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Critiques de Jean Ray (327)
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Malpertuis

Cela fait longtemps que je veux découvrir l’œuvre de jean Ray. D'ailleurs, de vides-greniers en bourses aux livres, plusieurs livres de l'auteur avaient déjà rejoint ma PAL ou ils prenaient la poussière. Finalement, c'est grâce à une masse critique que je découvre enfin Jean Ray. Et c'est une jolie façon de faire connaissance tant le livre, publié par les éditions Alma (que je remercie ainsi que Babelio), est beau. Superbe couverture, papier de qualité, tout est réuni pour le plaisir du lecteur.



Il est difficile d'écrire un avis sur "Malpertuis" sans évoquer certains éléments. Ceux qui veulent découvrir le roman vierges de toute connaissance quant à l'intrigue sont prévenus. Sachez simplement que c'est un roman déroutant et fascinant.



La lecture de "Malpertuis" est une expérience singulière, étonnante. Le roman semble d'abord être une histroire de maison hantée. Histoire plutôt bien menée et dans laquelle ont goûte l'écriture superbe de Jean Ray. Mais, à la lecture de cette partie, j'ai eu l'impression que le récit souffrait de quelques longueurs. Et j'avoue que je me sentais parfois perdue, je me suis demandée si l'auteur savait où il voulait en venir. Ca m'a un peu perturbée jusqu'à ce que le récit prenne une autre dimension et bifurque vers autre chose que le thème classique de la hantise. A partir de ce moment-là, j'ai été happée, hypnotisée par le roman. L'auteur m'a complètement embarquée jusqu'à être totalement soufflée par la révélation de la vraie nature des personnages.

On ne prend la mesure du tour de force de Ray qu'au fur et à mesure de la lecture. Plus le roman avance, plus on est saisi par l'habileté narrative de l'auteur. La 1ère partie qui m'avait semblé connaître des longueurs et qui m'avait parue fouillis m'a semblé à posteriori totalement maîtrisée, au point d'avoir envie de la relire avec ce nouvel éclairage.



J'ai été séduite par la plume de Ray qui a un grand talent pour instaurer une atmosphère angoissante. L'ambiance créée est vraiment palpable grâce à un grand pouvoir d'évocation. Les descriptions, tant visuelles que sonores, sont saisissantes.

"Malpertuis" est un roman complètement intemporel et la fascination qu'il exerce place Jean Ray dans la lignée d'auteurs tels que Lovecraft ou Machen. Comme ces illustres auteurs, Ray évoque l'innommable, l'indicible pour installer une ambiance pesante tout en entretenant le mystère, en laissant une certaine liberté à l'imagination du lecteur. Comme chez Lovecraft et Machen, le surnaturel et la peur viennent bousculer et balayer les certitudes des héros. Derrière le monde qu'ils croient ordinaires, se cachent des forces anciennes qui œuvrent dans l'ombre.

J'ai ressenti une très forte filiation avec "le grand dieu Pan". Là où Machen ressuscitait Pan, Ray ressuscite tout un panthéon dans une histoire où les dieux peuvent être capturés, emprisonnés et même tués.



"Malpertuis" est un roman fascinant, complexe, qui demande certainement plusieurs lectures. On ne prend véritablement la mesure de sa puissance que lorsqu'on l'a terminé. Une fois refermé, le livre continue de vivre dans l'esprit du lecteur.



Je serais très curieuse de voir l'adaptation cinéma qui en a été faite, tant ce roman me parait difficilement transposable à l'écran.

Bien évidemment, cette rencontre avec jean Ray en appelle d'autres.



Challenge Multi-défis 2017 - 27 (item 35 : un roman écrit par un auteur belge)

Challenge 1914-1968 entre 2 points de bascule

Challenge A.B.C 2016-2017 (23/26)
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Les derniers contes de Canterbury

Une belle plume que ce Jean Ray qui montre qu’en plus de bien écrire, il sait aussi bien raconter. On peut ainsi le comparer sans hésitation au grand maitre Howard Phillips Lovecraft. J’ai suivi sans hésitation l’avis de mon amie babelionaute NicolaK et je ne le regrette pas. Je me suis embarqué dans un faux roman déguisé en recueil de nouvelles qui se veut être la suite de l’œuvre de Geoffrey Chaucer. Cet écrivain médiéval avait déjà rédigé un recueil « les contes de Canterbury » et Jean Ray va en ressusciter les personnages pour sa suite.



Nous retrouvons dans une taverne les personnages de Jean Ray mêlés à ceux de Chaucer. C’est dans une atmosphère gothique et mystérieuse, que les héros en chair et en os du premier vont échanger avec les êtres fantomatiques du second. Chacun à tour de rôle, ils nous racontent une histoire effrayante voire carrément sanglante. Des histoires à vous glacer le sang surtout racontées la nuit, à l’ombre des bougies dans une pénombre propice aux apparitions de monstres, démons et autre habitués du genre.



