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3.39/5 (sur 19 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 08/05/1942
Biographie :

Jean-Pierre Digard (né en 1942) est un ethnologue français. Il est directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste de l'Iran (plus spécialement des tribus et du nomadisme) et de la domestication des animaux (en général, avec un accent particulier sur les cas du cheval, du chien et du chat).
Licencié en sciences naturelles (1966)1 et diplômé de la VIe section de l'École pratique des hautes études (EPHE) et du Centre de formation aux recherches ethnologiques de l'Institut d'ethnologie de l'Université de Paris en 1969, il obtient un doctorat en ethnologie à l'Université René Descartes-Paris V en 19731. Entré au CNRS en 1971, directeur de recherche depuis 1984, il dirige l'UPR "Sciences sociales du monde iranien contemporain" du CNRS de 1981 à 1993 et préside la section 38 (anthropologie) du Comité national de la recherche scientifique de 1995 à 2000. Depuis, il est membre de l'UMR « Mondes iranien et indien » (CNRS-EPHE-INaLCO-Sorbonne nouvelle)1, membre associé de l'IDEMEC (Institut d'ethnologie méditerranéenne et comparative) d'Aix-en-Provence, et membre du conseil de rédaction des revues Anthropozoologica (Muséum national d'histoire naturelle) et L'Homme (EHESS). Il a publié une vingtaine d'ouvrages (certains plusieurs fois réédités et/ou traduits), plus de 300 articles et de 400 comptes rendus critiques, des rapports, etc. Il a enseigné et dirigé des thèses à l'EHESS, à la Sorbonne nouvelle et à l'université de Provence à Aix. Il est lauréat de la Fondation de la Vocation (1967), de l'Académie française (1990) et de l'Académie vétérinaire (1994), et chevalier dans l'Ordre du Mérite agricole (2005).
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Samedi 31 octobre 2009 Rencontre avec Jean-Pierre Digard : « du sauvage au familier : la domestication de l'animal » dans le cadre du banquet d'automne 2009 intitulé "L'Homme et l'animal" Jean-Pierre Digard est anthropologue. Dernier ouvrage paru : L'Homme et les animaux domestiques : anthropologie d'une passion, éd. Fayard, 2009


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Le cheval occupe la plus haute position dans la hiérarchie des animaux domestiques. Son statut culturel privilégié qui en résulte dans la société occidentale (de même que dans beaucoup d’autres civilisations), ainsi que, on le verra, une étrange faculté de « déchaîner les passions », il les doit à la nature des services qu’il rend à l’homme - sans équivalent dans la société européenne - et surtout du type de rapport à l’animal que ces services impliquent « Gibier, animal d’élevage, monture pour le jeu, la chasse, le transport et la guerre, attelé au char ou à la charrue, conduit à des surprenantes performances dans les épreuves sportives contemporaines, l’ Equus a hissé son maître sur un piédestal en lui apportant parfois de son plein gré, mais souvent durement contraint, vitesse, puissance et endurance pour la réalisation d’entreprises audacieuses auxquelles l’homme ne pouvait guère aspirer sans sa collaboration.
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Ce sont les conquistadors et les marins, qui, après avoir contracté auprès des Indiens d’Amérique du Sud la manie des animaux mascottes, installèrent, à partir de la fin du XVe siècle, la mode des animaux de compagnie en Europe. Si bien qu’à l’instar de César, les prédateurs anglais du XVIe siècle « se plaignaient de ce que des dames de la bonne société négligeaient leurs enfants, préférant embrasser un chiot ou un petit chien ». En France, à la même époque, Clément Marot célèbre le « chien de cœur » des dames de la cour, qui n’avait d’autre fonction que d’aimer et d’être aimé : « Mignonne est la petite chienne / Et la Royne est la dame sienne. »
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La possession des animaux de compagnie n’est pas un phénomène nouveau. Ce qui est nouveau en revanche, c’ est leur nombre et leur omniprésence ; c’ est aussi les sentiments passionnés que de nombreux Français leurs vouent et le statut privilégié qu’ils leur accordent, ainsi que les sentiments, également passionnés, de réprobation que cet engouement et ses excès suscitent chez les autres Français.
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À la veille de la Révolution, Louis-Sebastien Mercier dénonce, dans son Tableau de Paris, les femmes « « qui sont devenues gouvernantes de roquets, et ont pour eux des soins inconcevables. […] Les mets les plus exquis leur sont prodigués : on les régale de poulets gras, et l’on ne donne pas un bouillon au malade qui gît dans le grenier ».
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L’ « inutilité » des animaux familiers et le chômage doré qui va de pair avec leur statut entraînent un double corollaire dans la société française contemporaine.
Premier corollaire : les animaux de ferme, animaux « utilitaires » ou « de rente », c’est-à-dire dont l’élevage a pour but les services, les produits ou les revenus que l’on en tire, ont été exclus de la fonction d’animal de compagnie. De fait, les appartements parisiens et les pavillons de banlieue abritent plus de rongeurs, de reptiles et d’arthropodes que de poules ou de canards - bref, de tout plutôt que ces vulgaires et ancillaires créatures de basse-cour !
Second corollaire de l’ « inutilité » des animaux de compagnie : la marginalisation, la péjoration, voire la maltraitance, dans une indifférence quasi générale, des animaux « utilitaires ».
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Pour accéder pleinement à leur statut d’intimes de l’homme, ces animaux ne doivent servir à rien d’autre qu’à sa compagnie et donc être entièrement disponible pour leur maître.
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Aujourd’hui non seulement les animaux de ferme ont été éliminés des villes ainsi que de la plupart des villages, mais ils ne sont produits que pour être exploités et / ou mangés.
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Dans d'autres domaines, en revanche, le statut privilégié du cheval semble avoir découragé ou détourné de lui les tentatives de connaissance objective. Cela est particulièrement vrai dès qu'il s'agit, non plus de l'animal lui-même, mais des hommes qui l'entourent. Alors que l'on sait tout ou presque du cheval, on ne connaît à peu près rien de ses éleveurs et de ses utilisateurs. Cette situation est d'autant plus absurde que le cheval, en tant qu'animal domestique, n'a d'existence que par les hommes qui le produisent et qui l'utilisent, et que l'histoire du premier est inséparable de celle des seconds, du moins depuis que ceux-ci ont fait leur apparition il y a une centaine de millénaires.

