Tout a déjà été dit sur la cathédrale pour illustrer sa beauté : vaisseau de pierre, phare de la chrétienté...
Au point que l'on ne sait plus que dire qui n'ait été déjà dit!
Malgré la place tenue par l'Histoire dans la culture et l'édition aveyronnaise, nul ouvrage consacré au département n'avait rassemblé, en 2 300 notices et plus de 640 illustrations, ce que le passé nous a donné en héritage et ce que le présent nous accorde.
Il étaient Rutènes. Venus des confins de l'Allemagne. Peut-être même de plus loin! Avec femmes et enfants. Cherchant un territoire pour se fixer. De préférence proche d'une hauteur refuge. Nul ne sait quand ils arrivèrent chez nous. Pardon! Chez eux; s'ils durent batailler ferme pour asseoir leur domination sur ce site privilégié.
Et si, tout simplement, tu n'appartenais qu'à toi ?
Cette dernière page serait ton histoire.
Une histoire sans passé.
Blanche comme ton silence.
La ou tu reposes toujours. Dans le silence.L'indifférence.L'anonymat. A l'image des vingt.cinq dernières années de ton existence.
Ta dernière maison,ton dernier foyer,Anthelme,cet asile de Rodez,vieillot et poussiéreux devenu ton havre de paix,fut détruit au début des années 60 pour laisser place a un lycée flambant neuf. Tes compagnons de démence l'avaient depuis longtemps évacué pour un asile modèle,prive,aménagé a huitkm de Rodez,sur le plateau de Cayssiools,tenu par des religieuses,des soeurs du St Esprit.
A Rodez,personne ne se rappelait plus de ton histoire.Jusqu'au jour ou...
15 000 ! Le chiffre est froid. Implacable ! 15 000 Gueules Cassées parmi les 300 000 blessés mutilés français. Un éclat d’obus, une balle de mitrailleuse ont éclaté les mâchoires, haché les chairs, pulvérisé une multitude d’os. Des visages déformés à jamais.
Un des cas les plus troublants de la psychiatrie ; une des énigmes les plus angoissantes de la Grande Guerre.
Jean ANOUILH
En mettant fin aux agissements des aubergistes tout en protégeant les commanditaires ultraroyalistes partisans de la terreur blanche, le pouvoir faisait preuve de compassion et de fermeté. (p.257)