L’aspect désuet de l’œuvre écrite en 1946 va certainement en rebuter quelques-uns. Mais Jean Ray sait nous prendre par la main et son style parvient à nous maintenir en haleine tout au long des nombreuses nouvelles qui composent son recueil. Le Belge manie la langue française avec brio. Les contes (et les conteurs) sont d’une perplexité stupéfiante. Ils sont à la fois humoristiques et terrifiants mais aussi poétiques et touchants. Les scènes qu’il décrit sont d’une précision extrême dans leur ambiance comme dans leur atmosphère. On y côtoie des personnages à la Pieter Bruegel aux panses bien rebondies se complaisant dans des odeurs de tabac hollandais mêlées à celles des nourritures et plats bien flamands comme le Waterzooï. Mais on y trouve aussi l’odeur de la bière anglaise, du Fish and Chips et du tabac blond. De la senteur du bois brûlé dans la cheminée à celle plus métallique du sang des victimes, des bouges de Londres aux bordels d’Amsterdam ; des marins aux bourreaux dans un melting-pot à la sauce fantastique.



Je conseille vivement cet ouvrage aux amoureux des lectures fantomatiques, lues à haute voix, entourés d’amis-es de même sensibilité, à la lueur des bougies et par nuits glaciales… Avec le bruit des portes qui grincent et du vent qui hurle dans la cheminée, en présence d’un chat noir roulé en boule sur les genoux du conteur.



« Dans une poignée de sable de la route, j’ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires. »

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Le livre des fantômes

Je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler de Jean Ray, celui que les critiques de l'époque ont surnommé le "Allan Poe belge" et pour cause, j'ai appris en lisant la postface que la maison d'édition chez laquelle il a été publié avait fait faillite peu de temps après ses publications. Est-ce parce qu'il s'est attaqué aux forces obscures ou pour son esprit de collaboration durant la Seconde Guerre mondiale ? L'on se saura jamais mais j'aurais plutôt tendance à opter pour la première option car sachez qu'en vous plongeant dans cette lecture, vous allez vous heurter à vos pires cauchemars, vous rendre dans un univers que vous ne pensiez pas pouvoir se matérialiser devant vous et pourtant, les personnages de cet ouvrage, personnes réelles (?) y ont été confrontées et témoignent, si elles n'ont pas succombé.



Ce sont ici une dizaine de nouvelles que le lecteur découvre dans le "livre des fantômes" suivies d'une dizaine d'autres réunies dans la partie "...et autres textes" qui n'en sont pas moins effrayantes. Que dire sans trop en dire si ce n'est que chacune de ces nouvelles fait intervenir, par des propos qui se veulent véridiques, des phénomènes étranges, invoquant l'Au-Delà ou encore des malédictions. Une écriture digne d'Edgar Allan Poe, j'en concède mais qui pourtant possède son indépendance propre. Aussi, ici, ni plagiat, juste une vague source d'inspiration peut-être et encore, rien n'est moins sûr.



Il va sans dire que je ne peux que vous recommander cette lecture si vous n'êtes pas trop superstitieux et ne craigniez qu'il vous arrive un quelconque malheur par la suite. En ce qui me concerne et maintenant que cette lecture est achevée, je ne peux plus revenir en arrière. Maintenant, je sais ! Aussi, si vous avez d'autres de mes nouvelles dans les jours, voire les mois qui viennent, c'est que cela se sera bien passé et que vous n'aurez plus à vous inquiéter pour moi, à moins que je ne me sois perdue dans l'une de ces "rues" étranges ou que j'aurais pris le risque de m'aventurer dans un "carrefour" tard la nuit (petit clin d’œil à deux des nouvelles de l'auteur !!
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La malédiction des vieilles demeures

Ce fut pour moi un vrai petit bonheur que de retrouver la plume de l'un de mes auteurs favoris depuis mon adolescence : John Flanders, alias Jean Ray.



Ce volume rassemble quatre textes, dont le court roman qui donne son titre à l'ouvrage : "La malédiction des vieilles demeures".

Nous y faisons la connaissance de Hilduard Syppens, détective amateur, et suivons ses aventures et son histoire personnelle.



Syppens, homme d'origine modeste est féru de romans policiers qu'ils découvre avec son meilleur ami sous la plume de Gaboriau, peut, une fois devenu riche héritier s'adonner à sa passion pour le mystère..



Mystères (au pluriel) est d'ailleurs ce qui peut le mieux définir ce texte.

Littérature de mystères, c'est à dire pas tout à fait récit policier, mais aussi d'aventures, agrémenté d'une touche gothique qui ajoute une légère ambiance proche du fantastique.



