Jean-Philippe Bernié

Les grands fauves ne s’attaquent pas entre eux.

L’important, c’est le facteur humain: il faut que votre séjour ici se passe dans l’harmonie et la bonne entente avec tous vos collègues. Tout le monde se doit de faire des efforts en ce sens, et de ne pas laisser des disputes stériles nuire au bon déroulement de nos activités.

Pourquoi avez-vous les cheveux noirs ? Cela vient de vos gènes, de vos ancêtres, et vous n’y pouvez rien du tout. Vos problèmes ont la même origine. Vous répétez les fautes commises par vos aïeux, vous êtes forcée de les répéter puisqu’elles sont inscrites dans votre bagage génétique. Nous devons fouiller le passé et trouver l’origine de cet héritage pour que vous en soyez libérée.

Voyez-vous, le problème avec ces animaux-là, c’est qu’ils savent à merveille dissimuler la maladie ou la souffrance — par instinct d’autoprotection, bien sûr. Malheureusement, il est souvent bien tard lorsque les symptômes deviennent assez prononcés pour attirer l’attention de leur propriétaire. Et lorsque le chat cherche finalement à se cacher, c’est un signe qui ne trompe pas.

Ces cent cinquante millions ne changeront pas grand-chose à la donne, mais tu pourras y trouver l’argent que tu cherches pour monter tous tes projets et embaucher qui il te faut. Les gens vont se jeter sur ce fric comme des mouches sur du miel. Tu pars avec une longueur d’avance: tes projets sont déjà rédigés. Premier arrivé, premier servi.

Les enjeux économiques sont extrêmement importants, dans l’industrie cosmétique, par exemple. Les crèmes solaires contiennent de plus en plus de ces minuscules billes, cent mille fois plus petites que l’épaisseur d’un cheveu. Il faut que ces nanoparticules soient parfaitement uniformes, sinon toute la production est à jeter.

C’était plus qu’injuste, c’était déprimant. Seule solution : il fallait empêcher les gens d’avoir du pouvoir. Supprimer l’exploitation de l’homme par l’homme — de la femme par la femme. Vive l’égalité, avec la liberté et la fraternité en prime.

Maintenant elle allait tout perdre, plus personne ne voudrait d’elle, elle porterait à vie une marque indélébile, une marque d’infamie, comme la fleur de lys incrustée au fer rouge sur l’épaule de Milady dans Les Trois Mousquetaires qu’aucune crème ne pouvait faire partir, et maintenant son travail lui faisait peur, elle avait peur d’aller à l’université, peur d’entrer dans la bibliothèque, elle s’attendait à chaque instant à ce qu’on la démasque, à ce qu’on la condamne, et ce crime l’empêchait de suivre la thérapie du docteur Rhys puisqu’il découvrirait tout, un de ses ancêtres avait déjà dû commettre un acte semblable ...

C’est toujours tellement plus agréable quand les gens se connaissent et s’apprécient!

Les stagiaires, c’est comme les domestiques, on n’y fait pas attention.