Jean-Michel Carrié

Les Burgondes font partie de ces peuples germaniques installés dans l’Empire romain dont la famille royale finit par se substituer au pouvoir impérial trop lointain. On peut tenter de restituer les différentes étapes de leur christianisation à travers les sources écrites et les vestiges archéologiques.
Il n’existe que très peu d’indications sur la religion des Burgondes antérieure à leur conversion. Ammien Marcellin mentionne au IVe siècle un grand-prêtre, le « sinistus », nommé à vie, dont le pouvoir semble égaler celui du roi, le « hendinos ».
La religion était probablement un polythéisme dont les reflets se trouvent dans les cycles « mythologiques » de la littérature poétique germanique des Eddas, notée du VIIIe au XIIIe siècle (ses réminiscences les plus célèbres se trouvent dans la tétralogie de Wagner, Der Ring des Nibelungen). C’est un monde parallèle, peuplé de dieux correspondant aux principales fonctions (souveraineté et intelligence, force et guerre, fécondité), comme Wotan, Freia et Thor, ainsi que de nombreuses divinités secondaires…

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