Rappelons que Jean Ray fut le prolifique auteur des aventures d'Harry Dickson, qui entrent bien dans ce cadre de littérature de mystères.



J'ai beaucoup apprécié l'esprit feuilletonesque de ce court roman, Gaston Leroux et son Rouletabille, et les autres grands noms du genre, ne sont pas loin.



Il faut bien sûr savoir apprécier le côté daté et le charme suranné de ce type d'oeuvres pour en goûter les vertus distrayantes.
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Malpertuis

Quand les éditions Alma ont repris la publication des meilleurs romans et recueils de Jean Ray, il fallait s’attendre à redécouvrir du très bon récit d’épouvante, mais s’il y en a un qui devait être remis en lumière, c’est bien Malpertuis qui est souvent désigné comme son chef-d’œuvre personnel.



Premier constat une fois ce livre terminé : il faut le relire. Là-dessus, je rejoins la sentence d’Arnaud Huftier dans sa postface, on sort de cette lecture en se disant qu’il nous faut recomprendre des éléments, notamment dans la première partie du roman. L’histoire centrale est celle de Jean-Jacques Grandsire, dont le grand-oncle Cassave meurt et organise la vie posthume de sa maison Malpertuis. Il convie son entourage à perdurer dans sa demeure afin que le dernier en vie prétende à son immense héritable. On sent déjà poindre l’ambiance « Cluedo » où cohabitent la sœur de Jean-Jacques, Nancy, sa cousine Euryale, son cousin Philarète, ses oncle et tante Charles et Sylvie Dideloo, mais également les trois sœurs Cormélon, un taxidermiste nommé Lampernisse, le commis Matthias Krook ainsi que les serviteurs, Élodie et les époux Griboin. Rôdent autour d’eux la mère Groulle, l’abbé Doucedame et le mystérieux Eisengott. Parmi tout ce « beau » monde, les noms ne sont pas toujours choisis au hasard et chacun semble, tour à tour, intervenir plus ou moins volontairement dans le destin de Malpertuis.

L’horreur pour Jean-Jacques relève d’une alternance malsaine entre un quotidien d’un ennui pathétique et des scènes d’épouvante aussi violentes que spontanées. Jean-Jacques vit sa vie mais des événements étranges surviennent insidieusement : un camarade est retrouvé cloué par la tête à un mur et continue de chanter, un autre est agressé par trois êtres ailés, un autre encore crache des flopées de feu. Bref, Malpertuis est définitivement le repaire de toutes les bizarreries, de façon peut-être un peu trop loufoque pour le lecteur qui ne s’y attend pas (mais en même temps, c’est le but).

Le lecteur retrouve d’ailleurs le style caractéristique de Jean Ray. Ainsi, les adjectifs tarabiscotés, les métaphores glosées et les situations ubuesques sont légion. Rien que dans la scène de présentation de Cassave, Mais avec Malpertuis, Jean Ray utilise, en plus de cela, une construction atypique dans la narration. En effet, le narrateur ne se nomme jamais, mais précise seulement qu’il est le « cambrioleur des Pères Blancs ». Serait-ce Jean Ray lui-même qui se met en scène ? En tout cas, celui convoque un certain nombre de témoins qui vont à leur tour raconter ce qu’ils ont vu ou prétendent avoir vu. Un peu à la manière d’une enquête policière, charge est donc donné au lecteur de trouvé le mystère avant qui lui soit révélé.



Très personnellement, je n’ai sûrement pas la culture pour tout cerner de ce roman si atypique, à part peut-être sur le plan mythologique (et encore). De façon plus générale, Malpertuis marque son lecteur par une épouvante un peu échevelée, mais constamment mystérieuse, à n’en pas douter persévérer dans la bibliographie de Jean Ray ne peut que le plus grand bien.

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Visions nocturnes

Pour le centième volume publié (février 1984), de leur remarquable collection :"Fantastique-Science-fiction-Aventure" (dite aussi "Collection noire"), les Nouvelles Editions Oswald proposaient un recueil de textes en grande partie inédits de John Flanders.



John Flanders est le pseudonyme de l'auteur belge Jean Ray, alias Jean Raymond Marie de Kremer (1887/1964)

Jean Ray, fut un auteur particulièrement prolifique, et fut connu d'abord sous le pseudo de John Flanders.



Les textes de ce volume sont pour certains inédits en français, car ils furent écrits et publiés dans diverses revues en néérlandais.

C'est grace au travail de passionnés de l'auteur de "Malpertuis", que ces textes nous parviennent et son traduits en français.



Notons que des contes de Ray/Flanders restent à ce jour inédits en volume, voire non encore publiés, c'est dire si cet auteur était productif !



Les contes de ces "Visions nocturnes", sont ouvertement de la veine fantastique, même si quelques-uns flirtent avec le genre policier.

