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Critiques de Jean-Michel Truong (59)
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Eternity Express

L'économie se porte mal depuis le Krach économique du fameux mardi noir. Tout s'est effondré dans une société ou l'argent régit le monde. Mais quelques personnes d'un certain âge grâce a une nouvelle loi peuvent espérer finir leurs vieux jours dans un endroit paradisiaque a l'autre bout de la terre : et tout spécialement en Chine.



La société est frappée de plein fouet par cette population vieillissante et par une démographie en berne voulue ou non par les états.



L'auteur nous montre l'évolution de notre société de consommation et de ses dérives. C'est un avenir noir que jean-Michel Truong nous décrit, mais qui est tellement réaliste. Sa fiction ou son anticipation est d'une logique imparable. Et ses arguments sur certains sujets comme l'évolution de la morale ont réussi à me convaincre...

Il reste aussi très logique et très poignant sur sa vision de la médecine. Le serment d'hypocrate n'a plus court. Il voit certe les choses à l'extrême dans son roman mais ici ,de nos jours, les dérives existent déjà et sont montrées au yeux de tous. Sans aller bien loin, il suffit de regarder ce que certains chirurgiens esthétiques sont capables de faire. Comment ces médecins arrivent a accepter des demandes extravagantes de leur clients, qui vont ruiner leur vie a tout jamais.



Un livre qui n'est pas loin de notre réalité malheureusement : les produits de premières nécéssité qui sont boursicotées, notre population vieillissante qu'il faut casser en espérant qu'elle coûte le moins possible, sur la valeur de la vie elle même,...



Je tenais aussi a souligner l'excellente trame de narration et du travail sur les personnage excercé par l'auteur.. j'avoue que je me suis faite roulée dans la farine.





Un roman qui fait réfléchir et qui fait froid dans le dos.
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Eternity Express

Les retraités du Baby-boom y ont cru...à leur "Silver Age" ! Ils ont mis leurs bas de laine à l'abri, ils se sont payés des élixirs de jeunesse, des crèmes rajeunissantes, des cures dans les cliniques spécialisées, des médicaments et prothèses de dernier cri...

Mais l'Europe, envahie par une jeune génération venue de l'Europe de l'Est et des pays asiatiques, n'arrive plus à faire face ; ruinée par la faillite, elle adopte la loi de "décolonisation du troisième âge".

C'est ainsi que les vieillards du vieux continent vont prendre le train pour un nouveau "El Dorado" : une ville construite de toutes pièces au fin fond de la Chine, où la vie est moins chère. C'est à travers les souvenirs et réflexions de Jonathan, un médecin au passé douteux et qui fait office d'accompagnateur, qu'on découvrira, au rythme du train qui avance, les véritables raisons de ce voyage...avec une fin apocalyptique qui n'est pas sans rappeler un "déjà vu" sinistre du passé...



À sa parution en 2003, cette anticipation sociale nous renvoyait un image cynique d'un possible lendemain...qui désenchante.

Dix ans plus tard...qui ou quoi empêchera un gouvernement qui code déjà notre vie quotidienne (tabac, alcool, sucre, sel...), qui taxe à tout va au détriment de ([.......] : remplir la case aux multiples choix), de légiférer par rapport aux vieillards, devenus "persona non grata" et de les envoyer par voie express dans l'éternité ?
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Le successeur de Pierre

Après une première tentative infructueuse, j'ai finalement repris courage et attaqué avec succès ce roman qui traînassait dans ma PAL depuis bien trop longtemps.

Effectivement, il m'en a fallu du courage, et je ne suis pas mécontent de ne pas avoir lâché une deuxième fois en cours de route. Comme souvent avec mes dernières lectures un peu décevantes, il y avait pourtant matière à faire un truc plutôt sympa.



Pas facile à résumer sans trop en dévoiler, précaution d'ailleurs inutile si vous avez déjà lu la description du livre de Babelio.

On démarre avec l'histoire d'un manuscrit inestimable, la Bulle de Pierre, au contenu potentiellement explosif, avant de se retrouver dans la partie principale du roman: dans un futur proche, après une pandémie dévastatrice, la population a été confinée (toute ressemblance ...) dans des gigantesques pyramides de containers individuels.