Situation absurde, disions-nous, mais pas inexplicable. En matière d'histoire du cheval, par exemple, il existe deux littératures étrangères l'une à l'autre, et qui s'ignorent: celle des professionnels du cheval et celle des historiens de métier. Même lorsqu'ils sont cultivés, les premiers ignorent généralement tout des exigences de la critique des sources et des problématiques anthropologiques qui animent la recherche historique digne de ce nom. Leurs travaux ne font donc, la plupart du temps, que colporter et renforcer, par une parodie de documentation, la vulgate équestre, lisse et convenue, indifférente au contexte social et culturel, et encombrée de bons sentiments hippophiles et de stéréotypes flatteurs pour les "hommes de cheval". Ce constat s'impose avec plus d'évidence encore pour les ouvrages qui abordent les époques anciennes ou les sociétés extra-européennes, tant la réalité s'y trouve déformée par les préjugés modernistes (ou passéistes, selon les cas) et par les simplifications d'un exotisme de pacotille. C'est pourtant cette littérature qui trône en devanture des librairies, rares il est vrai, que fréquente la gent cavalière – mais ce paradoxe, lui aussi, s'explique : mieux vaut, pour le succès des livres, ne pas trop déranger le lecteur.
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Retracer l'histoire du cheval et de l'homme, c'est donc repérer des évolutions dans le temps le plus long et des diffusions dans l'espace le plus large. C'est donc solliciter une grande variété de données. En effet, la plupart des sources écrites - manuscrits orientaux mais aussi textes occidentaux antérieurs aux traités des grands écuyers classiques et aux règlements de cavalerie militaire - se montrent plus prolixes sur le cheval lui-même, notamment sur la description de son extérieur, que sur les manières de le harnacher, de l'atteler, de le monter. On se trouve donc en présence d'une littérature sur le cheval beaucoup plus hippologique qu'hippique ou qu'équestre.
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En premier lieu, il y a belle lurette que l'étude du cheval ne fait plus partie des priorités scientifiques: maintenant habitués à voir le cheval être relégué, dans leur propre société, à des fonctions d'apparat ou de loisir, les chercheurs paraissent avoir oublié que cet animal a joué - joue encore dans de nombreuses régions du monde un rôle déterminant dans les activités de production, pour le transport des personnes et des biens, pour la guerre.
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