Avec un art consommé, Jean Ray sait en quelques pages, présenter un ou des protagonistes, planter un décor, et faire avancer le récit, en général vers une conclusion funeste pour au moins un personnages.



Si vous n'avez encore jamais lu Ray, d'autres receuils de contes sont disponibles, une lecture qui me parait être incontournable pour tout amateur de fantastique...
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Le nouveau Bestiaire fantastique

Je lis les contes de Jean Ray / John Flanders depuis mon adolescence et mon enthousiasme ne faiblit pas malgré les décennies qui passent..!

Dans le présent volume sont réunis des contes autour du thème des animaux, plus précisément des bêtes, le terme ayant une connotation sauvage et potentiellement inquiétante.

J'y retrouve le fabuleux talent de l'auteur gantois.

Lire ces courts récits, c'est avoir l'impression d'écouter le narrateur assis quelque part dans une taverne de Brisbane ou un bar du port d'Amsterdam (vous savez ; là où les marins chantent, etc...!)

En effet, beaucoup des contes sont des récits de marins, genre où Ray/ Flanders excellait.

En quelques pages, l'auteur plante le décor et créé une ambiance, tour à tour poisseuse, étouffante, glacée...

Nul besoin d'un long développement pour raconter une histoire et donner corps à des personnages, Ray auteur prolifique savait faire court et efficace.

Si vous ne connaissez pas encore cet auteur, ce recueil peut-être un bon début.

Bémol pour cette édition: le manque de références des textes présentés (dates de première parution, et autres sources)
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Malpertuis

Malpertuis, manoir hanté dans lequel le diabolique Cassave en fin de vie a réuni ses héritiers, cousines cupides, oncle taxidermiste et autres parents à demi fous ainsi que le couple de domestiques et le neveux narrateur pour que soit lu son testament: une incroyable fortune sera léguée à celui ou au couple qui restera dernier en vie. Ne pourront en bénéficier que ceux qui s'installent à demeure au manoir. (Sacré confinement! ;-)



S'imbrique une autre histoire, l'origine du trésor, naufrage à proximité d'une île mystérieuse dans les Cyclades un soir de tempête...



L'ambiance est bien rendue mais la lecture (l'écoute) m'a parue un peu ardue et compliquée.

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Par-delà les sept mers... - Dans le sillage d..

Grace au travail documentaire et éditorial de quelques amateurs de l'oeuvre de Jean Ray, dont notamment André Verbrugghen, traducteur, et Claude Deméocq, préfacier, les lecteurs francophones peuvent découvrir ces textes inédits en volume et originalement publiés en néerlandais.



PAR-DELA LES SEPTS MERS...DANS LE SILLAGE DU FULMAR, propose donc de courts contes, publiés entre 1928 et 1957 dont le thème central est la mer.



La mer et ceux qui la pratiquent, quelque soit le type de bateau sur lesquels ils voyagent, ces marins vivent des aventures souvent tragiques, où le mystère et parfois le fantastique ont leur place.



Ces contes, très courts, vont à l'essentiel, c'est le talent de conteur du prolifique Jean Ray, qui une fois encore fait son office, quand en quelques phrases, parfois quelques mots, un personnage est décrit, un décor planté.



Rien de surprenant à ce que cet auteur soit régulièrement réédité, même si c'est de manière un peu confidentielle, et qui l'ait ses fidèles, Jean Ray a gagné depuis longtemps déjà son statut d'écrivain classique dans les genres fantastique et d'aventures.
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Le livre des fantômes

Lorsque je l'avais informée que j'entamais ce livre, une de mes proches amies, Belge d'origine, connaissant bien les écrits de l'auteur, m'avait confié en avoir gardé un très joli souvenir de lecture. Précisant également que les histoires de Jean Ray, plus poétiques qu'effrayantes, s'apparentaient dans leur style à celles d'Edgar Poe. Confirmation m'en a d'ailleurs été donnée en 4ème de couverture : "Il meurt à Gand le 17 septembre 1964. Un vibrant hommage lui est rendu par Les cahiers de l'Herne en 1980, le plaçant dans la descendance de Hoffmann, Poe et Lovecraft."

Et, là, j'appréhende un petit peu car la lecture des "Histoires extraordinaires" de Poe ne m'avait laissé qu'une impression tiédasse et certaines m'avaient même carrément ennuyée.

Fort heureusement, cet ennui m'a été épargné dans les histoires de Jean Ray car je les ai trouvées originales et, pour la plupart, captivantes. La seule analogie que je pourrais faire avec celles d'Edgar Poe est dans la manière de les conter, naturellement marquée fin 19ème siècle.

