre avec certains faits ou chronologie d’une telle intrication que des milliers d’articles et des douzaines d’ouvrages plus ou moins fiables ne sont jamais parvenus à les mettre au clair. Jean-Luc Fromental explicite également l’intention de son projet : montrer à quel point cette affaire résulte d’un engrenage hallucinant de hasards, d’accidents, de maladresses, de rancœurs personnelles, de conflits d’intérêt, de raisons d’État, de voyeurisme et d’autres facteurs trop ténus et imprévisibles pour les identifier tous. Il permet d’illustrer que : Aucune théorie du complot ne résiste au démontage d’un mécanisme si complexe. Le lecteur prend fait et cause pour Stephen Ward puisque c’est sa version qu’il découvre, et que les mœurs ont évolué depuis rendant son comportement normal et acceptable. Il voit une classe sociale privilégiée utiliser les moyens à sa disposition pour parvenir à une résolution qui ne les accuse pas. Dans le même temps, les Swinging Sixties prennent leur essor, remettant quand même en cause leur privilège.



S’il ne dispose pas de connaissance préalable sur l’affaire Profumo, le lecteur s’interroge sur le caractère un peu racoleur de la couverture, sur le titre cryptique. Il découvre alors une narration visuelle très fournie, avec une mise en couleurs profonde et confortable, pour un récit en apparence feutré, et sans pitié dans le fond. S’il connaît déjà l’affaire, il se remémore les faits, et les considère sous l’angle du principal condamné, avec une perspective sociale qui s’en trouve accentuée. Il prend la mesure de l’imbroglio défiant l’entendement, fruit de circonstances arbitraires, mettant en lumière l’impossibilité pour des êtres humains à concevoir ou mettre en œuvre un enchevêtrement aussi complexe pour aboutir à cette configuration. Magistral.
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Simenon : La neige était sale (BD)

Un roman très noir, une époque que l’on devine. Un lieu non attribué, qu’importe, toute l’histoire est basée sur le jeune Frank . Fils d’une tenancière de bordel. Il est riche, ne connaît pas les restrictions… il va tuer, assassiner.

Il tombera amoureux. Il sera arrêté, l’imprévisible arrive, la neige est sale. Il reste seul longtemps, interrogé, battu.

Il arrive à sortir de ses pensées noires, par le blanc, le peu de chose qu’il ne connaît point dans sa jeune vie, l’amour.



Fromental et Yslaire, un duo inattendu. Un dessin façon titi parisien. Un graphisme unique, un gris parsemé de rose.

Un magnifique roman graphique qui met en valeur le Georges Simeon d’après-guerre, très noir de l’époque.
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Simenon : La neige était sale (BD)

Pourquoi un chat grimpé dans un arbre y monte-t-il de plus en plus haut alors même qu'on s'efforce de l'en faire descendre ?

Après l'occupation qu'il a fuie et qui l'a aussi, un peu, nourri, lui achetant quelques manuscrits, Simenon livre son roman dur sans doute le plus dur. Son empathie clinique pour son personnage principal, Franck, le fils d'une patronne de maison close, nous plonge dans un mélange de semi-conscience et de demi-rêve éveillé. L'occupation est une tragédie qui ouvre la porte à tous les courages comme à toutes les lâchetés.

Le tandem attelé à l'adaptation en bd de ce roman quasi-existenciel mène cette aventure cruelle et ce destin ouateux de mains de maître. Le récitatif à la 2ème personne du singulier nous interpelle, nous presse et nous conduit jusqu'à l'indicible. Chaque personnage de chair et de sang impose sa propre vie, au rôle et au destin particulier. Le découpage parfait nous dit la logique implacable d'une descente aux enfers aux faux airs de glorieuse ascension. Les dialogues sortent comme chez Simenon du quotidien le plus terre-à-terre. Et le dessin, que dire du dessin d'Yslaire ? C'est une perfection pour montrer tout à la fois la misère de l'occupation - ah, les décors ! - la détresse des corps, l'absurdité d'une vie privée d'espoir comme de raison, et l'illusion de la révolte. Une bd grise oui, mais un petit bijou.

Chocolat, cigarettes... : les cartons que sa mère livre à Franck en prison sont remplis de ces choses dont on rêve en temps de guerre. Mais ils ne font pas une conscience. Cet album inclassable y travaille lui. Un album dur oui, mais un petit chef d'œuvre.
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