Il n'a rien vécu qui vaille, mais seulement perdu son temps, celui qui n'a rapporté de ses errances le sentiment d'une joie dont l'extinction lui est à présent si intolérable qu'il lui faudra creuser profond afin de la commémorer et de l'enfouir. Et ses mots non plus ne valent pas grand-chose s'ils n'exaspèrent le désir de la vie plus vivante. C'est toujours d'une chimère à l'autre qu'il s'agit de s'en aller : d'un rêve à son congé, de son hiver à son printemps, naître et mourir de plus en plus étroitement serrés l'un contre l'autre.