Et je dirais que c'est tant mieux car je suis une pétocharde de première et ce style d'écriture légèrement obsolète m'a évité de trop m'impliquer et de cauchemarder. Laquelle écriture est néanmoins élégante et fluide même si elle est truffée de termes ou d'expressions qui n'ont plus cours aujourd'hui. Tel, entre autres, que "des vieilles pimpesouées" que mon précieux dico m'a révélé être "des vieilles mijaurées".



Bien que cette lecture ne sera pas un coup de cœur pour ce qui me concerne, elle m'a procuré un agréable moment et permis de découvrir un maître du genre.

Avec mes plus sincères remerciements à ALMA Éditeur ainsi qu'à l'équipe de Babelio pour leur investissement dans la gestion, ô combien active, de leur site.
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L'archange fantastique

Claude Seignolle, l'écrivain fantastique français, prétendait que la machine à écrire de Jean Ray pouvait faire des choses toute seule.

Lui-même avait peut-être commencé à le croire !

Tellement l'imaginaire se battait sans relâche contre l'encre et le métal de cette vieille UnderWood aux touches usées sur laquelle Jean Ray a tapé toute son oeuvre.

Le 24 avril 1963, Jean Ray, comblé avait reçu le premier prix des Bouquinistes.

Le jury était présidé par Marcel Allain, un des pères de Fantomas.

Jean Ray, l'écrivain, l'insaisissable.

Jean Ray, entre la réalité et la légende.

Il aurait bourlingué aux quatre coins du monde, il aurait été trafiquant d'armes, de perles et d'ivoire, d'alcool à l'époque de la prohibition américaine.

Il aurait exercé mille métiers insolites : bourreau à Venise, pirate en mer du nord ou gangster à Chicago.

Soixante ans de sa vie à mystifier, raconter, à inventer et à imaginer des mondes d'épouvante, de mystères et d'aventures.

Combien de pages Jean Ray a-t-il écrites ?

Plusieurs milliers ...

Jean Ray fut conteur, romancier mais aussi poète, chroniqueur, journaliste, critique théâtral et littéraire, fantaisiste, dramaturge, traducteur, hagiographe, préfacier, scénariste de BD et anthologiste ...

Son vrai nom était Nicolas Jean-Marie de Kremer.

Il a principalement écrit en français sous le pseudonyme de Jean Ray, et en flamand derrière celui de John Flanders, patronyme choisi à cause de la célèbre héroïne de Daniel Defoe, Moll Flanders, égérie flamande des pirates anglais.

Une couverture toute de gris, un nom entremêlé à la silhouette d'un visage, c'est Jean Ray, l'archange du fantastique.

C'est un album écrit par Jean-Baptiste Baronian et Françoise Levie, et paru, en 1981, à la Librairie des Champs-Élysées.

L'ouvrage vient s'intercaler entre le numéro "spécial Jean Ray" de la revue "Fiction" paru en mai 1964 et le dossier "Phénix" paru chez Lefrancq en 1995.

Mais l'album de Jean-Baptiste Baronian et de Françoise Levie a ceci de particulier qu'il est écrit de manière atypique, littéraire en même temps que biographique.

C'est la caverne d'Ali Baba !

C'est une biographie bibliographique, bien sûr.

Mais c'est aussi un livre de références où apparaissent des noms évocateurs : Michel Ghelderode, Marie Gevers, Henri Vernes, Pierre Goemaere, Thomas Owen, Francis Lacassin, Fritz van den Berghe, Alain Resnais ... certains connus, d'autres un peu oubliés, mais tous gravitant autour de la littérature de l'imaginaire.

L'album est articulé en quatre parties, quatre itinéraires, quatre voyages et quatre pérégrinations :

- le gantois magnifique

- la fureur d'écrire, une chronologie

- les images de la vie

- les miroirs convergents

La troisième partie, les images de la vie, est un dossier photographique d'une trentaine de pages où s'étalent photographies, couvertures de livres, lettres et planches de BD.

Tandis que la quatrième, "les miroirs convergents", est un recueil de textes courts pour certains inédits jusque-là.

Cet album n'est donc pas un livre de plus sur le grand-maître gantois dont un des textes avait été choisi par André de Lorde* pour figurer dans la première anthologie de littérature fantastique de langue française : "les maîtres de la peur".

Cet album est très bien réalisé, très accessible et très didactique.

Il est tout simplement indispensable à tous ...