Voilà pour le décor. Sur le papier, ça a de la gueule. Je sens que je vais l'engloutir aussi, celui-là.

Raté.

Plus j'avançais, plus la lecture était compliquée. Mais il faut reconnaître que le début est lui même assez déroutant. En 70 pages, Truong nous fait suivre pêle-mêle Jésus et ses disciples, des moines nestoriens 600 ans plus tard, un ancien consul dans la Chine de l'entre-deux guerres, un dissident de la société dystopique citée un peu plus haut, une flopée d'inspecteurs confrontée à une série de meutres aussi étranges que macabres, et enfin notre personnage principal, Calvin, sa bande de potes virtuels et leurs palabres interminables...



J'ai accroché assez rapidement à quelques-uns de ces faux-départs, pour être aussitôt refroidi par une transition souvent improbable. Et la suite n'est, à mes yeux, guère mieux.

Les personnages, plus invraisemblables que mystérieux, ne parviennent pas à relever une intrigue pourtant prometteuse, mais qui, assez rapidement, va se révéler être tirée par les cheveux. Une plume quant à elle assez inégale, parfois très agréable, mais pouvant l'être également beaucoup moins.



Bien que le tout soit assez brouillon et laborieux, de nombreux axes de réflexion plutôt intéressants y sont développés. Comme dans nombre de dystopies et de romans post-apo, la psychologie et la sociologie occupent une place prépondérante. Les oppositions riches/pauvres, les réseaux sociaux et le Web en général (pour un bouquin de 98, il faut reconnaître que Truong a eu le nez creux), la guerre et les complots, la religion... autant de thème abordés sans fioritures par l'auteur.

Malheureusement, ca ne suffit pas à rattraper les carences de cet ouvrage, et ma seule satisfaction est d'avoir triomphé d'un des plus ancien vétéran de ma PAL.



Mauvaise pioche.
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Eternity Express

Roman écrit en 2003, d’anticipation glaçant.

Paris, 2020, le TGV en partance pour Clifford Estates, affiché comme luxueux ensemble pour retraités en Chine, va partir. Les personnes munies d’un billet spécial sont priées de monter dans le train.

Les entrepreneurs de ce système sont sûrs de leur coup : ces vieux anciens nouveaux riches ont investi dans toutes les bulles financières depuis 1980 ; pourquoi pas celle-là ?

.

Dans ce roman d’anticipation, on ne déporte pas les vieux vers les EHPAD, mais carrément, on les délocalise à l’étranger où la vie est moins chère, puisque, ruinés par les « bulles financières » qui explosent, ils ne rapportent plus rien, et comme, égoïstement, ces nombreux baby-boomers de l’après-guerre n’ont pas fait d’enfants, personne ne peut payer leur retraite !

Comme Michel Houellebecq qui met un président musulman à la tête du pays, Jean-Michel Truong fait venir des cohortes d’asiates pour remplacer les travailleurs européens trop peu nombreux.

.

Dans la réalité, beaucoup de vieux Allemands sont en Espagne, mais au moins, ils profitent de la vie ; ce train de déportation ne rappelle-t-il pas d’anciens horribles souvenirs ?

Heureusement, en 2020, on n’en est pas encore là, mais le problème des retraites est bien d’actualité, avec les crises diverses et le virus : nous sommes en surconsommation, François de Closets a déjà poussé un cri d’alarme en 1980, et la planète va mal à cause de nous…

Jean-Michel Truong, professeur d’Université à Strasbourg, pose ici un vrai problème, et s’il donne une solution extrême, c’est pour nous alerter.

.

Ma solution à ce problème de société consiste à ralentir !

Ralentir boulot-métro-dodo ;

Ralentir la surconsommation et les déchets à ne plus savoir qu’en faire ;

Ralentir les transports à tout va ;

On ralentira le stress ;

Etc… Si on devient la 30 è puissance mondiale, où est le problème ? Des petites puissances ne se font pas envahir, de nos jours.

Nous avons bien vu, lors du confinement, les effets positifs du « rester chez soi » et du « ralentir ».

