Jean-Luc Renck

Avec un langage clair, sans tomber dans une vulgarisation trop réductrice mais en nous expliquant simplement et en quelques lignes les notions qui font défaut au commun des mortels, Boris Cyrulnik nous fait partager l’aboutissement de nombreuses des réflexions qu’il a tirées de ses années de recherche en éthologie. A la fois ouvrage scientifique et document littéraire, chacune de ses affirmations est étayée par une anecdote, un résultat d’expérience ou une observation tirées de son propre cheminement ou de celui de ses confrères au cours du siècle dernier.



Mais outre l’intérêt que représentent toutes les tranches de savoir que Cyrulnik nous prodigue, c’est surtout son ouverture d’esprit qui m’a éblouie. Loin de prétendre détenir la vérité absolue sur les sujets qu’il traite, il rappelle sans cesse au lecteur que l’interprétation d’un fait ne peut jamais être exacte, du simple fait qu’elle est dès le départ galvaudée par l’esprit de celui qui l’analyse.



Cyrulnik ne considère pas non plus que l’éthologie soit le domaine scientifique par excellence. Toutes les autres disciplines sont aussi importantes les unes que les autres, ce qui explique certainement les raisons pour lesquelles Cyrulnik n’hésite pas à invoquer des grands noms de la zoologie, de la psychiatrie, de la pédagogie, de la chimie ou de la médecine pour étayer ses propos.
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Anecdotes et nombreuses expériences comportementales nous permettent de voir le monde autrement, à la manière d'un éthologue.



"Les éthologues se doivent d'être paresseux" dit-il et bien achetez ce livre et paressez au travers de ses pages. Vous ne serez pas déçu du voyage ni de vous même

Un livre passionnant ,écrit d'une plume alerte et point trop jargonnante ,bien documenté et illustré de nombreux exemples .Le propos de l'auteur est d'éclairer certains aspects de l'homme et de son comportement social par la comparaison avec les animaux. Il en ressort que notre orgueil (déplacé) dût-il en souffrir nous sommes des animaux comme les autres . De là une interrogation sur notre comportement envers nos "frères"

J'apprécie les œuvres de Cyrulnik, et celle-ci est incontournable.

Un historique et une bonne synthèse de toutes les découvertes en éthologie.

C'est grâce à ce livre, hilarant, que je suis entrée en " Cyrulnikie "

L'éthologie, voilà un mot que l'on ne rencontre pas souvent sauf si l'on s'intéresse aux sciences naturelles et en particulier à la vie des animaux. On peut même hésiter sur son orthographe et consulter au moins une fois le dictionnaire pour ne pas mourir idiot. Voici ce qu'en dit notre cher Larousse (dont l'aïeul à tenté de rédiger un google en papier dans les années 1860) : « Étude scientifique du comportement des espèces animales et des êtres humains ». Il faut consulter une encyclopédie pour en savoir plus, mais on se doute déjà que la matière doit être intéressante. C'est la raison pour laquelle je me suis procuré ce livre de vulgarisation pour essayer de faire le tour de la question sans me prendre trop la tête.



L'ouvrage retrace tout d'abord l'historique de cette science qui commence [comme le dirait Artistote] avec l'étonnement que procure l'observation du comportement des animaux. On retrouve dans cette première partie de grands noms comme Darwin, Jean-Henri Fabre, Karl von Frish, Tinberger et bien sûr Konrad Lorentz qui donne véritablement ses lettres de noblesse à l'éthologie au milieu du XXe siècle. Konrad Lorentz est connu notamment pour son étude sur les oies. L'intérêt de l'éthologie est d'identifier ce qui, dans les comportements, relève de l'acquis ou de l'inné.



J'ai en particulier noté le comportement instinctif de l'écureuil qui sans apprentissage, séparé de ses congénères, enterre des noisettes dès qu'il en rencontre une même pour la première fois [page 79].



Karl von Frisch met en évidence le langage de la danse des abeilles [page 85].



L'éthologie tente de répondre à de nombreuses énigmes, par exemple quel chant le jeune pinson est à même de produire spontanément et quels éléments de ses vocalises sont influencés par l'environnement ? [page 135]



Pourquoi le lapin, sur le point d'être attrapé par un prédateur jette sa dernière énergie dans des cris perçants : terreur ? pour effrayer ? pour avertir ses congénères ? pour faire venir un autre prédateur et déclencher une rivalité dont il sortira indemne ? [page 170].



Que dire aussi de la feinte de l'aile brisée chez les pluviers. Ils feignent une démarche boiteuse pour éloigner le prédateur loin du nid ! [page 276]



S'agit-il d'un comportement hérité ou utilisé de manière consciente ? Nouvelle interrogation concernant les phobies, les phobies d'aujourd'hui ont probablement été sélectionnées dans le passé de notre espèce en raison de leur caractère avantageux pour la survie. Mais comment se transmettent-elles ? [page 307]



Si ces questions vous intéressent, vous trouverez des pistes de réponse dans ce livre.



— « L'éthologie histoire naturelle du comportement », de Jean-Luc Renck et Véronique Servais, Points sciences [2002], 340 pages.



La photo de couverture sélectionnée par babelio ne correspond pas à mon édition qui est plus récente.

C'est grâce à ce livre, hilarant, que je suis entrée en " Cyrulnikie "

C'est grâce à ce livre, hilarant, que je suis entrée en " Cyrulnikie "