*l'âme du théâtre du Grand-Guignol







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Malpertuis

Jean Ray au sommet de l'Olympe de la littérature fantastique et de l'épouvante, certes disparu, oublié. Respect ! Et son esprit nous hante. "Mon coeur dans Malpertuis... pierre dans les pierres..." p.51





"Il me faut présenter Malpertuis et me voici frappé d'une singulière impuissance. L'image recule comme les castels de Morgane..." p.52 "Les hommes qui s'endorment dans ses immenses chambres s'offrent au cauchemar, ceux qui y passent leurs jours doivent s'habituer à la compagnie d'ombres atroces de suppliciés, d'écorchés vivants, d'emmurés, que sais-je encore ?" p..57 Héla ! Qui éteint les lumières ? "Je pense aux paroles de Lampernisse : "D'étranges volontés vous imposent tour à tour l'oubli et le souvenir."" p.85





"Je ne puis prétendre que les heures d'effroi se suivaient dans Malpertuis, selon une norme inexorable, qu'elles adoptaient dans l'épouvante, une régularité de marées ou de phases lunaires, comme dans la fatale maison des Atrides." p.87 "Jamais... entends-tu ? Jamais... ne prononce jamais ce nom, si tu ne veux pas que le malheur et l'épouvante soient sur toi !" p.101 Diantre ! Eh bien, ces trois divinités du Panthéon, je tairai donc leurs noms. "Je reconnus le cousin Philatère. Il marcha vers le cadavre, le souleva sans émotion et l'emporta dans la nuit." p.117





"Toute mon âme criait de crainte et de révolte et pourtant je me dirigeais vers le perron. [...] Dans la nuit noire, j'entrai dans Malpertuis." p.162 "Tais-toi... tais-toi ! Tu n'as vu que des fantômes, les reflets des choses cachées." p.174





Soit ! Je ne révélerai ni Zeus dans un éclair, ni toutes ces divinités de sinistre mémoire dont l'essence fut ramenée imprudemment par un marin véreux quitte à embraser le coeur de l'imprudent avant de le pétrifier de terreur. Je me contenterai de rendre hommage à la virtuosité de Jean Ray si habile à instaurer, à travers pas moins de cinq narrateurs, un climat d'une "vastité tourmentée" auquel il est impossible d'échapper.



Un roman aux effets cathartiques à l'heure où tant d'égos en manque de visibilité se voudraient des dieux alors qu'ils sont des poules sans tête s'agitant en tous sens, orchestrant l'anxiété pour mieux vous manipuler. Promettez ! Malpertuis comme vaccin à la peur irrationnelle !





Sans l'ombre d'un doute : Lisez Jean Ray à en devenir nyctalope !





https://www.youtube.com/watch?v=jFajJwjTNOs&list=PLBBW6-WusyfmhywzmmOll-14e0J8jl7zV



Pagination correspondant aux éditions Labor collection Espace Nord, 1993 incluant une éclairante lecture de Joseph Duhamel.
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Malpertuis

Avec plus d'un million d'exemplaires vendus et traduit en onze langues, Malpertuis est sans conteste la pièce maîtresse de l'oeuvre littéraire de Jean Ray.

Ecrit en 1943 et adapté au cinéma en 1971 par Harry Kümel, Malpertuis s'inscrit comme un classique de la littérature fantastique. Certains auteurs contemporains ne cachent pas l'inspiration que leur a fourni ce roman, tel Mark Z. Danielewski dans son excellent roman La Maison des Feuilles.



Malpertuis intrigue d'abord par son nom. Cette vaste demeure dédaléenne porte en effet la même appellation que le terrier du Goupil dans Le Roman de Renard.

Dans le récit, le moine Doucedame ira même plus loin dans l'explication du nom de la maison, lorsque, à la faveur de leur premier dîner dans cette maison de cauchemar, il expliquera au jeune Jean-Jacques Grandsire : « Dans le célèbre et truculent roman de Renart, les clercs ont donné ce nom à l'antre même de Goupil, le très malin. Je ne m'avance pas trop en affirmant que cela signifie la maison du mal, ou plutôt de la malice. Or la malice est, par excellence, l'apanage de l'Esprit des Ténèbres. Par extension du postulat ainsi posé, je dirai que c'est la maison du Malin ou du Diable. […] La figure du renard appartient de droit à la démonologie. Les Japonais, qui sont maîtres en cette science sombre et redoutable, ont fait du renard un sorcier, un thaumaturge de grande puissance et un esprit de la nuit aux pouvoirs infernaux très étendus ».



Commence alors un séjour de cauchemar pour tout un groupe de convives attirés par la perspective d'un énorme héritage. Car l'Oncle Cassave, propriétaire de Malpertuis et d'une énorme fortune, se meurt. Autour de lui et conviés par lui, de lointains cousins, proches parents, fidèles serviteurs et médecin veillent. Et lorsque les derniers instants surviennent, l'Oncle Cassave est formel. En échange d'une confortable rente, tous les invités devront résider à Malpertuis jusqu'à leur propre mort.



Loin d'être linéaire, ce récit, construit comme un roman-mémoires, se compose de plusieurs textes qu'un observateur externe a compilé pour livrer toute l'étrangeté du destin de Jean-Jacques Grandsire. C'est en effet autour de lui que gravite toute l'horreur de Malpertuis. Les autres personnages permettent à Jean Ray de se livrer à une vive critique sociale en confondant apparence et réalité.