Revenir aux valeurs fondamentales : l’éthique, la relocalisation, la Terre, la Terre, la Terre, les paysans : à bas les intermédiaires qui se font un pognon de dingue sur le dos des agriculteurs et des consommateurs !

Voilà mon point de vue, il est basé sur l’excellent ouvrage d’Henri Vincenot : « La billebaude » :

En 1920, complétés par les artisans, les paysans étaient à 90% autonomes, chevaux, labours, vaches, lait, cochons, simples.... et les grand-mères au foyer gardaient et éduquaient les petits : pas besoin de crèches ni d’EHPAD, pas de délocalisation des vieux, on les gardait avec nous. Pas besoin d’essence ni d’ordinateurs, les enfants jouaient dans la nature, et se formaient en aidant leurs parents, peu de trains.

Redevenons tous paysans ou artisans, j’ai fait ça deux étés, j’étais enchanté : )

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Le successeur de Pierre

Une lecture complexe qui pourtant se lit d'une traite.

Une perspective futuriste qui fait frémir tant son côté fiction n'est pas si loin de notre réalité.

Un thriller historique qui commence au Ier siècle de notre ère, en Judée, et nous promène du bassin méditerranéen aux confins de la Chine impériale ; de Jésus au très Saint Père en passant par Gengis Khan.

Une analyse approfondie de notre monde présent où le libéralisme à tous vents et le matérialisme exacerbé ont creusé un fossé de plus en plus grand entre une poignée de personnes très très riches et une masse populaire, de plus en plus pauvre, de plus en plus précaire.

Une hypothèse des plus sensées mais des plus inhumaines pour circonvenir une épidémie dans un monde surpeuplé ; solution déjà en voie d'acceptation d'une certaine façon ; quelle horreur !

Une approche de la Vérité de Dieu qui nous présente deux faces, une rigide d'égoïsme glacé, l'autre chaleureuse d'amour partagé, deux visages aux finalités opposées.

Un conte incessamment répété sous sa forme première, dans sa logique scientifique, dans sa version accusatrice.

Une Éthique morale enfin qui seule peut mener à l'espoir, qui est la porte de la « revivance ».

Une plume riche et colorée qui bouscule le lecteur et l'oblige à mener une réflexion sur le sens de la vie.



Alors, soyons vigilant, soyons bien conscient que :

« Le Web ne relie pas, il disloque. Il ne rapproche pas, il démembre. Il n'unit pas, il isole. Le Web, c'est le contraire de la vie. »

Et si, un jour, on vous propose une société ZéroContact, pour vous protéger, pour vous préserver, alors fuyez, c'est un mensonge !
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Le successeur de Pierre

Achevé d'écrire en 1998, il reste d'une grande actualité et tout à fait surprenant par sa description du monde. Côté technologique, c'est une débauche de découvertes et je ne vous révèle pas le futur qui nous a été promis par l'auteur. Un ou deux éléments sont dépassés mais ça ne pose pas de problème (on évoque des PABX - mini centraux téléphoniques - pour faire passer de l'Internet).



Je le répète : pour une époque à laquelle la majorité de la population Française n'avait jamais surfé sur le Web, c'est une prouesse.



Sur le plan humain il y a une énorme dénonciation de l'exploitation des foules par une minorité, que ce soit en Chine, en Amérique ou en Europe. Des considérations (un peu simplistes) sur l'économie et sur une pandémie comme moyen de disposer des libertés physiques des humains. Très fort sur ce point aussi. D'une actualité brûlante en ce moment.



La deuxième moitié commence à paraître longuette et les révélations, dont certaines cousues de fil blanc, n'impressionnent pas vraiment. Un peu comme lorsqu'on colle les dernières pièces dans un puzzle, satisfaction du lecteur mais l'émerveillement du début est retombé. On a parfois l'impression qu'il s'agit d'un livre un peu simpliste (easy-reading à la Da Vinci Code, voir plus bas).



Il y a plusieurs intermèdes scientifiques bien amenés et cohérents, faciles à comprendre. L'auteur sait évidemment de quoi il parle.

Les 100 dernières pages ouvrent de nouveaux horizons et il était temps (je pense qu'on pourrait dégraisser le livre de 100 pages.)



