Derrière un temple s'étendait un champ où poussaient des citrouilles à plants rampants. Un jour, une dispute éclata entre les citrouilles qui se séparèrent en deux clans et firent un terrible raffut de part et d'autre.
Le Supérieur du temple, alerté par les rugissements, sortit pour voir ce qui se passait, et trouva les citrouilles en pleine bagarre. D'une voix tonitruante, le prêtre les réprimanda: "Citrouilles ! que faites-vous là à vous battre ? Que chacune fasse zazen."
Le prêtre leur montra comment faire zazen:"Croisez vos jambes comme ça, asseyez-vous, redressez votre dos et rectifiez votre cou."
Et tandis qu'elles se tenaient assises en zazen comme l'avait indiqué le Supérieur, leur colère tomba et elles retrouvèrent la paix.
Alors le prêtre doucement leur dit: "Maintenant, mettez vos mains sur la tête".Les citrouilles mirent leur mains sur la tête et sentirent quelque chose d'étrange qui s'enroulait comme les rameaux d'une plante grimpante, et les tenait toutes reliées es unes aux autres.
"Comme c'est étrange, nous venons de nous disputer alors que nous sommes toutes liées les unes aux autres et ne vivons qu'une seule et même vie."
A partir de ce jour, les citrouilles se conduisirent toujours bien les unes avec les autres.
*Kosho Uchiyama - Cette histoire date de la période d'Edo au Japon (1600-1868)
Le zen n'explique rien. Le zen n'analyse rien. Simplement du doigt il nous montre notre esprit afin que nous puisons nous éveiller et devenir Bouddha.
Il y a bien longtemps, quelqu'un posa cette question à un maître zen:
Est il difficile d'atteindre le Soi ?
Oui, c'est très difficile, répondit le maître.
Un peu plus tard, un autre moine posa au même maître la question:
Est il facile d'atteindre le Soi ?
Oui c'est très facile.
Et lorsque quelqu'un demanda au maître:
En quoi consiste la pratique du Zen ? est ce difficile ou facile ? le maître répondit :
Quand vous buvez de l'eau, c'est vous même qui savez si elle est chaude ou froide.
Une pratique intelligente ne concerne toujours qu'une seule et même chose : la peur. La peur qui est la base de l'existence humaine. La peur du "Je ne suis pas". Bien sûr que "Je ne suis pas!" mais c'est la dernière chose que j'ai envie d'admettre.
Sous cette forme humaine d'apparence solide soumise à un changement rapide, je suis l'impermanence même. J'ai peur de voir ce que je suis : un champ d'énergie en perpétuelle transformation. Je refuse cet état.
C'est pourquoi la peur est l'objet d'une vraie pratique.
La peur prend diverses formes : réflexions constante, spéculations, analyses, imaginations. Avec toute cette activité mentale nous formons un nuage-couvercle qui nous maintient en sécurité dans un simulacre de pratique.
La vraie pratique n'apporte pas la sécurité. Elle apporte tout sauf la sécurité. Et c'est cela que nous refusons. Nous sommes obsédés par nos efforts enfiévrés qui doivent nous mener à réaliser une version extraordinaire de notre rêve personnel. Une pratique obsessionnelle de ce genre n'est rien d'autre qu'un nouveau nuage entre nous-mêmes et la réalité.
La seule chose qui compte, c'est de voir avec un point de vue personnel les choses telles qu'elles sont. Quand la barrière personnelle tombe, qu'avons nous besoin de donner un nom ? Il suffit de vivre sa vie et quand on meurt il suffit de mourir. Il n'y a aucun problème.
Charlotte Joko Beck
La bûche devient cendre et ne redevient pas bûche. Malgré cela, ne croyez pas que la cendre est le futur et la bûche le passé. Il vous faut bien comprendre que la bûche subsiste dans l'expression phénoménale de bûche, qui contient la totalité du passé et du futur, et est indépendante du passé et du futur. La cendre subsiste dans l'expression phénoménale de la cendre, qui contient la totalité du futur et du passé. Comme la bûche, qui ne redevient pas bûche une fois qu'elle est devenue cendre, vous ne reviendrez pas à la vie après la mort.
Cela étant, il est une voie clairement établie dans le bouddha-dharma qui nie le fait que la vie se transforme en mort. Dans cette optique, la naissance est comprise comme non-naissance. C'est un enseignement indiscutable contenu dans le discours du Bouddha qui affirme que la mort ne se transforme pas en vie. Ici, la mort est comprise comme non-mort.
La vie en elle-même est une expression dans sa totalité.
La mort en elle-même est une expression dans sa totalité.
Elles sont comme l'hiver et le printemps. Vous n'appelez pas hiver, le début du printemps, ni été la fin du printemps.
Il n'y a que votre esprit qui souffre. Si vous êtes anxieux, vous souffrez, mais si vous désamorcez les racines de votre anxiété, votre souffrance disparaît... L’ego souffre pour lui même; sans lui, il n'y aurait plus de souffrance.
Certains matins d'hiver, j'ai un peu de mal à allumer la bougie : je dois doucement répartir la cire autour de la mèche.
La mèche va alors brûler, briller et continuer à brûler en se mêlant à la chaleur de sa propre lumière.
Il en est de même avec les êtres humains. Au début, nous avons besoin d'un bon maître pour nous "allumer", puis en brûlant nous-mêmes, soutenus par nos propres efforts, nous émettons chaleur et lumière autour de nous.
Quelle que soit l'ardeur avec laquelle quelqu'un pourrait nous entraîner à brûler, rien NE s'accomplira si nous ne brûlons pas nous-mêmes.
Shundo Aoyama
Le Zen est la vie, notre vie. Il est venu pour nous faire réaliser que tous les phénomènes ne sont rien d'autre que soi même. Et ce soi même n'est rien d'autre que l'entière expression de tous les phénomènes. C'est une vie sans limites.
Si nous réalisons le satori ici et maintenant,
Les idées de juste et de faux
Ne doivent plus pénétrer dans notre esprit.
Les vies humaines dépendent des circonstances. Il n'est pas nécessaire de rejeter l'activité et de rechercher le calme. Videz-vous à l'intérieur, et à l'extérieur soyez harmonieux. Alors, en paix, vous avancerez au milieu de l'activité frénétique du monde.
Pendant 54 ans avec des étoiles
J'ai décoré le ciel.
Maintenant, j'y gambade,
C'est bouleversant !