La dimension fantastique est abordée par la présence écrasante de la demeure et son architecture, les manifestations surnaturelles, la mystérieuse ombre qui avale la lumière et l'apparition de minuscules créatures humanoïdes. Cette dimension est renforcée par la peur de certains résidents qui semblent bien connaître les origines de tout ces évènements. Une certaine ambivalence se pose alors sur plusieurs personnages.

Jean Ray amène peu à peu le lecteur à comprendre qu'il s'agit bien plus qu'un récit fantastique.

La mythologie et la religion se croisent, se mélangent et s'affrontent. La collision brutale du passé et du présent éclate sous la loi inflexible du Destin : Moïra, au-dessus des désirs et des aspirations des hommes, au-dessus des volontés des dieux. Ce qui est écrit sur la roue doit s'accomplir...



J'ai passé un très bon moment avec cette lecture.
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Saint-Judas-de-la-Nuit

A n'en pas douter l'Ange du Bizarre cher à Edgar Poe devait veiller sur Jean Ray quand il écrivit ce surprenant roman, paru en 1964 année de sa mort.



Il est difficile, voire impossible de résumer Saint-Judas -de-la-nuit, parlons seulement du fil rouge ; le grimoire Stein, ouvrage maudit volé par trois étudiants.



Jean Ray, alias "Le maître de Gand", nous emmène là où il le veut, et le fait avec talent, dans une langue riche qui réjouit le lecteur.



Ce roman, n'est peut-être pas la meilleure manière de découvrir cet auteur (quoique ?), mais il reste un livre énigmatique et jubilatoire, pour tout amateur d'étrangeté virtuose.
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La nef des bourreaux

La nef des bourreaux est un très court roman d'aventures, avec pirates, brigands et autres malfaisants très méchants auxquels s'opposent des héros sans peur ni reproche.

Trois longues nouvelles, sensiblement dans la même veine complètent le receuil.



Ces textes semblent avoir été écrits pour un lectorat adolescent, des repères bibliographiques auraient d'ailleurs été les bienvenus, mais il convient de saluer le travail de traduction du néérlandais au français de Paule et Renée Depaw.



Ces récits, se lisent vite, Ray est incontestablement un conteur talentueux, pour ma part, je préfère cependant ses contes fantastiques et d'épouvante qui sont intemporels, alors que ces histoires de pirates, de brigands et de justiciers sont franchement bien datées.
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Le grand nocturne - Les cercles de l'épouvante

Vendredi 13, le ciel s'est assombri, pluie et grisaille du nord, chuintement dans les tuiles. Les gouttes tambourinent sur la lucarne un répétitif « plus vite, plus vite ». Mes doigts sur le clavier sont pris de frénésie. En ce jour de mystère l'heure a sonné de quelques mots sur Le grand nocturne, Les cercles de l'épouvante. Les voilà qui vont s'élargissant.





Après Jean Giono, Jean Ray, il n'y a pas photo. Elle est ici la grande Littérature de la peur, au coin de la rue, le long d'un quai, sur un bateau, dans la grisaille, sous la pluie ou les embruns, au clair-obscur ou dans les fumées d'un bistro pour marins. Rien ne les relie ces deux auteurs hormis ce poème Nevermore glissé dans ma précédente chronique ; encore faut-il savoir que la presse en son temps surnomma Jean Ray « l'Edgar Allan Poë belge ». Un fantastique de gothique flamand, qui aime les mots et les mets, des termes rares pleins de saveur. (Vous savez ce que c'est, vous, un « pylore » ?) nous avertit Jean-Pierre Bours dans sa préface.





18 nouvelles, royaumes fantastiques des ellipses et hyperboles, style vif, récits haletants. 18 nouvelles toutes différentes, toutes réussies et toutes baignées (la mer n'est jamais loin avec Jean Ray) dans un halo d'étrangeté quotidienne. Je ne ferai pas secret, je n'en raconterai aucune. Quelque chose, je ne sais quoi me retient. La même chose insolite qui me pousse à déposer au plus vite dans cet abri rassurant, familier et fréquenté cette chronique. Une force étrange qui me désigne ce vendredi 13 comme la porte temporelle à vous amener dans les univers intercalaires de Jean Ray, grand maître du fantastique.





« Il y a quelques années, les havres hanséatiques voyaient arriver encore, sortant des brumes comme des bêtes penaudes, de bizarres petits bateaux gréés à la façon latine : tartanes, sacolèves ou spéronares. […] – Ah ! disait-on, voilà les lougres de rêve ! » p.108



« C'est fini.