Quant à l'histoire à la "Da Vinci Code" dans laquelle nous sommes immergés au début, qui revient par flashs un peu légers, on se demande longtemps quelle est son utilité. L'exposé d'un mystère au sein de l'Eglise et plus particulièrement concernant le Christ est passionnant mais dérive à l'étalage historique. Le soufflé retombe, pour enfin revenir, gonflé de modernisme, à la fin du roman, qui tient promesse et justifie la bonne note finale : enfin le passé et le futur dystopique se rejoignent et je ne peux qu'aimer, lorsque religion et technologie se rejoignent !
Lien : https://www.patricedefreminv..
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Eternity Express

De crise en crise, la situation économique s'est dégradée. La vie est dure et il est de plus en plus difficile de subvenir aux besoins des personnes âgées à la longévité grandissante. C'est alors qu'une start-up prétend avoir trouvé une solution parfaite : une fin de vie paradisiaque avec un coût minimum.



Il suffit en effet de créer des maisons de retraite en Chine et d'y envoyer nos personnes âgées. Elles y vivront dans un grand confort car c'est connu : "tout est moins cher en Chine".

Le docteur Jonathan Bronstein nous raconte son voyage en train en compagnie de ces papyboomers.



Jean-Michel Truong nous livre ici une réflexion poignante et dérangeante sur notre société de consommation. Après s’être attaqué notamment au clonage dans le très bon Reproduction Interdite, il aborde ici un sujet qui préoccupe également beaucoup : la gestion des retraites et bien entendu en premier lieu celle des babyboomers.

Avant même les prémices de la crise actuelle, Jean-Michel Truong prévoyait les nombreux problèmes financiers qui secoueraient le globe. Entre cynisme et réalisme, il dépeint une situation très noire. Un monde gouverné par l'argent, un monde en train d'imploser.

Les réflexions frappent juste et font grimacer. En noircissant un peu notre situation actuelle, on s'y croirait presque.



Nous retrouvons dans l'eldorado promis aux retraités les nombreuses promesses électorales de nos politiciens. Celles-ci n'ont pas vocation à être tenues mais uniquement à permettre leur accession au pouvoir (ou dans certains cas à masquer leur incompétence).



Jean-Michel Truong ne se contente pas de tirer un signal d'alarme sur une situation économique préoccupante, il nous la fait vivre de l’intérieur par l'utilisation de son personnage et narrateur. A travers le docteur Jonathan Bronstein, il met en évidence les dérives de notre société capitaliste et l'incidence que l'appât du gain a sur certaines personnes.



Au final, Eternity Express, comme 1984 bien avant lui, met le doigt sur les dérives de notre monde et sur nos peurs. A la fois passionnant, intelligent et douloureux ! Je le conseille à tous.



Note : 9/10
Lien : http://www.les-mondes-imagin..
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Eternity Express

Un roman, mi anticipation mi analyse économique et sociologique, qui se déroule vers 2020. Écrit en 2003, il est toujours brulant d’actualité et glaçant tout à la fois.

C’est une réflexion sur la mondialisation, les dérives de la recherche du profit à tous crins et de la quête de la jeunesse éternelle.

Certains passages sont, à ce niveau, passionnants, sur le comment certains arrivent à justifier leurs actes concernant les dérives de notre société actuelle. L’auteur s’appuie avec intelligence sur un passé pas si lointain pour faire avancer son intrigue.

Dans un style travaillé, le roman se double d’une réflexion intelligente sur la Chine en pleine évolution et l’Europe vieillissante, ou comment leurs objectifs peuvent se rencontrer.

Le bémol que j’apporterai à mon niveau est le manque de rythme de certains passages, rendant le récit assez inégal.

Terrifiant et alarmant, une vraie cogitation de ce que pourrait devenir notre futur tout proche.
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Le successeur de Pierre

Notre cerveau n'est-il pas sans le savoir en train de déménager sa boutique de données sur un nouveau support matière constitué d'une mosaïque destinée à ne garnir qu'une seule entité?



Chaque fois que l'on écrit un programme destiné à n'importe quel élément de notre quotidien on entretient sans le savoir le développement d'un esprit machine dont le but est d'emmagasiner dans tous ses registres l'intégralité de ses possibilités.



Une sorte de fosse de Babel dont la source n'est qu'un seul visage projetant sa diaspora tout azimut.



Une créature sécurisante ou intolérante dont le but est de dérouler dans un soft monocorde l'intégralité de la disparité de ses instructions.



Le basculement de nos neurones vers un byte insensible que nous avons nous mêmes crée avec comme conséquence l'entretien d'un système ne fonctionnant plus que par la procédure.



Un nouveau pouvoir capable de maîtriser un environnement humain devenu le combustible de la sécurité, de l'avertissement, de la relance et de la sanction numérisée.



Une créature capable d'exécuter sa thématique sans jamais s'en lasser mais surtout de raisonner, de se percevoir et d'améliorer ses circuits en communiquant avec ses différents partenaires le tout ne devenant plus qu'un seul réseau.



L'individu devient l'esclave de sa propre progéniture dont la numérisation de plus en plus consciente de ses opportunités n'est plus qu'un verbe synthétique répétant inlassablement dans la froideur la plus extrême ce que nous lui avons appris tout en prenant de l'envergure.
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Le successeur de Pierre

Voilà un roman qui devrait réjouir à la fois les amateurs de thriller et de science-fiction. Mais gare à eux, il convient ici d'être très attentif, car si le livre de Jean-Michel Truong est tout à fait abordable, n'a rien d'abscons, il demande à son lecteur un effort conséquent pour suivre une intrigue montée de main de maître (l'ouvrage a gagné par ailleurs le Grand prix de l'imaginaire en 2000).

Tout est construit autour de la Bulle de Pierre et l'on va passer d'une époque à l'autre, des environs de l'an 30 à 628, puis à 1927 pour se retrouver durant la majeure partie du roman en 2032, autrement dit dans un futur proche, qui a vu l'humanité en partie confinée dans d'immenses pyramides, appelées "unités de survie", à la suite de catastrophes écologiques.

Dans cette société où les rapports des hommes et femmes enfermés dans ces unités ne se font plus que de manière virtuelle, un jeune homme, Calvin, va, à partir des relations qu'il entretien à distance avec un groupe d'amis, reconstituer son passé, retrouver ses origines et surtout découvrir un secret des plus fascinants puisqu'il annonce le destin de l'humanité.

Jean-Michel Truong mêle théologie et intelligence artificielle au sein d'un canevas remarquable.
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Reproduction interdite

Une forme originale, un fond percutant, mais quelques longueurs à déplorer.



Bien que souvent classé comme auteur de science-fiction, Jean Michel Truong préfère se définir comme « balisticien » : non pas préfigurer l’avenir, mais « évaluer le point d’impact d’un projectile déjà parti. Je parle de choses dont il existe un commencement d’exécution ». (Clémence Boulouque, Le Figaro, 25 février 2003, page 24 ) Après lecture de deux de ces romans, je ne peux qu'être d'accord.

Ecrit en 1988, revu en 2015, c'est cette dernière version que j'ai lu, l'auteur s'interroge sur les conséquences du clonage d'ici à quelques années.



"Roman" composé uniquement de pièces d'un dossier des services secrets qui mis bout à bout forme un tout cohérent. Cela demande un petit temps d'adaptation pour comprendre où veut nous mener l'auteur, mais après, la construction est un vrai plaisir.



On commence tranquillement par une enquête policière classique avec peut-être complot à la clé : une grosse multinationale, des politicards, des bas fonds, un commissaire de police et un juge d'instruction. Le tout est est relié avec brio, parsemé de fausses pistes et de doutes sur les tenants de l'affaire.



L'auteur ancre son récit dans un futur proche. Son anticipation reste très réaliste, les technologies invoquées existent déjà, seul leur perfectionnement diffère. Les personnages sonnent vrais et l'auteur réserve même quelques surprises aux lecteurs.



Certains passages sont criants de vérité et de cynisme à toute épreuve. Vous pouvez lire en bas de billet les quelques citations sur comment "préparer" au mieux l'opinion publique ou comment amadouer les instances religieuses et éthiques. Rien de bien nouveau mais c'est énoncé d'une manière tellement cru et cynique que l'effet joue à plein.