Il est dans la maison. » p.246

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Les contes du whisky

Indiscutablement l'un des recueils les plus extraordinaires qu'il m'ait été donné de lire à cause de la puissance d'évocation de Jean Ray, de sa "poésie efficace", qui envoûte, piège et réussit à surprendre n'importe qui et à lui glacer le sang, ne serait-ce qu'un fugitif instant. Jean Ray n'a rigoureusement aucun équivalent sur la scène littéraire. Aucun. "Je suivais sans hâte une longue drève de peupliers d'Italie, toute droite, se soudant à l'horizon..." Jusqu'aux phrases qui vous hantent, avec leur lancinance incantatoire.



Extraordinaire.
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Malpertuis

J’ai entamé ce roman de Jean Ray sans ne rien connaître ni de son auteur, ni de son sujet, en m’attendant au récit d’une maison maléfique – le titre n’en est-il pas Malpertuis ? – qui allait s’en prendre à ses occupants - les héritiers de Quentin Moretus Cassave –, ce dernier sur son lit de mort ayant promis sa colossale fortune au dernier de ses occupants qui allait survivre. Or, le récit de ce qui se passe réellement à Malpertuis va s’avérer beaucoup plus compliqué, pour ne pas dire alambiqué… Très vite une ambiance floue et malsaine s’installe, les personnages sont pour la plupart étranges, lorsqu’ils ne sont pas dans un état presque végétatif, et il n’y a guère d’interactions entre eux comme dans une intrigue classique. Tout part d’une gaine d’étain contenant des documents, volée au couvent des Pères Blancs, et de son voleur qui tente d’y mettre de l’ordre, curieux de ce qu’il y a trouvé, d’où la multiplication des narrateurs et des parties qui donnent le ton au texte, tel qu’il nous l’explique. J’ai beaucoup apprécié l’écriture de l’horreur de Jean Ray, si je la compare à celle de Lovecraft que j’ai découverte brièvement l’an dernier, que je trouve plus poétique. Cela reste une lecture mitigée, un roman que j’ai lu par brides, que j’ai cependant pris plaisir à retrouver, de même qu’à situer dans le contexte de son écriture, Arnaud Huftier écrivant dans la postface : « Au moment même où est publié Malpertuis, l’horreur des camps s’étend à toute l’Europe. » Voilà qui donne à réfléchir…
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La Vallée du sommeil

Ce court roman de John Flanders (alias Jean Ray) fut publié en feuilleton dans la presse pour la jeunesse en 1949.

Les premières pages, de "la vallée du sommeil", font irrésistiblement penser à un célèbre roman de Stevenson.

Mais ici, pas d'aventures maritimes, ni d'île au trésor.



Ce court roman d'une petite centaine de pages, ressemble à ce qu'il est : un récit destiné à un public adolescent.



Des personnages bien typés, des méchants très vils, des gentils très bons, mais pour autant nulle mièvrerie, dans cette histoire menée tambour battant.



Si les trois quarts des chapitres, racontent une aventure historique dans le pays de Galles de 1745, les derniers basculent dans le fantastique, voire la science-fiction.



Flanders/Ray, donne encore avec "La vallée du sommeil", un exemple de son talent de conteur, campant un personnage en quelques mots, ne laissant nul temps mort dans son récit.



Le volume est complété par deux nouvelles : "La singulière Babet Brown", et "Dans la grande nuit du pôle".



Références : Corps 9 éditions, 1986. Présentation d'Albert Van Hageland, illustrations et couverture, d'André Julliard.
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Malpertuis

Un roman fantastique, dans tous les sens du terme...



Publié pour la première fois en 1943, ce livre se trouve être le seul véritable roman de Jean Ray, l'écrivain belge étant avant tout nouvelliste.



Depuis sa demeure dénommée Malpertuis, l'oncle Cassave, se sentant proche de mourir, convoque et réunit autour de lui tous les membres de sa famille. Il leur annonce que, pour pouvoir toucher l'héritage conséquent qu'il leur lègue, chacun devra emménager en sa demeure. Au-delà, seul le dernier survivant sera le bénéficiaire de la dite fortune...



Au fil des jours suivant sa mort, la maison s'emplit d'une ambiance étrange. Les lampes s'éteignent, les habitants disparaissent mystérieusement les uns après les autres, ou de manière brutale. Le principal protagoniste, qui nous narre son histoire, semble surtout raconter son inexorable aller sans retour vers la folie.



Sauf qu'il serait sans doute trop simple d'expliquer ce qui se passe dans les murs de Malpertuis par un accès de folie, à moins qu'ils soient tous devenus fous, à moins que la vérité soit ailleurs...



Ce superbe roman est multiple : gothique, policier, d'aventure, mystique... L'écriture de Jean Ray est unique, à la fois riche et savante, sans être lourde ni indigeste.

Il faut se laisser perdre sur presque la totalité du livre pour finir ébloui par une fin surprenante, qui donne envie de le relire pour mieux apprécier encore cette intrigue incroyable.



Un petit bonheur....



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