Reste à vous parler du clonage. L'auteur dépasse le débat sur l'humanité du clone, pour lui, là n'est pas la question, les clones sont justes des machines, mais il déploie toute une analyse des conséquences de ce clonage : vie politique, législation, géopolitique, économie, religion, éthique, sciences. Une réelle anticipation à laquelle on pourra reprocher un manque de romanesque. Sur ce défaut, Jean Michel Truong a la réponse :



"On n'a pas le droit de faire de la littérature sur de tels sujets. "

"C'est une monstration a-littéraire. Il faut que le lecteur sache reconnaître l'horreur. Je la lui montre, dans une sorte de test de lecture. S'il ne la voit pas, tant pis. "



Comme Eternity Express, Jean Michel Truong a une vision sans concession de notre avenir. Conseillant les grands groupes, il ne fait de doute qu'il sait de quoi il parle.
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Le successeur de Pierre

Terre, 2032. Pour survivre aux attaques de la grande peste qui a décimé un tiers de l’humanité, les gouvernements de la plupart des pays de la planète ont conclu le pacte de Davos. Les citoyens de ces pays sont terrés dans des containers stériles empilés en pyramides vertigineuses, et ne communiquent que par le Web afin qu’il y ait «zéro contact» entre eux. Surdoué de l’informatique, Calvin vit plus ou moins heureux dans l’un de ces cocons jusqu’au jour où se révèlent à lui les dessous du pacte de Davos et la raison d’être de cette manière de vivre.



Thriller, en effet, et d’autant plus effrayant qu’on y entre totalement ! De plus en plus de choses passent actuellement par le web et de plus en plus de personnes passent la moitié de leur temps devant leur ordinateur dans les réseaux sociaux… L’auteur sait captiver notre attention et sa vision de l’avenir a des accents prophétiques.



Pour moi, un des meilleurs romans de SF Anticipation ( attention ! paru en 1999, il n’a pas pris une ride), l’auteur a su prévoir l’importance croissante du web dans nos vies et y ajouter un questionnement philosophique.



Ocyaran
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Le successeur de Pierre

Je me suis un peu raté sur ce livre.

Habituellement je lis ce type de roman en trois ou quatre séances mais une lecture exceptionnellement trop hachée a sans doute altéré ma capacité à l'appréhender pleinement.

La construction narrative, le foisonnement des concepts abordés et le nombre de personnages nécessitent un minimum de concentration qui m'a fait défaut à certains moments.

La quête historico-religieuse est passionnante mais n'est qu'habillage.

Car le sujet véritable ici c'est l'inexorable et implacable moteur de l'histoire et de la vie, la sélection naturelle chère à Darwin et son pendant économique, la recherche du profit.

Au passage, considérant la date de parution 1999, l'auteur a plutôt bien anticipé certains développements technologiques (décidément ça devient mon dada).

Détail amusant, l'organisme assurant la production industrielle d'enfants porte quasiment le même nom que son homologue dans "Mallworld" de S. P. Somtow lu récemment.



Sans spolier, lecture adaptée à la période de confinement.



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Le successeur de Pierre

Roman où plusieurs intrigues s'entremêlent, les personnages principaux ne se rencontrent pas tous. D'un autre côté, c'est logique, le gros de la population occidentale vivant enfermé dans des containers appelés cocons depuis la "Grande Peste" du début du XXIe siècle...

Ce récit est glaçant par la perspective qu'il donne de l'évolution conjointe des machines et logiciels avec celle du libéralisme et de la comédie de la démocratie. Le rôle de la Bulle de Pierre, objet du prologue, met du temps à se dévoiler, sa quête occupant pourtant de nombreuses personnes...

C'est un livre qui fait réfléchir sur le rôle actuel d'Internet et des connexions qui font oublier les relations en chair et en os, autant que sur les dérives de ceux qui sont au pouvoir.
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Le successeur de Pierre

Encore une fois Jean-Michel Truong décrit un monde "post apocalyptique" angoissant au possible.

L’histoire commence bien loin dans le passé. L’église catholique telle que nous la connaissons aujourd’hui est en train d’apparaître au profit d’autres théories chrétiennes qui sont, parfois par la force, détruites ou cachées… Des hommes se sacrifient pour des manuscrits appelés « la bulle de Pierre », mais que contiennent-ils ? Il s’agirait des derniers mots que Jésus aurait dits à son disciple Pierre : ce serait la réponse faite par Jésus à l'affirmation du "prince des Apôtres" : "Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant". Cette Bulle remettrait en cause de par sa nature et son contenu l'autorité de l'Église de Rome, et expliquerait les grands événements ayant influencé l’histoire des humaine...

Le temps a passé, nous nous retrouvons en 2032, le monde a bien changé, il (surtout l’Europe et l’Amérique) a subit une vague d’attaques terroristes sous forme de virus, des accidents nucléaires, sans oublier la pollution. Une partie de la population en est morte. Les dirigeants de ces pays ont alors pris la décision de s’isoler, ce fut le début de la loi « Zéro contact ». Tout le monde vit dans une sorte de « capsule » de quelques mètres carrés, la reproduction se fait « in vitro » et l’enfant vit ses premières années avec sa mère, puis dès qu’il est considéré comme autonome, il est séparée d’elle pour ne plus jamais la revoir (du moins physiquement). Internet a ici une grande importance, puisqu’il est devenu le seul moyen pour les personnes de communiquer entre elles. Les gens se créent des espaces privés et s’invitent (par l’intermédiaire d’avatars) comme nous le faisons aujourd’hui « ‘chez toi / chez moi) mais « virtuellement ».

Nous suivons ici les aventures d’un jeune génie en informatique, Calvin, nous découvrons sa manière de vivre, ses 5 amis (internautes comme lui, et dispersés sur plusieurs continents), qui vont l’aider à résoudre le mystère qui semble entourer sa mère et celui encore plus important de la bulle de Pierre et de la créature dont elle parle... Je ne vous en dirai pas beaucoup plus. Nous apprenons également que la loi « Zéro contact » a été très controversée et que beaucoup de personnes se sont cachées afin de ne pas être obligées de vivre enfermées. Malheureusement elles sont depuis considérées comme des insectes nuisibles à exterminer…

Au tout début, j’avoue, j’ai eu du mal à accrocher, je ne comprenais pas ce que venait faire ce prologue avec le reste de l’histoire. J’avais du mal à croire à cette histoire de « Zéro contact » à cette civilisation tellement inhumaine, et froide. Ce roman fut le plus dur à suivre des 3 que j’ai lu de cet auteur. Mais à mesure que j’avançais dans la lecture des chapitres, la tension montait, le malaise aussi… en effet en plus d’être totalement isolés physiquement, nous avons également une société de l’argent et du profit avec un complot des élites politiques et financières (Imbus) visant à éliminer une bonne partie de la population (les larves). En effet seules un certain nombre de larves sont utiles à la production et à la vie des Imbus. Le reste est inutile….

Les « imbus » veulent également obliger les rares pays n’ayant pas suivi le « Zéro contact » à commercer avec eux… et ce par tous les moyens…

Un monde franchement angoissant, ou la démocratie comme nous l’entendons n’existe plus, et plus personne ne s’en aperçoit. Où les gens peuvent être tués « légalement » car ils ne sont plus productifs (normal on ne leur donne plus de travail) sans que personne ne s’en aperçoive (le droit au suicide a été légalisé et l’Etat « aide » les personnes à mourir…).

Et puis cet espoir à la fin, espoir ténu certes, mais espoir tout de même sur l’évolution de l’être humain et le fait que peut-être il ne disparaitrait pas…

Nous avons ici un roman non seulement d’anticipation, mais aussi de philosophie, philosophie religieuse, sociale, et même virtuelle…

Cette histoire a été tout de même la plus difficile à lire et surtout à comprendre.
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Eternity Express

Un livre qui fait froid dans le dos. Lisez-le, il fait réfléchir, et il faut réfléchir à tout ça. Je ne veux pas dévoiler l'intrigue, mais ce bouquin est au-delà du roman, c'est une vraie dystopie économique.
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Le successeur de Pierre

Mon plus grand coup de coeur depuis... que je sais livre. Le livre tout en un : à la fois essai et thriller, roman historique et d'anticipation. Pluralité des thèmes abordés : sociologie, religion, philosophie, informatique, intelligence artificielle, robotique, environnement, politique, économique... Et tout ça passe sans effort. Ce n'est jamais lourd ni pesant, c'est juste passionnant, édifiant, terrifiant, et visionnaire.

Un chef d'oeuvre qui devrait avoir sa place dans toutes les bibliothèques (publiques ou privées)

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Eternity Express

Mon avis :

Plus anticipation que science-fiction, ce roman est de ceux qui nous parlent du possible devenir de notre société en se basant sur des éléments concrets du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.

Eternity Express part du postulat d’un effondrement brutal de l’économie au niveau planétaire, et s’intéresse à la façon dont le monde, régi depuis près d’un demi-siècle par la finance et les grands groupes capitalistes internationaux, réagirait à un crash d’une ampleur encore jamais atteinte.

Après le premier choc pétrolier de 1973 et les crises boursières qui ont suivi, la société a continué de croire à un développement de son modèle économique, une extension sans fin du système libéral du profit individuel, engendrant un effet pervers sur la démographie, dont on ressent déjà les répercutions : le déséquilibre entre le nombre de gens actifs, productifs, et celui des personnes à charge.

Quelles solutions pour s’en sortir ?

Jean-Michel Truong propose, dans ce roman d’une noire clairvoyance, une réponse terrible qui nous oblige à réexaminer notre place dans cette société et celle qui sera la nôtre quand l’heure de la retraite aura sonné.

Dans ce monde où l’on nous promet l’élixir de jouvence, la vie presque éternelle, y aura-t-il de la place pour tout le monde ?

Un roman terrible que je conseille à tous ceux qui aiment la littérature « réflexion ».
Lien : http://poljackleblog.blogspo..
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Reproduction interdite

Si le premier roman de Jean-Michel Truong (inoubliable auteur de "Le successeur de Pierre") pêche un peu par sa construction : les pièces d'un dossier d'instruction ce qui tue un peu le suspense, il nous présente dès 1988 une vision hyper-réaliste et pessimiste de notre futur. Un monde où les clones seront utilisés pour remplacer les organes malades dont nous - humains - auront besoin ou comme main d'oeuvre a bon marché. Rien de nouveau me direz-vous car ce thème a été largement exploité depuis. Oui, c'est juste mais, sans doute, jamais avec autant de froide lucidité. Un roman glaçant à ranger aux côté du "Meilleur des Mondes" et de "1984"

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Truong me fait parfois penser à Barjavel, avec sa manie de nous décortiquer la société et de l'amener là où elle ne devrait pas. vers l'impensable... Vers la mémoire qui oublie, qui commémore, qui dit "plus jamais ça" à un génocide du XXè siècle, et qui en perpétue un encore plus grand au XXIè, en se lavant la conscience : sont-ce bien des hommes que l'on tue ? Car le clone a envahi nos sociétés, grâce à lui plus de travaux ingrats, grâce à lui plus de problèmes d'organes défectueux, grâce à lui plus de chair à canons. Nous sommes en 2037, et l'humanité -ou non- des clones devra être portée sur la table des négociations, le débat devra être rejugé, depuis que même notre Sainte Église a décidé dans sa dernière encyclique de ne pas considérer les clones comme des hommes, mais comme des animaux peu dignes de considération, à l'instar de cobayes de laboratoires. Le juge Rettinger va entrer dans ce débat par accident, en croisant 2 affaires qu'il n'aurait pas dû. Au bout du compte, sauver les clones pour sauver notre moralité ? eh non, guerre économique avant tout !

Le style est palpitant, incisif comme Truong sait le faire, et présenté de façon extraordinaire : par un dossier de services secrets compilant les infos dans l'ordre chronologique de leur apparition, mêlant notes secrètes, à coupures de journaux et transcription de conversations téléphoniques, ou de rendez-vous. Un régal à suivre au cœur de l'action !
Lien : http://www.avoriaz-vacances...
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